L'oeuvre Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU

Ecrit par Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU

Date : 1734

Citations de "Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence"

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ACCIDENTUne puissance qui est d'accident, qui ne peut pas durer, qui n'est pas naturelle
AFFAISSÉ, ÉEPendant que l'empire d'Orient était affaissé sous un mauvais gouvernement, des causes particulières le soutenaient
APPOINTEMENTAttila recevait les appointements de général des armées de Rome
APRÈSEt d'abord après, les Allemands à qui on avait offert des présents s'en indignèrent
ARBITRAGELe sénat mettrait ces princes en arbitrage
AUCUN, UNERome n'imposant aucunes lois générales
BASSESSEIl n'y avait point de bassesses que les rois ne fissent pour obtenir le titre d'allié des Romains
BIGOT, OTELa différence est totale entre une armée fanatique et une armée bigote
BIGOTERIEUne bigoterie universelle abattit les courages et endormit l'empire d'Orient
CASCe n'étaient pas seulement les actions qui tombaient dans le cas de cette loi, mais des paroles, des signes
CHACUN, CHACUNEOn se battait pour avoir le pillage du camp ennemi ; après quoi le vainqueur et le vaincu se retiraient chacun dans sa ville
CHEVALLes Romains tireront de leurs alliés 700 000 hommes de pied, et 70 000 de cheval
COLOSSEJ'ai du regret de voir Tite-Live jeter ses fleurs sur ces énormes colosses de l'antiquité ; je voudrais qu'il eût fait comme Homère, qui néglige de les parer
COMBUSTIONÉtrange succès d'une dispute qui avait mis en combustion tout l'univers
COMMENCEMENTIl ne faut pas prendre, de la ville de Rome dans ses commencements, l'idée que nous donnent les villes que nous voyons aujourd'hui
CONFIRMERAu lieu que les succès et les malheurs d'un État où le peuple est soumis confirment également sa servitude
CONQUÉRIRIl semblait qu'ils ne conquissent que pour donner
CONSÉQUENCEComme les rois de Macédoine ne pouvaient pas entretenir un grand nombre de troupes, le moindre échec était de conséquence
CONSIDÉRATIONPhilippicus, général de Maurice, qui, étant près de donner une bataille, se mit à pleurer dans la considération du grand nombre de gens qui allaient être tués
CONSTERNATIONIl n'en est pas de la consternation d'un peuple belliqueux qui se tourne presque toujours en courage, comme de celle d'une vile populace qui ne sent que sa faiblesse
CONSTERNERPar là ils [les Romains] consternaient les vainqueurs et s'imposaient à eux-mêmes une plus grande nécessité de vaincre
CONSTERNERPendant que les armées consternaient tout, le sénat tenait à terre ceux qu'il trouvait abattus
CONSULRome, ayant chassé les rois, établit des consuls annuels
CONVENIRL'empereur [Justinien] ne convenait pas avec l'impératrice sur les points les plus essentiels
CONVOILes flottes d'Auguste eurent pour objet principal la sûreté des convois et la communication des diverses parties de l'empire
COQUETTERIEPeut-être que, par cet esprit de coquetterie inconcevable des femmes, elle [Cléopatre] avait formé le dessein de mettre encore à ses pieds un troisième maître du monde [Octave]
CORPSLe corps entier du peuple n'affecte, ne flatte ni ne dissimule
COUPConstantin, après avoir affaibli la capitale, frappa un autre coup sur les frontières
CRÉDULITÉLa crédulité des peuples, qui est toujours au-dessus du ridicule et de l'extravagant, réparait tout
CROISÉLes croisés trouvèrent partout des trahisons, de la perfidie, et tout ce qu'on peut attendre d'un ennemi timide
CROISERL'avanie détermina les Vénitiens à se croiser contre les Turcs
CROIXTout le monde prit donc la croix et les armes
CROÛTELe limon que le Tanaïs avait apporté avait formé une espèce de croûte sur le Bosphore
CURIOSITÉParmi tant de malheurs, on cherche avec une curiosité triste le destin de la ville de Rome
CURULEPartager avec les nobles les magistratures curules
DEMI, IEL'armée était demi-ruinée avant que d'arriver en Médie
DÉPENDREOn vit manifestement, pendant le peu de temps que dura la tyrannie des décemvirs, à quel point l'agrandissement de Rome dépendait de sa liberté
DÉVOUERSénatus-consulte par lequel on dévouait aux Dieux infernaux quiconque passerait le Rubicon
DISPUTEUR, EUSELes Grecs, grands disputeurs, ne cessèrent d'embrouiller la religion par des controverses
DOMINANT, ANTEMalheur à la réputation du prince qui est opprimé par un parti qui devient le dominant
