L'oeuvre Petit carême de Jean-Baptiste MASSILLON

Ecrit par Jean-Baptiste MASSILLON

Date : 1718

Citations de "Petit carême"

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Utilisé pour le motCitation
AIMERIl vaut mieux que l'innocent périsse que si toute la nation allait se révolter contre César
ANNALESSon nom sera écrit dans les annales de la postérité parmi les conquérants, mais il ne le sera pas parmi les bons rois
ANNONCERLa clémence et la majesté peintes sur le front de cet auguste enfant nous annoncent déjà la félicité de nos peuples
ANOBLIRL'idée de faiblesse que les hommes attachent à la vertu tombe dès qu'elle est anoblie de vos moeurs [des Grands]
APOLOGISTEQuel malheur pour les grands de trouver d'indignes apologistes de leurs vices parmi ceux qui en auraient dû être les censeurs !
ATTRAITLe secret et l'impunité ne sont pas pour lui des attraits pour le vice
AUSSIQui ne sent pas ces nobles mouvements qui nous font aspirer aux grands postes, ne sent pas aussi ceux qui nous font oser de grandes actions
AVILISSEMENTVos places rappellent sans cesse les avilissements qui les ont méritées
BIENSÉANCEUn prince qui a conservé la bienséance des moeurs publiques
BOUELes peuples sont soulagés, les vicieux laissés dans la boue
CALAMITÉUn astre qui n'annonce que des calamités à la terre
CAPITAL, ALETout devient capital dans la bouche d'un souverain
CECe n'est pas les vaines distinctions que l'usage y attache
CEEst-ce ces moments que vous accordez à la religion ?
CENDRELes vices des grands renaissent de leurs cendres
CHANGERL'adulation change en source de vices des penchants qui étaient en eux [les grands] des espérances de vertu
CHERCHERNous résistons à Dieu, sous prétexte de le chercher
CHOIXC'est le choix de la nation qui mit d'abord le sceptre entre les mains de vos ancêtres
CHUTELe crime d'être un sujet de chute à ses frères
CITOYEN, ENNERien n'est privé dans leur vie [des grands] ; l'étranger, dans les cours les plus éloignées, a les yeux sur eux comme le citoyen
COMMENCEMENTLes vieillards qui lui conseillaient d'affermir les commencements de son règne
COMMERCEUn homme qui passe pour avoir quelque commerce avec la dévotion
COMPTANTLe plaisir de faire du bien nous paye comptant de notre bienfait
CONCURRENCELe mérite qui entre en concurrence avec lui
CONDAMNERQuelle serait la puissance des rois s'ils se condamnaient à en jouir tout seuls ?
CONSISTANCELeur gloire n'a pas de consistance assurée
COPIERLa ville croirait dégénérer en ne copiant pas les moeurs de la cour
CORPSOn se voit passer sur le corps par des subalternes
COULERC'est de lui que coulent ses autres vices
COUPABLEIls [les grands] se trouveront encore coupables devant vous des désordres publics
CRAINTE[ô Dieu] rendez-le heureux, en lui conservant votre crainte, qui seule fait le bonheur des peuples et des rois
CREUSETRaffinez sur tous les plaisirs, subtilisez-les, mettez-les dans le creuset
CROIRELes grands ne comptent le reste des hommes pour rien et ne croient être nés que pour eux-mêmes
CROIXConstantin devenu la conquête de la croix
DEC'est déshonorer la religion, de croire que....
DECe serait dégrader l'Évangile, de le regarder comme la religion du peuple
DÉBRISConvenons qu'au milieu de la dépravation et de la décadence des moeurs publiques, le monde a encore sauvé du débris, des restes d'honneur et de droiture
DÉCHARGERIl se décharge sur eux du soin des faibles et des petits
DÉCONCERTERLa plus légère douleur déconcerte leur félicité [des grands] et leur est insupportable
DÉCRIQuel décri et quel avilissement pour le prince dans l'opinion des cours étrangères !
DÉDAIGNERIl ne dédaignait pas d'en être l'arbitre
DEGRÉVous êtes monté d'un degré dans le service
DÉMARCHEOn nous a fait faire une fausse démarche
DÉMÊLERUn prince pieux se démêle toujours de la foule
DEMEURERLes soins publics seraient abandonnés ; les affaires demeureraient
DÉPARTIRLes États où la multitude gouverne.... se départent aussi facilement des lois que du culte de leurs pères
DÉPÉRIRIl sèche et dépérit au milieu de son abondance
DÉPOSITAIRERecommandant votre enfance à la tendre et respectable dépositaire de votre première éducation
DÉPRISERN'est-ce pas s'avilir soi-même que de dépriser à ce point toute l'humanité ?
