L'oeuvre Traité de l'éducation des filles de François de Salignac de La Mothe FÉNELON

Ecrit par François de Salignac de La Mothe FÉNELON

Date : 1687

Citations de "Traité de l'éducation des filles"

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Utilisé pour le motCitation
CONSEILLes conseils sont donnés pour faciliter les préceptes
CRAINTEUne âme menée par la crainte en est toujours plus faible
DÉCISIONN'est-ce pas le comble de l'orgueil et de la témérité à un particulier de craindre que l'Église ne se soit trompée dans sa décision, et de ne craindre pas de se tromper soi-même en décidant contre elle ?
DÉCOUVRIRLes yeux d'une mère sage, tendre et chrétienne découvrent sans doute ce que d'autres ne peuvent découvrir
DÉNOUÉ, ÉEQuand sa langue sera dénouée, sa poitrine plus forte et l'habitude de lire plus grande
DÉPÉRIROn en voit quelquefois [des enfants] qui dépérissent d'une langueur secrète, parce que d'autres sont plus aimés et plus caressés qu'eux
DÉPLACÉ, ÉEIl faut encore louer les enfants de tout ce que l'amitié leur fait faire, pourvu qu'elle ne soit point déplacée ou trop ardente
DÉTOURUne autre chose contribue beaucoup aux longs discours des femmes, c'est qu'elles sont nées artificieuses et qu'elles usent de longs détours pour venir à leur but
DIREElles [les filles] veulent qu'on leur dise tout, et elles veulent aussi tout dire
DISTRAIRESans se distraire à force de combattre les distractions, et sans s'inquiéter de leur fréquent retour
DIVERTISSEMENTOn se gâte le goût pour les divertissements comme pour les viandes ; on s'accoutume tellement aux choses de haut goût, que les viandes communes et simplement assaisonnées deviennent fades et insipides
DOMESTIQUEN'est-ce pas elles [les filles] qui soutiennent les maisons, qui règlent tout le détail des choses domestiques ?
ÉBLOUIRLe monde n'éblouit jamais tant que quand on le voit de loin sans l'avoir jamais vu de près et sans être prévenu contre sa séduction
ÉBRANLEMENTCraignons ces grands ébranlements de l'âme qui préparent l'ennui et le dégoût
ÉDUCATIONRien n'est plus négligé que l'éducation des filles ; la coutume et le caprice des mères y décident souvent de tout ; on suppose qu'on doit donner à ce sexe peu d'instruction ; l'éducation des garçons passe pour une des principales affaires par rapport au bien public, et, quoiqu'on n'y fasse guère moins de fautes que dans celle des filles, du moins on est persuadé qu'il faut beaucoup de lumières pour y réussir
EFFÉMINÉ, ÉEPour la musique, on sait que les anciens croyaient que rien n'était plus pernicieux à une république bien policée que d'y laisser introduire une mélodie efféminée
EMPOISONNÉ, ÉELes chrétiens, qui ne doivent jamais chercher le plaisir pour le seul plaisir, doivent avoir en horreur ces divertissements empoisonnés [une musique voluptueuse]
ENDURCIRLa tendresse de coeur se perd souvent, parce que les passions et le commerce des hommes politiques endurcissent insensiblement les jeunes gens qui entrent dans le monde
ENFANTJ'ai vu, dit saint Augustin, un enfant jaloux ; il ne savait pas encore parler, et, avec un visage pâle et des yeux irrités, il regardait déjà l'enfant qui tétait avec lui
ENNUIPour la délicatesse et l'affectation d'ennui, il faut la réprimer en montrant que le bon goût consiste à s'accommoder des choses selon qu'elles sont utiles
ÉPARGNERNe manquez pas de représenter l'erreur grossière de ces femmes qui se savent bon gré d'épargner une bougie, pendant qu'elles se laissent tromper par un intendant sur le gros de toutes leurs affaires
ESPÉRERIl n'y a guère de personnes à qui il n'en coûte cher pour avoir trop espéré
ESPRITLe bon esprit consiste à retrancher tout discours inutile et à dire beaucoup en peu de mots
FAIT, AITELes choses les plus simples ne se font pas d'elles-mêmes, et elles se font toujours mal par les esprits mal faits
FIN, FINELe fin lin et la pourpre sont ses vêtements
FINESSEGardez-vous bien d'imiter ces personnes qui applaudissent aux enfants lorsqu'ils ont marqué de l'esprit par quelque finesse
FINESSEElles [les filles] estiment la finesse ; et comment ne l'estimeraient-elles pas, puisqu'elles ne connaissent pas de meilleure prudence ?
FRIANDISENe promettez jamais aux enfants, pour récompenses, des ajustements ou des friandises
GAGNERPrenez garde que l'avarice gagne peu, et qu'elle se déshonore beaucoup
GÂTERSouvent le plaisir qu'on veut tirer des jolis enfants les gâte
GOÛTIl est bien plus difficile de donner du goût à ceux qui n'en ont pas, que de former le goût de ceux qui ne l'ont pas encore tel qu'il doit être
GOUVERNANTESouvent une mère qui passe sa vie au jeu, à la comédie et dans des conversations indécentes, se plaint d'un ton grave qu'elle ne peut pas trouver une gouvernante capable d'élever ses filles
GRONDERUne mère qui l'observe, qui la gronde, qui croit la bien élever en ne lui pardonnant rien