EFFACERDeux hommes effacèrent par leurs vertus tous les autres citoyens
ENFLÉ, ÉEUne puissance qui est d'accident, qui ne peut pas durer, qui n'est pas naturelle, et qui est plutôt enflée qu'agrandie
ENFLERIl y a apparence que ce prince [l'empereur Macrin] enflait les choses
ENQUÉRIR (S')Il [Tarquin] s'enquit, par la science qu'il avait dans les augures, si elles voudraient céder leur place à Jupiter
ENRICHIRRome étant une ville sans commerce et presque sans arts, le pillage était le seul moyen que les particuliers eussent pour s'enrichir
ENRÔLEROn n'enrôlait que les citoyens qui avaient un patrimoine
ENSEMBLEPendant qu'Annibal resta avec son armée ensemble, il battit les Romains
ENSUITECeux qui avaient d'abord été corrompus par leurs richesses le furent ensuite par leur pauvreté
ENTÊTÉ, ÉEOutre qu'une grande partie des gens de la campagne étaient encore idolâtres et entêtés d'une religion grossière comme eux-mêmes
ENTOURÉ, ÉELa Macédoine était presque entourée de montagnes inaccessibles
ENTRE-DÉTRUIRE (S')Les familles s'entre-détruisirent
ENTREPRISEIl semble que les grandes entreprises soient, parmi nous, plus difficiles à mener que chez les anciens ; on ne peut guère les cacher
ENVAHIRLorsque César menace d'envahir, le sénat crie à son tour et n'espère plus qu'en Pompée
ÉPAIS, AISSELes Béotiens, les plus épais de tous les Grecs, prenaient le moins de part qu'ils pouvaient aux affaires générales
ÉPANCHEMENTCe qui se dit dans ces épanchements de coeur que la conversation produit entre deux amis, ne peut être regardé que comme des pensées
ÉPERDU, UEPompée éperdu ne vit dans les premiers mouvements de la guerre, de parti à prendre que celui qui reste dans les affaires désespérées
ÉPUISERL'or et l'argent s'épuisent ; mais la vertu, la constance, la force et la pauvreté ne s'épuisent jamais
ÉQUIPERJustinien ne put équiper contre les Vandales que cinquante vaisseaux
ESSAIMDans cette longue suite d'incursions, les peuples barbares, ou plutôt les essaims sortis d'eux, détruisaient ou étaient détruits
ÉTABLI, IEIls [les Romains] avaient porté les choses au point que les peuples étaient leurs sujets ; étant établi que c'était assez d'avoir ouï parler d'eux pour devoir leur être soumis
ÉTABLISSEMENTL'établissement de Carthage dans son pays était moins solide que celui de Rome dans le sien
ÉTERNEL, ELLELes ouvrages qui ont donné et donnent encore aujourd'hui la plus haute idée de sa puissance [de Rome] ont été faits sous les rois ; on commençait déjà à bâtir la ville éternelle
ÉTONNERLa Grèce avait été bien étonnée par le premier Philippe, Alexandre et Antipater, mais non pas subjuguée
ÉTROIT, OITEIl y avait une alliance étroite entre Attila et Genséric, roi des Vandales
EUNUQUEL'eunuque Narsès fut encore donné à ce règne pour le rendre illustre
EXEMPLEIl y a de mauvais exemples qui sont pires que les crimes
EXERCICELa plupart de ces exercices n'ont plus d'autre objet que les agréments ; au lieu que, chez les anciens, tout, jusqu'à la danse, faisait partie de l'art militaire
EXTRÊMEAvec toutes les vertus n'étant extrême sur aucune
FAIREOn trouva que le nombre des citoyens pubères faisait à Rome le quart de ses habitants
FINESSEC'étaient de petites finesses [d'Auguste] pour se faire donner ce qu'il ne croyait pas avoir assez acquis
FLATTÉ, ÉELe portrait de Tarquin n'a pas été flatté
FLEURJ'ai du regret de voir Tite Live jeter des fleurs sur ces énormes colosses
FONDREIl arrive aujourd'hui que des armées, sans avoir combattu, se fondent dans une campagne
GUÉRIRAthènes tomba, parce que ses erreurs lui parurent si douces qu'elle ne voulut pas en guérir
IL, au singulier, ILS, au plurielLes Romains se destinant à la guerre et la regardant comme le seul art, ils mirent tout leur esprit et toutes leurs pensées à le perfectionner
IMMENSECependant on le trouve quelquefois avec les degrés de comparaison : Le pouvoir le plus immense est toujours borné par quelque coin
IMPOSSIBLEDes particuliers avaient des richesses immenses, et il est impossible que les richesses ne donnent du pouvoir
INDIGÈTECe culte [la religion païenne] a soumis l'univers à mes lois ; c'est par là qu'Annibal a été repoussé de nos murailles.... c'est pour les dieux que nous demandons la paix, nous la demandons pour les dieux indigètes
INSINUEROn ne dit rien, on insinua tout, les grandes réputations furent toutes attaquées
