L'oeuvre Histoire des oracles de Bernard le Bouyer de FONTENELLE

Ecrit par Bernard le Bouyer de FONTENELLE

Date : 1687

Citations de "Histoire des oracles"

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ABLUTIONCombien toutes ces ablutions et ces expiations remplissaient l'esprit de superstitions
ABORDLes autres n'étaient que des hôteliers que le grand abord des étrangers enrichissait
ACCORDERIl a accordé une piété solide avec une profonde érudition
AFFAIREElle était de sa nature une affaire de religion chez les païens
AFFAIRESi quelqu'un eût osé ouvrir la bouche.... on lui eût fait des affaires dont il ne se fût jamais tiré
ALLÉGORIQUEL'oracle eut l'esprit de rendre à l'empereur une réponse allégorique
ALLEREusèbe a peut-être cru que cette exception n'était rien, mais cela ne va pas ainsi
AUTANTUn des plus grands secrets des oracles, et une des choses qui marque autant que des hommes s'en mêlaient, c'est l'ambiguïté des réponses, et l'art qu'on avait de les accommoder à tous les événements
AVANTAGEIl s'en fallut tenir à cette dernière interprétation, qui ne manqua pas d'être trouvée à l'avantage de Sérapis
AVISCependant les avis ne sont point partagés ; tout le monde tient qu'il y a eu quelque chose de surnaturel dans les oracles
BOUCHEDavid reproche aux païens des dieux qui ont une bouche et n'ont point de parole
BOUTL'Église est enfin venue à bout d'exterminer cette superstition, mais il lui a fallu du temps
BRÈCHEC'est déjà faire une brèche considérable au système ordinaire
CÉRÉMONIESi les démons demandaient des cérémonies barbares et extravagantes, les païens les croyaient bizarres ou cruels
CHOISIRAssurément Trophonius choisissait ses gens et ne recevait pas tout le monde
CONCLU, UEL'empereur Tibère, ayant voulu voir Thamus lui-même, assembla des gens savants dans la théologie païenne pour apprendre d'eux qui était ce grand Pan ; et il fut conclu que c'était le fils de Mercure et de Pénélope
CONDAMNÉ, ÉEIl est certain qu'il y a des démons, des génies malfaisants et condamnés à des tourments éternels ; la religion nous l'apprend
COUTUMELa coutume a sur les hommes une force qui n'a nullement besoin d'être appuyée de la raison
CREUX, CREUSEThéodoret dit que Théophile, évêque d'Alexandrie, fit voir à ceux de cette ville les statues creuses où les prêtres entraient par des chemins cachés pour y rendre les oracles
CROIRELe gouverneur ne savait que croire des dieux, il était obsédé d'Épicuriens
CROIREComment n'eussent-ils pas cru aux oracles ? ils croyaient bien aux songes
DÉCACHETERLes prêtres [païens] n'étaient pas scrupuleux jusqu'au point de n'oser décacheter les billets qu'on leur apportait ; il fallait qu'on les laissât sur l'autel
DÉMÊLERCes difficultés qui ne viennent que de notre part sont celles dont nous avons nous-mêmes le plus de peine à nous démêler
DIEUJe conçois qu'on reçut d'abord les oracles avec avidité et avec joie, parce que rien n'était plus commode que d'avoir des dieux toujours prêts à répondre sur tout ce qui causait de l'inquiétude ou de la curiosité
DIRECe n'est pas à dire qu'ils aient effectivement parlé pour la dernière fois
ENTÊTERQuand les philosophes s'entêtent une fois d'un préjugé, ils sont plus incurables que le peuple même, parce qu'ils s'entêtent également et du préjugé et des fausses raisons dont ils le soutiennent
ESSENTIEL, ELLECe philosophe païen [Porphyre] assure que les mauvais démons sont les auteurs des enchantements, des philtres et des maléfices ; qu'ils ne font que tromper nos yeux par des spectres et par des fantômes ; que le mensonge est essentiel à leur nature
ESSENTIEL, ELLECes grandes sectes de philosophes contraires aux oracles durent leur faire un tort plus essentiel que celui de les réduire à la prose
