Définition de PRESSER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : prè-sé

DÉFINITIONS

1
Serrer avec plus ou moins de force.
S'étant levé de grand matin, il pressa la toison, et remplit une tasse de la rosée qui en sortit
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Juges, VI, 38
Il veut parler, l'écorce a sa langue pressée
de Jean de LA FONTAINE dans Phil. et Bauc.
Et, la faux à la main, parmi vos marécages, Allez couper vos joncs et presser vos laitages
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Ép. IV
De ses bras innocents [d'un enfant] je me sentis presser
de Jean RACINE dans Athal. I, 2
Il [la Métrie] m'a juré qu'en parlant au roi, ces jours passés, de ma prétendue faveur et de la petite jalousie qu'elle excite, le roi lui avait répondu : J'aurai besoin de lui un an, tout au plus ; on presse l'orange, et on en jette l'écorce
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Mme Denis, 2 sept. 1751
Je vois bien qu'on a pressé l'orange ; il faut penser à sauver l'écorce
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans ib. 18 déc. 1752
Sémantique : Fig.
Pressez-les, tordez-les, ils dégouttent l'orgueil, l'arrogance, la présomption
de Jean de LA BRUYÈRE dans VIII
On se nourrit des anciens et des habiles modernes ; on les presse, on en tire le plus qu'on peut, on en renfle ses ouvrages
de Jean de LA BRUYÈRE dans I
Sémantique : Fig. Presser une éponge, tirer de l'argent de quelqu'un.
Ce serait une éponge à presser au besoin
de Jean-François REGNARD dans le Joueur, I, 6
Sémantique : Fig. Il ne faut pas trop presser cette comparaison, ce bon mot, etc. il ne faut pas en examiner de trop près la justesse.
Je veux que ce soit là une de ces expressions qu'il ne faut pas trop presser, quoique les paroles des saints soient toujours respectables
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Pet. nombre des élus.
Il ne faudrait pas presser cette comparaison ; car le bouton végétal n'est proprement qu'une enveloppe
de Charles BONNET dans 1er mém. reprod. salamandres.
Sémantique : Fig. Il ne faut pas trop presser cette maxime, il ne faut pas la pousser à la dernière rigueur.
Julie : être jeune !... Être belle !... oui, c'est un double crime Dont....Clitandre : Non ; il ne faut pas trop presser ma maxime
de Francois LANOUE, dit Lanoue Bras de Fer dans Coquette corr. III, 3
Sémantique : Fig. Presser le vrai, le bien, les examiner dans leur essence.
Prendre le vrai et le bien sur la première apparence, sans les presser, parce qu'ils sont si peu solides, que, quelque peu qu'on serre les mains, ils s'échappent entre les doigts et les laissent vides
de Blaise PASCAL dans Entret. avec M. de Saci.
La vertu ! Eh bien ! pressons ce mot jusqu'à ce qu'il se brise
de Alphonse de LAMARTINE dans Harold, 17
2
Peser sur.
La moindre force est capable de les séparer [les deux moitiés de la sphère d'Otto de Guericke], lorsque l'air, étant rentré dans la sphère de cuivre, pousse les surfaces concaves et intérieures, autant que l'air de dehors presse les surfaces extérieures et convexes
de Nicolas MALEBRANCHE dans Rech. vér. VI, II, 9
Le sommeil du tombeau pressera ma paupière....
de André CHÉNIER dans Iambes.
3
Soumettre à l'action d'une presse. Presser le marc d'huile.
Sémantique : Fig.
Il fallut presser cent quintaux de mensonges pour en extraire une once de vérité
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Fragm. sur l'hist. v.
4
Approcher une personne, une chose contre une autre. Il faut presser les rangs. Pressez un peu votre écriture. Il ne faut pas être pressé à table.
Sémantique : Fig. Serrer, rapprocher, condenser.
Je ne puis dénier que la règle des vingt-quatre heures presse trop les incidents de cette pièce
de Pierre CORNEILLE dans Cid, Exam.