INSTITUTIONDans la naissance des sociétés, ce sont les chefs des républiques qui font l'institution
INTRUS, USEUne nation superstitieuse où l'on croyait abominables les fonctions qu'avait pu faire un patriarche qu'on croyait intrus
JOUÉ, ÉECela n'était point joué, car le corps entier du peuple n'affecte ni ne dissimule
LAISSERQuand Jugurtha eut enfermé une armée romaine et qu'il l'eut laissée aller sur la foi d'un traité
LAITCes Scythes dont parle Hérodote, qui crevaient les yeux à leurs esclaves, afin que rien ne pût les distraire et les empêcher de battre leur lait
LARAIRELes Romains pouvaient, dans les laraires, rendre des honneurs divins à leurs ancêtres
LÉGIONPolybe, avec son bon sens ordinaire, compare l'ordonnance des Romains avec celle des Macédoniens.... il fait voir les avantages et les inconvénients de la phalange et de la légion ; il donne la préférence à l'ordonnance romaine ; et il y a apparence qu'il a raison, si l'on en juge par tous les événenents de ces temps-là
LUMIÈREOn disputait [dans l'empire d'Orient] si la lumière qui apparut autour de Jésus-Christ sur le Thabor était créée ou incréée
MAINDans les pays conquis par les nations germaniques, le pouvoir était dans la main des vassaux, le droit seulement dans la main du prince ; c'était tout le contraire chez les Romains
MAÎTRECe qui a le plus contribué à rendre les Romains maîtres du monde, c'est qu'ayant combattu successivement contre tous les peuples, ils ont toujours renoncé à leurs usages, sitôt qu'ils en ont trouvé de meilleurs
MAÎTRESes voisins firent à Rome une résistance inconcevable et furent ses maîtres en fait d'opiniâtreté
MAJESTÉIl y avait une loi de majesté contre ceux qui commettaient quelque attentat contre le peuple romain ; Tibère se saisit de cette loi et l'appliqua, non pas aux cas pour lesquels elle avait été faite, mais à tout ce qui put servir sa haine ou ses défiances
MARCHANDÉ, ÉEQuoique l'empire eût été souvent acheté, il n'avait pas encore été marchandé
MAXIMEIls [les Romains] vainquirent tous les peuples par leurs maximes ; mais, lorsqu'ils y furent parvenus, leur république ne put subsister
MÉDITATIONEnfin, comme dit Josèphe, la guerre était pour eux [les Romains] une méditation, la paix un exercice
MÊMERome ne fut plus cette ville dont le peuple n'avait eu qu'un même esprit, un même amour pour la liberté, une même haine pour la tyrannie
MESURELes Romains augmentaient toujours leurs prétentions à mesure de leurs défaites
METTRELa tyrannie d'un prince ne met pas un État plus près de sa ruine que l'indifférence pour le bien commun n'y met une république
METTREIl ne se met point en défense pour ne point avouer qu'il se fût mis en danger
NAÎTRELes guerres naissaient toujours des guerres
NATIONUne nation de soldats va combattre contre des peuples qui ne sont que citoyens
NAVIGATIONLes Romains n'avaient aucune connaissance de la navigation
NAVIGUERLes anciens, n'ayant pas de boussole, ne pouvaient guère naviger que sur les côtes
NÉANTQuand le peuple éleva aux honneurs quelque homme du néant, comme Varron et Marius
NÉGLIGERDans le cours de tant de prospérités où l'on se néglige pour l'ordinaire, le sénat agissait toujours avec profondeur
NERFLe serment fut toujours le nerf de leur discipline militaire [aux Romains]
NEUTREAnnibal voulait qu'on renouvelât la guerre en Italie, et qu'on gagnât Philippe, ou qu'on le rendît neutre
NOUVEAU ou, devant une voyelle ou une h muette, NOUVEL, NOUVELLELes Romains eurent à peine dompté les Carthaginois, qu'ils attaquèrent de nouveaux peuples
OCCASIONLa mort de Lucrèce ne fut que l'occasion de la révolution qui arriva
ORDINAIREMENTLes rois de Macédoine étaient ordinairement des princes habiles
ORDREAuguste (c'est le nom que la flatterie donna à Octave) établit l'ordre, c'est-à-dire une servitude durable
ORDREOn ne rend point dans un moment aux ordres de l'État le respect qui leur a été ôté si longtemps
ORIGINEDe façon que ces maîtres du monde, non-seulement dans les commencements, mais dans tous les temps, furent la plupart d'origine servile
ORTHODOXELes barbares ariens, ayant trouvé le pays orthodoxe, n'en purent jamais gagner l'affection
OSERDans ces moments d'étonnement qui suivent une action inopinée, il est facile de faire tout ce qu'on peut oser
OTAGELorsqu'ils [les Romains] accordaient la paix à quelque prince, ils prenaient quelqu'un de ses frères ou de ses enfants en otage ; ce qui leur donnait le moyen de troubler son royaume à leur fantaisie