DESCENDREIl descendait dans le détail des différends de ses sujets
DÉSORDREIl faut fermer les yeux à des désordres que vous autorisez par vos moeurs
DISPENSATEUR, TRICESans remonter au souverain dispensateur des choses humaines
DOMESTIQUEElle répand sur tout son domestique un air de licence
DRESSEROn lui dressera des monuments superbes pour éterniser ses conquêtes
ÉDIFICATION....Et que vos vertus [des grands] ont des suites plus étendues pour l'utilité de l'Église et pour l'édification des fidèles
ÉDUCATION[Louis XIV] Recommandant votre enfance [du jeune roi Louis XV] à la tendre et respectable dépositaire [Mme de Ventadour] de votre première éducation, laquelle, en formant vos premières inclinations et, pour ainsi dire, vos premières paroles, fut sur le point de recueillir vos derniers soupirs
EMPLOYEREmployez-les [vos biens et votre autorité] à faire des heureux et à rendre la vie plus douce et plus supportable à des infortunés
EMPOISONNERSon rang même, ses bienséances, ses devoirs, tout empoisonne sa passion criminelle
ENDORMIRLes erreurs sur lesquelles votre esprit s'endort
ENFANTSi le monde exige tant des enfants de la terre, qu'est-ce que Dieu ne doit pas demander des enfants du ciel ?
ENNOBLI, IEL'idée de faiblesse que les hommes attachent à la vertu tombe dès qu'elle est ennoblie de vos noms [des grands]
ÉNORMITÉQuand le scandale des péchés n'y ajouterait pas un nouveau degré d'énormité
ENSEVELIRLa gloire des monuments que l'orgueil ou l'adulation ont élevés, sera ou ensevelie dans l'oubli par le temps ou effacée par les censures et les jugements plus équitables de la postérité
ENTÉ, ÉEUn grand nom sur lequel on est enté et qu'on ne tient pas de ses ancêtres
ENTOURERNos rois ont mis le titre de chrétiens à la tête de tous les titres qui entourent et ennoblissent leurs couronnes
ENTRAILLESDieu qui ferme pour toujours ses entrailles à la miséricorde
ENTREPRENDRESi les Socrate et les Platon n'avaient pas été les docteurs du monde avant Jésus-Christ, et n'eussent pas entrepris en vain de régler les moeurs et de corriger les hommes par la force seule de la raison
ENVELOPPÉ, ÉEC'est à la sagesse humaine et corrompue à être incertaine et timide ; toujours enveloppée sous de fausses apparences, elle doit toujours craindre qu'un coup d'oeil plus heureux ne la perce enfin et ne la démasque
ENVERSL'humanité envers les peuples est le premier devoir des grands
ESSAYERVos passions ayant essayé de tout, et tout usé
FAIRELa nature n'a-t-elle pas imposé une grande peine au peuple et aux malheureux de les avoir fait naître dans la dépendance ?
