Définition de BROCHER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : bro-ché

DÉFINITIONS

1
Passer, en tissant, des fils sur le fond uni d'une étoffe, pour y former des dessins. Brocher une étoffe d'or et d'argent.
Sémantique : En termes de blason, brochant sur le tout, se dit des pièces qui, brochées sur d'autres, passent d'un côté de l'écu à l'autre. Il porte d'azur au lion d'or, à la fasce de gueules brochant sur le tout.
Sémantique : Fig. Brochant sur le tout, en outre, de plus, comme complément. Il a mal parlé de vous, et, brochant sur le tout, il vous a desservi auprès du ministre.
2
Coudre ensemble les feuilles d'un livre préalablement pliées, puis y mettre une couverture de papier.
3
Sémantique : Familièrement, faire sans soin, ou, simplement, faire à la hâte. Cet écolier broche ses devoirs.
J'ai broché un sous-seing comme j'ai pu ; il fallait bien signer quelque chose
Et qui vous dit, mes divins anges, que je brochais un drame ?
4
Sémantique : Terme de maréchal. Enfoncer à coups de brochoir les clous à travers les trous du fer et la corne, pour fixer le fer du cheval et du boeuf.
Enfiler les épingles dans les anneaux qui en forment les têtes.
Sémantique : Terme de boucherie. Pratiquer des trous dans la peau du boeuf assommé, afin de le souffler.
Sémantique : Terme de couvreur. Brocher la tuile, la passer entre les lattes pour que le couvreur l'ait sous la main.
5
Donner un léger binage à la vigne.
6
Nature : V. n. Pousser, en parlant d'un arbre nouvellement planté. Cet arbre commence à brocher. Peu usité.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Son cheval [il] broche [pique], et monte en un larriz
dans Ch. de Rol. LXXXVII
2
XIIe s.
Le destrier [il] broze [pique], il cort par tel randon....
dans Ronc. p. 52
Il broche le cheval, de lui ferir s'atire
dans Sax. X
De l'ost se partent trois glouton pautonnier, De ci al borc ne finent de broichier
dans Raoul de C. 87
3
XIIIe s.
Mere, de quoi me chastiez ? Est-ce de coudre ou de taillier ? Ou de filer ou de broissier ? Ou se c'est de trop sommeillier ?
dans Romancero, p. 54
Atant ès vous un message broçant à espourons qui descendi as degrés de la sale, et monta amont et demanda le roi
dans Chr. de Rains, p. 65
4
XVe s.
[On vit] les deux chevaliers partir de leur lez, et brocher leurs chevaux des eperons rudement, et porter leurs lances arréement
Lors se retourna-t-il le glaive au poing devers ses ennemis ; aussi firent les deux freres et plusieurs autres compagnons, et brocherent aux premiers venans
5
XVIe s.
Qu'ils debridassent leurs chevaux et brochassent à toute force des esperons
de Michel de MONTAIGNE dans I, 367
Le cheval du tyran, qui estoit courageux et fort, et d'avantage se sentoit broché des esperons d'une part et d'autre jusques au sang, se hazarda de vouloir franchir le fossé
de Jacques AMYOT dans Philop. 17
Ilz brocherent leurs chevaux des esperons l'un contre l'autre, les espées aux poings, avec grands cris
de Jacques AMYOT dans Eum. 13
Et estoit vestu de robbes de pourpre brochées d'or
de Jacques AMYOT dans Démétr. 57
Puis en brossant [éperonnant] les flancs de son bayard
de Pierre de RONSARD dans 650

ÉTYMOLOGIE

1
Broche ; provenç. brocar, brochar ; ital. broccare. On remarquera dans l'historique que le ch est souvent remplacé par ss ; probablement par une confusion avec brosse, brossailles (voy. ces mots). On y verra aussi que tous les sens de brocher se rapportent sans peine à piquer avec une pointe ou broche.

Synonymes de BROCHER

Termes proches de BROCHER

Phonétiquement proche de BROCHER