Définition de MUGIR

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : mu-jir

DÉFINITIONS

1
Il se dit proprement du cri du taureau, des boeufs, des vaches et d'animaux analogues.
Le monstre bondissant Vient aux pieds des chevaux tomber en mugissant
Le taureau ne mugit que d'amour ; la vache mugit plus souvent de peur et d'horreur que d'amour
2
Sémantique : Fig. Il se dit de la voix humaine quand on la force d'une façon excessive. Il mugissait de fureur.
Lorsqu'il entend de loin d'une gueule infernale La chicane en fureur mugir dans la grand'salle
Ils [les acteurs] vous jouent, ils vous défigurent.... un autre mugit, un autre fait les beaux bras, et la pièce va au diable
Activement.
Et je mugis des vers en étouffant ma voix
de FAVART dans Acajou, I, 4
3
Produire un bruit formidable.
Sitôt que la pointe première Se discerna de la lumière, La terre se mit à mugir, Et fit pâlir et non rougir
Les murs en sont émus, les voûtes en mugissent
Les vents déchaînés mugissent avec fureur dans les voiles
La mer, mugissant, ressemblait à une personne qui, ayant été longtemps irritée, n'a plus qu'un reste de trouble et d'émotion, étant lasse de se mettre en fureur
L'onde turbulente Mugit de fureur
de Jean-Baptiste ROUSSEAU dans Cantate, Circé.
L'astre brillant du jour à l'instant s'obscurcit ; L'air siffle, le ciel gronde, et l'onde au loin mugit
Quand le Vésuve commence à mugir et à rejeter les matières dont il est embrasé
L'enfer mugit d'un effroyable rire
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Ange exilé.
Fit asseoir l'espérance où mugit la tempête [le cap de Bonne-Espérance]
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes
Quand l'ouragan mugit, quand des monts brûlants s'ouvrent
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Cele beste me veut destruire, Que je voi là crier et muire
dans Unicorne et Serpent
2
XIVe s.
Quand il les amenoit, aucunes des vaches du farat [troupeau] commencierent à muir
de Pierre BERCHEURE dans f° 9
Je sui trestouz certains, les gens nous maudiront, Et contre nous à Dieu les bestes muiront
dans Girart de Ross. V. 4075
3
XVIe s.
Alors la voix est empeschée, tellement que si peu qui leur en demeure, c'est en mugiant et balbutiant, et requerant aide et secours, s'ils pouvoient parler
de Ambroise PARÉ dans XIX, 33
Quand le boeuf hausse le muffle vers le ciel et mugit
de Ambroise PARÉ dans Animaux, I, 2

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et esp. mugir ; ital. muggire ; du lat. mugire, qui est une onomatopée, comme le verbe grec traduit par mugir, et le sanscr. muj, sonner.

Synonymes de MUGIR

Termes proches de MUGIR