FALLOIRIl faut être utile aux hommes pour être grand dans l'opinion des hommes
FÉLICITERLes peuples.... se féliciteront d'avoir un roi qui lui ressemble
FIXERLa France qui depuis longtemps fixe tous les regards de l'Europe
FOULERLa veuve, l'orphelin, tous ceux qu'on foule ou qu'on opprime
FREINIls ne connaissent plus d'autre frein que leur volonté
GARDERGrand Dieu, gardez son innocence comme un trésor encore plus estimable que sa couronne
GLACERDont la seule présence glaçait le sang dans les veines des suppliants
GRAND, ANDENotre nation.... se fait une gloire de copier leurs moeurs [des grands].... tout devient honorable d'après de grands modèles
GRAND, ANDELes grands veulent être applaudis ; et, comme l'imitation est de tous les applaudissements le plus flatteur et le moins équivoque, on est sûr de leur plaire, dès qu'on s'étudie à leur ressembler
GROSSIRDéfiez-vous de ceux qui, pour autoriser les profusions immenses des rois, leur grossissent sans cesse l'opulence de leurs peuples
HÉRITERElle [cette noblesse] manque et s'éteint en nous, dès que nous héritons du nom sans hériter des vertus qui l'ont rendu illustre
HÉROSLa grâce a ses héros
HONNEURNotre nation, ou plus vaine ou plus frivole, comme on l'en accuse, ou, pour parler plus équitablement et lui faire plus d'honneur, plus attachée à ses maîtres et plus respectueuse envers les grands
HONTEIl fait à l'homme de bien une honte de la vertu
IDÉEVous avez une si grande idée de votre rang
IDOLEIl n'est point de prince ni de grand, malgré la bassesse et le déréglement de ses moeurs et de ses penchants, à qui de vaines adulations ne promettent la gloire.... il est vrai que le monde, qui avait élevé ces idoles de boue, les renverse lui-même le lendemain
IDOLEIl y a longtemps que les hommes, toujours vains, font leur idole de la gloire
IMMORTALISERLes provinces conquises, les batailles gagnées... voilà ce que publient les titres et les inscriptions, et à quoi le monde consacre des éloges et des monuments publics, pour en immortaliser la mémoire
IMMORTALITÉIl n'est point de prince ni de grand, malgré la bassesse et le déréglement de ses moeurs et de ses penchants, à qui de vaines adulations ne promettent la gloire et l'immortalité
IMPOSERLeur exemple [des hommes ordinaires] peut bien séduire et détourner quelquefois de la vertu, mais il ne saurait imposer et autoriser le vice
INABORDABLEQu'il leur soit permis d'être fâcheux, inabordables
INACCESSIBLEC'est être faible et timide que d'être inaccessible et fier
INCOMPATIBLEêtre né grand et vivre en chrétien n'ont rien d'incompatible
INDÉCISIONUne piété faible qui jette l'indécision dans leurs entreprises
INSTRUIREC'est presque toujours notre propre obliquité qui nous instruit à la défiance
INSULTERLes imitateurs des passions des grands insultent à leurs vices en les imitant
IRRÉCONCILIABLELe plaisir d'ordinaire irréconciliable avec la fortune
JOURJe sais.... que notre Dieu n'est pas un Dieu de tous les jours, que, négligé, il néglige à son tour
JUGERLa vertu simple et sévère juge des autres par elle-même
LAISSERPourquoi ne vous laisseriez-vous pas toucher à la bonté de Dieu ?
LAVERL'hérésie a beau se laver de cet opprobre
LIENIls [les grands] sont le lien des peuples avec le souverain
LIEUQuel homme jusque-là avait paru sur la terre qui eût plus de lieu de se glorifier lui-même que Jésus-Christ ?
LUEURIl entrevoit les premières lueurs de sa grandeur future [de Jésus-Christ]
LYCÉEL'univers entier a été pour elle un autre Lycée, où elle a prêché la sagesse
MACHINELeurs mains [des princes] sont premièrement destinées à manier ces ressorts principaux des États qui font mouvoir la machine
MAUVAIS, AISELa ville croit se faire honneur en prenant tout le mauvais de la cour
MÊMESi dans ces chaires mêmes destinées à instruire et à corriger les grands, nous leur donnons de fausses louanges....
MÉRITEIls se font un mérite de leur ignominie
MILLIONIl se rendra célèbre en faisant des millions de malheureux
MINISTRELa parole dont j'ai l'honneur d'être le ministre
MONTERQuiconque est ébloui de ce degré éminent où la naissance et la fortune l'ont placé, c'est dire qu'il n'était pas fait pour monter si haut
MONTRERLe prince pieux.... que vous n'avez fait que montrer à la terre
MONTRERL'affabilité ne serait plus qu'une insulte et une dérision pour les malheureux, si, en leur montrant un visage doux et ouvert, elle leur fermait nos entrailles
MONTRERLa fierté prend sa source dans la médiocrité, ou n'est plus qu'une ruse qui la cache ; c'est une preuve certaine qu'on perdrait en se montrant de trop près
MONUMENTIls [les descendants des races illustres] ne portent point sur leur front l'orgueil de leur naissance ; ils vous la laisseraient ignorer, si elle pouvait être ignorée ; les monuments publics en parlent assez, sans qu'ils en parlent eux-mêmes
MONUMENTEt s'il [le Seigneur] laisse encore traîner sur la terre des restes infortunés de leur race [des oppresseurs], c'est pour les faire servir de monument éternel à ses vengeances
NOIR, OIREHélas ! mes frères, vous trouvez si noir et si indigne lorsque ceux dont l'élévation était votre ouvrage vous oublient, vous méconnaissent, se déclarent contre vous....