OUBLILorsque Julien voulut mettre de la simplicité et de la modestie dans ses manières, on appela oubli de la dignité ce qui n'était que la mémoire des anciennes moeurs
OUBLIERIls [les Romains] n'oublièrent rien pour avoir des chevaux numides, des archers crétois, des frondeurs baléares, des vaisseaux rhodiens
OUVRIRIl arriva dans le monde un événement qui détermina Valens son frère à ouvrir le Danube
PAIXLa paix ne peut pas s'acheter, parce que celui qui l'a vendue n'en est que plus en état de la faire acheter encore
PAPIERL'invention de l'imprimerie, qui a mis les livres dans les mains de tout le monde ; celle de la gravure, qui a rendu les cartes géographiques si communes ; enfin l'établissement des papiers politiques font assez connaître à chacun les intérêts généraux
PARALLÈLEJe pourrais continuer le parallèle en disant que, quand Caton prévoyait, Cicéron craignait
PAREIL, EILLEOn voit bien qu'une pareille liberté n'était qu'un nom
PARTPlus leur fortune [de quelques partisans de César] devenait meilleure, plus ils commençaient à avoir part au malheur commun [la servitude]
PARTILorsque Tibère commença à régner, quel parti ne tira-t-il pas du sénat !
PARTIECicéron, avec des parties admirables pour un second rôle, était incapable du premier
PASOn les accoutumait [les soldats romains] à aller le pas militaire, c'est-à-dire à faire en cinq heures vingt milles
PASLe succès que les Romains eurent contre Philippe fut le plus grand de tous les pas qu'ils firent pour la conquête générale
PASSERGalba, Othon, Vitellius ne firent que passer
PASSIONLa passion fait sentir et jamais voir
PASTEURLes peuples pasteurs ont une subsistance bien plus assurée que les peuples chasseurs
PATRICIEN, IENNEAprès l'expulsion des rois, le gouvernement était devenu aristocratique ; les familles patriciennes obtenaient seules toutes les magistratures, toutes les dignités et par conséquent tous les honneurs militaires et civils
PATRICIEN, IENNELes patriciens voulant empêcher le retour des rois
PAYELe sénat ayant eu le moyen de donner une paye aux soldats, le siége de Veïes fut entrepris
PÉNÉTRERValérien ayant été pris par les Perses, et Gallien son fils négligeant les affaires, les barbares pénétrèrent partout
PÉNITENCELes Allemands, qui passèrent ensuite et qui sont les meilleures gens du monde, firent une rude pénitence de nos étourderies
PENSERSi César et Pompée avaient pensé comme Caton, d'autres auraient pensé comme firent César et Pompée
PENSERIl pensa bien y avoir en Orient à peu près la même révolution qui arriva, il y a environ deux siècles, en Occident
PÉRILIl [Mithridate] marcha de péril en péril par le pays des Laziens
PÉRIODELes princes ont, dans leur vie, des périodes d'ambition ; après quoi, d'autres passions et l'oisiveté même succèdent
PERPÉTUERPompée veut, disait l'un, se perpétuer dans le commandement
PESAMMENTLes Alains étaient pesamment armés
PESERQue l'Asie, pour peser sur l'Europe, eût acquis un nouveau poids
PHALANGEIl [Polybe] fait voir les avantages et les inconvénients de la phalange et de la légion
PIREIl y a de mauvais exemples qui sont pires que les crimes, et plus d'États ont péri parce qu'on a violé les moeurs que parce qu'on a violé les lois
PLACELes hommes, toujours au travail, ou dans la place publique, ne se tenaient guère dans les maisons
PLACELes places que la postérité donne sont sujettes, comme les autres, aux caprices de la fortune
PLACERDans les guerres civiles.... ceux qui ont du mérite se font jour ; chacun se place et se met à son rang ; au lieu que, dans les autres temps, on est placé, et on l'est presque toujours de travers
PLANCHELorsqu'on va, pour ainsi dire, noyer des malheureux sur la planche même sur laquelle ils s'étaient sauvés
PLÉBÉIEN, IENNEPar une maladie éternelle des hommes, les plébéiens, qui avaient obtenu des tribuns pour se défendre, s'en servirent pour attaquer
PLEURERAnnibal, qui pleura de douleur en cédant aux Romains cette terre où il les avait tant de fois vaincus
PLEURERDrusille, à qui il [Caligula] accorda les honneurs divins, étant morte, c'était un crime de la pleurer, parce qu'elle était déesse, et de ne la pas pleurer parce qu'elle était sa soeur
PLUSComme les moeurs anciennes n'étaient plus, que des particuliers avaient des richesses immenses....
