Définition de TALONNER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : ta-lo-né

DÉFINITIONS

1
Suivre de près, marcher sur les talons.
Talonne un président, suis-le comme un valet
Et le troisième Diorès Qui le talonne de si près [à la course]
Tu me talonnes quand je sors, Tu m'attends quand je me retire, Tu me poursuis jusques aux bains
Il la poursuit, la talonne, l'atteint
2
Poursuivre de près.
De même qu'un lion que vingt chasseurs talonnent
Dans la nécessité ou de forcer ce gué, ou de combattre avec un grand désavantage Philippe, qui le talonnait de fort près
de SAINT-FOIX dans Ess. Paris, Oeuv. t. v, p. 103, dans POUGENS
3
Frapper du talon, de l'éperon.
Monte un cheval de bois.... Talonne le genet
4
Sémantique : Fig. Presser vivement, jusqu'à l'importunité.
Il y a plus de cinq ou six mois que les imprimeurs me talonnent de telle sorte que tout ce que je puis faire ne va pas à revoir les feuilles de la première édition
de BAYLE dans Lettres, p. 790, dans POUGENS
George, que tous les jours maint créancier talonne
de DU CERCEAU dans Poés. Épigr. 29
Me talonnant sans cesse pour expédier les dépêches du roi et des ministres, il les signait en hâte
Talonner une femme, lui faire la cour de très près.
....voyant qu'il talonnait Hébé qui toujours s'éloignait
de Paul SCARRON dans Typh. V
Veuve d'un illustre époux [le maréchal de l'Hôpital], Vous nous la donnez bonne, Quand vous faites les yeux doux à ce pédant [Omer Talon] qui vous talonne
dans Docum. inéd. sur l'hist. de Fr. Journ. d'Ol. Lefèvre d'Ormesson, t. II, p. 25, note 2
5
Sémantique : Fig. Il se dit des choses qui nous serrent de près.
Laissez-moi mon bavolet, avec mon teint fleuri ; je vous laisserai vos cent ans avec la mort qui vous talonne
Sans les soixante-dix-huit ans qui me talonnent
6
Sémantique : Fig. Il se dit de ce qui presse, tourmente.
Les malheurs qu'elle avait prévus de si loin, commençaient à la talonner, et de toutes parts elle craignait des embûches
de Vincent VOITURE dans Hist. Alcidalis.
Un homme, lequel se disant frère de la rose-croix, vous aurait prédit, il y a dix ou douze ans, quelque grand malheur talonner la France
de NAUDÉ dans Rosecroix, VII, 4
Tant la frayeur les talonnait
Que faites-vous dehors, et quel soin vous talonne, Vous à qui je défends de parler à personne ?
Pressé par la faim qui me talonnait
7
Nature : V. n. Sémantique : Terme de marine. En parlant d'un bâtiment, toucher le fond de la mer de l'extrémité de la quille. Le navire a talonné en franchissant la barre.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Si la fortune cruelle Et la mort continuelle Me talonnent pas à pas
Cette troupe estoit talonnée [suivie, soutenue] de deux bataillons de piques
La conclusion du conseil fut de battre l'estrade, et tallonner [harasser] tant que l'on pourroit les Albanois....
de CARL dans v, 9
Son asne talonnoit le bon vieillard Silene
de Pierre de RONSARD dans 911

ÉTYMOLOGIE

1
Talon.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
TALONNER. - HIST. XVIe s.
Je suis Jesus, lequel tu persecutes ; il t'est dur de talonner [regimber] contre l'aguillon
dans Act. IX, 5, Nouv. Test. éd. Lefebvre d'Étaples, Paris, 1525

Synonymes de TALONNER

Termes proches de TALONNER