Définition de AUBAIN

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ô-bin

DÉFINITIONS

1
Étranger qui n'est pas naturalisé et qui est sujet au droit d'aubaine.
Les Genevois ne sont point aubains en France ; ils jouissent de tous les priviléges des Suisses

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Aubains ne puet faire autre seigneur que le roy en s'obeissance
Se aucuns aubains muert sans hoir ou sans lignage, li rois est hoirs
2
XIVe s.
Albains sont hommes et femmes qui sont nez en villes dehors le royaume si prouchaines, que l'en peut congnoistre les noms et nativités
3
XVIe s.
Aubains sont estrangers qui sont venus s'habituer en ce royaume, ou qui, en estant natifs, s'en sont volontairement estrangés : et non ceux qui, estant nés et demeurans hors le royaume, y auroient acquis des biens par succession ou autrement
de Antoine LOYSEL dans 67
Le haut-justicier succede à son sujet par faute de parens, comme le roy aux aubains
de Antoine LOYSEL dans 348

ÉTYMOLOGIE

1
Bas-lat. albanus, albanius, aubena. Mot qui a beaucoup exercé les étymologistes. Cujas le tire du latin advena, étranger ; Nicot, de l'ancien français hober, qui signifie remuer, déplacer ; Loisel, d'alibi natus, né ailleurs ; Caseneuve et du Cange, de Albanus, nom des habitants de l'Albanie (Écosse) ; attendu, disent-ils, que ce peuple est très voyageur ; Grimm le fait venir de l'ancien allemand panzo, auquel il attribue la signification d'habitant et de eli, ailleurs, alienigena. Diez conjecture un adjectif formé de alibi, comme prochain de proche. Cette dernière étymologie est vraisemblable ; cependant il y a, dans le bas-latin, albaranus et albarraneus, formes qui se trouvent dans des documents espagnols ; et en effet l'espagnol a conservé albarran, nom que l'on donne aux garçons qui n'ont point de domicile, sans feu, ni lieu ; albarraneo, forain, étranger ; albarrania, état de garçon, célibat ; de la sorte, si l'on pouvait rendre compte de la disparition de l'r, le bas-latin albanus et le français aubain viendraient de albarran, qui conduit à l'arabe al, le, et barreyyoun, étranger, forain ; mais cette disparition n'est justifiée par rien. Il y a aussi, dans l'ancien français, aubain, sorte d'oiseau : Et tout aussi comme l'aloe Fuit le mousket et l'esprevier Plus que l'aubain.... , PH. MOUSKES, ms. p. 186, dans LACURNE SAINTE-PALAYE ; mais cet aubain, qui vient sans doute de albus, blanc, ne paraît avoir rien de commun avec l'autre aubain.

Termes proches de AUBAIN

Phonétiquement proche de AUBAIN