Définition de CEINDRE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : sin-dr'

DÉFINITIONS

1
Entourer, border.
Du côté qui regarde l'orient, la province était ceinte d'un fleuve très rapide
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. liv. VII, ch. 10
Sa tiare était ceinte d'un bandeau de pourpre
de Claude Favre de VAUGELAS dans ib. liv. III, ch. 3
Chacun peut apprendre en Hollande et en Italie avec quelle rapidité le Rhin, le Pô et l'Arno, aujourd'hui qu'ils sont ceints par les digues, élèvent leur fond
de CUVIER dans Rév. 151
2
Plus particulièrement, ceindre se dit des choses qui serrent le corps ou la tête. Une corde lui ceint les reins. Des bandelettes ceignaient le front des victimes.
Et ton front cette fois Sera ceint de rayons qu'on ne vit jamais luire Sur la tête des rois
de François de MALHERBE dans II, 12
Il se dit aussi de l'action de mettre autour du corps ou de la tête de quelqu'un une chose qui serre. Il le ceignit d'une écharpe. Se ceindre les reins, la tête, etc. d'une corde, etc.
Arracher de son front le sacré diadème Pour ceindre une autre tête en sa présence même
Je vous ceins du bandeau préparé pour sa tête
Les princes à qui ces chevaliers s'engageaient, leur ceignaient le baudrier
Ceindre l'épée à un chevalier, lui mettre une épée au côté.
Nature : Absolument. Se ceindre le corps, les reins, se serrer avec une écharpe, une corde, etc.
Sémantique : Fig. Ceignez vos reins, préparez-vous à de grands efforts.
3
Sémantique : Fig. Ceindre le diadème, la tiare, être élevé au trône, au pontificat.
Je ceignis la tiare et marchai son égal
Que de tableaux à tracer depuis le pasteur du hameau, jusqu'au pontife qui ceint la triple couronne pastorale !
Être ceint de lauriers, avoir une grande gloire.
Aux lauriers immortels qui lui ceignent le front
Que je souffre à mes yeux qu'on ceigne une autre tête Des lauriers immortels que la gloire m'apprête
4
Se ceindre, Nature : v. réfl. Le commissaire se ceignit de son écharpe.
Dans le langage de la dévotion, se ceindre, s'apprêter à la lutte contre les passions.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Il ceint l'espée au senestre costet
dans Ch. de Rol. CCXXVII
2
XIIe s.
Ceinte [il] ot joyeuse, onques ne fut sa pair
dans Ronc. 111
Mainte en i a çainte d'une courroie Qui lor ami ne font fors de guiller
de QUESNES dans Romanc. 87
En dementres s'armerent là fors li chevalier, E osterent les cotes, ceinstrent les brans d'acier
dans Th. le mart. 144
3
XIIIe s.
Ensi monterent li message seur leur chevaux, les espées ceintes, et chevauchierent ensemble
Et li bon rois Pepins leur ceint les brancs d'acier
dans Berte, CXXIX
S'il veut porter espée, porte la ceinte desoz son surcot
de Philippe de BEAUMANOIR dans LVIII, 13
Vous m'adoubastes, sire, n'i a mestier celée, Me çainsistes, biaus sire, une moult longue espée
dans Ch. d'Ant. V, 919
[Il] me tint si pressé que je ne pouoie traire m'espée que j'avoie ceinte
4
XIVe s.
Appius ceint à l'entour de grant compeignie de jouvenceaux
de Pierre BERCHEURE dans f° 69, recto
5
XVe s.
Puis esperance l'asseurée, L'espieu ou poing, çainte l'espée, Vint pour combattre voulentiers
de Charles D'ORLÉANS dans Rond.
6
XVIe s.
La picque au poing, les tranchantes espées Ceinctes à droit....
de Clément MAROT dans II, 21
Le païs d'alentour est une vallée ceincte et environnée de montagnes
de Jacques AMYOT dans Fab. 15
On luy devalla de dessus la muraille une chorde, de laquelle il se ceignit et fut ainsi guindé à mont
de Jacques AMYOT dans Sylla, 60
Elle cuida se donner d'une courte dague qu'elle avoit tout expressement ceinte à son costé
de Jacques AMYOT dans Anton. 102

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. cenher, sendre ; espagn. ceñir ; portug. cingir, ital. cingere ; du latin cingere. Le français, le provençal et l'italien ont gardé la conjugaison latine, cingere avec l'accent sur cín ; l'espagnol et le portugais l'ont fait de la 4e conjugaison, cingire, avec l'accent sur gi.

Synonymes de CEINDRE

Termes proches de CEINDRE

Phonétiquement proche de CEINDRE