Définition de SERMENT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : sèr-man

DÉFINITIONS

1
Affirmation ou promesse en prenant à témoin Dieu, ou ce que l'on regarde comme saint, comme divin.
Je ne vous dis rien, monseigneur, dont je ne fasse des serments
Je n'en serai pas cru à mon serment, et l'on dira que je rêve
Ce même jour, M. de la Feuillade fut reçu à la tête du régiment des gardes, et prêta le serment entre les mains d'un maréchal de France, comme c'est la coutume
Mais la plupart des amants Sont sujets à faire Bien des faux serments
de QUIN. dans Thés. I, 5
Je fais mille serments de ne jamais écrire
Sur un bouclier noir sept chefs impitoyables épouvantent les dieux de serments effroyables
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sublime, 13
Mon coeur faisait serment de vous aimer sans cesse
N'est-ce pas vous enfin de qui la voix pressante Nous a tous appelés aux campagnes du Xanthe, Et qui de ville en ville attestiez les serments Que d'Hélène autrefois firent tous les amants ?
D'un amour éternel Nous irons confirmer le serment solennel
de Jean RACINE dans ib. V, 1
Un serment solennel par avance les lie à ce fils de David qu'on leur doit révéler
Rien n'est moins selon Dieu et selon le monde que d'appuyer tout ce qu'on dit dans la conversation, jusqu'aux choses les plus indifférentes, par de longs et fastidieux serments
Celui qui trompe par un faux serment déclare ouvertement par là qu'il craint son ennemi, mais qu'il méprise Dieu
Le serment eut tant de force chez ce peuple [les Romains], que rien ne l'attacha plus aux lois
Il est à remarquer que tous ces serments [de fidélité] se faisaient à genoux, les mains jointes, et que c'est ainsi que les évêques prêtaient serment aux rois
C'est un second crime de tenir un serment criminel
Il est certain que la religion du serment était en grande vénération chez ces peuples
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Oeuvr. t. I, p. 304
On a vu que les serments sur les reliques étaient fort en usage dans ces temps-là, et que Louis XI avait une foi particulière à la croix de Saint-Lo
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Oeuv. t. II, p. 400
Il semble que les serments ne soient pour certains princes qu'une expression du malheur, et que le succès absolve du parjure
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Oeuv. t. II, p. 407
Et malgré les serments que Louis de Valois, Que le roi très chrétien a prêtés sur la croix
de Casimir DELAVIGNE dans Louis XI, II, 11
Rendre à quelqu'un son serment, l'en délier.
Moi-même je vous rends le serment qui vous lie
Sémantique : Familièrement. Faire serment de, déclarer que.
J'ai gagné doucement la porte sans rien dire, Avec un bon serment, que, si, pour l'avenir, En pareille cohue on me peut retenir, Je consens de bon coeur...
Sémantique : Fig. Faire serment, s'entendre, se concerter.
De ne rien prendre à la lettre Nos juges ont fait serment
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Interprétations.
On a dit dans le même sens : être de serment.
Comme les auteurs semblent être de serment de ne jamais rapporter les choses les uns comme les autres
de BAYLE dans Dict. art. sur le second Pyrrhus, note h.
2
Jurement, imprécation. Il fait des serments exécrables quand il est en colère.
Vous le verrez bientôt, les cheveux hérissés.... Ainsi qu'un possédé que le prêtre exorcise, Fêter dans ses serments tous les saints de l'Église
Après avoir fait des serments horribles qu'il poursuivrait cette affaire jusqu'à la mort, il marqua le jour que le peuple en devait prendre connaissance

HISTORIQUE

1
IXe s.
Si Lodhwigs sagrament que son fradre Karlo jurat, conservat
dans Serment
2
XIIe s.
Mais tous lor sairemanz [ils] fausserent de legier
dans Sax. IV
Lai li [les laïques] en furent mis partut à serement
dans Th. le mart. 66
3
XIIIe s.
Li sairement qui furent juré ne furent mie bien tenu
Le roy manda ses barons à Paris, et leur fist faire serement que foy et loiauté porteroient à ses enfans
Le roy ama tant Dieu et sa douce mere, que touz ceulz que il pooit atteindre qui disoient de Dieu ne de sa mere chose deshoneste ne vilein serement, que il les fesoit punir griefment
4
XVe s.
Lor dis : vueilliez me pardonner ; Car je jure mon serement Que conseil vous cuide donner à mon povoir très loyaument
de Charles D'ORLÉANS dans Bal. 6
Nostre seigneur, ny la mort, ne la chair, ne le sang, ne autre detestable serment ne le souffriroit jurer à nul autre de son hostel
dans Bouciq. IV, 3
5
XVIe s.
Les serments des quatre roys : Quant la pasque Dieu deceda [Louis XI], Par le jour Dieu luy succeda [Charles VIII], Le diable m'emporte s'en tint près [Louis XII] ; Foy de gentilhomme vint après [François Ier]
[Dans la colère] l'inflammation du visage, les serments inusitez
de Michel de MONTAIGNE dans III, 140

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. sarment ; wallon, sermain ; provenç. serment et sacrament ; espagn. sacramento ; ital. sagramento ; du lat. sacramentum, serment, de sacrare, rendre sacré (voy. SACRER) : d'abord chose consacrée, et, en particulier, la somme que les plaideurs deposaient et que perdait le perdant (on la consacrait à un usage religieux) ; puis enrôlement, serment militaire, et enfin le serment en général.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Nom donné jadis à des confréries.
D'après cet auteur [E. Gachet], en creusant les fondations d'un mur de clôture, Rubens aurait anticipé sur le terrain du serment ou confrérie des arquebusiers ses voisins
de J. DUMESNIL dans Histoire des amateurs étrangers

Synonymes de SERMENT

Termes proches de SERMENT

Phonétiquement proche de SERMENT