L'oeuvre Sermons de Jacques-Bénigne BOSSUET

Ecrit par Jacques-Bénigne BOSSUET

Date : 1659-1673

Citations de "Sermons"

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Utilisé pour le motCitation
ADRESSERIl a établi la raison dans la suprême partie de notre âme, pour adresser nos pas à la bonne voie
AGRÉERAfin que les saints agréent le présent que j'ai à leur faire
AILEPour vous mettre à couvert, jetez-vous sous l'aile de la pauvreté
ALLÉGUERCe verset que je vous ai allégué pour mon texte
APRÈSAprès, je contemple les divers emplois....
ASSEOIRAvant que d'asseoir son jugement
ASSIGNATIONDieu ordonne que l'abondance donne des assignations aux nécessiteux sur le superflu des riches
AUTANTD'autant plus que les choses sont de conséquence, d'autant plus nous avons besoin....
AUTRESans autre rempart que d'un bois fragile
BIENSÉANCEIl était de la bienséance qu'il liât société avec ses semblables
CADRERToutes choses cadrent au juste à nos desseins
CALICEBuvons avec lui le calice de sa passion
CAUSEIls ne découvrent pas la lumière à cause qu'ils détournent les yeux
CHEMINLa foi est le chemin à l'intelligence
CHOIRCet insolent [le démon], qui avait osé attenter sur le trône de son créateur, frappé d'un coup de foudre, chut du ciel en terre, plein de rage et de désespoir
COINLes riches étant, pour ainsi dire, marqués au coin du monde
COMMERCEEntrez en commerce avec les pauvres, donnez et vous recevrez
CONFÉRERConférons un autre passage avec celui-ci
CONSIDÉRÉMENTLa raison doit aller considérément d'une chose à l'autre
COULEURS'ils s'en plaignent, c'est avec quelque couleur de justice
CROIXJésus ne promet que des afflictions et des croix
CRUCIFIERPour lui apprendre à crucifier sa propre chair
DAVANTAGEDavantage, je ne les vois pas dans les grandes places
DÉBONNAIREJésus, le débonnaire Jésus, il plaint nos misères, mais....
DÉCHETSans elle [la retraite], vous ne trouverez jamais que du déchet en votre âme, du désordre dans votre conscience, et du trouble dans votre coeur
DÉROGERJe sais bien que toute la gloire de la sainte Vierge vient de ce qu'elle est mère du Sauveur ; et je dis de plus qu'il y a beaucoup de gloire au Sauveur d'être le fils de la Vierge ; n'appréhendez pas, chrétiens, que je veuille déroger à la grandeur de mon maître par cette proposition
DÉSERTERC'est en quelque sorte vouloir déserter la cour que de combattre l'ambition qui est l'âme de ceux qui la suivent
DÉTRUISANT, ANTEVenez, ô unité, avec votre simplicité plus souveraine et plus détruisante que tous les foudres et tous les tourments dont votre puissance s'arme
DEUXIÈMEIl faut que nous mourions au péché, c'est notre première partie [du sermon]... il faut que nous passions à une nouvelle vie, qui est toute céleste, voilà la deuxième
DIVISERVous diriez qu'il [Jésus-Christ] ne saurait se passer d'eux, et que son royaume ne lui plairait pas s'il ne le possédait en leur compagnie et s'il ne leur en faisait part ; il ne veut pas même que son père les divise de lui dans son affection
DROITSes grâces appartiennent de droit aux pauvres
DÛ, DUEIls s'imaginent que tout leur est dû
ÉCHAPPERCeux qui s'étaient appuyés sur des conseils accommodants et sur des condescendances flatteuses, qui pensaient avoir échappé la honte
ÉGAL, ALEC'est ce qui attire si puissamment sur nous les affections de la sainte Vierge qu'il n'y a point de mère qui puisse aller à l'égal
EMPÊCHÉ, ÉEJe sais bien qu'il est difficile d'exprimer la douleur d'une mère : on ne trouve pas aisément des traits qui nous représentent au vif des émotions si violentes, et, si la peinture y a de la peine, l'éloquence ne s'y trouve pas moins empêchée
EMPÊCHERLa jeunesse à qui la violence de ses passions empêche de connaître ce qu'elle fait
ENNous montons, leur dit-il, en Jérusalem
ENNOBLIRLe roi l'ayant épousée, il l'a ennoblie par cette alliance
ENRACINERL'inclination au bien sensible est née avec nous ; nous l'avons enracinée jusque dans nos moelles, si je puis parler de la sorte, par nos attachements criminels et nos mauvaises habitudes
ENSEIGNERIls nous ont enseignés par leur ignorance même
ESPRITIl voyait en esprit le rang qu'ils devaient tenir
ÉTALERLa fortune, trompeuse en toute autre chose, est du moins sincère en ceci, qu'elle ne nous cache pas ses tromperies ; au contraire, elle les étale dans le plus grand jour
ÉTONNERMon Dieu, pourquoi vois-je devant moi ce visage dont vous étonnez les réprouvés ?