POSTELes conspirations dans l'État sont devenues difficiles, parce que, depuis l'invention des postes, tous les secrets des particuliers sont dans le pouvoir du public
POURTANTQu'enfin le dieu Terme des Romains ne reculerait jamais ; ce qui arriva pourtant sous Adrien
PRÉCÉDENT, ENTEL'amitié fut regardée comme un écueil, l'ingénuité comme une imprudence, la vertu comme une affectation qui pouvait rappeler dans l'esprit des peuples le bonheur des temps précédents
PRÉDICTIONL'ambition était encore irritée par l'étrange manie de ces temps-là, n'y ayant guère d'homme considérable qui n'eût par devers lui quelque prédiction qui lui promettait l'empire
PRÉFETLes préfets du prétoire qui, pour le pouvoir et pour les fonctions, étaient à peu près comme les grands vizirs de ces temps-là
PRÉJUDICEDans la suite, quelque chose qu'il [Pompée] eût faite au préjudice des lois, le sénat se déclara pour lui
PRÉPARERJamais nation ne prépara la guerre avec tant de prudence et ne la fit avec tant d'audace
PRÉTENDANT, ANTEOn vit paraître, sur la fin du règne de Valérien et pendant celui de Gallien son fils, trente prétendants divers
PRÉVOYANCECe qui perdit surtout Pompée fut la honte qu'il eut de penser qu'en élevant César comme il avait fait, il eût manqué de prévoyance
PRISONNIER, IÈRERomain Diogène ayant voulu les arrêter [les Turcs], ils le prirent prisonnier
PRIXIl [Sylla] inventa les proscriptions, et mit à prix la tête de ceux qui n'étaient pas de son parti
PROMENERCelui-ci [Caracalla] allait promener sa fureur dans tout l'univers
PROPORTIONIl n'en était pas de même dans les anciennes républiques ; car cette proportion des soldats au reste du peuple, qui est aujourd'hui comme d'un à cent, y pouvait être aisément comme d'un à huit
PROSPÉRITÉLa prospérité de la religion est différente de celle des empires
PROSTITUERJustinien avait pris sur le théâtre une femme qui s'y était longtemps prostituée ; elle gouverna avec un empire qui n'a point d'exemple dans les histoires
PUBÈREOn trouva que le nombre des citoyens pubères faisait à Rome le quart de ses habitants
PUISSANCEIl y a dans chaque nation un esprit général sur lequel la puissance même est fondée ; quand elle choque cet esprit, elle se choque elle-même
PUISSANCELa source la plus empoisonnée de tous les malheurs des Grecs, c'est qu'ils ne connurent jamais la nature ni les bornes de la puissance ecclésiastique et de la séculière
QUEDes disputes théologiques que l'on a toujours remarquées devenir frivoles à mesure qu'elles sont plus vives
QUERELLEIl y avait dans ces temps-là comme deux mondes séparés : dans l'un combattaient les Carthaginois et les Romains ; l'autre était agité par des querelles qui duraient depuis la mort d'Alexandre
QUITTERSylla, quittant la dictature, avait semblé ne vouloir vivre que sous la protection de ses lois mêmes
QUOIQuoi ! ce sénat n'avait fait évanouir tant de rois que pour tomber lui-même dans le plus bas esclavage de quelques-uns de ses plus indignes citoyens !