Je sais bien que Sylla, dont je parle tant dans ce poëme, était mort six ans avant Sertorius ; mais, à le prendre à la rigueur, il est permis de presser les temps pour faire l'unité de jour
de Pierre CORNEILLE dans Sertor. Préf.
Je ne pense pas que dans la comédie le poëte ait cette liberté de presser son action par la nécessité de la réduire dans l'unité de jour
de Pierre CORNEILLE dans 2e disc.
Mon petit colonel [le jeune Grignan] m'a écrit.... il nous parle de la manière dont ses dernières années ont été pressées....
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 11 déc. 1689
Presser ses raisonnements, ses idées, ses expressions, leur donner une forme serrée.
Presser son style, s'exprimer avec concision.
5
Dans la marine anglaise, obliger les équipages des vaisseaux marchands et les bateliers de la Tamise à servir sur les vaisseaux de l'État.
6
Sémantique : Fig. Poursuivre sans relâche, attaquer avec ardeur.
Nous les pressons sur l'eau, nous les pressons sur terre
de Pierre CORNEILLE dans Cid, IV, 3
Quand, des Parthes vaincus pressant l'adroite fuite, Il tomba dans leurs fers au bout de sa poursuite
de Pierre CORNEILLE dans Rodog. I, 1
Un seul vit des voleurs, et, se sentant presser, Il mit entre eux et lui cette onde menaçante
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VIII, 23
Oxathrès, frère de Darius, voyant qu'Alexandre pressait vivement ce prince, se jeta devant son chariot avec la cavalerie qu'il commandait
de Charles ROLLIN dans Hist. anc. Oeuv. t. VI, p. 244, dans POUGENS
Pendant qu'il [Henri IV] pressait Paris, les moines armés faisaient des processions, le mousquet et le crucifix à la main
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 174
Sémantique : Fig.
On sait ce qui se passa dans la conversion de Henri IV : quand il pressait ses théologiens, ils lui avouaient qu'avec eux....
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 3e avert. 16
Le théologien vous pressera et vous dira : Si vous croyez la matière éternelle....
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dict. phil. Matière.
7
Sémantique : Fig. Exercer une pression, une gêne.
Un tas d'hommes perdus de dettes et de crimes, Que pressent de mes lois les ordres légitimes
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, V, 1
Le bonheur du roi a fait repasser la Meuse au duc de Lorraine et au prince d'Orange ; M. de Turenne a ses coudées franches ; de sorte que nous ne sommes plus pressés d'aucun endroit
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 28 juin 1675
On en fit autant à Spire, ville appartenant à l'électeur de Trèves, comme évêque de Spire, parce qu'on trouvait qu'elle pressait trop l'Alsace
de Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, comtesse de la Fayette, dite Madame DE LA FAYETTE dans Mém. cour de France, Oeuv. t. III, p. 32, dans POUGENS.
Tandis que.... Valois pressait l'État du fardeau des subsides
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Henr. III
Nature : Absolument.
L'on devrait bien sentir l'état où l'on s'est mis, qui presse et qui contraint, et qui ôte la liberté
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 13 mars 1680
8
Sémantique : Fig. Exercer dès réclamations d'argent.
Je dis une vérité sur le malheur d'avoir des dettes : ceux qui nous pressent sont pressants ; ceux qui ne nous pressent point, le sont encore davantage
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 591
Un généreux ami dont la belle âme et le beau procédé me presseraient plus que tous les sergents du monde
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 12 oct. 1689
Il vaut mieux qu'il les ait perdus [mille écus] contre moi que contre un autre ; du moins je ne le presserai pas
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Théât. d'éduc. les Faux amis, II, 6
9
Insister auprès de quelqu'un pour.
Il ne faut pas me presser pour écrire sur l'oraison
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. abb. 156
Pour savoir mon secret tu me pressais toi-même
de Jean RACINE dans Mithr. IV, 1
Calypso n'osa le presser davantage
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. I
J'ai des raisons qui m'obligent à ne vous presser pas davantage sur cela
de BRUEYS dans Muet. IV, 13
Presser quelqu'un de, avec un substantif, l'engager instamment à.