OBLIQUITÉC'est presque toujours notre propre obliquité qui nous instruit à la défiance
OCCASIONLes occasions préviennent presque leurs désirs [des puissants]
ODEURVous répandez la bonne odeur de Jésus-Christ
ONL'on n'est rien devant Dieu quand on n'est pas ce que l'on doit être
ORIGINAL, ALEIls [Moïse et Élie] viennent adorer celui qu'ils avaient figuré, et rendre à ce divin original la puissance et la gloire qui appartiennent à lui seul
OULe bonheur ou la témérité ont pu faire des héros ; mais la vertu seule peut former de grands hommes
OUSeigneur, il vous est donc indifférent que nous périssions, et notre perte ou notre salut n'est plus une affaire qui vous intéresse
PANÉGYRISTEIls veulent avoir des panégyristes de leur générosité
PARTDevenir les complices et peut-être les ministres des passions de ceux de qui nous dépendons, et entrer en part de leurs désordres, pour participer plus sûrement à leurs grâces
PARTISANPartisans du plaisir, et néanmoins sectateurs de la vertu, voilà les justes du monde, ces héros d'honneur et de probité qu'il fait tant valoir
PEINT, EINTEDéjà la majesté de vos ancêtres, peinte sur votre front [le jeune Louis XV], nous annonce vos grandes destinées
PERCERQuelle foule de concurrents faut-il percer pour en venir là !
PERCERPercez jusque dans les motifs des actions les plus éclatantes et des plus grands événements
PÉRIRTant de victimes infortunées renoncent à la pudeur pour servir à vos plaisirs, et viennent sur des théâtres criminels chanter des passions pour flatter les vôtres, périr pour vous plaire
PERPÉTUERLeur valeur, qui a perpétué la conquête du royaume à leurs descendants, n'a pu y perpétuer leur mémoire
PERSONNEAttachés de plus près à sa personne sacrée
PERTEIls n'aiment pas à donner en pure perte des louanges
PETIT, ITEOn est toujours petit quand on n'est grand que par la vanité
PEUPLECe sont les peuples qui assurent toujours la gloire et la grandeur du souverain
PIQUERIls essayent de tout : rien ne les pique
PISLa vertu n'est pas un pis aller
PLAIEVous êtes [vous, grands] établis pour la perte ou pour le salut de plusieurs, des plaies ou des ressources publiques
POURTANTAjoutez-y la gloire de la vertu ; le monde la craint et la fuit, mais le monde pourtant la respecte
PRÉCIPITERLes plaisirs abrégent leurs jours, et les chagrins qui suivent toujours les plaisirs, précipitent le reste de leurs années
PRÉDICATEURCes prédicateurs de la sagesse [les philosophes anciens] ne firent point de sages, et il fallait que les vains essais de la philosophie préparassent de nouveaux triomphes à la grâce
PRENDREVous prenez sur votre repos, sur vos plaisirs, sur vos besoins mêmes, quand il s'agit de votre devoir
PRÉTENDANT, ANTEL'intérêt et l'envie de leur plaire [aux grands] leur donneraient autant d'imitateurs de leurs actions que leur autorité forme de prétendants à leurs grâces
PRÊTERLe torrent n'entraîne que ceux qui veulent bien s'y prêter
PRÉVARIQUERDès que les chefs des tribus furent entrés dans les tentes des filles de Madian, tout Juda prévariqua, et il s'en trouva peu qui se conservassent purs de l'iniquité commune
PRINCETelle est la destinée des rois et des princes de la terre d'être établis pour la perte comme pour le salut du reste des hommes
PRIVÉ, ÉERien n'est privé dans leur vie [des grands], tout appartient au public
PROCLAMEROui, sire, c'est le choix de la nation qui mit d'abord le sceptre entre les mains de vos ancêtres ; c'est elle qui les éleva sur le bouclier militaire, et les proclama souverains
PROFUSIONIls [les pauvres] naissent pour souffrir, pour porter le poids du jour et de la chaleur, pour fournir de leurs peines et de leurs sueurs à vos plaisirs et à vos profusions....
