Définition de QUANT

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kan ; le t se lie : quant à moi, dites kan-t à moi

DÉFINITIONS

1
Pour ce qui est de.
Donnons ordre au présent ; et, quant à l'avenir, Suivant l'occasion nous saurons y fournir
Quant à l'heureux Sylla, je n'ai rien à vous dire
de Pierre CORNEILLE dans ib. III, 2
Il n'est, pour voir, que l'oeil du maître ; Quant à moi, j'y mettrais encor l'oeil de l'amant
C'est [une réfutation] ce qui m'oblige à me défier de tout ce que je viens de proposer ; l'abbé de Saint-Pierre disait qu'il ne faut jamais avoir raison ; je suis de son opinion, quant à présent
2
Nature : S. m. Le quant-à-moi, le quant-à-soi, l'indépendance, la fierté qu'on se réserve.
Il ferait trop du quant-à-moi ; Il me ferait couper ma jupe
Je suis très aise, madame, que vous approuviez mon quant-à-moi sur le sujet de M. de Guitaut ; et en effet, quand, avec le cordon bleu, il aurait encore l'ordre de la Toison et celui de la Jarretière, il n'y aurait pas de comparaison de lui à moi
de Roger de RABUTIN, Comte de Bussy, dit BUSSY-RABUTIN dans Lett. à Mme de Sév. du 14 oct. 1678, dans SÉV. t. V, p. 494, éd. RÉGNIER
Celui qui le premier a mis les colonies dans le cas de prendre leur quant-à-moi, est un fou
de Denis DIDEROT dans Lett. d'un fermier.
Tenir, garder son quant-à-soi, ou son quant-à-moi, se tenir sur son quant-à-soi, ou son quant-à-moi, tenir sa gravité et sa fierté, prendre un ton, un air qui marque de l'autorité, faire le renchéri.
Et quel était le personnage Qui gardait tant son quant-à-moi ?
de Jean de LA FONTAINE dans Joc.
Quand nous avons quelque différent ma soeur et moi, si je fais la froide et l'indifférente, elle me recherche ; si elle se tient sur son quant-à-moi, je vas au-devant
de Jean de LA FONTAINE dans Psyché, II, p. 140
Voyez comme en silence il tient son quant-à-moi
de Thomas CORNEILLE dans D. Cés. d'Avalos, V, 4
Je ne vous dis pas qu'il faille être sévère, et garder son quant-à-soi avec ses enfants
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Théât, d'éduc. la Lingère, I, 7
Se mettre sur son quant-à-moi, sur son quant-à-soi, faire le suffisant, le hautain.
Même aux plus avancés demandant le pourquoi, Il se mit sur le pied et sur le quant-à-moi

REMARQUE

1
Ménage dit : " M. de Vaugelas permet quant à nous, quant à vous, et condamne seulement quant à moi, à cause de se mettre sur son quant-à-moi. Je suis plus sévère : toutes ces façons de parler ont vieilli, et ne sont plus du bel usage. " L'usage a rétabli ce que l'usage avait détruit, si tant est que Vaugelas et Ménage fussent ici les véritables interprètes de l'usage.

HISTORIQUE

1
IXe s.
In quant Deus savir et podir me dunat [donne]
dans Serment
2
XIIIe s.
Mès contraignance pas n'y fait, Ne quant à soi ne quant as hommes
dans la Rose, 17573
Quant à ce que ja plus en sache Nus hom....
dans ib. 4299
Si tost comme il est pris de cele maladie [lèpre], il est mors quant au siecle
de Philippe de BEAUMANOIR dans LVI, 2
3
XIVe s.
Et quant à present soit determiné de science en ceste maniere....
Quant est de politicques, c'est la science par quoy l'en sçait ....
de Nicolas ORESME dans ib. Prol.
4
XVe s.
Je treuve, quant à moy, que les gens sont bien bestes, Qui ne se font plustost au vin rompre les testes, Qu'aux coups de coutelas, en cherchant du renom
de BASSELIN dans 19
5
XVIe s.
Quant est de vostre renson, je vous la donne entierement
Quant est à moy, je suis bien d'advis que....
de Jacques AMYOT dans Sertor. 14
Il faisoit bien le quant à moy
dans Contes d'Eutrapel, p. 104, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. quant, quan, cant ; espagn cuanto ; ital. quanto ; du lat. quantum (voy. QUANT 1).

Synonymes de QUANT

Termes proches de QUANT

Phonétiquement proche de QUANT