ÉTABLI, IELe témoignage de ceux qui croient une chose déjà établie n'a point de force pour l'appuyer ; mais le témoignage de ceux qui ne la croient pas a de la force pour la détruire
ÉTENDUEC'est lui [Thalès], à ce qu'on dit qui donna le nom de Thulé à l'île qu'on appelle présentement Islande ; comme son empire allait apparemment jusque-là, il était d'une belle étendue
EXCITERCe fut pourtant le même Aristophane qui commença à exciter le peuple contre la prétendue impiété de Socrate
EXTRÊMEMENTLes Grecs, en général, avaient extrêmement de l'esprit
FEMMELETTEComment les stoïciens n'eussent-ils pas cru aux oracles ? ils croyaient bien aux songes ; le grand Chrysippe ne retranchait de sa créance aucun des points qui entraient dans celle de la moindre femmelette
FINESSEIl n'est plus question de deviner les finesses des prêtres par des moyens qui pourraient eux-mêmes paraître trop fins ; un temps a été qu'on les a découvertes de toutes parts aux yeux de toute la terre, ce fut quand la religion chrétienne triompha hautement du paganisme
FOURBERJe ne veux pas oublier une bagatelle qui marque l'extrême application que les prêtres avaient à fourber
FRAISSi vos songes ne pouvaient pas recevoir quelque interprétation, on vous faisait dormir dans le temple sur nouveaux frais
GALIMATIASPlutarque se moque quand il dit que les oracles se rendirent en prose, parce qu'on y demanda plus de clarté et qu'on se désabusa du galimatias mystérieux des vers
GARDESuétone, dans la vie de Néron, dit que l'oracle de Delphes l'avertit qu'il se donnât de garde des soixante-treize ans
GENTILLESSECe ne sont là que des gentillesses de prêtres
GRAVITÉAussi [à l'origine] les lois et la morale étaient-elles en vers ; sur ce pied-là, l'origine de la poésie est bien plus sérieuse que l'on ne croit d'ordinaire, et les muses sont bien sorties de leur première gravité
HEUREUX, EUSEIl fallait consulter les entrailles des victimes pour voir si Trophonius trouvait bon que l'on descendît dans son antre ; mais, quand elles auraient été toutes les plus heureuses du monde, ce n'était encore rien
HONNEURDe la manière dont ces peuples étaient faits, c'était leur faire trop d'honneur que de les fourber avec quelque précaution
HONORERCe tremblement de terre.... a été mis là pour tenir compagnie aux foudres et pour honorer l'aventure
INITIERCe fut sur cette confession [exigée avant l'initiation] qu'un Lacédémonien, qui s'allait faire initier aux mystères de Samothrace, dit brusquement au prêtre : Si j'ai fait des crimes, les dieux les savent bien
JOLI, IEJe trouve tout cela trop faux et trop joli pour y répondre sérieusement
JUSQUE et JUSQUESLes prêtres n'étaient pas scrupuleux jusqu'au point de n'oser décacheter les billets qu'on lui apportait [au dieu]
LECTUREIl est certain que Rabelais avait beaucoup d'esprit et de lecture, et un ait particulier de débiter des choses savantes comme de pures fadaises
MACHINEDans ces sanctuaires ténébreux [des dieux du paganisme] étaient cachées toutes les machines des prêtres, et ils y entraient par des conduits souterrains
MALÉFICEEusèbe rapporte quantité de passages de Porphyre, où ce philosophe païen assure que les mauvais démons sont les auteurs des enchantements, des philtres et des maléfices
MANIÈREPour moi, je crois voir clairement que, dans l'endroit dont il est question, il n'y a placé des démons que par manière d'acquit, et par un respect forcé qu'il a eu pour l'opinion commune
MARIONNETTEJe suis si las de découvrir les fourberies des prêtres payens, et je suis si persuadé aussi qu'on est las de m'en entendre parler, que je ne m'amuserai point à dire comment on pouvait faire jouer de pareilles marionnettes [les prétendus prodiges]
MÉCHANCETÉOn avait beau leur répondre que la méchanceté même des vers marquait qu'ils partaient d'un dieu qui avait un noble mépris pour les règles, ou pour la beauté du style....