GRONDERDites-leur combien il y a de petitesse d'esprit et de bassesse à gronder pour un potage mal assaisonné, pour un rideau mal plissé, pour une chaise trop haute ou trop basse
HAUT, AUTEQu'il [l'enfant] ne mange rien de haut goût qui l'excite à manger au delà de son besoin, et qui le dégoûte des aliments plus convenables à sa santé
HONTELa mauvaise honte est le mal le plus dangereux et le plus pressé à guérir
HORSIl ne mange point hors des repas, parce que c'est surcharger l'estomac, pendant que la digestion n'est pas finie
IMPUR, UREPour les fables païennes, une fille sera heureuse de les ignorer toute sa vie, à cause qu'elles sont impures et pleines d'absurdités impies
INDOLENT, ENTEOn n'a aucune prise sur les naturels indolents
INNOCEMMENTL'ignorance d'une fille est cause qu'elle s'ennuie, et qu'elle ne sait à quoi s'occuper innocemment
JEUOn peut aussi récompenser les enfants par des jeux innocents et mêlés de quelque industrie
JOUERLaissez donc jouer un enfant et mêlez l'instruction avec le jeu
LIVRERCette pente à imiter qui est dans les enfants, produit des maux infinis quand on les livre à des gens sans vertu qui ne se contraignent guères devant eux
MODÉRÉ, ÉELes gens qui ont eu le malheur de s'accoutumer aux plaisirs violents perdent le goût des plaisirs modérés, et s'ennuient toujours dans une recherche inquiète de la joie
MONDELe monde qui ne peut cesser d'être monde, c'est-à-dire corrompu
MORTUAIREAccoutumez l'imagination des enfants à entendre parler de la mort, à voir, sans se troubler, un drap mortuaire, un tombeau ouvert, des malades même qui expirent, et des personnes mortes
NÉGLIGÉ, ÉERien n'est plus négligé que l'éducation des filles
NET, ETTE,Accoutumez-les à faire leurs lignes droites, à rendre leur caractère net et lisible
NETTOYERL'esprit d'exactitude qui sait ranger sait aussi nettoyer les murailles
NUDITÉAyez horreur des nudités de gorge et de toutes les autres immodesties
OBSERVERFaites-leur même observer que rien ne contribue plus à l'économie et à la propreté que de tenir chaque chose en sa place
OUVERTUREComme mademoiselle votre fille montre un esprit assez avancé, avec beaucoup d'ouverture, de facilité et de pénétration
PAYERVous êtes obligé de ne payer d'autorité que quand la persuasion manque
PÉCHEUR, PÉCHERESSELa conversion de la pécheresse qui oignait les pieds du Sauveur d'un parfum
PÉCHEUR, PÉCHERESSECet étang de feu et de soufre..., ce grincement de dents et cette rage commune avec les démons qui sera le partage des âmes pécheresses
PIQUERLa peine doit être aussi légère qu'il est possible, mais accompagnée de toutes les circonstances qui peuvent piquer l'enfant de honte et de remords
PLICombien des cheveux noués négligemment par derrière et des draperies pleines et flottantes à longs plis sont agréables et majestueuses !
PLINe dit-on pas tous les jours : j'ai pris mon pli, je suis trop vieux pour changer ?
PRÉCIEUX, EUSEPour les filles, il ne faut pas qu'elles soient savantes, la curiosité les rend vaines et précieuses
PRÉMATURÉ, ÉECes éducations prématurées qui font tant de bruit
PRÉMUNIRDès qu'il paraît que leur raison [des jeunes filles] a fait quelque progrès, il faut se servir de cette expérience pour les prémunir contre la présomption
PRÉOCCUPERTout cela n'aboutit qu'à rendre une âme faible et timide, et qu'à la préoccuper contre les meilleures choses
RÈGLEUne libre curiosité, dit saint Augustin sur sa propre expérience, excite bien plus l'esprit des enfants, qu'une règle et une nécessité imposée par la crainte
RESSEMBLERLes hommes et surtout les enfants ne se ressemblent pas toujours à eux-mêmes ; ce qui est bon aujourd'hui est dangereux demain
SÉRIEUX, EUSELa jeunesse ressent un plaisir incroyable, lorsqu'on commence à se fier à elle, et à la faire entrer dans quelque affaire sérieuse
SEXELa superstition est sans doute à craindre pour le sexe ; mais rien ne la déracine ou ne la prévient mieux qu'une instruction solide
SIÈCLEUn religieux qui, malgré ses voeux, quitterait son cloître et son habit de pénitence pour rentrer dans le siècle
TÂTERTâtez-la par divers endroits pour découvrir par où les grandes vérités peuvent mieux entrer dans sa tête
TEMPÉRANCELa tempérance, disait un ancien, est la meilleure ouvrière de la volupté
TORTIl n'y a rien de plus beau que de dire franchement : j'ai tort
TOURNERLes hommes peuvent-ils espérer pour eux-mêmes quelque douceur de vie, si leur plus étroite société, qui est celle du mariage, se tourne en amertume ?
TREIZED'autres pâlissent pour s'être trouvées au nombre de treize à table
VACILLERLe cerveau des enfants est comme une bougie allumée dans un lieu exposé au vent ; la lumière vacille toujours
VIVACITÉElles prennent la facilité de parler et la vivacité d'imagination pour l'esprit
VOLANTIls [les enfants] sont contents, pourvu qu'ils changent de place ; un volant ou une boule suffit

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