L'oeuvre Ver-Vert de Jean-Baptiste Louis GRESSET

Ecrit par Jean-Baptiste Louis GRESSET

Date : 1733-34

Citations de "Ver-Vert"

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Utilisé pour le motCitation
AGNUSJusqu'au lever de l'astre de Vénus, Il reposait sur la boîte aux agnus
ALPHABETTrop bien sut-il graver en sa mémoire Tout l'alphabet des bateliers de Loire
ANCIEN, IENNEIl était là maintes filles savantes, Qui mot pour mot portaient dans leurs cerveaux Tous les Noël anciens et nouveaux
ANTIQUETrès rarement les antiques discrètes Logeaient l'oiseau....
APOSTROPHERIci Ver-vert, en vrai gibier de grève, L'apostropha d'un : la peste te crève
ARTICULERLeur voix, stylée aux tons mâles et fermes, Articulait sans rien perdre des termes
BLes B, les F voltigeaient sur son bec ; Les jeunes soeurs crurent qu'il parlait grec
BECQUETER ou BÉQUETERDes bonnes soeurs égayant les travaux, Il béquetait et guimpes et bandeaux
BÉNITIERBien vite il sut jurer et maugréer Mieux qu'un vieux diable au fond d'un bénitier
BILLAprès ce bill des miladys de l'ordre, Dans la commune arrive un grand désordre
BOUGRELes B, les F voltigeaient sur son bec
BOURDONNEREn entendant cet essaim [de nonnes] bourdonner, On eût à peine entendu Dieu tonner
BOURRÉ, ÉEBourré de sucre et brûlé de liqueurs
BRIDERChacune vint pour brider ce caquet
CASANIER, IÈREIl nous vaut mieux vivre au sein de nos lares, Et conserver, paisibles casaniers, Notre vertu dans nos propres foyers
CELLULEAu grand dortoir il couchait d'ordinaire ; Là de cellule il avait à choisir ; Heureuse encor, trop heureuse la mère Dont il daignait, au retour de la nuit, De sa présence honorer le réduit
CHARGERMille bonbons, mille exquises douceurs Chargeaient toujours les poches de nos soeurs
CHICOTINMais dans les fers, loin d'un libre destin, Tous les bonbons ne sont que chicotin
CLOÎTRETrop resserré dans les bornes d'un cloître, Un tel mérite au loin se fit connoître [connaître]
COEURSon coeur né fier et qui jusqu'à ce temps Avait été nourri d'un doux encens
CONCERTERPuis les gascons et les trois péronnelles Y concertaient sur des tons de ruelles
CONFIT, ITEBien est-il vrai qu'il parlait comme un livre, Toujours d'un ton confit en savoir-vivre
CONVERS, ERSEUne converse, infante douairière, Singe voilé, squelette octogénaire
COUPEnfin, avant de paraître au parloir, On doit au moins deux coups d'oeil au miroir
DÉPARLERPoint ne manquait du don de la parole L'oiseau disert ; hormis dans les repas, Tel qu'une nonne, il ne déparlait pas
DÉROBERÔ crime ! ô honte ! ô cruel souvenir ! Fatal voyage ! aux yeux de l'avenir Que ne peut-on en dérober l'histoire !
DÉSARMERLe vieux divan [les vieilles nonnes], désarmant sa vengeance, De l'exilé borna la pénitence
DIREAinsi berné le novice interdit Comprit en soi qu'il n'avait pas bien dit, Et qu'il serait malmené des commères
DISCRÉTOIRELes yeux en pleurs, les sens d'horreur troublés, En manteaux longs, en voiles redoublés, Au discrétoire entrent neuf vénérables
DIVANQuand on fut sûr de la conversion, Le vieux divan [les vieilles nonnes], désarmant sa vengeance, De l'exilé borna la pénitence
DOLENT, ENTEExceptez-en quelques vieilles dolentes, Des jeunes soeurs jalouses surveillantes ; Il était cher à toute la maison
DOUCEURMille bonbons, mille exquises douceurs Chargeaient toujours les poches de nos soeurs
DRAGÉEBourré de sucre et brûlé de liqueurs, Vert-Vert, tombant sur un tas de dragées, En noir cyprès vit ses roses changées
DRAGON....Les dragons, race assez peu dévote, Ne parlaient là que langue de gargote ; Charmant aux mieux les ennuis du chemin, Ils ne fêtaient que le patron du vin
DRAGONNETant il trouva la langue à la dragonne Plus de bel air que les termes de nonne
ÉCHOIRPour un enfant qui sort du monastère, C'était échoir en dignes compagnons !
ÉCOLEOn juge bien qu'étant à telle école [chez des religieuses], Point ne manquait du don de la parole L'oiseau disert....