ÉVADER (S')De quelque côté que vous vous tourniez, il ne vous reste plus aucune défaite, aucun subterfuge, ni aucun moyen d'évader, vous êtes pris et convaincu
FÂCHERIl leur fâchait qu'il ne déclarait pas sa toute-puissance
FAROUCHEIls ne songent point à donner des bornes à leurs passions ; au contraire, ils les traitent délicatement.... ils nourrissent ces bêtes farouches
FÉCOND, ONDEIls disent dans leur coeur : il n'y a pas de Dieu ; ils voudraient pouvoir réduire au néant cette source féconde de l'être
FÉCOND, ONDELa nature de Dieu est féconde, son amour et sa charité l'est aussi ; je dis que sa nature est féconde ; et c'est elle qui donne ce Fils éternel, qui est son image vivante ; mais, si sa fécondité naturelle a fait naître ce divin Fils dans l'éternité, son amour lui en donne d'autres qu'il adopte tous les jours dans le temps
FÉCONDITÉIl y a deux fécondités : la première dans la nature, la seconde dans la charité
FÊLÉ, ÉEPerd-on un appui quand on jette un roseau fêlé qui, loin de nous soutenir, nous percerait la main si nous voulions nous y appuyer ?
FERIl [Dieu] nous rejettera de devant sa face, et le ciel deviendra de fer sur nos têtes
FERMEComme les os se rendent plus fermes dans les endroits des ruptures
FERMETenons ferme dans l'espérance
FERMERLa réflexion qui va fermer ce discours
FIBREEt, coupant jusqu'aux moindres fibres qui soutiennent encore ce malheureux arbre, je le précipiterai de son haut, et le jetterai dans la flamme
FIÈVREConvertissez-vous de bonne heure ; n'attendez pas que la maladie vous donne ce conseil salutaire ; que la pensée en vienne de Dieu et non de la fièvre
FIGUREQuand j'appellerais à mon secours les expressions les plus fortes et les figures les plus violentes de la rhétorique, je ne puis assez expliquer quelle sera la confusion de ceux dont les crimes scandaleux ont déshonoré le ciel et la terre
FILCette femme vaine et ambitieuse.... qui traîne sur elle en ses ornements la subsistance d'une infinité de familles ; qui porte, dit Tertullien, en un petit fil autour de son cou, des patrimoines entiers
FINAu jour de sa transfiguration, il [Jésus] s'entretient de la fin tragique qu'il devait faire à Jérusalem
FINEMENTIl [le temps] nous dérobe si subtilement que nous ne sentons pas son larcin ; il nous mène si finement aux extrémités opposées, que nous y arrivons sans y penser
FINI, IESatisfaire une âme dont les désirs ne sont pas finis et qui ne se peut reposer qu'en Dieu
FIXERConsidérez le soleil avec quelle impétuosité.... cependant vous n'ignorez pas que Dieu ne l'ait fixé autrefois au milieu du ciel, à la seule parole d'un homme [Josué]
FIXERChrétiens, Jésus va mourir ; il baisse la tête, ses yeux se fixent, il passe, il expire ; c'en est fait, il a rendu l'âme
FLAMMEFlamme errante et volage, qui ne prend pas à sa matière, mais qui court légèrement par-dessus, et que le moindre souffle éteint tellement que tout s'en perd en un instant
