Définition de COURROIE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kou-roî

DÉFINITIONS

1
Lanière de cuir. Attacher avec des courroies. Nouer, serrer, lâcher la courroie.
Sémantique : Fig. Allonger, étendre la courroie, user avec économie des ressources dont on dispose ; et aussi, étendre les profits d'un emploi au delà de ce qui est permis.
Serrer la courroie à quelqu'un, restreindre les ressources qu'on lui procure.
Lâcher la courroie, laisser faire, donner des facilités.
Il [le régent] se garderait bien de lâcher à l'empereur la courroie assez longue pour que sa puissance pût s'augmenter
Faire du cuir d'autrui large courroie, ne pas ménager la bourse d'autrui.
2
Bandes de cuir qu'on emploie quelquefois pour communiquer les mouvements.
Courroies de guindage, liens de cuir qui servent au carrosse.
Ancien proverbe. Mieux vaut ami en voie que denier en courroie [la courroie était la ceinture, la bourse], c'est-à-dire, en voyage, il vaut mieux trouver un ami que d'avoir de l'argent en sa bourse.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Les mains [ils] lui lient à curreies de cerf
dans Chr. de Rol. CCLXXII
2
XIIe s.
[Ils] portent bones coreges por les mieux esfreer
dans Ronc. p. 201
Mainte en i a ceinte d'une corroie, Qui leur ami ne font fors de guiller [tromper]
de QUESNES dans Romancero, p. 87
Dunc veneit à Robert, e sil feseit lever, Baillout lui les curgies à lui discipliner
dans Th. le mart. 103
S'il eüssent sun cors tut nu à nu cergié [cherché, examiné] Des curgies l'eüssent trové tut despecié
dans ib. 156
Elle tenoit une corgie Dont la mule [elle] feroit [frappait] grans cous
dans la Charrette, 2784
3
XIIIe s.
Nus ne puet estre baudroier à Paris, ce est à savoir conreeur de quir por fere courroies à ceindre et por fere semeles à souliers, se il n'achate le mestier du Roy
dans Liv. des mét. 224
En ton lardier le saleras Et de la pel fere porras Coroies à copler flaiaus
dans Ren. 16027
Adès vaut miex amis en voie Que ne font deniers en corioies [bourse]
dans la Rose, 4964
Devant la table le roy, endroit le comte de Dreuez, mangoit monseigneur le roy de Navarre en cote et en mantel de samit bien paré de courroie, de fermail et de chapel d'or
Quant frere Remon oÿ ce, il se desirra [déchira] jusques à la courroie et prist à arracher sa barbe, et crier : ai mi, ai mi
4
XIVe s.
C'est à savoir que Venus la trisceresse née de Cypre avoit une diverse et variable corgiere ou courroie
Pour ce dist uns proverbes : miex vaut trouver en voie Un boin certain ami, que denier en coroie
dans Baud. de Seb. I, 1048
5
XVe s.
Cuident ilz [les menteurs] du monde tenir Tous les deux boutz de la courroye ? C'est folie, que vous diroye ?
de Charles D'ORLÉANS dans Ball. 101
Et je les pren ; point ne m'ennuie : Si les pendray à ma couroie
dans la Pass. de N. S. J. C.
Ha Madame, dit madame à la royne, vous taillez larges courroies d'autruy cuir
dans Jéh. de Saintré, ch. 24
6
XVIe s.
Il lui donna un coup de pistolet dans la coroie de la salade
....Où pendent sur le haut les courayes funestes (Je tremble en le disant) des homicides cestes Taillez de cuir de boeuf qu'on assomme à la mort, Pelu, non courroyé, large, puissant et fort
de Pierre de RONSARD dans 849
Il veut avoir les deux bouts de la courroie et le milieu
de Randle COTGRAVE dans
Qui cuir voit tailler, courroye en demande
de Randle COTGRAVE dans

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, courraie ; bourguig. corroo ; wallon, coriète ; namurois, scoriète ; rouchi, ecoriète ; liégeois, corie, bande de cuir ; provenç. correya, coritja, correja, et aussi au masculin correg, correy, corretz ; catal. corretj, au masculin ; espagn. correa ; ital. correggia ; du latin corrigia, courroie, fouet, de corrigere, corriger. Quant à l'ancien mot corgie, qui a le même sens, il est difficile à expliquer, à cause du déplacement de l'accent, et peut être d'autre origine, à moins qu'on ne suppose que corrigia a donné par métathèse corgiia, d'où corgie.

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