Définition de USURE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : u-zu-r'

DÉFINITIONS

1
Proprement, toute espèce d'intérêt que produit l'argent.
Vous ne prêterez à usure à votre frère ni de l'argent, ni du grain, ni quelque autre chose que ce soit, mais seulement aux étrangers
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Deutéron. XXIII, 19
Socin et les autres disent que l'usure n'est pas un péché selon les lois chrétiennes ; en quoi il faut avouer qu'ils ne dégénèrent pas de la doctrine commune des protestants
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 6e avertiss. sur les lettres de Jurieu
La loi des Douze Tables défendait de porter l'usure plus haut qu'à douze pour cent
[à Rome] l'usure onciaire signifia un pour cent par an ; l'usure ex quadrante signifia trois pour cent par an ; l'usure ex triente, quatre pour cent par an ; l'usure semis, six pour cent par an
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Déf. Espr. lois, part. 2
2
Sémantique : Par extension, profit qu'on retire d'un prêt au-dessus du taux légal ou habituel.
Vous savez que la plus grande peine que l'on ait avec eux [les gens d'affaires] est de les détourner de l'usure
La pauvreté et l'incertitude des fortunes dans les États despotiques y naturalisent l'usure
Une usure affreuse toujours foudroyée et toujours renaissante s'établit à Rome
L'usure augmente à proportion du péril de l'insolvabilité
La petite Église de Calvin qui fait consister la vertu dans l'usure et dans l'austérité des moeurs
Sémantique : Fig. Avec usure, en rendant plus qu'on n'a reçu.
Notre affection Ajoute avec usure à la perfection
Souviens-toi que le mien [esprit] ne reçoit point d'injure Qu'il ne rende aussitôt avec beaucoup d'usure
Babylone paya nos pleurs avec usure
Le champ qui les reçut [la chaleur des jours et la fraîcheur des jours], les rend avec usure
La terre le payait de ses peines avec usure, et ne le laissait manquer de rien
3
Détérioration par suite d'un long usage. L'usure des habits.
Se dit en hippiatrie. Usure des dents, des fers.
4
Sémantique : Terme de pathologie. Atrophie, avec résorption complète, de la substance des dents, des cartilages ou des os pressés par certaines tumeurs, ou usés par le frottement.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Si comme s'il emprunte à uzures por le [la] defaute de paiement
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXXV, 14
Usure si est quant aucuns preste denier por autres à termes ou à semaines....
de Philippe de BEAUMANOIR dans LXVIII, 2
2
XIVe s.
Laquelle debte se estoit multipliée par usures
de Pierre BERCHEURE dans f° 35, verso.
Se lesdiz habitans ou aucun d'eulz devoient aucunes autres rentes, usures ou droitures...
3
XVIe s.
Quiconque donne aux poures preste à Dieu à usure
En vain seroient-ils [les prêtres] en office, s'ils ne s'en acquitoient au benefice de ceux qui doyvent recevoir d'eux l'usure des talens spirituels que Dieu leur a communiqués, c'est à dire saine doctrine

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. espagn. et ital. usura, du lat. usura, de usum, supin de uti, se servir.

Synonymes de USURE

Termes proches de USURE