L'oeuvre Les voix intérieures de Victor HUGO

Ecrit par Victor HUGO

Date : 1837

Citations de "Les voix intérieures"

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Utilisé pour le motCitation
ÀLes mendiants groupés dans l'ombre des portiques Ont moins de haine au coeur et moins de flamme aux yeux
ATTARDÉ, ÉEPoëtes, par nos chants, penseurs, par nos idées, Hâtons vers la raison les âmes attardées
AUROREQuand l'été vient, le pauvre adore ! L'été, c'est la saison de feu, C'est l'air tiède et la fraîche aurore....
AUSTÈRECes champs qui, l'hiver même, ont d'austères appas
AVIDEDans l'ombre, au clair de lune, à travers les buissons, Avides, nous pourrons voir à la dérobée Les satyres dansants....
AVRILSans doute en mon avril, ne sachant rien à fond
AZURQue te fait tout cela ? Les nuages des cieux, La verdure et l'azur sont l'ennui de tes yeux
BABELIl [Paris] bâtit au siècle où nous sommes, Une babel pour tous les hommes, Un panthéon pour tous les dieux
BLOCEt dans l'informe bloc des sombres multitudes La pensée en rêvant sculpte des nations
BROUSSAILLESLà [dans la tombe] tu n'entends plus rien que l'herbe et la broussaille, Le pas du fossoyeur dont la terre tressaille
BRUYAMMENTLouis, voici le temps de respirer les roses Et d'ouvrir bruyamment les vitres longtemps closes
CALVAIREQu'un autre, aux rois déchus donnant un nom sévère, Fasse un vil pilori de leur fatal calvaire
CAMARD, ARDEL'Égypte.... Dans sa robe de sable enfonce enveloppés Ses colosses camards, à la face frappés Par le pied brutal de Cambyse....
CENDREIl a dit à la mortelle : Vite ! éblouis ton amant ; Avant de mourir, sois belle ; Sois un instant étincelle, Puis cendre éternellement
CHASTELa chaste obscurité des branches murmurantes
CHOCPréférons, puisqu'enfin nos coeurs flambent encor, Aux discours larmoyants le choc des coupes d'or
CHOSE.... Vis sans coeur, sans pensée et sans foi ; Vis pour l'or, chose vile, et l'orgueil, chose vaine
CIBLEAu bord du grand chemin, ta vie est une cible Offerte à tout venant
CLAIEIls ont beau traîner sur les claies Ce Dieu mort dans leur abandon ; Ils ne font couler de ses plaies Qu'un intarissable pardon
CLAIR, CLAIREPour toi, toute fumée ondulant, noire ou gaie, Sur le clair paysage....
CLAIRIÈREDans la brune clairière où l'arbre au tronc noueux Prend, le soir, un profil humain et monstrueux
CLARTÉC'est que je vois les flots sombres, Toi, les astres enchantés ! Hélas ! je compte les ombres, Quand tu comptes les clartés
CLARTÉLutèce, si petite.... Et qui jette aujourd'hui.... Sous le nom éclatant dont le monde la nomme, Plus de clarté qu'Athène et plus de bruit que Rome
CLAVEAUC'est le temps qui creuse une ride Dans un claveau trop indigent ; Qui sur l'angle d'un marbre aride Passe son pouce intelligent
COEUREt renverser soudain la paix de votre coeur, Comme un enfant renverse un verre
CONSTELLÉ, ÉELorsque je vois au fond des époques futures, La liste des héros sur ton mur [de l'arc de triomphe] constellé, Reluire et rayonner
CRÉDULEQue l'aîné, peu crédule à la vie, à la gloire
CUIVREEt moi, je vais rester, souffrir, agir et vivre ; Voir mon nom se grossir dans les bouches de cuivre De la célébrité
DALLAGEIl faut qu'un vieux dallage ondule sous les portes, Que le lierre vivant grimpe aux acanthes mortes
DÉSEMPARÉ, ÉEUn coeur désemparé de ses illusions
DONNERDonnez, méchants, Dieu vous pardonne ; Donnez, ô bons, Dieu vous bénit !
DRESSÉ, ÉETout ce que bâtit l'homme est bâti sur le sable, Ce qu'il dresse est dressé pour le vent du désert
ÉCLABOUSSERLa guerre.... Vous fit [canons] pour la bataille, et nous vous avons pris, Pour vous éclabousser des fanges de Paris
ÉLÉPHANTTandis que, triviale, errante et vagabonde, Entre tes quatre pieds toute la ville [Paris] abonde, Comme une fourmilière aux pieds d'un éléphant
ÉMIETTERNe vous effrayez pas, douce mère inquiète, Dont la bonté partout dans la maison s'émiette
ENJAMBERDe lourds alexandrins l'un sur l'autre enjambant Comme des écoliers qui sortent de leur banc
ESSAYERQui laisse les chevreaux, autour de lui paissant, Essayer leur dent folle à l'arbuste naissant
FLAGELLERCombien de pamphlets vils qui flagellent sans cesse Quiconque vient du ciel
FLAMBERPréférons, puisqu'enfin nos coeurs flambent encor, Aux discours larmoyants le choc des coupes d'or
FOURMILIÈREEntre tes quatre pieds [Arc de l'Étoile] toute la ville [Paris] abonde Comme une fourmilière aux pieds d'un éléphant