FLAMMEVous persévérez à retenir ce bien mal acquis, et je vois toujours dans vos coffres, dit le saint prophète, cette flamme dévorante, ce trésor d'iniquité, ce bien mal acquis qui renversera peut-être votre maison, et sans doute donnera la mort à votre âme
FLÉAUÔ Dieu, que nous recevons mal les afflictions !.... notre faiblesse gémit sous les fléaux de Dieu, et notre coeur endurci ne se change pas
FLÉCHIRTout genou se fléchit devant lui [Jésus-Christ] dans le ciel, sur la terre et dans les enfers
FLEURIls [les voluptueux] ne parlent que de fleurs, que de festins, que de danses, que de passe-temps : couronnons nos têtes de fleurs, avant qu'elles soient flétries
FLEURLa mort ternit dans les plus beaux corps toute cette fleur de beauté
FLEURCe qu'il [Dieu] peut faire de mieux [pour ses serviteurs], c'est de répandre mille amertumes sur tous leurs plaisirs, de ne leur permettre pas de s'y reposer, de secouer et d'abattre cette fieur du monde qui leur rit trop agréablement
FLEUVECe n'est pas s'opposer à un fleuve que de faire des levées, que d'élever des quais sur ses rives, pour empêcher qu'il ne déborde et ne perde ses eaux dans la campagne
FLOTTANT, ANTELa mer est habitée par les hommes ; la terre lui envoie, dans des villes flottantes, comme des colonies de peuples errants qui, sans autre rempart que d'un bois fragile, osent se commettre à la fureur des tempêtes
FOIIl faut imposer silence à nos pensées, à nos discours et à notre raison, et entrer avec Moïse dans la nuée, c'est-à-dire dans les saintes ténèbres de la foi, pour connaître Dieu et ses vérités
FONCTIONLe discernement est la principale fonction du juge, et la qualité nécessaire du jugement
FONDEMENTElle [la vie] vous manquera comme un faux ami au milieu de vos entreprises ; et vous faites fondement sur elle comme si elle était bien sûre et fidèle à ceux qui s'y fient
FONTAINEComme il n'y a point de fontaine dont la course soit si tranquille, à laquelle on ne fasse prendre par la résistance la rapidité d'un torrent
FONTAINEEn ce jour, au jour du Sauveur, en ce jour où la bonté paraîtra au monde, il y aura une fontaine ouverte à la maison de David et aux habitants de Jérusalem, pour la purification du pécheur
FONTAINEComme la divinité très auguste a une source et une fontaine de divinité, ainsi que parlent les Pères grecs....
FORCEIl leur a paru [aux libertins] que c'était une contrainte importune de reconnaître qu'il y eût au ciel une force supérieure qui gouvernât tous nos mouvements et châtiât nos actions déréglées avec une autorité souveraine
FORCEIl est juste que l'homme ressente qu'il y a une force majeure à laquelle il faut céder
FORMELa nature nous déclare souvent et nous fait signifier qu'elle ne peut pas nous laisser longtemps ce peu de matière qu'elle nous prête.... elle en a besoin pour d'autres formes, elle la redemande pour d'autres ouvrages
FORMERComme la joie se forme peu à peu dès cette vie dans le coeur des justes, où est le royaume de Dieu, les horreurs et le désespoir de l'enfer se forment aussi peu à peu dans le coeur des hommes profanes qui vivent loin de Dieu
FORMIDABLEEst-ce là que devait aboutir toute cette grandeur formidable au monde ?