RAFFERMIRIl [Louis XIV] savait bien que le courage peut raffermir une couronne, et que l'infamie ne le fait jamais
RAFFINEROn ne pourrait abolir les duels en établissant des écoles où l'on raffinerait sur le point d'honneur
RAPIDEPlus ces conquêtes furent rapides, moins elles eurent un établissement solide
RAVAGERIls [les Goths] ravagèrent tout depuis le Danube jusqu'au Bosphore, exterminèrent Valens et son armée, et ne repassèrent le Danube que pour abandonner l'affreuse solitude qu'ils avaient faite
RÉACTIONIl en est [des parties d'un État] comme des parties de cet univers, éternellement liées par l'action des unes et la réaction des autres
RECETTELes Carthaginois, calculant sans cesse la recette et la dépense, firent toujours la guerre sans l'aimer
RECHASSERCe prince [Julien] par sa sagesse, sa constance, son économie, sa conduite, sa valeur, et une suite continuelle d'actions héroïques, rechassa les barbares ; et la terreur de son nom les contint tant qu'il vécut
RÉCIPROQUEMENTIl arrivait que les moines et la cour se corrompaient réciproquement
RECONQUÉRIRL'Italie et l'Afrique furent à peine conquises, qu'il fallut les reconquérir
REDIVISERAprès la mort d'Attila toutes les nations barbares se redivisèrent
RÉFLÉCHI, IEAu lieu de cette hardiesse à concevoir une mauvaise action, et de cette impétuosité à la commettre, on ne vit plus régner que les vices des âmes faibles et des crimes réfléchis
REFOULERLes passages de l'Asie étant mieux gardés, tout refoulait vers l'Europe
REGARDERSa clémence fut insultante ; on regarda qu'il ne pardonnait pas, mais qu'il dédaignait de punir
RÈGLEDans un État libre où l'on vient d'usurper la souveraineté, on appelle règle tout ce qui peut fonder l'autorité sans bornes d'un seul, et on nomme trouble, dissension, mauvais gouvernement, tout ce qui peut maintenir l'honnête liberté des sujets
RÉGNERAprès Sévère, on vit régner toutes les horreurs
RELÂCHERDe deux grands empereurs, Adrien et Sévère, l'un établit la discipline militaire, l'autre la relâcha
RELEVERHomère relève dans ses héros la force, l'adresse ou l'agilité
RELIGIEUX, EUSELes Romains étaient le peuple du monde le plus religieux sur le serment
RELIQUEOn vit des généraux lever un siége et perdre une ville pour avoir une relique
RENAÎTRELes conjurations au commencement du règne d'Auguste renaissaient toujours
RENOUVELÉ, ÉEBélisaire envoya les rois des Goths captifs à Constantinople, où l'on vit, après tant de temps, les anciens triomphes renouvelés
RÉPÉTERLes soldats vétérans, qui craignaient qu'on ne répétât les dons immenses qu'ils avaient reçus
RÉPRIMANT, ANTENous ne trouvons rien de semblable [aux meurtres commis par les empereurs romains] dans nos histoires modernes ; cela doit être attribué à des moeurs plus douces et à une religion plus réprimante
RÉPUTATIONMalheur à la réputation de tout prince qui est opprimé par un parti qui devient le dominant !
RESPECTRien ne servit mieux Rome que le respect qu'elle imprima à la terre
RESPECTERSi César n'avait point eu le gouvernement de la Gaule transalpine, il n'aurait point corrompu ses soldats, ni fait respecter son nom par tant de victoires
RESTERLes vertus guerrières restèrent après qu'on eut perdu toutes les autres
RÉTABLIROn fut contraint, sous le consulat de Hirtius et de Pansa, de rétablir les tributs
RETENU, UEAuguste fut fort retenu à accorder le droit de bourgeoisie romaine
RETIRERLe peuple, mécontent des patriciens, se retira sur le Mont-Sacré
RETRAITELorsqu'on n'eut plus que de mauvaises armées.... on eut plus de places et moins de forces, plus de retraites et moins de sûreté
RETRANCHERIl [Pyrrhus] leur apprit [aux Romains] à se retrancher, à choisir et à disposer un camp
RÉTRÉCIRL'empire, c'est-à-dire le pays habité, se rétrécissait toujours, et l'Italie devenait frontière
REVENUL'avantage d'un État libre est que les revenus y sont mieux administrés
RÉVOLTELorsque Auguste avait les armes à la main, il craignait les révoltes des soldats, et non pas les conjurations des citoyens
RIGIDEMENTQuand les lois n'étaient plus rigidement observées
RÔLECicéron, avec des parties admirables pour un second rôle, était incapable du premier
ROMPU, UEPar l'arrivée des Romains, tout équilibre fut rompu
RUELa ville [Rome] n'avait pas même de rues, si l'on n'appelle de ce nom la continuation des chemins qui y aboutissaient
RUINECes barbares [les Germains], dont l'art et le génie n'étaient guère d'attaquer les villes, et encore moins de les défendre, en laissèrent tomber les murailles en ruine
RUINERAprès avoir détruit les armées d'un prince, ils [les Romains] ruinaient ses finances par des taxes excessives ou un tribut
RUSÉ, ÉEAuguste, rusé tyran, les conduit doucement à la servitude
SAGEMENTLes lois de Rome avaient sagement divisé la puissance publique en un grand nombre de magistratures, qui se soutenaient, s'arrêtaient et se tempéraient l'une et l'autre
SAIN, AINEDes hommes si endurcis étaient ordinairement sains
SAISIRLes Romains, saisissant l'occasion de leur ressentiment [des Étoliens] ou plutôt de leur folie, firent alliance avec eux
SALUERIls trouvèrent dans un lieu obscur un homme tremblant de peur, c'était Claude ; ils le saluèrent empereur
SANSOn vit des troubles sans cause et des révolutions sans motifs
SANSLes puissances établies par le commerce.... s'élèvent peu à peu, et sans que personne s'en aperçoive
SAUVERTout ce que peut faire un grand homme d'État et un grand capitaine, Annibal le fit pour sauver sa patrie
SAVOIRLa seconde guerre punique est si fameuse que tout le monde la sait
SÉNATLe sénat se défendait [contre les entreprises démocratiques] par sa sagesse, sa justice et l'amour qu'il inspirait pour la patrie....