PROSCRIRECes grands prêtres cherchent eux-mêmes de faux témoignages contre Jésus-Christ : eux qui devraient proscrire ces hommes infâmes qui font un trafic honteux de la vérité et de l'innocence des autres hommes
PROTECTEUR, TRICEVous, sire, que la main de Dieu, protectrice de cette monarchie, a comme retiré du milieu des ruines et des débris de la maison royale
PROVIDENCEVous êtes, pour ainsi dire, leur providence visible
PUBLIC, IQUELeurs moeurs [des grands] forment bientôt les moeurs publiques
PUDEURL'autorité établie pour maintenir l'ordre et la pudeur des lois, méritée par les excès qui les violent [remise entre les mains de ceux qui les violent en récompense de leurs excès]
PYTHONISSEIls ont la faiblesse populaire d'aller consulter une pythonisse
QUIC'est vous seuls [les riches et les puissants] qui donnez à la terre des poëtes lascifs, des auteurs pernicieux, des écrivains profanes
QUICONQUEQuiconque flatte ses maîtres les trahit
QUICONQUEQuiconque, fût-il maître de l'univers, s'éloigne de la règle et de la sagesse, il s'éloigne du seul bonheur où l'homme puisse aspirer sur la terre
RALLUMERVous, sire.... qu'il [Dieu] a rallumé comme une étincelle précieuse dans le sein même des ombres de la mort, où il venait d'éteindre toute votre auguste race
RAMASSERQuand il ne faut être grand que certains moments, la nature ramasse toutes ses forces
RAMPERIls [les premiers chrétiens] ne connaissaient rien de plus grand que de ramper dans la boue
RAPPROCHERCes beaux esprits si vantés, et qui par des talents heureux ont rapproché leur siècle du goût et de la politesse des anciens
RAVAGERIl aura passé comme un torrent pour ravager la terre, et non comme un fleuve majestueux pour y porter la joie et l'abondance
RÉALITÉQuand même les douces erreurs et les songes sur lesquels votre esprit s'endort deviendraient un jour des réalités
RÉCLAMERLa misère ose rarement réclamer les lois établies pour la protéger
RECULÉ, ÉELes dissolutions des grands ne meurent point ; leurs exemples prêcheront encore le vice ou la vertu à nos plus reculés neveux
RECULERC'est un mauvais orgueil de croire qu'on ne peut avoir tort ; c'est une faiblesse de n'oser reculer, quand on sent qu'on nous a fait faire une mauvaise démarche
REDEVABLEPlus on est grand, plus on est redevable au public
REDIRELes pères raconteront à leurs enfants le bonheur qu'ils eurent de vivre sous un si bon maître ; ceux-ci le rediront à leurs neveux
REFUSERL'impossibilité d'obéir n'a plus d'autre nom que la rébellion et la mauvaise volonté qui refuse
RÈGLEIl faut que la vie d'un grand roi puisse être proposée comme règle à ses successeurs
REGRETTERQuelle gloire pour un roi, de régner encore après sa mort sur les coeurs de ses sujets ! d'être sûr que, dans tous les temps à venir, les peuples, ou regretteront de n'avoir pas vécu sous son règne, ou se féliciteront d'avoir un roi qui lui ressemble !
RELIGIEUX, EUSEAyez vous-même un noble et religieux respect pour les vérités de la religion
RÉPONSEOn ne mérite les réponses de la vérité que lorsque c'est le désir de la connaître qui l'interroge
REPOSERIls se reposent de leur élévation sur leurs titres
REPROCHEÉcoutez les louanges qui vous prêtent de fausses vertus, comme des reproches publics de vos vices véritables
RESSENTIRLe peuple lève sans cesse les mains vers lui [Dieu], et vous doutez même s'il existe, vous qui seuls ressentez les effets de sa libéralité et de sa puissance
RETENIRCette dignité qui retient les saillies du tempérament, cette humanité qui rend plus sensible aux impressions de la grâce
RETOURLes plus grandes prospérités ont toujours ici-bas des retours à craindre
RIRELes heureux du monde à qui tout rit
ROMANIl regarde ces vertus.... comme des vertus de roman et de théâtre
RONGÉ, ÉEIl est moins flatté de laisser tant d'hommes derrière lui, que rongé d'en avoir encore qui le précèdent
RUINELes malheurs et la ruine entière de Jérusalem
SABLESe ménager des établissements qui sont fondés sur le sable
SACRIFIÉ, ÉEDavid veut jouir de son crime : l'élite de son armée est bientôt sacrifiée
SAINT, AINTEIls [les grands] ne seront grands.... qu'autant qu'ils seront saints
SAINT, AINTEJésus-Christ sera grand, parce qu'il sera le Saint et le fils de Dieu
SCEAULe citoyen obscur, en imitant la licence des grands, croit mettre à ses passions le sceau de la grandeur et de la noblesse
SÉCHERSa justice [de Dieu], indignée que vous employiez contre lui ses propres bienfaits.... renverse vos fortunes, éteint vos familles, fait sécher la racine de votre postérité
SÉCURITÉLes voluptés de Salomon fournissent des blasphèmes et des dérisions aux impies, et des motifs de sécurité au libertinage
SELONMon Dieu, quel fléau pour un siècle, quel malheur pour les peuples, qu'un grand selon le monde, qui ne vous craint pas, qui ne vous connaît pas, et qui méprise vos lois et vos ordonnances éternelles !