FORT, ORTELe principal effet de l'émulation, c'est de nous inspirer un désir de l'emporter sur notre adversaire dans les choses où il fait son fort
FORTERESSEC'est là [la distribution des biens et des maux] que les impies se retranchent comme dans leur forteresse imprenable, c'est de là qu'ils jettent hardiment des traits contre la sagesse qui régit le monde
FORTUNELa fortune veut être prise de force ; les affaires veulent être emportées par la violence
FORTUNEChacun est jaloux de ce qu'il est.... surtout les grandes fortunes veulent être traitées délicatement ; elles ne prennent pas plaisir qu'on remarque leur défaut
FORTUNÉ, ÉELe monde, voyant un homme qui a ce qu'il veut, s'écrie avec un grand applaudissement : Qu'il est heureux ! qu'il est fortuné !
FORTUNÉ, ÉE[ô roi] vivez heureux, fortuné, victorieux de vos ennemis, père de vos peuples ; mais vivez toujours bon et toujours juste
FOSSELa mort et la corruption, c'est-à-dire l'âge caduc et la décrépite vieillesse qui, courbée par les ans, semble regarder sa fosse
FOUDREC'est une extrême folie de dire que les commandements de Dieu nous sont impossibles.... aussi tous ceux qui l'ont assuré ont senti justement ce coup de foudre
FOULERLes gouverneurs qui l'avaient précédé [Néhémias] avaient beaucoup foulé ce pauvre peuple
FRANCHIRMettez la foi à couvert par les oeuvres ; votre esprit refuse de franchir ce pas, semblable à un cheval indompté ; poussez-le avec plus de force
FRAPPERDemandez avec instance, et, s'il [Dieu] rejette vos demandes, cherchez les moyens de l'apaiser, ....frappez à la justice, et dites-lui : oh ! justice de mon Dieu, vous ne punissez pas nos fautes avec rigueur en ce monde ; frappez à la sagesse, et dites-lui : oh ! sagesse de mon Dieu, vous savez tant de moyens de vaincre mon vice
FRAUDULEUX, EUSEPendant qu'il [Adam] s'endormait dans la considération de ses propres dons, le serpent frauduleux qui lui parlait au dehors fit couler intérieurement le venin subtil et délicat de la vaine gloire
FRAYEURComme les magistrats, après avoir fait rouer quelques malfaiteurs, ordonnent que l'on exposera en plusieurs endroits, sur les grands chemins, leurs membres écartelés, pour faire frayeur aux autres scélérats
FREINIl est vrai qu'il [le diable] a ses forces entières ; mais celui qui les lui a laissées pour son supplice, lui a mis un frein dans les mâchoires, et ne lui lâche la bride qu'autant qu'il lui plaît
FROID, OIDEVoilà les froides raisons pour lesquelles ils méprisent les enseignements que nous leur donnons de la part de Dieu
FROIDPlutôt on verra le froid et le chaud cesser de se faire la guerre, que les philosophes convenir entre eux de la vérité de leurs dogmes
FROISSÉ, ÉEIl [Jésus] souffre comme la victime qui doit être détruite et froissée de coups
FROISSERPour donner la perfection au sacrifice que devait le divin Jésus à la justice divine, il fallait qu'il fût encore froissé de ce dernier coup ; et c'est ce que le prophète a voulu dire dans ce passage qui s'entend de lui à la lettre : Dominus voluit conterere eum in infirmitate
FRONTQuelque effort que nous fassions pour détourner nos visages de peur que la vérité ne nous éclaire de front
FRUCTUEUX, EUSEEnfin je l'ai trouvée, cette affliction fructueuse, cette douleur salutaire de la pénitence
FRUITPendant l'hiver, l'arbre mort et l'arbre vivant paraissent égaux ; ils sont tous deux sans fruits et sans feuilles
FUGITIF, IVEHommes errants, hommes vagabonds, déserteurs de votre âme et fugitifs de vous-mêmes
FUIRLa véritable vertu ne fuit pas toujours de se faire voir, mais jamais elle ne se montre qu'avec sa simple parure
FUITEVoici une nouvelle persécution qui l'obligea encore de se mettre en fuite
FUITENon content de se tenir éloigné de Dieu, il [le pécheur] fuit les approches de la grâce ; et quelles sont ses fuites, sinon ses délais, ses remises de jour en jour... ?