SÉNATUS-CONSULTEOn fit le célèbre sénatus-consulte, que l'on voit encore gravé sur le chemin de Rimini à Césène, par lequel on dévouait aux dieux infernaux, et l'on déclarait sacrilége et parricide quiconque, avec une légion, avec une armée, ou avec une cohorte, passerait le Rubicon
SENTIMENTUniquement conduits par le sentiment présent du bien et du mal
SÉPARERPendant qu'à Rome la guerre réunissait d'abord tous les intérêts, elle les séparait encore plus à Carthage
SERVIRÉgalement capables de se servir de la fortune et de l'attendre
SERVIRIls [les Romains] se servirent d'Eumènes et de Massinisse pour subjuguer Philippe et Antiochus, comme ils s'étaient servis des Latins et des Herniques pour subjuguer les Volsques et les Toscans
SERVITUDELes grandes vertus se cachent ou se perdent ordinairement dans la servitude
SIEN, SIENNEHéliogabale alla jusqu'à vouloir détruire tous les objets de la vénération de Rome, et ôter tous les dieux de leurs temples pour y placer le sien
SOCIÉTÉUne société de guerre avec les Romains
SOLDATNos soldats passent sans cesse d'un travail extrême à une extrême oisiveté
SOLDATCe ne furent plus les soldats de la république, mais de Sylla, de Marius, de Pompée, de César
SOLLICITERMithridate avait l'art de solliciter les peuples, et de faire révolter les villes
SOPHISTELes Grecs, grands parleurs, grands disputeurs, naturellement sophistes, ne cessèrent d'embrouiller la religion par des controverses
SOPHISTECaligula était un vrai sophiste dans sa cruauté
SOUFFRIRCeux qui souffraient la servitude, et ceux qui, par leurs intérêts particuliers, cherchaient à la faire souffrir
SOUMETTREIl ne faut pas croire que ce fut par modération qu'Attila laissa subsister les Romains ; il suivait les moeurs de sa nation, qui le portaient à soumettre les peuples, et non pas à les conquérir
SOUSCRIREIl [César] porta le mépris [du sénat] jusqu'à faire lui-même les sénatus-consultes ; il les souscrivait du nom des premiers sénateurs qui lui venaient dans l'esprit
SOUTENIRLes conjurés n'avaient formé de plan que pour la conjuration, et n'en avaient point fait pour la soutenir
SPIRITUEL, ELLELe même [Andronic Paléologue] craignait que Dieu ne lui demandât compte du temps qu'il employait à gouverner son État, et qu'il dérobait aux affaires spirituelles
STOÏCIEN, IENNEDans ce temps-là, la secte des stoïciens s'étendait et s'accréditait dans l'empire ; il semblait que la nature humaine eût fait un effort pour produire d'elle-même cette secte admirable....
STOÏQUEOn peut donner plusieurs causes de cette coutume si générale des Romains de se donner la mort : le progrès de la secte stoïque qui encourageait....
STUPIDERien ne servit mieux Rome que le respect qu'elle inspira à la terre ; elle mit les rois dans le silence, et les rendit comme stupides
SUBSISTERNe pouvant subsister sans les soldats, il [l'empire romain] ne pouvait subsister avec eux
SUBTILITÉQuelquefois ils [les Romains] abusaient de la subtilité des termes de leur langue ; ils détruisirent Carthage, disant qu'ils avaient promis de conserver la cité, et non pas la ville
SUJÉTIONIl [l'individu] devenait sujet, sans qu'on pût donner une époque de sa sujétion
SUPÉRIORITÉLeur principale attention [des Romains] était d'examiner en quoi leur ennemi pouvait avoir de la supériorité sur eux
SURVENIRQuand quelque prince avait fait une conquête, qui souvent l'avait épuisé, un ambassadeur romain survenait d'abord qui la lui arrachait des mains
SUSPENSIONComme ils [les Romains] ne faisaient jamais la paix de bonne foi, et que, dans le dessein d'envahir tout, leurs traités n'étaient proprement que des suspensions de guerre
TEL, ELLEUn roi magnanime [Mithridate] qui, dans les adversités, tel qu'un lion qui regarde ses blessures, n'en était que plus indigné
TEMPSCes peuples s'entre-détruisirent : cela fit que l'empire d'Orient subsista encore du temps
TENDRECe qui rendait la querelle sur les images si vive, et fit que, dans la suite, les gens sensés ne pouvaient pas proposer un culte modéré, c'est qu'elle était liée à des choses bien tendres : il était question de la puissance....