Vous l'avez fait renaître [mon amour] en me pressant d'un choix Qui rompt de vos traités les favorables lois
de Pierre CORNEILLE dans Rod. IV, 1
Toute la courtoisie enfin dont je vous presse, C'est que je puisse voir votre belle maîtresse
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Éc. des f. IV, 4
Vivez, c'est moi qui vous en presse
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Oedipe, IV, 3
Presser de, avec un infinitif.
Un jour, il m'en souvient, le sénat équitable Vous pressait de souscrire à la mort d'un coupable
de Jean RACINE dans Brit. IV, 3
Vous savez que c'est Protésilas qui vous a pressé d'envoyer Philoclès contre les Carpathiens
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. XII
Dans sa jeunesse [de Thalès] sa mère le pressa de se marier ; elle l'en pressa de nouveau plusieurs années après....
de Auguste Marseille BARTHÉLEMY, dit L'ABBÉ BARTHÉLEMY dans Anach. ch. 29
Nature : Absolument. Faire de vives instances.
....un vieillard demande à vous parler ; Il se dit de Corinthe, et presse....
de Pierre CORNEILLE dans Oed. v, 2
Allez, parlez, pressez ; vous obtiendrez sa grâce
de LAMOTTE dans Inès de Castro, IV, 6
Presser quelqu'un de questions, lui faire des interrogations vives et répétées.
Presser une femme, la courtiser vivement.
Un magistrat pressait avec vivacité une veuve
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Babouc.
10
Recommander avec instance l'accomplissement de.
Ces personnes bizarres qui se scandalisent quand on presse les devoirs de la religion
de SAURIN dans Disc. de saint Paul à Félix et à Drusille
Prêche-t-on en la présence d'une cour effrénée, on pressera la liberté évangélique et les miséricordes divines
de SAURIN dans ib.
11
Contraindre à une restitution.
Morstein s'était fort enrichi et avait excité l'envie de ses compatriotes [les Polonais] ; la peur qu'il eut d'être pressé le fit retirer en France
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 31, 99
12
Il se dit des besoins physiques qui se font sentir impérieusement.
Le jour même il assiégea la citadelle, où Aristion et ceux qui s'y étaient réfugiés furent bientôt tellement pressés de la soif et de la faim, qu'ils furent contraints de se rendre
de Charles ROLLIN dans Hist. anc. Oeuv. t. x, p. 149, dans POUGENS
Il se dit, dans un sens analogue, des passions, des sentiments, etc.
Suivrai-je contre vous la fureur qui me presse ?
de Pierre CORNEILLE dans Galerie, IV, 5
Les indignes frayeurs dont je me sens presser...
de Pierre CORNEILLE dans Héracl. v, 2
L'ambition, qui presse mon courage
de Pierre CORNEILLE dans Sert. I, 1
À ces dernières paroles de Claudia, je fus si pressée de ma juste douleur.... que je m'évanouis encore
de Paul SCARRON dans Rom. com. II, 14
Toutes les pensées qui me pressent le coeur
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 27 mai, 1675
Où peut être Médor ? le désespoir le presse
de QUINAULT dans Rol. II, 11
Je laisse Jésus-Christ sur le Thabor, pour arrêter ma vue sur un autre objet qui nous presse plus fortement à la pénitence
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Sermons, Impénit. Préambule.
Le désir qui vous presse pour la religion est un grand bien
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. Corn. 52
Un désir curieux plus que l'amour me presse
de Jean-François REGNARD dans Ménechm. II, 7
Je sens que Dieu me presse et qu'il m'appelle à lui
de Alphonse de LAMARTINE dans Joc. I, 41
13
Il se dit des dangers, de la mort qui sont imminents. Le danger le presse de toutes parts.
