Définition de OCCUPATION

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : o-ku-pa-sion ; en vers, de cinq syllabes

DÉFINITIONS

1
Action d'occuper, de s'emparer d'un lieu, d'un bien. L'occupation a précédé la propriété.
2
Sémantique : Terme de guerre. Action de se rendre maître d'un pays, d'une place.
Armée d'occupation, armée destinée à contenir un pays vaincu.
On nomme aussi armée d'occupation, celle qui, agissant dans l'intérêt d'une puissance amie ou alliée, occupe militairement ses provinces pour les garantir d'une surprise, d'une invasion, d'une insurrection. On dit aussi, corps, brigade d'occupation.
3
Sémantique : Terme de droit. Possession en fait d'une chose immobilière, avec ou sans droit. L'occupation ne constitue pas le droit de propriété.
4
Sémantique : Terme de rhétorique. Figure par laquelle on prévient et réfute d'avance les objections de l'adversaire. On dit plus souvent prolepse.
5
Affaire, pratique, emploi qui prend, occupe le temps.
Je sortis ainsi avec mon rochet et mon camail en donnant des bénédictions à droite et à gauche, et vous croyez bien que cette occupation ne m'empêchait pas de faire toutes les réflexions convenables à l'embarras dans lequel je me trouvais
Ils [les hommes] ne cherchent en cela [la chasse] qu'une occupation violente et impétueuse qui les détourne de penser à soi
Toutes les occupations des hommes sont à avoir du bien
de Blaise PASCAL dans ib. III, 12
L'ennui qu'on a de quitter les occupations où l'on s'est attaché
de Blaise PASCAL dans ib. XXV, 79
On va loin sans mourir d'ennui, pourvu qu'on se donne des occupations et qu'on ne perde point courage
Je regarde, j'admire cette belle vue [des bords de la Loire] qui fait l'occupation des peintres
J'essayerais mille petits remèdes inutiles pour en trouver un bon ; et mon impatience et mon peu de vertu me feraient une occupation continuelle de l'espérance d'une guérison
Les lettres et les réponses font de l'occupation
Ils mangeaient, ils buvaient, ils se mariaient ; c'était des occupations innocentes
Aussitôt qu'il fut permis à M. le Tellier de se reposer des occupations de sa charge sur un fils qu'il n'eût jamais donné au roi, s'il ne l'eût senti capable de le bien servir....
Pendant qu'il [Condé] passait sa vie dans ces occupations [les pratiques de la vie chrétienne], et qu'il portait au-dessus de ses actions les plus renommées la gloire d'une si belle et si pieuse retraite
Les premières occupations de Marie-Thérèse [arrivée à Paris] furent d'aller d'église en église reconnaître Dieu partout où il veut être adoré
Déjà l'activité de son génie, accoutumé aux soins de l'Europe entière, n'a plus pour aliment que l'administration de cent mille hommes ; encore l'organisation de son armée est-elle si parfaite qu'à peine est-ce une occupation
Sémantique : Fig.
Votre souvenir fait toute mon occupation
Adieu, ma chère enfant.. .. vous êtes la chère occupation de mon coeur
Nature : Absolument. L'occupation, l'habitude de se livrer au travail.
L'occupation fait paraître tous les jours courts et les années longues ; les jours courts, parce que nous ne faisons pas attention au temps dont les révolutions solaires font la mesure ; les années longues, parce que nous nous les rappelons par une suite de choses qui supposent une durée considérable
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Traité sens, III, 7
Donner de l'occupation à quelqu'un, l'employer à quelque travail.
Sémantique : Fig. Donner de l'occupation à quelqu'un, lui susciter des affaires, de l'embarras.
6
Sémantique : Fig. Le soin, le souci que l'on prend de quelque chose.
Ces mines, cette occupation continuelle de sa parure
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Théât. d'éduc. les Faux amis, I, 5
L'occupation où l'on est de son ressentiment
de Anne Staël-Holstein, dite Mme DE STAËL dans Influence des passions, I, 6

HISTORIQUE

1
XVe s.
Ils avoient donné à Philippe comte de Charrolois son fils une moult precieuse espée, aornée de riches pierres et autres joyaux, laquelle estoyt au roy d'Angleterre ; et avoit esté trouvée et prinse avec ses autres bagues par iceux, affin que, s'ils avoient aucune occupation [affaire criminelle] pour le cas dessus dit, iceluy comte les eust pour recommandez
de Enguerrand de MONSTRELET dans ch. 147, p. 29, dans LACURNE
Aussi ne veult plus exercer l'office pour occupation d'aage et de fragileté
de MENARD dans Hist. de du Guesclin, p. 401 dans LACURNE
2
XVIe s.
Ilz ne cherchoient autre chose qu'à l'entretenir toujours en quelques amourettes et autres vaines occupations
de Jacques AMYOT dans Dion, 10
S'amuser à des occupations sedentaires
de Michel de MONTAIGNE dans I, 153

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. occupacio ; espagn. ocupacion ; ital. occupazione : du lat. occupationem, de occupare, occuper.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
OCCUPATION. - HIST. Ajoutez : XIVe s.
[Marie] Vierge vesqui sanz occupacion D'aucun pechié comme beneürée
dans Miracles de Nostre Dame par personnages, 6 avril 1876, t. I, p. 245

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