L'oeuvre Oedipe de Pierre CORNEILLE

Ecrit par Pierre CORNEILLE

Date : 1659

Citations de "Oedipe"

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Utilisé pour le motCitation
ABATTEMENTEt cet abattement que lui cause la peste
ABÎMERL'inceste où malgré vous tous deux je vous abîme, Recevra de ma main sa première victime
ABJECT, ECTEExemple abject
ABOIEn cet heureux moment rappelés des abois, [ils] Rendent grâces au Ciel d'une commune voix
ABOIJ'en laissai deux sans vie et mis l'autre aux abois
ABSENCEL'absence aux vrais amants est encor plus funeste
ACCORDERL'enfant et le héros s'accordent mal ensemble
ADMIRABLEAntigone est parfaite, Ismène est admirable
ADOUCI, IE[Elle] ....veut lier les mains au destin adouci Qui m'offre en d'autres lieux ce qu'on me vole ici
APPRÉHENSIONJ'en prends, quoi qu'il en soit, peu d'appréhension
APRÈSEt les portes d'airain, se fermant après moi, M'ont vomi loin du temple et m'ont poussé vers toi
ARGENTDelphes a pu vous faire une fausse réponse, L'argent peut inspirer la voix qui les prononce [les oracles]
ARTICULÉ, ÉEEt cent voix tout à coup, sans être articulées
AUTORISERJe me suis à ce choix moi-même autorisée
CALAMITÉIci, près des remparts de l'auguste cité, Il a marqué la fin de ma calamité
CAPRICEQuoi ! la nécessité des vertus et des vices D'un astre impérieux doit suivre les caprices
CHOISIREt nous ne recevons ni crainte ni désir De cette liberté qui n'a rien à choisir ?
COMBLECette ombre de pitié n'est qu'un comble d'envie ; Vous m'avez envié le bonheur de ma vie
CONDUITELe ciel choisit souvent de secrètes conduites Qu'on ne peut démêler qu'après de longues suites
CRIERLa santé dans ces murs tout d'un coup répandue Fait crier au miracle
DÉLICAT, ATEMais, seigneur, la matière est un peu délicate
DOUTELaissez la chose en doute, et du moins hésitez Tant qu'on ait par leur bouche appris leurs volontés
ÉBRANLERLe manque d'héritiers ébranlait sa province
ÉCHAPPERCe mot ne m'a jamais échappé sans remords
ÉCRASERLe monstre, furieux de se voir entendu, Du roc se lance en bas et s'écrase lui-même
EFFACEREt c'est le dire assez qu'ordonner qu'on efface Un grand crime impuni par le sang de sa race
EFFETMais mon crime est entier et le sien imparfait, Le sien n'est qu'en désirs et le mien en effet
ÉGALITÉMon exemple et sa faute ont peu d'égalité
ÉLANCERLe monstre, furieux de se voir entendu.... Du roc s'élance en bas, et s'écrase lui-même
ÉLOIGNERCet organe des dieux [un oracle] put se laisser gagner à ceux que ma naissance éloignait de régner
EMBRASÉ, ÉEJ'ai perdu temps, Seigneur, et cette âme embrasée Met trop de différence entre Aemon et Thésée
EMPARER (S')Après s'être emparé des droits de ma naissance
EMPREINT, EINTEDe qui même le front déjà pâle et glacé, Porte empreint le trépas dont il est menacé
ENJe veux parler en fille et je m'explique en reine
EN[Elle] Se saisit du poignard et de sa propre main à nos yeux, comme lui, s'en traverse le sein
ENTout est au-dessous d'elle, à moins que de régner ; Et sans doute qu'Aemon s'en verra dédaigner
ENFLERNe porter qu'un faux jour dans son obscurité, C'était de ce prodige enfler la cruauté
ENNEMI, IEDe peur que cette voix des destins ennemis Ne fût aussi funeste à la fille qu'au fils
ENNUILe roi même arrivant partage leur ennui
ENTENDU, UELe monstre furieux de se voir entendu Venge aussitôt sur lui tant de sang répandu
ENTRAÎNERL'âme est donc toute esclave ; une loi souveraine Vers le bien ou le mal incessamment l'entraîne
ENTREPRENDREEt ce ser a du moins à force ouverte Qu'un si vaillant guerrier entreprendra ma perte
ENVIEJe porte peu d'envie à sa bonne fortune
ENVIEUX, EUSEUn passant inconnu touché de cette enfance Dont un astre envieux condamnait la naissance
ENVISAGERPhorbas, envisagez ce prince en ma présence
ENVOYERPrince que j'ai peine à quitter, à quelques honneurs qu'on m'envoie
ÉPAIS, AISSEUne épaisse vapeur s'est du temple élevée
ÉPANDU, UEDe toute la vertu sur la terre épandue Tout le prix à ces dieux, toute la gloire est due
ÉPARS, ARSEEt les membres épars des mauvais interprètes [de l'énigme du sphinx] Ne laissaient dans ces murs que des bouches muettes
ÉPUISERMais quand ce coup tombé vient d'épuiser le sort Jusqu'à n'en pouvoir craindre un plus barbare effort
ÉTALERQuelque ravage affreux qu'étale ici la peste....
