Définition de BONDIR

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : bon-dir

DÉFINITIONS

1
Faire un ou plusieurs bonds. L'eau tombe, écume et bondit.
Les troupeaux de moutons qui bondissent sur l'herbe
Pourquoi bondissez-vous sur la plage écumante, Vagues dont aucun vent n'a creusé le sillon ?
2
Sémantique : Fig. Se soulever, en parlant de l'estomac.
Un dégoût qui lui faisait bondir le coeur
La reine Gisèle était toute courbée, toussant et crachant toute la journée avec une saleté qui faisait bondir le coeur
Plus la nature humaine, abandonnée à elle-même ou à la superstition, inspire des idées tristes et fait bondir le coeur, plus....
3
Sémantique : Terme de vénerie. Faire bondir, se dit du cerf, du daim, du chevreuil, qui, poursuivi, fait partir de la reposée d'autres bêtes fauves.
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Sur tous les autres bundist [retentit] li olifant
dans Ch. de Rol. CCXXV
2
XIIIe s.
Et s'entrevinrent si très rudement de pis et de chevaus, que il faisoient toute la terre bondir
dans Chron. de Rains. p. 65
3
XIVe s.
Et fu la grande cloche sonnée et haut bondie, Là sont li Espaignol venus sur la chaucie
dans Guesclin. 8572
4
XVe s.
Ils font si grand noise avec grands tabours qu'ils ont aussi, que on l'ouït bien bondir largement de quatre lieues angloises par jour et six de nuit
Les Escots commencerent à bondir leurs cornets et à bruir sur leurs tabours
À tant le fiert de l'espée entre le col et le chappeau, et luy fist bondir la teste jus des espaules
dans Percefor. t. IV, f° 42
5
XVIe s.
Les animaux aussi parmy les gros herbages Bondissent à grands saults
Ains, comme balles, d'vn grand sault [ils] Bondissoient en bas et en hault
Mais tantost veissiez d'autre part Gentilz hommes pensionnaires, Bondir courciers, et genetaires Faire ruades et grands saultz
Les chevaux, de la douleur, bondissoient en l'air
de Jacques AMYOT dans Crassus, 48
M. de Vendosme après avoir rasé le dit chasteau, et fait bondir les tours, print le chemin de Rouchauville
de Martin DU BELLAY dans 80
Mille especes d'animaux Inegaux Sur les campagnes bondissent
de AM. JAMYN dans liv. IV, Chanson, Or que le plaisant.

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. bondir, retentir ; catal. bonir, même sens. L'ancien français bondir signifie retentir ; et on lui voit ce sens jusqu'au XVe siècle, où le sens de sauter apparaît. Ce qui fait croire qu'il est pourtant plus ancien, c'est qu'on le trouve dans l'anglais, to bound, faire un bond, et que, dans un texte du XIVe siècle (DU CANGE, bondula), on trouve jouer à la bonde pour jouer à la paume. Il faut admettre que, du sens de retentir, on a passé au sens de bondir, en considérant le retentissement comme un bondissement qui fait tressaillir, qui ébranle. Et en effet, l'anglais to bound signifie à la fois faire un grand bruit et faire un saut. Le sens primordial de bondir étant retentir, Diez le tire du latin bombitare, faire du bruit, avec un changement de la 1re conjugaison en la 3e (le picard bonder est de la 1re conjugaison), comme dans tentir de tinnitare, et du t en d, comme dans coude de cubitus. Quant au catalan bonir, le d aura disparu comme le t dans l'espagnol retiñir, portug. retinnir, pour retentir.

Synonymes de BONDIR

Termes proches de BONDIR

Phonétiquement proche de BONDIR