Définition de FA?N?E

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : ri-dé

DÉFINITIONS

1
Causer des rides.
C'est elle [l'âme] qui nous ride ou nous aplanit le front en un instant, selon ses mouvements intérieurs
de LA MOTHE LE VAYER dans Vertu des païens, II, Socrate.
Le temps aux plus belles choses Se plaît à faire un affront, Et saura faner vos roses Comme il a ridé mon front
de Pierre CORNEILLE dans Stances à une marquise.
Ce qui égayait les autres ridait son front [d'un spectateur, à l'école des femmes]
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Critique, 6
La vieillesse languissante et ennemie des plaisirs viendra rider ton visage
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. XIX.
Sémantique : Fig. et poétiquement. Le vent ride la surface de l'eau, y produit de légères ondulations.
Zéphire d'un souffle épuré Ride la surface de l'onde
de BERNIS dans Quatre sais. Print.
2
Se rider, Nature : v. réfl. Prendre, se donner un air ridé.
Ce vieillard dans le choeur a déjà vu quatre âges.... à l'aspect du prélat qui tombe en défaillance, Il devine son mal, il se ride, il s'avance
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Lutr. I
3
Devenir ridé.
Ces joues-là se rideront un jour
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Memnon.
Sémantique : Fig. et poétiquement. Se froncer sous l'impulsion du vent.
La face de la mer se ride et se noircit
de LAMOTTE dans dans DESFONTAINES
Avec suppression du pronom personnel.
Le moindre vent qui d'aventure Fait rider la face de l'eau Vous oblige à baisser la tête
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. I, 22

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Mès cil qui jadis plus m'amoient, Vieille ridée me clamoient
dans la Rose, 13058
Ne le font mie toutes, mès aucunes le font [se farder], Quant temps ou maladie les ride, gaste ou font
de MEUNG dans Test. 1278
2
XIVe s.
[La dame] Si li ala querre une mance De drap lingne [linge] ridée et blance
de J. DE CONDÉ dans t. II, p. 172
3
XVIe s.
Je ne ridois non plus le front de ce pensement là, que d'un aultre
de Michel de MONTAIGNE dans I, 77
Hors mis un repentir qui le coeur me devore, Qui me ride le front, qui mon chef decolore
de Joachim DU BELLAY dans VI, 11, recto.
.... Et que jamais son front ne ridast de vieillesse
de Pierre de RONSARD dans 892
.... Et face que les bandes soient belles à voir, et qu'elles ne rident point
de Ambroise PARÉ dans XII, 2

ÉTYMOLOGIE

1
Ancien espagn. en-ridar ; du germanique d'après Diez : ancien haut-allem. ga-rîdan, moyen haut-allem. rîden, tourner, tordre ; reid, crépu. Les anciens étymologistes proposaient le grec ; mais on ne voit pas comment ce mot grec serait entré dans le français.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Chemise ridée [elle] li tret Fors de son cofre et braies blanches

Synonymes de RIDER

Termes proches de RIDER

Phonétiquement proche de RIDER