ÉTEINDREIl éteindra ma vie avant que mon amour
ÉTOUFFÉ, ÉEEt des crimes si noirs étouffés au berceau
ÊTREMais n'as-tu point appris de qui j'ai reçu l'être ?
EXCUSERMais lorsque vous voudrez, sans elle, en disposer, N'aura-t-elle aucun droit, Seigneur, de s'excuser ?
EXPOSÉ, ÉEUn enfant exposé dont le mérite éclate
EXPOSERMais Phorbas, ce vieillard qui m'exposa jadis....
FAIREEt j'aurais cette honte en ce funeste sort D'avoir prêté mon crime à faire votre mort
FAIREUn prince qui pour lors ne faisait que de naître
FAIREMais je me fis toujours maître de ma fortune
FATALITÉQue la fatalité des plus pressants malheurs Ne m'aurait pu réduire à suivre des voleurs
FAUX, FAUSSES'il a cru m'éblouir par de fausses caresses
FERMEJe l'ai toujours connu ferme dans son devoir
FERMEIl faut faire ici ferme et montrer du courage
FERMER....Je fermais les yeux à ce nouvel ennui
FOIÀ Phorbas ajouteriez-vous foi ?
FOISEt mon coeur, qui doit tout et ne voit rien permis, Souffre tout à la fois deux tyrans ennemis
FORMERMon coeur, qui se soulève, en forme un noir augure
FORMERQue, pour avoir reçu la vie en votre flanc, J'y dois avoir sucé bien peu de votre sang ; Celui du grand Laïus dont je m'y suis formée....
FORTUNEJe porte peu d'envie à sa bonne fortune
FOURNIRDircé fournissait lors à peine un lustre entier
FRAIS, FRAÎCHELe front assez ouvert, l'oeil perçant, le teint frais
FUIRPrince, il est temps de fuir quand on se défend mal
FUREURUne ombre chérie avec tant de fureur
GARDEREt vous ne voyez pas ce que le ciel vous garde
GÊNERCessons de nous gêner d'une crainte inutile
GRÂCECédons de bonne grâce, et d'un esprit content Remettons à Dircé tout ce qu'elle prétend
GUÉRIRJe guéris, et mon coeur, en secret mutiné, S'imposa cet exil dans un séjour champêtre
HASARDEROn se hasarde à tout quand un serment est fait
HÂTEQue de ces lieux maudits en hâte elle s'exile
HAUTEURJe ne le cèle point, cette hauteur m'étonne
HOMMEC'est loin de ses parents qu'un homme apprend à vivre
IMBÉCILELe sang a peu de droits dans le sexe imbécile [les femmes]
IMPARFAIT, AITEMais mon crime est entier et le sien imparfait
IMPÉRIEUX, EUSEQuoi ! la nécessité des vertus et des vices D'un astre impérieux doit suivre les caprices !
IMPIÉTÉCes dieux irrités Se vengent maintenant de vos impiétés
INCESTEJ'en vois quelque partie en ce désir inceste
INCESTEDe peur d'un parricide et de peur d'un inceste
INDUBITABLESi ce fils vit encore, il a tué son père, C'en est l'indubitable et le seul caractère
JUSTICEMais ce n'est pas au peuple à se faire justice
LAISSEREt d'ailleurs si le ciel vous choisit pour victime, Vous me devez laisser à punir ce grand crime
LAISSEREt laissez à l'amour conserver par pitié De ce tout désuni la plus digne moitié
LIER[Sa haine].... Veut lier les mains au destin adouci Qui m'offre en d'autres lieux ce qu'on me vole ici
LORSUn prince qui pour lors ne faisait que de naître
LOUCHEPetit de taille, noir, le regard un peu louche
LUMIÈRE[Ils] Perdirent en naissant la lumière du jour
MANIFESTEIl avait lieu de craindre en me disant le reste, Que son crime par moi devenu manifeste....
