Définition de TARGUER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : tar-ghé

DÉFINITIONS

1
Se prévaloir, tirer avantage avec ostentation.
Certes, vous vous targuez d'un bien faible avantage
Combien de soi-disant chevaliers et marquis Se targuent follement de noblesse à Paris !
Malgré le prétendu zèle pour moi dont Grimm se targuait au dehors
M. Linguet a commencé par se targuer de l'arrêt rendu en sa faveur
de BACHAUMONT dans Mém. secr. t. XXXIV, p. 135
L'univers est un temple où l'on voit l'injustice Se targuer sur l'autel, un sceptre dans la main
de Nicolas GILBERT dans Quarts d'heure de misanthr.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Honte fiert, mais el se targe Si resnablement de sa targe, Qu'onques li cop ne li greva
dans la Rose, 15679
2
XIVe s.
L'exposant sacha [tira] son coustel pour soy defendre, dont il se targa par pluseurs foiz et brisa pluseurs cops de coustel à lui gettez par Garin
3
XVe s.
Barons et chevaliers de Bretaigne, rebellans au duc, lesquels ne veulent obeir à leur seigneur.... se targent du roi de France
Les dictes deux galées qui aux deux lez la targerent [celle du capitaine]....
dans Bouciq. II, 26
4
XVIe s.
Afin qu'il [le nom de Henri] me serve de defense et sauvegarde pour me targuer et prevaloir contre les langues des envieux
de Ambroise PARÉ dans Déd.
.... Qui tient loisible tout ce qu'il luy plaist, qui ose tout ce qu'il estime loisible, et qui en tout ce qu'il ose se targue toutefois contre la revenche pour....
de Martin DU BELLAY dans 499
Cette maniere de se targer et couvrir [faire la tortue] estoit composée ne plus ne moins que sont les tuiles arrangées sur la couverture d'une maison
de Jacques AMYOT dans Anton. 57
Il [mon courage] est comme nature me le forgea, et se targue pour le conflict, d'une marche populaire et commune
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 195

ÉTYMOLOGIE

1
Targe ; provenç. targar. Le sens propre est se couvrir d'une targe, et fig. se faire fort, prendre avantage.

Termes proches de TARGUER