Définition de PARADOXE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE - REMARQUE -

Prononciation : pa-ra-do-ks'

DÉFINITIONS

1
Opinion contraire à l'opinion commune.
On aime à soutenir des opinions extraordinaires et à réduire tout en paradoxe
Rien n'est si aisé et par conséquent rien ne prouve moins que de soutenir des paradoxes et des idées singulières
de ST-FOIX dans Ess. Paris, Oeuv. t. IV, p. 222, dans POUGENS
Le Tout est bien de Shaftesbury, de Bolingbroke et de Pope n'est qu'un paradoxe de bel esprit, une mauvaise plaisanterie
J'aime mieux être homme à paradoxe qu'homme à préjugés
Comme depuis mille ans les vérités nouvelles et fécondes sont infiniment rares, il [Helvétius] avait pris pour thèse le paradoxe qu'il a développé dans son livre de l'Esprit
Crier au paradoxe, dénoncer une opinion comme contraire à l'opinion commune.
Tous les hommes vulgaires, tous les petits littérateurs sont faits pour crier toujours au paradoxe, pour me reprocher d'être outré
Sémantique : Par extension.
Connaissez donc, superbe, quel paradoxe vous êtes à vous-même ; humiliez-vous, raison superbe ; taisez-vous, nature imbécile
Faut-il que sur l'office de votre salut seulement vous soyez un abîme de contradictions et un paradoxe incompréhensible ?
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Avent, Délai de la conv.
2
Chose qui est contre l'opinion commune (peu usité en ce sens).
Le tempérament a beaucoup de part à la jalousie, et elle ne suppose pas toujours une grande passion ; c'est cependant un paradoxe qu'un violent amour sans délicatesse
de Jean de LA BRUYÈRE dans IV
3
Nature : Adj. Paradoxal.
Les béatitudes de Jésus-Christ en apparence si paradoxes et si incroyables, authentiquement et sensiblement vérifiées
de Louis BOURDALOUE dans Avent, Réc. des saints, 28
Une réponse qui paraîtra d'abord avoir quelque chose de paradoxe, mais dont on reconnaîtra bientôt la solidité
de Louis BOURDALOUE dans Pensées, t. I, p. 207
Une carte de l'empire d'Alexandre, dont il rendait l'étendue beaucoup moindre, par ce même principe paradoxe dont il se servait pour la retraite des dix mille
Cette proposition si paradoxe et si chimérique
Comme adjectif il a vieilli.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
François Ier, pour les paradoxes vertus qu'il reconnut en lui [Bayard], le choisit pour recevoir l'ordre de chevalerie par ses mains
Voylà un discours ignorant, voylà un discours paradoxe ; en voylà un trop fol
de Michel de MONTAIGNE dans III, 356

ÉTYMOLOGIE

1
Du grec, à côté, et, opinion.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
PARADOXE. Ajoutez :
2
Paradoxe hydrostatique, nom du principe de physique, en vertu duquel la pression exercée par un liquide sur le fond du vase qui le renferme est indépendante de la forme du vase ; ainsi dénommé à cause de ce qu'il paraît paradoxal, au premier abord, de dire qu'avec un poids constant de liquide on peut exercer des pressions différentes sur une surface donnée.

REMARQUE

1
Paradoxe, adjectif, s'est dit des personnes.
On devient un individu paradoxe de l'espèce humaine
de BAYLE dans dans SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. III, p. 366, 3e éd.
2
XVIe s. Ajoutez :
Vous avez bien voulu choisir Ce paradoxe pour en rire ; Je le défends pour mon plaisir
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans le Printemps, Paris, 1874, p. 64

Synonymes de PARADOXE

Termes proches de PARADOXE