TENIRSextus Pompée tenait la Sicile et la Sardaigne
TENIRPour tenir les grands princes toujours faibles, ils [les Romains] ne voulaient pas qu'ils reçussent dans leur alliance ceux à qui ils avaient accordé la leur
TERMELorsque Tarquin voulut bâtir le Capitole, il trouva que la place la plus convenable était occupée par les statues de beaucoup d'autres divinités ; il s'enquit par la science qu'il avait dans les augures, si elles voudraient céder leur place à Jupiter : toutes y consentirent, à la réserve de Mars, de la Jeunesse et du dieu Terme ; là-dessus s'établirent trois opinions religieuses : que le peuple de Mars ne céderait à personne le lieu qu'il occupait ; que la jeunesse romaine ne serait point surmontée ; et qu'enfin le dieu Terme des Romains ne reculerait jamais ; ce qui arriva pourtant sous Adrien
TERREPendant que les armées consternaient tout, il [le sénat romain] tenait à terre ceux qu'il trouvait abattus
TÊTEAinsi Rome n'était pas proprement une monarchie ou une république, mais la tête d'un corps formé par tous les peuples du monde
TISSUL'histoire de l'empire grec, c'est ainsi que nous nommerons dorénavant l'empire romain, n'est plus qu'un tissu de révoltes, de séditions et de perfidies
TOMBERComme les barbares tombaient tout à coup sur un pays, n'y ayant point chez eux de préparatifs après la résolution de partir, il était difficile de faire des levées à temps dans les provinces
TOUCHERIls touchaient au pays inaccessible du Caucase, rempli de nations féroces dont on pouvait se servir
TRAFICIl [Attila] envoyait à Constantinople ceux qu'il voulait récompenser, afin qu'on les comblât de biens, faisant un trafic continuel de la frayeur des Romains
TRAHIRUne femme [Cléopâtre] à qui Antoine avait sacrifié le monde entier le trahit
TRAÎNERScipion, qui les commandait, ne voulut jamais suivre l'avis de Caton, de traîner la guerre en longueur
TRAITQuoique Rome eût encore de la cavalerie, des hommes de trait et des frondeurs....
TRANCHANT, ANTELes épées tranchantes des Gaulois, les éléphants de Pyrrhus, ne les surprirent qu'une fois [les Romains]
TRAVERSERComme ils n'imaginaient point qu'il fût possible de traverser les Palus Méotides, ils ne connaissaient point les Romains
TRIBUTIl n'y a point d'État où l'on ait plus besoin de tributs que dans ceux qui s'affaiblissent
TRIOMPHAL, ALEOn ne donna plus [sous les empereurs] aux particuliers que les ornements triomphaux
TRIOMPHECelui-là seul avait droit de demander le triomphe, sous les auspices duquel la guerre s'était faite
TROUBLERLes ambitieux firent venir à Rome des villes et des nations entières pour troubler les suffrages, ou se les faire donner
TROUPEUn prince qui a un million de sujets ne peut, sans se détruire lui-même, entretenir plus de dix mille hommes de troupes
TUERBrutus et Cassius se tuèrent avec une précipitation qui n'est pas excusable
TUMULTECe fut uniquement la grandeur de la république qui fit le mal et qui changea en guerres civiles les tumultes populaires
TUTELLESi l'un d'eux [princes prétendant à un trône] était en bas âge, ils [les Romains] décidaient en sa faveur, et ils en prenaient la tutelle comme protecteurs de l'univers
UNIONSi l'on y [dans les états despotiques] voit de l'union, ce ne sont pas des citoyens qui sont unis, mais des corps morts ensevelis les uns auprès des autres
USAGEOn n'offense jamais plus les hommes que lorsqu'on choque leurs cérémonies et leurs usages
VAINQUEURLes Romains ne firent jamais la paix qu'en vainqueurs
VAISSEAULes vaisseaux anciens étant à rames, les plus légers brisaient aisément celles des plus grands
VALOIRLa cavalerie carthaginoise valait mieux que la romaine
VARIATIONDes variations dans le change sans cause connue font que bien des gens la cherchent, et la trouvent à la fin
VERSERAprès la bataille de Cannes, il ne fut pas permis aux femmes mêmes de verser des larmes
VERT, ERTEDans les jeux du cirque, les chariots dont les cochers étaient habillés de vert, disputaient le prix à ceux qui étaient habillés de bleu
VÉTÉRANIl [Auguste] ordonna que les vétérans recevraient leur récompense en argent, et non pas en terres
VIOLERSon fils Sextus [de Tarquin], en violant Lucrèce, fit une chose qui a presque toujours fait chasser les tyrans d'une ville où ils ont commandé
VOIEToutes les voies furent bonnes pour parvenir à l'empire

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