MANQUELe manque d'héritiers ébranlait sa province
MARCHERCe n'est pas sans raison que je fais marcher ces vers à la tête de l'Oedipe, puisqu'ils sont cause que je vous donne l'Oedipe
MÊLÉ, ÉELe port majestueux et la démarche fière
MINELe front cicatrisé, la mine assez farouche
MOINSÀ moins que pour régner le destin les sépare
MORTLe peuple offre le sceptre [à qui délivrerait Thèbes du Sphinx].... De cent cruelles morts cette offre est tôt suivie
MOURIRMa fille, il est toujours assez tôt de mourir
MOUVOIRL'or mouvait ce fantôme ; et, pour perdre Dircé, Vos présents lui dictaient ce qu'il a prononcé
MURMUREÀ peine parlions-nous qu'un murmure confus, Sortant du fond de l'antre, expliquait leur refus
NOEUDJ'ai rendu la réponse de Laïus évoqué par Tirésie assez obscure dans sa clarté pour faire un nouveau noeud, et qui peut-être n'est pas moins beau que celui de nos anciens
NOIR, OIREEt l'honneur qui charmait ses plus noirs déplaisirs
OBÉIRComme Phorbas avait mal obéi....
OBSCURÉMENTQuoi ! mon père tantôt parlait obscurément
OBSTACLEMais comme à ce dessein la reine mit obstacle
OCCASIONL'occasion qui flatte anime l'espérance
OFFRANDENous avons par trois fois imploré leur secours, Par trois fois redoublé nos voeux et nos offrandes
ONGLEUn enfant.... De qui par pitié j'ai dérobé les jours Aux ongles des lions, aux griffes des vautours
OPINIÂTRESa haine opiniâtre à croître mes malheurs
OSAu pied du roc affreux semé d'os blanchissants
PARAÎTREMais ce prince paraît, souffrez que je l'évite
PAROLELa parole des rois doit être inviolable
PARRICIDEÔ partage inégal de ce courroux céleste ! Je suis le parricide....
PASJ'y vais tout de ce pas
PASSAGEUn bras seul à nous trois nous ferme le passage
PASSANT, ANTEUn passant inconnu touché de cette enfance Sur le mont Cythéron reçut de lui mon fils
PASSERJusques à votre oreille il l'aura fait passer [ce bruit]
PATRIEMourir pour sa patrie est un sort plein d'appas Pour quiconque à des fers préfère le trépas
PEINEMais dessus ce vieillard plus je porte les yeux, Plus je crois l'avoir vu jadis en d'autres lieux ; Ses rides me font peine à le bien reconnaître
PENCHANTBien qu'il parût déjà dans le penchant de l'âge
PEUC'est en votre faveur être un peu bien crédule
PEUC'est pour un grand monarque un peu bien du scrupule
PITIÉPar pitié de ma gloire Gardez-vous d'achever une indigne victoire
PLACÉ, ÉEVivez pour lui, Dircé, Ne lui dérobez point un coeur si bien placé
PLEIN, EINEUn bruit court.... Que ce fils qu'on croit mort est encor plein de vie
PORTLe port majestueux et la démarche fière
PORTERS'il portait la couronne ou de Sparte ou d'Argos
PORTERMais dessus ce vieillard plus je porte les yeux, Plus je crois l'avoir vu jadis en d'autres lieux
PORTERDe qui même le front, déjà pâle et glacé, Porte empreint le trépas dont il est menacé
PRENDREJ'en pris pour l'avenir dès lors quelques alarmes
PRESSER....un vieillard demande à vous parler ; Il se dit de Corinthe, et presse....