FUMANT, ANTELes ruines de Jérusalem encore toutes fumantes du feu de la colère divine
FUMEUX, EUSELa main du Seigneur vous a fait boire la coupe de sa colère ; elle est remplie d'un breuvage qu'il veut faire boire aux pécheurs, mais d'un breuvage fumeux comme d'un vin nouveau qui leur monte à la tête et qui les enivre
FUMEUX, EUSELeur sang chaud et bouillant [des jeunes gens] est semblable, en quelque sorte, à ce vin fumeux et plein d'esprits qui les rend toujours ardents, toujours animés dans la poursuite de leurs entreprises
FUNESTEMENTLe péché.... contraire à Dieu comme à la règle qu'il combat, et outre cela, mais funestement, contraire à l'homme comme au sujet qu'il corrompt
FUYANT, ANTESi le pasteur ne trouvait sa brebis fuyante
GAGNÉ, ÉEL'esprit gagné par la vraisemblance du raisonnement
GARDEC'est une parole digne de Caïn que de dire : ce n'est pas à moi à garder mon frère ; croyons au contraire que nos amis sont à notre garde
GARDEL'aise, la joie, l'affluence remplissent l'âme... et mettent à sec, si l'on n'y prend garde, la source de la compassion
GARDEPrenez garde, mon fils, que vous entendiez tout ce que vous faites, et de quel côté vous vous tournerez
GARDESi vous vous laissez gagner aux soupçons, si vous prenez facilement des ombrages et des défiances, prenez garde pour le moins de ne les porter pas aux oreilles importantes
GARDEDonnez-vous de garde de toute avarice
GARDIEN, IENNEAinsi, mes frères, nos saints anges gardiens, ne pouvant plus supporter nos crimes, en poursuivent enfin la vengeance
GÉANT, ANTEIl [Dieu se faisant homme] ne s'est point arrêté aux anges, quoiqu'ils fussent, pour ainsi dire, les plus proches de son voisinage ; il est venu à pas de géant, sautant, dit l'Écriture, toutes les montagnes
GÊNESi elle [la conscience] refuse de parler, c'est qu'elle est complice du crime ; il la faut faire parler par force, il la faut mettre à la gêne et à la torture
GÉNÉRATIONIl faut que vous [Dieu] acheviez votre ouvrage [dans l'incarnation], et que, l'ayant associée [Marie] en quelque façon à la chaste génération éternelle par laquelle vous produisez votre Verbe....
GENTILVoyez ces serpents, voyez ces reptiles et ces autres animaux immondes, qui vous sont présentés du ciel ; c'est les gentils, peuple immonde, et peuple qui n'est pas peuple
GENTILIl [saint Pierre] en avait déjà pris le gouvernement [de l'Église], quand saint Paul lui dit en face qu'il ne marchait pas droitement selon l'Évangile, parce qu'en s'éloignant trop des gentils convertis, il mettait quelque espèce de division dans l'Église
GENTILITÉEncore que, comme chef de la gentilité, elle [Rome] fût plus que toutes les autres villes comprise dans le partage de l'apôtre des gentils
GLACELorsque nos coeurs sont de glace pour les vains plaisirs, nos mains immobiles pour les rapines, nos yeux fermés pour les vanités
GLACEIl a plu à Dieu de se faire aimer ; et, comme il a vu la nature humaine toute de glace pour lui, toute de flamme pour d'autres objets....
GOUFFRETelle est votre convoitise ; c'est un gouffre toujours ouvert, qui ne dit jamais : c'est assez
GRÂCEQuelque grâce qu'aient à ses yeux [de Jésus-Christ] les larmes d'un pénitent
GRÂCEIl faut que cette plante divine [la dilection] ne soit pas seulement semée, mais qu'elle ait commencé de prendre racine dans l'âme avant qu'elle reçoive la grâce justifiante
GRAVEDavid.... fait venir son fils et son successeur, et, parmi plusieurs graves avertissements, il lui donne celui-ci très considérable....