MERVEILLECe n'est donc pas merveille si les peuples faisaient moins de cas des nouveaux oracles que des anciens
MYSTÈREPlutarque dit qu'il n'y avait personne à Delphes ni dans ce pays qui ne fût initié aux mystères
NATUREIl n'est pas surprenant que les effets de la nature donnent bien de la peine aux philosophes
NATUREUn prêtre de Tyane alla demander à ce faux prophète Alexandre si les oracles qui se rendaient alors à Claros, à Delphes, étaient véritablement des réponses d'Apollon ; Alexandre eut des égards pour ces oracles qui étaient de la nature du sien
NYMPHEUne corneille, dit Hésiode, vit neuf fois autant qu'un homme ; un cerf, quatre fois autant qu'une corneille ; un corbeau, trois fois autant qu'un cerf ; le phénix, neuf fois autant qu'un corbeau ; et les nymphes enfin, dix fois autant que le phénix
OBSÉDERLe gouverneur ne savait que croire des dieux ; il était obsédé d'épicuriens qui lui avaient jeté beaucoup de doutes dans l'esprit
OCCASIONÀ l'occasion de ces prétendus jours malheureux, il fut rendu à Alexandre un des plus jolis oracles qui ait jamais été
OREn 1593, le bruit courut que, les dents étant tombées à un enfant de Silésie, âgé de sept ans, il lui était venu une dent d'or.... il ne manquait autre chose à tant de beaux ouvrages [écrits pour expliquer ce phénomène], sinon qu'il fût vrai que la dent était d'or ; quand un orfévre l'eut examinée, il se trouva que c'était une feuille d'or appliquée à la dent avec beaucoup d'adresse
ORACLEL'Écriture sainte ne nous apprend en aucune manière que les oracles aient été rendus par des démons, et dès lors nous sommes en liberté de prendre parti sur cette matière
ORIGINECette dernière façon de conter l'histoire est peut-être la meilleure ; les petites origines conviennent assez aux grandes choses
ÔTERSuétone, dans la vie de Néron, dit que l'oracle de Delphes l'avertit qu'il se donnât de garde des 73 ans ; que Néron crut qu'il ne devait mourir qu'à cet âge-là, et ne songea point au vieux Galba, qui, étant âgé de 73 ans, lui ôta l'empire
PAGANISMELe paganisme a dû nécessairement envelopper les oracles dans sa ruine, lorsqu'il a été aboli par le christianisme
PARENTHÈSEM. Van Dale ne fait nulle difficulté d'interrompre très souvent le fil de son discours, pour y faire entrer quelque chose qui se présente, et, dans cette parenthèse-là, il enchâsse une autre parenthèse qui même n'est peut-être pas la dernière
PÈLERINAGESelon Strabon, il n'y avait rien de plus gai dans toute la religion païenne que les pèlerinages qui se faisaient à Sérapis
PEUPLEIl y en a [des siècles] où tout le monde est peuple ; et ceux-là sont sans comparaison les plus favorables à l'établissement des erreurs
PIEDNous avons vu comment du temps de Plutarque.... cet oracle était encore sur pied
PIEDSur ce pied-là, j'avance hardiment que les oracles.... n'ont point été rendus par les démons
PLEIN, EINERuffin ne manque pas de nous marquer qu'on trouva le temple de Sérapis tout plein de chemins couverts et de machines disposées pour les fourberies des prêtres
POINTEZozime dit que lors du siége de Rome par Alaric] l'on fondit quelques-uns de ces dieux qui étaient d'or ou d'argent, et que de ce nombre fut la Vertu ou la Force, après quoi aussi elle abandonna entièrement les Romains ; Zozime ne doutait pas que cette belle pointe ne renfermât la véritable cause de la prise de Rome
POUSSERLa pythie poussait une voix plus qu'humaine
POUSSERSi l'oracle de Delphe a été plus loin, du moins nous ne pouvons pas pousser plus loin son histoire
PRÉCAUTIONNERC'est aux hommes à se précautionner contre les erreurs où ils peuvent être jetés par d'autres hommes
PRENDREC'est prendre les vrais intérêts du christianisme, que de soutenir que les démons n'ont point été les acteurs des oracles
PRESTIGEDe là vient qu'on dit que le paganisme roulait non pas sur les prodiges, mais sur les prestiges des démons
PRODIGEQuand Dieu a permis aux démons de faire des prodiges, il les a en même temps confondus par des prodiges plus grands
PROFESSIONOn avait déclaré les épicuriens incapables d'être initiés aux mystères, parce que c'étaient des gens qui faisaient profession de s'en moquer
PROUVERTout ce qu'ont dit les anciens, soit bon, soit mauvais, est sujet à être bien répété ; et ce qu'ils n'ont pu eux-mêmes prouver sur des raisons suffisantes, se prouve à présent par leur autorité seule
PYTHIELa pythie philippise, disait Démosthène, lorsqu'il se plaignait que les oracles de Delphes étaient toujours conformes aux intérêts de Philippe
QUELe silence de l'Écriture sur ces démons que l'on prétend qui président aux oracles....
