Définition de RACLER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ra-klé ; plusieurs prononcent râ-klé, et de même dans les mots qui tiennent à racler

DÉFINITIONS

1
Enlever avec un instrument quelques parties de la superficie d'un corps.
Çà, que je racle un peu de tous côtés Votre cuvier, et puis que je l'arrose
de Jean de LA FONTAINE dans Cuvier.
Ce riche métal [l'or] est si commun dans la contrée [de Bambouk en Afrique], qu'on en peut ramasser presque indifféremment partout, en raclant seulement la superficie d'une terre argileuse, légère et mêlée de sable
On racla les vieux parchemins généralement dans la Grèce pendant les onzième, douzième, treizième et quatorzième siècles
de MONGEZ dans Inst. Mém. litt. et beaux-arts, t. V, p. 471
Sémantique : Fig. et famil. Ce vin racle le gosier, il est dur et âpre.
Sémantique : Fig. Cela racle les boyaux, se dit de tout breuvage médicinal ou autre, qui donne des tranchées.
2
Racler une mesure de grain, passer la racloire sur une mesure, pour faire tomber ce qui s'élève au-dessus du bord.
3
Sémantique : Fig. et familièrement, racler le boyau, mal jouer d'un instrument à cordes.
Racler un instrument, même sens.
Il racle de temps en temps une guitare, en chantant des romances de sa composition
Un petit Français... habit vert-pomme, raclait un violon de poche
Nature : Absolument.
Mes symphonistes raclaient à percer le tympan
On dit de même par dénigrement : racler un air.
Deux méchantes voix dont l'une chantait le dessus et l'autre raclait une basse
Ma muse épique.... Sur un vieux luth qu'il faut monter toujours S'en va raclant quelque air mélancolique
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Poésies mél. 35
Sémantique : Par assimilation, en parlant du style, avoir un langage dur, raboteux, peu agréable.
Phébus, voyant sa mine constipée [d'un abbé qui récite ses vers], Dit : quelle est donc cette muse éclopée Qui vient ici racler du violon En manteau court ?
Ô Chapelain, toi dont le violon De discordante et gothique mémoire, Sous un archet maudit par Apollon, D'un ton si dur a raclé son histoire [de la Pucelle]
4
Racler les bois, éclaircir les bois taillis qu'on ne veut couper qu'à onze ou quinze ans.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Et soit [l'ongle] raclé de voirre [verre]
de B. DE GORDON dans Traduction, I, 27
2
XVe s.
Oncques nul ne vint au devant, Sinon deux malostrus racletz [tondus]
dans Ancien théâtre français, t. II, p. 298
Il fut rez, chef, barbe et sourcil, Comme ung navet qu'on racle et pelle
de François de Montcorbier, dit VILLON dans Gr. testam. Rond.
3
XVIe s.
Les gens y fourmillent, ainsi qu'ils faisoyent dans la comté de Flandres, avant que ces derniers orages eussent raclé ses habitans, ses richesses et ses superbes bourgs
Les superstitions sont raclées du monde, afin que la pure religion y florisse
Les gresles et tempestes raclent tout ce qu'elles rencontrent
de Jean CALVIN dans ib. 137
C'est un point raclé [la chose est faite]
de Randle COTGRAVE dans
Et n'est gueres homme qui ne se trouble à ce bruit aigre et poignant que font les limes en raclant
de Michel de MONTAIGNE dans II, 367

ÉTYMOLOGIE

1
Catal. rasclar ; ital. raschiare ; d'un latin fictif rasiculare, qui provient d'un diminutif du lat. rasus, rasé.

Synonymes de RACLER

Termes proches de RACLER