Définition de DROGUE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : dro-gh'

DÉFINITIONS

1
Nom générique des ingrédients propres à la teinture et à la chimie. Acheter, vendre des drogues.
Nom générique des matières premières avec lesquelles les pharmaciens préparent les médicaments.
Je voulais vous dire, monsieur, que vos drogues.... - Monsieur, je ne vends point de drogues. - Que vendez-vous donc, monsieur ? - Monsieur, je vends des médicaments
de BRILLAT-SAVARIN dans Physiologie du goût, Variétés, n° V
Sémantique : Fig. Il débite bien sa drogue, il sait bien faire valoir sa drogue, se dit pour signifier qu'il est charlatan, qu'il fait passer une chose pour plus qu'elle ne vaut.
Sémantique : Par extension et par dénigrement, épices.
Il faut l'assaisonner de drogues qui la déguisent
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. II
2
Ce qui est mauvais en son genre. J'ai donné de bon argent et il ne m'a envoyé que de la drogue. Ce drap n'est que de la drogue.
L'on jugea qu'il y avait moins d'inconvénient à laisser croire un peu de concert avec l'Espagne, qu'à ne pas préparer par un canal ordinaire non odieux et favorable, les drogues que l'envoyé d'Espagne nous allait débiter
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 2, 248
On a tant fait de ces drogues [odes], que je n'ai pas voulu donner la mienne
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. en vers et en prose, 53
Voilà de bonne drogue, se dit ironiquement d'une chose dont on ne fait aucun cas.
Je le crois bien ; voilà de belles drogues que des jeunes gens pour les aimer
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Av. II, 6
3
Bouts de fer ou ferrailles.
4
Un des noms de l'ajonc.
5
Aller en drogues, s'est dit jadis pour aller en maraude.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Mieulx te vauldroit faire autre office, Que tant dissoudre et distiller Tes drogues pour les congeler Par alambics....
dans Nat. à l'alch. err. 38
2
XVe s.
Il n'y a chez l'apothicaire De drogue que je prise mieux, Que ce bon vin, qui me fait faire Le sang bon et l'esprit joyeux
de BASSELIN dans XXV
3
XVIe s.
On farcissoit ses viandes de drogues odoriferantes de telle sumptuosité, qu'un paon et deux faisands revenoient à cent ducats, pour les apprester selon leur maniere
de Michel de MONTAIGNE dans I, 393

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. drogua ; espagn. et ital. droga ; angl. drug. Les étymologistes anglais tirent drug de l'anglo-saxon dryge, sec ; Frisch et Diez tirent le mot roman du hollandais trook, sec (dryge et trook sont le même mot) ; de sorte que la drogue serait la chose séchée, la plante séchée, etc. pour les usages de la pharmacie. On a, dans le celtique, kimry drwg, bas-breton droug, drouk, irland. droch, qui expriment en général tout ce qui est mauvais, mais qui, rendant compte du sens de chose mauvaise, ne rendent pas compte du sens d'ingrédient. La série des significations paraît être ingrédient, et, comme les ingrédients pharmaceutiques sont souvent fort désagréables, chose mauvaise.

Synonymes de DROGUE

Termes proches de DROGUE

Phonétiquement proche de DROGUE