QUELQUEPlutarque vivait quelque cent ans après Jésus-Christ, et il a fait un dialogue sur les oracles qui avaient cessé
QUIVoilà ce qu'il faut aux gens doctes ; qui leur égayerait tout cela par des réflexions, par des traits ou de morale, ou même de plaisanterie, ce serait un soin dont ils n'auraient pas grande reconnaissance
REFLEURIRLa lettre qu'il [Julien] écrivit à Arsace, pontife de la Galatie, nous apprend de quelle manière il se prenait à faire refleurir le paganisme
RÉGÉNÉRATIONIl paraît positivement par les inscriptions que ce sacrifice [les tauroboles] était pour ceux qui recevaient le sang une régénération mystique et éternelle
REGRETLe sophiste Eunapius, païen, paraît avoir grand regret au temple de Sérapis
RENDREOn a cru dans les premiers siècles du christianisme, que les oracles étaient rendus par des démons
RÉSONNANT, ANTED'autres disent que c'était un chêne résonnant qui secouait ses branches et ses feuilles, lorsqu'il était consulté, et qui déclarait ses volontés par des prêtresses nommées Dodonides
RESTRICTIONIl est vrai que l'oracle se réservait une restriction obscure pour se pouvoir sauver en cas de besoin
RETARDERAvec ces soins et cette imitation du christianisme, Julien, s'il eût vécu, eût apparemment retardé la ruine de sa religion
RETENTISSEMENTLes voûtes des sanctuaires [chez les païens] augmentaient la voix, et faisaient un retentissement qui imprimait de la terreur
RETIRERMaintenant ce génie poétique [l'habitude de parler en vers chez les anciens hommes] s'est retiré des hommes
RÉUSSIRLucien dit qu'Alexandre, étonné d'abord de voir la divinité d'Éphestion réussir si bien, la crut enfin vraie lui-même, et se sut bon gré de n'être pas seulement dieu, mais d'avoir encore le pouvoir de faire des dieux
RÉVOQUERC'est bien en dire assez.... de révoquer en doute s'il y a eu des oracles où les démons aient eu part
RUINÉ, ÉEIl arrivait qu'un oracle était ruiné pour un temps, et qu'ensuite il se relevait ; car les oracles étaient sujets à diverses aventures
SORTLe sort est l'effet du hasard et comme la décision ou l'oracle de la fortune ; mais les sorts sont les instruments dont on se sert pour savoir quelle est cette décision ; les sorts étaient le plus souvent des espèces de dés sur lesquels étaient gravés quelques caractères ou quelques mots dont on allait chercher l'explication dans des tables faites exprès
SOUTERRAIN, AINEDe grands physiciens ont fort bien trouvé pourquoi les lieux souterrains sont chauds en hiver et froids en été : de plus grands physiciens ont trouvé depuis peu que cela n'était pas
SPÉCULATIONIl y a lieu de croire que chez les païens la religion n'était qu'une pratique dont la spéculation était indifférente : faites comme les autres et croyez ce qu'il vous plaira
SUIVREIl faut des forces pour résister au torrent, mais il n'en faut point pour le suivre
SURVENIRLes peuples ne demandent qu'à voir naître des oracles en tous lieux ; et puis l'ancienneté survient à tous ces oracles, qui leur fait tous les biens du monde
TARI, IEIl avoue que les oracles étaient taris dans la Béotie qui en avait été une source très féconde
THÉOLOGIEL'empereur Théodose harangua le sénat, et l'exhorta à embrasser le christianisme ; mais on lui répondit toujours que par l'usage et l'expérience on avait reconnu le paganisme pour une bonne religion, et que, si on le quittait pour le christianisme, on ne savait ce qui arriverait ; voilà quelle était la théologie du sénat romain
TOMBERIndépendamment du christianisme, les oracles ne laissaient pas de déchoir beaucoup par d'autres causes, et à la fin ils eussent entièrement tombé
TOURMENTERJeta dans les prisons ou envoya en exil, ou fit tourmenter cruellement un assez grand nombre de personnes
TRAITERJamais les dieux n'ont été traités avec moins de respect que dans les comédies d'Aristophane
TRÉPIED[Dans les oracles] les vieux trépieds étaient en possession de l'avenir depuis un temps immémorial ; et la parole d'un dieu expérimenté était bien plus sûre que celle de ces dieux qui n'avaient encore nulle expérience
TRINITÉOn le [Platon] regardait comme une espèce de prophète, qui avait deviné plusieurs points importants du christianisme, surtout la sainte Trinité, que l'on ne peut guère nier qui ne soit assez clairement contenue dans ses écrits
USTENSILEOn abandonnait le lieu ; les ustensiles sacrées étaient perdues
VALOIRDans les premiers temps, la poésie et la philosophie étaient la même chose, toute sagesse était renfermée dans les poëmes ; ce n'est pas que par cette alliance la poésie en valût mieux, mais la philosophie en valait moins
VALOIRIl [un thaumaturge] avait ajouté les chrétiens aux épicuriens, parce qu'à son égard ils ne valaient pas mieux les uns que les autres
VANTÉ, ÉEVoilà les raisonnements de cette antiquité si vantée
VENUEUn des auteurs païens qui a le plus servi à faire croire que les oracles avaient cessé à la venue de Jésus-Christ, c'est Plutarque
VISITERApollonius visita tous les oracles de la Grèce, et celui de Dodone, et celui de Delphes, et celui d'Amphiaraüs

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