Déclarons le péril dont son frère est pressé
de Jean RACINE dans Baj. I, 2
Non, mon ami, je me sens bien : la mort me presse, il faut nous quitter
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Hél. VI, 11
En un sens analogue.
Alix malade et se sentant presser
de Jean de LA FONTAINE dans Alix.
14
Obliger à se diligenter.
Il n'y en a point qui pressent tant les autres que les paresseux, lorsqu'ils ont satisfait leur paresse, afin de paraître diligents
de François, duc de LA ROCHEFOUCAULD dans Prem. pens. 110
Diantre soit de votre impatience ! vous pressez si fort les personnes, que je me suis donné un grand coup à la tête contre la carne d'un volet
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Mal. imag. I, 2
Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Art p. I
Presser le pas, presser la marche, rendre le pas, la marche plus rapide.
Sémantique : Terme de manége. Presser un cheval, le faire aller très vite ; l'empêcher de ralentir son allure.
Comme il pressait extrêmement son cheval dans un chemin creux et fort étroit
de Paul SCARRON dans Rom. com. I, 15
On dit qu'on a vu même, en ce désordre affreux, Un dieu qui d'aiguillons pressait leurs flancs poudreux [des chevaux d'Hippolyte]
de Jean RACINE dans Phèdre, v, 6
S'efforcer de rendre prochain, hâter, accélérer.
Quel autre a mieux pressé les secours nécessaires ?
de Pierre CORNEILLE dans Nicom. IV, 2
Et quand tes trahisons pressent leur noir effet
de Pierre CORNEILLE dans Toison d'or, III, 3
J'attends l'occasion de m'offrir hautement, Et de tous mes souhaits j'en presse le moment
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Mis. IV, III, 1
La cicatrice fait une fort bonne mine de vouloir s'avancer ; et, pour la presser encore davantage....
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 4 fév. 1685
Nous pressions notre départ
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. VI
Les assiégeants pressèrent leurs ouvrages avec activité
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Charles XII, 8
Tel que, dans les combats, maître de son courage, Tranquille il arrêtait ou pressait le carnage
de ID. dans Henr. II
Je presse la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Argental, 11 juill. 1752
Sémantique : Terme de musique. Presser la mesure, rendre le mouvement plus rapide, ou trop rapide.
On dit de même : presser le mouvement.
M'interrompant à chaque minute, pour dire : cela est faux, vous pressez le mouvement
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Ad. et Théod. t. III, p. 426, dans POUGENS
Sémantique : Fig. Presser la mesure, suivre une affaire de près, la faire marcher.
15
Pousser en avant.
Du ruisseau qui murmure ou du torrent qui gronde Les flots pressent les flots et l'onde pousse l'onde
de Jacques DELILLE dans Parad. perdu, VII
16
Nature : V. n. Ne souffrir aucun délai, en parlant des choses.
J'écris à ma soeur Cornuau, dont la lettre presse
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. abb. 245
Le temps presse ; que faire en ce doute funeste ?
de Jean RACINE dans Bajaz. III, 7
Le péril des Juifs presse et veut un prompt secours
de Jean RACINE dans Esth. III, 8
Elle [une dame] se fit habiller pour y aller [au bal de l'Opéra], et, en attendant l'heure, elle se mit à lire le nouveau roman [l'Héloïse].... ses gens, voyant qu'elle s'oubliait, vinrent l'avertir qu'il était deux heures ; rien ne presse encore, dit-elle, en lisant toujours
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Conf. X
La douleur presse, elle est aiguë et violente.
Nature : Impersonnellement. Il presse, il est urgent.
Je vous en donne avis, de peur d'une surprise ; Il presse fort
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, I, 4
Si vous croyez qu'il presse de faire quelque réponse
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Proj. de réunion, 2e partie, lett. X
17
Se presser, Nature : v. réfl. Se serrer les uns contre les autres. Pressez-vous un peu, il y aura place pour tous.