EMBÉGUINÉ, ÉEElles craignaient qu'un refus obstiné Ne les brouillât avec nos soeurs de Nantes : Ainsi jugea l'État embéguiné
ENTAMERIl est proscrit, déclaré détestable, Abominable, atteint et convaincu D'avoir tenté d'entamer la vertu Des saintes soeurs....
ENTRAÎNERMais trop de vers entraînent trop d'ennui
ENVERSDéjà les coeurs s'envolent à Nevers ; Voilà d'abord vingt têtes à l'envers
ERRANT, ANTEDans maint auteur de science profonde, J'ai lu qu'on perd à trop courir le monde ; Très rarement en devient-on meilleur ; Un sort errant ne conduit qu'à l'erreur
ERREURSur son voyage et ses longues erreurs, On aurait pu faire une autre odyssée
ESCROCCar quel malheur qu'il fût si dépravé.... Et qu'il portât, sous un si beau plumage, La fière humeur d'un escroc achevé
ÉTAMINEIl est un art de donner d'heureux tours à l'étamine, à la plus simple toile
EXQUIS, ISEMille bonbons, mille exquises douceurs Chargeaient toujours les poches de nos soeurs
FLes b, les f voltigeaient sur son bec ; Les jeunes soeurs crurent qu'il parlait grec
FEUDésir de fille est un feu qui dévore, Désir de nonne est cent fois pis encore
GARGOTECar les dragons, race assez peu dévote, Ne parlaient là que langue de gargote
GARNISONQu'il n'entre point : avec ce lucifer, En garnison nous aurions tout l'enfer
GAUDÉD'abord l'oiseau, comme il n'était pas bête, Vit qu'il devait oublier pour toujours Tous les gaudés qui farcissaient sa tête
GLOSEOn dit pourtant, pour terminer ma glose En peu de mots, que l'ombre de l'oiseau Ne loge plus dans le susdit tombeau
GRAND, ANDEÀ sa grand'coiffe, à sa fine étamine
GRILLEToute la grille à ces mots effroyables Tremble d'horreur
GRIVOISMais force fut au grivois dépité D'être conduit au gîte détesté
GUIMPESouvent l'essaim des folâtres amours.... Donne aux bandeaux une grâce piquante, Un air galant à la guimpe flottante
HÉRÉDITAIREVous dont l'esprit héréditaire, Et par les grâces même orné, Aux talents d'un illustre père Joint l'agrément de Sévigné
IMMODESTEJamais du mal il [Vert-Vert] n'avait eu l'idée, Ne disait onc un immodeste mot
INCLINERQuand il avait débité sa science, Serrant le bec et parlant en cadence, Il s'inclinait d'un air sanctifié
LIVREBien est-il vrai qu'il parlait comme un livre
MADRÉ, ÉEEn débarquant auprès de la béguine, L'oiseau madré la connut à la mine
MARCHERLes vieilles même, au marcher symétrique, Des ans tardifs ont oublié le poids
MATOUEt deux matous, autrefois en faveur, Dépérissaient d'envie et de langueur
MÉTEMPSYCOSE...en tout temps par la métempsycose De soeur en soeur l'immortel perroquet Transportera son âme et son caquet
MIEUXTrop mieux aimant suivre quelque dragon, Dont il savait le bachique jargon
MITONNÉ, ÉEPlus mitonné qu'un perroquet de cour, Tout s'occupait du beau pensionnaire
MONASTIQUEFrère Lubin d'un ton peu monastique Interrogea le beau mélancolique
MUSQUÉ, ÉEPère Ver-Vert cher à plus d'une Hébé, Gras comme un moine et non moins vénérable, Civilisé, musqué, pincé, rangé
NASILLARD, ARDEPlus déchaîné sur les vieilles grondeuses, Il bafouait leur sermon nasillard
NONCHALAMMENTPour premier mot et pour toute réponse, Nonchalamment, et d'un air de dédain, Mon gars répond avec un ton faquin....
NONNAINTel fut l'adieu d'une nonnain poupine
NONNETant il trouva la langue à la dragonne Plus du bel air que les termes de nonne
NONNETTEÀ son réveil, de la fraîche nonnette, Libre témoin, il [le perroquet] voyait la toilette
ORGANEEt, dégradant son généreux organe, Il ne fut plus qu'un orateur profane
PAPILLONNERIl n'était point d'agréable partie, S'il n'y venait briller, caracoler, Papillonner, siffler, rossignoler
PAQUETDu grenadier chacun eut son paquet
PARLOIREnfin, avant de paraître au parloir, On doit au moins deux coups d'oeil au miroir
PERDREDans maint auteur de science profonde J'ai lu qu'on perd à trop courir le monde
PERTEQui l'aurait dit en ces jours pleins de charmes, Qu'en pure perte on cultivait ses moeurs ?
PLÉNIER, IÈRETumulte aimable et liberté plénière, Tout exprimait de charmantes ardeurs
