Définition de TH?OLOGIQUE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : dé-dè-gneû, gneû-z'

DÉFINITIONS

1
Qui a du dédain.
Dédaigneuse princesse
Cet homme est abstrait, dédaigneux, et semble toujours rire en lui-même de ceux qu'il croit ne le valoir pas
D'un peuple industrieux les talents mercenaires De mon goût dédaigneux ne sont plus tributaires
Et notre langue même, à tout esprit vulgaire De nos vers dédaigneux fermant le sanctuaire, L'avertit tout d'abord que, s'il y veut monter, Il doit savoir tout craindre et savoir tout tenter
de André CHÉNIER dans l'Invention.
Nature : Substantivement.
C'était par faiblesse qu'il faisait le dédaigneux
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Avert. 6
2
Se dit, en parlant des femmes, de celles qui n'ont aucun regard pour les hommages des adorateurs.
Il se trompait pourtant sur le caractère de Formosante, elle n'était pas si dédaigneuse qu'elle le paraissait
Nature : Substantivement.
Elles aiment ailleurs, ces belles dédaigneuses
C'était ceci, c'était cela ; C'était tout ; car les précieuses Font dessus tout les dédaigneuses
3
Qui exprime le dédain. Une réponse dédaigneuse. Mais tu sais bien aussi de quel oeil dédaigneux Je regardais ce soin d'un vainqueur soupçonneux RAC. Phèd. II, 1.
Cela lui sied fort bien, et cet air dédaigneux Qu'elle a pris à la cour, lui sied encore mieux
Silence dédaigneux
Courroux dédaigneux
Le portier, qu'on aurait pris pour un grand seigneur, les introduisit avec une espèce de bonté dédaigneuse
Il se retira en me jetant un coup d'oeil dédaigneux accompagné d'un souris moqueur
Acquérez le droit d'être dédaigneux, et ne le soyez pas
J'y insérai une petite note assez dédaigneuse qui mit Vernes en fureur
C'est la sévérité despotique, c'est la dédaigneuse médiocrité de ma belle-mère
4
Dédaigneux de, qui dédaigne, qui néglige.
Tout monarque indolent, dédaigneux de s'instruire, Est le jouet honteux de qui veut le séduire
Je me flattai longtemps que, fidèle à sa gloire, Dédaigneux de sa vie et regardant l'histoire, Fiesque.... Vengerait Gêne esclave et nos droits envahis
de ANCELOT dans Fiesque, I, 4
De ces riches atours une autre [plante] dédaigneuse Laisse à ses soeurs l'azur, la pourpre, le saphir, Et se livre sans voile aux baisers du zéphyr
On était si préoccupé des affaires politiques, si dédaigneux de la poésie, que les vers admirables de Thompson restèrent d'abord ignorés du public et du protecteur que le poëte avait invoqué
de VILLEMAIN dans Litt. fr. XVIIIe siècle, 2e part. 2e leçon.
5
Sémantique : Terme d'anatomie. Le muscle dédaigneux, et, substantivement, le dédaigneux, le muscle droit externe de l'oeil ; ancien nom de ce muscle qui tire l'oeil en dehors et de côté.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
[Dame] Et si fiere et si orgilleuse Vers tous hommes si desdaigneuse
dans Amad. et Ydoine, mss. 6987, Bibl. imp
El ne fu pas envers moi fiere, Ne de respondre desdaigneuse
dans la Rose, 581
Iriez [tu] avoies esté et desdeignos vers eus por leur pechiez
dans Psautier, f° 103
2
XVIe s.
Une fierté desdaigneuse de ces parements estrangiers
de Michel de MONTAIGNE dans I, 192
Ils [les écrivains français de ce temps] sont assez hardis et desdaigneux pour ne suyvre la route commune ; mais faulte d'invention et de discretion les perd : il ne s'y veoid qu'une miserable affectation d'estrangeté
de Michel de MONTAIGNE dans III, 354

ÉTYMOLOGIE

1
Dédaigner ; provenç. desdenhos ; espagn. desdeñoso ; portug. desdenhoso ; ital. disdegnoso.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Qui mérite, qui excite le dédain.
C'est chose contraire à la nature de se nourrir de viandes sales, grossières et dédaigneuses
de François de MALHERBE dans Lexique, éd. L. Lalanne. Inusité en ce sens.