Voyez ces nouveaux convertis, avec quel zèle ils vendent leurs biens, et comme ils se pressent autour des apôtres
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 2e sermon, Pentecôte, 1
Le peuple.... Vole de toutes parts, se presse, l'environne
de Jean RACINE dans Brit. v, 8
Être serré l'un contre l'autre, en parlant de choses.
Les morceaux trop hâtés se pressent dans sa bouche
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Lutr. I
18
Se hâter.
Elle a une douceur et une modestie qui me charme ; elle ne se presse jamais de faire voir qu'elle a plus d'esprit que les autres
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 19 mai 1677
Va, fais dire à Mathan qu'il vienne, qu'il se presse
de Jean RACINE dans Athal. II, 3
Pourquoi vous pressez-vous de répondre pour lui ?
de Jean RACINE dans Ath. II, 7
J'étais historiographe de France, lorsque je commençai le Siècle de Louis XIV ; je dois finir ce que j'ai commencé.... enfin je dois me presser, ayant peu de temps à vivre
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Lacombe, 7 août 1767
Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer
de Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS dans Barb. de Sév. I, 2
Avec ellipse du pronom personnel.
Ce qui m'a fait presser de vous dire tout ceci
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans le jour des Rois 1687
19
Sémantique : Fig. Être serré par la douleur.
Vos larmes vont couler, et votre coeur se presse : Consumez avec lui toute cette faiblesse
de Pierre CORNEILLE dans Hor. II, 4
M. de Coulanges que j'adore, parce qu'il me parle de vous : mais vous savez ce qui m'arrive, c'est que je pleure, et mon coeur se presse si étrangement, que je lui fais signe de la main de se taire, et il se tait
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 105
20
Se combattre l'un l'autre avec des arguments serrés.
On aurait vu ces nouveaux docteurs, qui tous donnaient l'Écriture pour si claire, se presser mutuellement par son autorité, sans jamais pouvoir convenir de rien
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Var. IX, 100

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Quant on presse les roisins, on giete fors l'escorce et les grains
de ALEBRANT dans f° 52
Et oblige moi et mes hommes.... à aler presser tous lour geins [gains, récoltes] de lour vignes au pressour desus dit
dans Bibl. des ch. 6e série, t. III, p. 600
Il estoient si pressé des Turs que il ne le pooient suivre
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 227
Je fu moult pressé du roy de France et du roy de Navarre de moy croisier
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 299
2
XVe s.
Envoyoit devers le roy le presser de paix ou du moins de treve
de Philippe de COMMINES dans VI, 2
Et les pressoit fort qu'ils lui voulussent donner....
de Philippe de COMMINES dans III, 3
3
XVIe s.
Pressé par Antigonus de sortir parler à luy
de Michel de MONTAIGNE dans I, 26
Presser [quelqu'un] d'objections et demandes
de Michel de MONTAIGNE dans I, 39
L'eau, par force de se presser, ne peult sortir
de Michel de MONTAIGNE dans I, 41
Pour soustenir l'estreinte d'un noeud si pressé et si durable
de Michel de MONTAIGNE dans I, 210
Il fault courir au plus pressé
de Michel de MONTAIGNE dans III, 10
Des vins pressés, trempés, allongés et autres de mesnage. Tels vins pressés ou raqués sont les moins délicats, à cause qu'ils tiennent beaucoup de la substance du marc
de Olivier DE SERRES dans 219
Cheutes, blesseures, bruslures, et plusieurs autres maux pressés et perilleux, qui surviennent inopinement
de Olivier DE SERRES dans 886
Bouillons clairs et non pressés
de Ambroise PARÉ dans XX, 21
Trop presser fait le cheval restif
de Randle COTGRAVE dans
Par trop presser l'anguille on la perd
de Randle COTGRAVE dans
Les pitoiables meres Pressent à l'estomac leurs enfants esperdus, Quand les tambours françois sont de loin entendus
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Tragiques, Misères, édit. LALANNE, p. 38

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. pressare, fréquentatif de premere, par le supin pressum.

Synonymes de PRESSER

Termes proches de PRESSER

Phonétiquement proche de PRESSER