FUTAIEOn voyait par moments errer dans la futaie De beaux cerfs qui semblaient ...
GLASNul temple n'a gémi dans nos villes ; nul glas N'a passé sur nos fronts criant : hélas ! hélas !
GRÈSTenez [enfants], crayons, papiers, mon vieux compas sans pointes, Mes laques et mes grès qu'une vitre défend, Je vous livrerai tout....
GUEULELà c'est l'artillerie aux cent gueules de fonte
IDÉE[Paris] Mamelle sans cesse inondée, Où, pour se nourrir de l'idée, Viennent les générations
IRISÉ, ÉEJamais on ne te voit, Quand le matin blanchit l'angle ardoisé du toit, Sortir, songer, cueillir la fleur, coupe irisée....
LAISSERCrois-moi donc, laisse en paix, jeune homme au noble coeur, Ce Zoïle à l'oeil faux, ce malheureux moqueur
LAQUETenez, crayons, papiers, mon vieux compas sans pointe, Mes laques et mes grès, qu'une vitre défend, Je vous livrerai tout
LÈPREIl faut que le lichen, cette rouille du marbre, De sa lèpre dorée au loin couvre le mur
LÈVREQu'à peine un mouvement de ta lèvre indignée Révèle ton courroux au fond du coeur grondant
LOINTAIN, AINEOh ! dans ces jours lointains où l'on n'ose descendre, Quand trois mille ans auront passé sur notre cendre, à nous, qui maintenant vivons, pensons, allons
MANTEAULes manteaux relevés par la longue rapière Hélas ! ne passaient plus dans ce jardin sans voix
MASUREAlors la masure, où la mousse Sur l'humble chaume a débordé, Montre avec une fierté douce Son vieux mur, de roses brodé
MASUREQuelle plus misérable et plus pauvre masure Qu'un homme usé, flétri, mort pour l'illusion, Riche et sans volupté, jeune et sans passion ?
MENTEUR, EUSEJe n'ai jamais cherché les baisers que nous vend Et l'hymne dont nous berce avec sa voix flatteuse La popularité, cette grande menteuse
MISSIONCe siècle est grand et fort, un noble instinct le mène ; Partout on voit marcher l'idée en mission
MORDREQui leur eût dit que.... Les chevaux de Crimée un jour mordraient l'écorce Des vieux arbres du grand Louis ?
MORSURETout gonflé de poison il attend les morsures
MOUSSEDans les forêts prochaines La mousse épaisse et verte Abonde au pied des chênes
MUET, ETTEPour eux [les poëtes] rien n'est muet, rien n'est froid, rien n'est mort
MUSEOh ! muse, contiens-toi ! muse aux hymnes d'airain, Muse de la loi juste et du droit souverain, Toi dont la bouche abonde en mots trempés de flamme
OMBRÉ, ÉESon beau flanc plus ombré qu'un flanc de léopard
PÉTILLERSes cheveux pétillaient de mille diamants
PILORIQu'un autre, aux rois déchus donnant un nom sévère, Fasse un vil pilori de leur fatal calvaire
POIGNÉESur les chaumières dédaignées Par les maîtres et les valets, Joyeuse, elle [la nature] jette à poignées Les fleurs qu'elle vend aux palais
POUCEC'est le temps qui creuse une ride Dans un claveau trop indigent, Qui sur l'angle d'un marbre aride Passe son pouce intelligent
POUSSÉ, ÉE... Pareil au champignon difforme Poussé pendant la nuit au pied d'un chêne énorme
RAPIÈRELes manteaux relevés par la longue rapière
REMÂCHERComme un chien qui remâche une chair oubliée Sur l'os déjà rongé
RETRANCHERQue m'importe après tout que depuis six années Ce roi fût retranché [Charles X] des têtes couronnées ?
SAIGNERAucune loi ne peut, sans que l'équité saigne, Faire expier à tous ce qu'a commis un seul
SEIGLE....le pâtre, au loin accroupi dans les seigles
SEIZELouis seize (on écrit Louis XVI) Louis quinze fut le coupable ; Louis seize fut le puni
SEMEURMais le temps, grand semeur de la ronce et du lierre, Touche les monuments d'une main familière
SEMEURPareil au temps ce faucheur sombre Qui suit le semeur éternel
SILLONQuand trois mille ans auront passé sur notre cendre.... Quand nos fosses auront fait place à des sillons
SOUFFLETEREt moi, je ne crois pas Qu'il soit digne du peuple en qui Dieu se reflète De joindre au bras qui tue une main qui soufflette
TORDREL'homme est sur un flot qui gronde, L'ouragan tord son manteau
TOURNANTÔ calamités embusquées Au tournant des prospérités !
TROMPELe vent de la mer Souffle dans sa trompe
VENU, UEÔ seigneur mal venu de ce superbe lieu !
VERBEL'austère vérité n'a plus de portes closes ; Tout verbe est déchiffré
VERDIRVoyez : cet homme est juste, il est bon ; c'est un sage ; Nul fiel intérieur ne verdit son visage
VIF, VIVECar ainsi que d'un mont tombent de vives eaux....

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