PRALINESoeur Rosalie, au retour de matines, Plus d'une fois lui porta des pralines
PRODUIREDans le fracas, confus, embarrassé, Ver-vert gardait un silence forcé ; Triste, timide, il n'osait se produire, Et ne savait que penser et que dire
PROFÈS, ESSEIl démentit les célèbres maximes Où nous lisons qu'on ne vient aux grands crimes Que par degrés : il fut un scélérat Profès d'abord et sans noviciat
PROPRET, ETTETrès rarement les antiques discrettes Logeaient l'oiseau ; des novices proprettes L'alcôve simple était plus de son goût
PRUDEL'oiseau madré la connut à la mine, à son oeil prude, ouvert en tapinois
PSALMODIEREt sur des tons d'un sublime ennuyeux Psalmodier la cause infortunée D'un perroquet non moins brillant qu'Énée, Non moins dévot, plus malheureux que lui
RAGEPour lui [Ver-vert] soeur Thècle oubliait les moineaux ; Quatre serins en étaient morts de rage
RAISONIl était cher à toute la maison, N'étant encor dans l'âge de raison
RAISONC'était raison, car le fripon pour être Moins bon garçon, n'en était pas moins beau
RÉCONFORTERIl [le perroquet] partageait.... Tous les sirops dont le cher père en Dieu, Grâce aux bienfaits des nonnettes sucrées, Réconfortait ses entrailles sacrées
RÉGENT, ENTEInstruit, formé par leurs leçons fréquentes, Bientôt l'élève égala ses régentes
RENGORGER (SE)Bien convaincu du néant de la gloire, [Ver-vert] Se rengorgeait toujours dévotement, Et triomphait toujours modestement
REVUEFaisant passer tout l'enfer en revue, Les B, les F voltigeaient sur son bec
RICHEMENTLe très cher frère indocile et mutin Vous la rima très richement en tain
RIENVer-vert, c'était le nom du personnage, Transplanté là de l'indien rivage, Fut, jeune encor, ne sachant rien de rien, Au susdit cloître enfermé pour son bien
ROSSIGNOLERIl n'était point d'agréable partie, S'il n'y venait briller, caracoler, Papillonner, siffler, rossignoler
RUELLEPuis les Gascons et les trois péronnelles Y concertaient sur des tons de ruelles
SACRERDe leur côté les bateliers juraient, Rimaient en Dieu, blasphémaient et sacraient
SÉPULCRAL, ALEOuvrant à peine un sépulcral organe : Père éternel ! dit la soeur Bibiane
SINGEUne converse, infante douairière, Singe voilé, squelette octogénaire
SOINLes petits soins, les attentions fines
SOLILOQUEIl savait même un peu de Soliloque, Et des traits fins de Marie Alacoque
SUBLIMEEt sur des tons d'un sublime ennuyeux Psalmodier la cause infortunée D'un perroquet non moins brillant qu'Énée
SUBORNEUR, EUSEIl n'aima plus que le honteux honneur De savoir plaire au monde suborneur
SUCRÉ, ÉEIl partageait dans ce paisible lieu Tous les sirops dont le cher père en Dieu, Grâce aux bienfaits des nonnettes sucrées, Réconfortait ses entrailles sacrées
SURANNÉ, ÉEOn aurait pu des fables surannées Ressusciter les diables et les dieux
SYMÉTRIQUELes vieilles même au marcher symétrique Des ans tardifs ont oublié le poids
TOUREnfin pourtant il a passé le tour Du monastère....
TRAVERSÉ, ÉESur sa vertu par le sort traversée, Sur son voyage et ses longues erreurs, On aurait pu faire une autre Odyssée
TROPTrop mieux aimant suivre quelques dragons
TURLUPINERTurlupinant les jeunes précieuses, Il imitait leur courroux babillard
UNISSONEt pleinement remis à l'unisson Avec nos soeurs pour l'air et pour le ton, Il redevint plus dévot qu'un chanoine
VÉTILLEJ'ai dévoilé les mystères secrets, L'art des parloirs, la science des grilles, Les graves riens, les mystiques vétilles
VISITANDINELes petits soins, les attentions fines Sont nés, dit-on, chez les visitandines
VOITURERLa même nef, légère et vagabonde, Qui voiturait le saint oiseau sur l'onde, Portait aussi deux nymphes, trois dragons...
VOLTIGERLes B, les F voltigeaient sur son bec ; Les jeunes soeurs crurent qu'il parlait grec
VRAI, AIEEt, dans le vrai, c'était la moindre chose Que cette troupe, étroitement enclose.... Eût, pour le moins, un pauvre perroquet

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