Définition de GROGNER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : gro-gné

DÉFINITIONS

1
Il se dit du cri du cochon.
Le petit monstre [le fils de la fée Dentue].... se mit à grogner comme un cochon de ce qu'elle [Fleur d'Épine] avait la hardiesse de rebuter ses familiarités
de Antoine HAMILTON dans Hist. de Fleur d'Épine.
2
Sémantique : Fig. et familièrement. Murmurer, témoigner son mécontentement par un bruit sourd.
Et la muse en grognant lui défend sa fontaine
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. II
Ce nouvel Égiste grognait toujours quand il me voyait entrer chez sa dame
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Confess. II
3
V. q. Populairement. Gronder quelqu'un. Il ne fait que me grogner.
Nature : V. réfl. Ils sont toujours à se grogner.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Queque li felun l'unt feru e detrenchié, E del ferir se sunt durement esforcié, N'aveit brait ne groni, ne crié ne huchié
dans Th. le mart. 150
2
XIIIe s.
R est une lettre qui graigne : Quant li gaignons [le chien] veut ronger l'os, S'uns autres chiens lui veut reprendre, Sans R ne lui veut defendre
de SENEFIANCE dans de l'ABC, dans JUB. t. II, p. 283
3
XVe s.
Quant mon fait cuide avancer, Je suis à recommancer ; Fortune tousjours me groingne
de Charles D'ORLÉANS dans Rond.
4
XVIe s.
Ils grongnent comme pourceaux
de Ambroise PARÉ dans Animaux, 25

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, greugner ; bourguig. grongnai ; wallon, grognî ; provenç. gronhir, gronir ; catal. grunyir ; espagn. gruñir ; portug. grunhir ; ital. grugnire et grugnare ; du latin grunnire ; comp. l'anc. h. allem. grunnî, angl. groan, et le kimry grwn. La forme régulière est grunir qui se disait dans le XIIe siècle ; plus tard le verbe a passé à la 1re conjugaison.

Synonymes de GROGNER

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