PRESTIGED'un devin suborné les infâmes prestiges
PRÊTERVotre exemple lui prête une preuve assez claire, Que le trône est plus doux que le sein d'une mère
PRÉTEXTERSon dégoût de la cour pourrait, sur un message, S'excuser par caprice et prétexter son âge
PUBLIC, IQUEVivez pour le public, comme je meurs pour lui
PUR, UREJ'avouerai, s'il le faut, que c'est un pur caprice, Un pur aveuglement qui leur fait injustice
RAPPORTOedipe : Ne m'as-tu jamais vu ? - Phorbas : Seigneur, cela peut être. - Oedipe : Il y pourrait avoir entre quinze et vingt ans. - Phorbas : J'ai de confus rapports d'environ même temps
REJETERSeigneur, il est trop vrai que le peuple murmure, Qu'il rejette sur vous sa funeste aventure
REMETTREAllons voir cependant ce prince infortuné, Pleurer auprès de lui notre destin funeste, Et remettons aux dieux à disposer du reste
RENCONTRETu fis pour ton malheur ma rencontre en Phocide
RENDREEt cette âme innocente, Qui brave impunément la fortune impuissante, Regarde avec dédain ce qu'elle a combattu, Et se rend tout entière à toute sa vertu
RENTRERIl ne choisira point de chemin criminel, Quand il voudra rentrer au trône paternel
RÉSOUDREA me désobéir l'auriez-vous résolue ?
RESSENTIRLes dieux, qui tôt ou tard savent se ressentir, Dédaignent de répondre à qui les fait mentir
RETARDÉ, ÉELe ciel pourra venger ses ordres retardés
RIGUEURPourrez-vous me haïr jusqu'à cette rigueur De souhaiter pour vous même haine en mon coeur ?
ROMPRELeur devoir violé doit-il rompre le mien ?
ROYAUMEMais ne négligeons rien, et du royaume sombre Faisons par Tirésie évoquer sa grande ombre
SAISIRVous régnez en ma place, et les dieux l'ont souffert ; Je dis plus, ils vous ont saisi de ma couronne
SAISONSeigneur, il n'est saison que de verser des larmes
SALAIREMais, comme aux grands périls le salaire enhardit....
SANTÉLa santé, dans ces murs tout d'un coup répandue, Fait crier au miracle
SEMÉ, ÉEAu pied du roc affreux semé d'os blanchissants, Je demande l'énigme....
SORTIEMais, si les dieux m'ont fait la vie abominable, Ils m'en font par pitié la sortie honorable
SOULEVERMon coeur, qui se soulève, en forme un noir augure
SPHINXOn t'a parlé du sphinx dont l'énigme funeste Ouvrit plus de tombeaux que n'en ouvre la peste
STUPIDITÉLa reine, à ce malheur si peu prémédité, Semble le recevoir avec stupidité
SUBORNÉ, ÉED'un devin suborné les infâmes prestiges
SUITELe ciel choisit souvent de secrètes conduites Qu'on ne peut démêler qu'après de longues suites
SUPPOSERHonteux qu'un homme seul eût triomphé de trois, Qu'il en eût tué deux et mis l'autre aux abois, Phorbas nous supposa ce qu'il nous en fit croire, Et parla de brigands....
SUPRÊMEVous-même, Venir me consoler de ce malheur suprême !
TAILLEPetit de taille, noir, le regard un peu louche
TEL, ELLEL'amour qu'il me portait eut sur lui tel pouvoir, Qu'il voulut sur mon sort faire parler l'oracle
TISSU, UEDe notre hymen les liens mal tissus....
TITREComme vous agissez en monarque prudent, Elle agit de sa part en coeur indépendant, En amante à bon titre, en princesse avisée
TOUT, TOUTEQue dix lustres et plus n'ont pas tout emporté Cet assemblage heureux de force et de clarté, Ces prestiges secrets de l'aimable imposture Qu'à l'envi m'ont prêtés et l'art et la nature
TOUT, TOUTESeigneur, il est tout vrai, j'aime en votre palais
TRAHIRMais ce serait trahir tout ce que je leur dois, Que leur promettre un coeur, quand il n'est plus à moi
TROUBLEJe ne reçois qu'en trouble un si confus espoir
VALOIRMais je crois qu'après tout ses soeurs la valent bien
VICIEUX, EUSEVertueux sans mérite, et vicieux sans crime [dans la doctrine de la fatalité]
VOIXOedipe : La parole des rois doit être inviolable. - Thésée : Elle est toujours sacrée et toujours adorable, Mais ils ne sont jamais esclaves de leur voix, Et le plus puissant roi doit quelque chose aux rois

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