Définition de FARD

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : far ; le d ne se lie jamais ; au pluriel, l's ne se lie pas, et on prononce : les far et les autres

DÉFINITIONS

1
Composition destinée à embellir le teint, en remédiant aux défauts qu'il a.
C'est pour eux [les étrangers] qu'elle étale et l'or et le brocard, Que chez toi se prodigue et le rouge et le fard
Une courtisane qui tire toutes ses grâces du fard, qui n'a qu'une beauté empruntée, et qui sait tout au plus charmer les oreilles par le son d'une voix douce et mélodieuse
L'air la noircit [la céruse] en assez peu de temps, et les vapeurs du charbon ou les mauvaises odeurs des égouts, des latrines, etc. changent presque subitement le beau blanc de perle en gris obscur, en sorte qu'il est souvent arrivé aux femmes qui se servent de ce fard de devenir tout à coup aussi noires qu'elles voulaient paraître blanches
2
Sémantique : Fig. Déguisement, feinte, dissimulation dans les discours.
Leurs paroles n'ont point de fard
de François de MALHERBE dans VI, 10
Les bons esprits.... Qui savent, avisés, avecque différence, Séparer le vrai bien du fard de l'apparence
Toutes les couleurs et le fard de la poésie ne l'ont su peindre [Angélique, de l'Arioste] aussi belle que nous vous voyons
Je vois trop que vos coeurs n'ont point pour moi de fard
Je te parle sans fard, et veux être chrétien
De ses pleurs tant vantés je découvre le fard
Seigneur, moi qui connais le fond de son courage Et qui n'ai jamais vu de fard en son langage
Et n'y doit point chercher ni le fard du langage Ni la subtilité
La sévérité des femmes est un ajustement et un fard qu'elles ajoutent à leur beauté
Sans envie, sans fard, sans ostentation, toujours grand dans l'action et dans le repos, il parut à Chantilly comme à la tête des troupes
Tout ne fut plus que fard, qu'erreur, que tromperie
Sémantique : Terme de littérature. Faux ornements.
Soyez simple avec art, Sublime sans orgueil, agréable sans fard

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Renart, qui set assez de fart, Li avoit dit....
dans Ren. 14938
2
XVIe s.
Fard est perdu dessus mine de singe
de Jean des Mares ou Des Marets, dit Jean MAROT dans p. 20, dans LACURNE
Et d'eau de fard son visage ne lave
de Clément MAROT dans IV, 148
Les regrets de quelque femmelette, qui regrette la perte des bouettes où estoient ses fards
de Jacques AMYOT dans Timol. 22
Si on y adjouste demie dragme de sublimé, lavé et preparé comme celui des fars, il sera de grande efficace
de Ambroise PARÉ dans XVI, 36

ÉTYMOLOGIE

1
Diez, trouvant que le lat. tincta, teinte, est traduit en vieil haut allemand par gi-farwit, gifarit, de farwjan, teindre, tire de là le mot fard. Scheler cite de Palsgrave : paynting of ones face, farcement ; ce qui supposerait un verbe farcer. C'est une faute de Palsgrave ; le verbe est farder ; et non farcer (voy. FARDER).

Synonymes de FARD

Phonétiquement proche de FARD