SENSIBLEC'est l'attaquer par son endroit sensible
SENTIRLe monde entier se sent de leurs vertus ou de leurs vices [les grands] : ils sont, si j'ose le dire, citoyens de l'univers
SÉPAREROr, je vous demande, et je vous le demande frappé de terreur, ne séparant pas en ce point mon sort du vôtre
SIÉGELe trône lui-même, grand Dieu, si vous n'y êtes assis avec le souverain, est le siége des noirs soucis
SIMPLEUne simple femme venait exposer simplement à David ses chagrins domestiques
SIMPLECe n'est pas aux savants tout seuls qu'elle [la religion] a réservé la connaissance sublime de ses mystères ; le simple a prophétisé comme le sage....
SINGULIER, IÈRELes priviléges de votre vertu sont bien plus brillants et plus singuliers que ceux de vos titres
SOCIÉTÉCombien d'âmes touchées de Dieu ne résistent à sa grâce et à son esprit, que de peur de perdre auprès de vous ce degré de confiance qu'une longue société de plaisir leur a donné !
SOITant de profanations que les armes traînent après soi
SOLLICITERMais vous, au lit de la mort, oserez-vous présenter à Jésus-Christ vos fatigues et les désagréments journaliers de votre emploi ? oserez-vous le solliciter d'une récompense ?
SOUFFLERLe Seigneur a toujours soufflé sur les races orgueilleuses
SOUFFLERSi un amour outré de la gloire les enivre [les princes], tout leur souffle la désolation et la guerre
SOUFFRIRVous êtes obligés de leur souffrir [à vos domestiques] ce que vous ne voulez pas vous interdire ; il faut fermer les yeux à des désordres que vous autorisez par vos moeurs
SOUILLÉ, ÉEIl [Jésus] vient renouveler toute la nature, sanctifier ce qui était souillé, fortifier ce qui était faible
SOUMISSIONLa soumission est la source des lumières ; plus on veut raisonner, plus on s'égare ; plus on doute, plus Dieu permet que les doutes augmentent
SOURCEEst-il de plaisir plus doux pour un bon coeur que de devenir une source de salut et de bénédiction pour ses frères ?
SOUSNous étions sous la servitude et la malédiction ; et il [Jésus] vient rompre nos chaînes et nous mettre en liberté
SOUTENIRNon, mes frères, rien n'est sûr dans les vertus humaines, si la vertu de Dieu ne les soutient et ne les fixe
SOUTENIREsprits vastes, mais inquiets et turbulents, capables de tout soutenir, hors le repos
SPECTACLELes personnes nées dans l'élévation deviennent comme un spectacle public sur lequel tous les regards sont attachés
SPECTACLELe même rang qui les donne [les grands] en spectacle, les propose pour modèles
SPECTATEUR, TRICEIls [les grands] vivent comme s'ils n'avaient point de spectateurs, et cependant ils sont tout seuls comme le spectacle éternel du reste de la terre
SUBTILISERRaffinez sur tous les plaisirs, subtilisez-les, mettez-les dans le creuset ; de toutes ces transformations, il n'en sortira et résultera jamais que l'ennui
SUPPLANTERQu'il s'offre à ce vertueux du siècle une occasion sûre de décréditer un ennemi, ou de supplanter un concurrent ...
SUPPLÉMENTOn fait de l'orgueil le supplément, si j'ose parler ainsi, du mérite, et on ne sait pas que le mérite n'a rien qui lui ressemble moins que l'orgueil
SURLes grands seraient inutiles sur la terre, s'il ne s'y trouvait des pauvres et des malheureux
SÛR, ÛRESans la crainte de Dieu toute probité humaine est fausse, ou du moins elle n'est pas sûre
SÛR, ÛREL'affabilité est comme le caractère inséparable et la plus sûre marque de la grandeur
SURPRENDREAssuérus ne crut pas déroger à la majesté de l'empire en déclarant, même par un édit public, que sa bonne foi avait été surprise par les artifices d'Aman
SURPRENDRELes justes sont plus exposés à être surpris, parce qu'ils ignorent eux-mêmes l'art de surprendre
SURPRISEIl est encore plus glorieux d'avouer sa surprise que de n'avoir pas été surpris
TENDRESi tout dresse des piéges à la jeunesse des rois, tout leur tend les mains aussi pour leur aider à les éviter
THÉÂTREElle [la sagesse païenne] formait des héros de théâtre dont les grands sentiments n'étaient que pour les spectateurs
TIGEOn a vu sortir de cette tige d'iniquité des rejetons honteux, qui ont été l'opprobre de leur nom et de leur siècle
TOMBEAUTrouvez, si vous le pouvez, la même sûreté dans les vertus humaines ; nées le plus souvent dans l'orgueil et dans l'amour de la gloire, elles y trouvent, un moment après, leur tombeau
TOUCHERLes princes, Sire, ne doivent toucher à la religion que pour la protéger et pour la défendre
TOURIl finira par l'ignominie, Dieu aura son tour ; et la gloire de l'homme injuste ne descendra pas avec lui dans le tombeau
TOURNERVous tournez contre Dieu tout ce que vous avez reçu de lui ; votre abondance sert à vos passions....
TOUT, TOUTESouvent il ne faut qu'un grand dans un royaume, ferme dans la foi, pour arrêter le progrès de l'erreur et des nouveautés, et conserver à tout un État la foi de ses ancêtres
TRADITIONLe sang, l'éducation, l'histoire des ancêtres, jette, dans le coeur des grands et des princes, des semences et comme une tradition naturelle de vertu
TRAFICCes hommes infâmes qui font un trafic honteux de la vérité
TRAITPartout il laisse échapper des traits d'humanité pour les peuples
TRIBULATIONTandis que tant d'infortunés mangent un pain de tribulation et d'amertume, la terre ne semble produire que pour vous seuls, le soleil ne se lever et se coucher que pour vous seuls
TRÔNECe sont les peuples tout seuls qui donnent aux grands le droit qu'ils ont d'approcher du trône ; et c'est pour les peuples tout seuls que le trône lui-même est élevé
TURBULENT, ENTEEsprits vastes, mais inquiets et turbulents, capables de tout soutenir hors le repos
UN, UNELes prospérités humaines ont toujours été un des piéges les plus dangereux, dont le démon s'est servi pour perdre les hommes
USÉ, ÉETout est déjà usé pour eux à l'entrée même de la vie ; et leurs premières années éprouvent déjà les dégoûts et l'insipidité que la lassitude et le long usage de tout semble attacher à la vieillesse
VANTÉ, ÉECombien de princes, vantés pendant leur vie, n'ont pas même laissé leur nom à la postérité !
VENGERLe culte peut encore être méprisé en secret par l'impie, mais il est vengé du moins par la majesté de la décence publique
VOIEJésus-Christ est le médecin des âmes, et vous en êtes le corrupteur ; il est leur voie, et vous êtes leur piége
VOIEL'ambition, dont les voies sont toujours longues et pénibles
VOILEElles [les insinuations dangereuses de l'adulation] se couvrent du voile du bien public
VOLERVous voyez déjà tous les coeurs voler après vous, Sire
VOULOIRElle [l'hérésie] n'en voulait d'abord parmi nous qu'aux abus prétendus du culte ; elle a depuis attaqué le culte lui-même
VUEPour mettre cette vérité dans un point de vue qui nous la montre tout entière
ZIZANIEHélas! faut-il.... que, dès la naissance de l'Évangile, cette triste zizanie se soit glissée parmi ses plus saints ouvriers?

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