GRIMACELe repentir que vous attendez n'est qu'une grimace ; la douleur que vous espérez, une illusion et une chimère
GRIMPERSi vous couriez avec tant d'ardeur lorsqu'il fallait grimper par des précipices, il est hors de la vraisemblance que vous vous arrêtiez tout à coup quand vous aurez rencontré la plaine
GRIS, ISEQu'il y a d'enfants à cheveux gris, et qu'il y a d'enfants dans le monde, puisque nous n'y voyons autre chose que des hommes faibles en raison et impétueux en désirs !
GRONDERCe n'est pas en vain qu'il [Dieu] lance le foudre, ni qu'il fait gronder son tonnerre
GRONDERLes vents grondent, les flots se soulèvent
GROSSIER, IÈREDans les promesses de l'Évangile, il ne se parle plus des biens temporels par lesquels l'on attirait ces grossiers [les Juifs], ou l'on amusait ces enfants
GUÉRI, IELe péché, quoique guéri par la grâce justifiante, laisse néanmoins de si mauvais restes....
HASARDLa fortune fait les amis, la fortune les change bientôt ; comme chacun aime par rapport à soi, cet ami de toutes les heures est au hasard, à chaque moment, de se voir sacrifié à un intérêt plus cher
HÂTIF, IVEIl y a des arbres hâtifs dans le jardin de notre Époux
HAUT, AUTEIls répugnent à notre doctrine, parce qu'elle leur semble trop haute
HAUTEMENTLe superbe entreprend hautement les choses
HÉCATOMBEÔ homme, ne cherchez plus l'expiation de vos crimes dans le sang des animaux égorgés ; dussiez-vous dépeupler tous vos troupeaux par vos hécatombes, la vie des bêtes ne peut point payer pour la vie des hommes
HENNISSEMENTCette impétuosité, ces emportements, ce hennissement des coeurs lascifs est supprimé
HEURECet ami de toutes les heures
HEUREQue s'il est vrai que Marie ne règle son amour que sur celui du Père éternel, allez, ô fidèles, allez à la bonne heure à cette mère incomparable
HIÉRARCHIEAprès cela, Ô Marie, quand j'aurais l'esprit d'un ange et de la plus sublime hiérarchie, mes conceptions seraient trop ravalées, pour comprendre l'union très parfaite du Père éternel avec vous
HIÉRARCHIEIl [Dieu] a créé, dans le ciel, des esprits dégagés de toute matière, qui vivent et se nourrissent d'une pure contemplation ; c'est ce que nous appelons les anges, que Dieu a divisés en leurs ordres et hiérarchies ; et c'est de cette race que sont les démons
HIVERNe t'impatiente pas, ô homme de bien ; laisse passer l'hiver de ce siècle, où toutes choses sont confondues
HOLOCAUSTEQuiconque fait la volonté d'autrui par un renoncement sincère à la sienne, fait une excellente oraison et un sacrifice d'holocauste qui monte en odeur de suavité jusqu'au trône de Dieu
HOMICIDESans que vous donniez la mort à votre ennemi, vous le tuez déjà par votre haine, qui porte toujours dans l'âme une disposition d'homicide
HOMMENous cédons et on nous cède ; tout ce qui s'élève d'un côté s'abaisse de l'autre : c'est pourquoi il y a entre tous les hommes une espèce d'égalité
HOMMEQu'est-ce que l'homme, Ô grand Dieu, que vous vous en souvenez ? ou que sont les enfants des hommes, que vous leur faites l'honneur de les visiter ?
HONTELa nature, dit Tertullien, a couvert tout le mal de crainte ou de honte
HONTE[L'envie] est un orgueil lâche et timide qui se cache, qui fuit le jour, qui, ayant honte d'elle-même...
HUMILITÉLe maître de l'humilité [Jésus] paraîtra bientôt sur la terre
ILLICITEQue me reste-t-il des plaisirs licites ? un souvenir inutile ; des illicites ? un regret, une obligation à l'enfer ou à la pénitence
IMAGINERNous en voyons des effets [de l'amour maternel] qui passent de bien loin tout ce que l'on pourrait s'en imaginer
IMBÉCILEOn a vu [chez les premiers chrétiens] la vieillesse la plus décrépite et l'enfance la plus imbécile y courir [à la mort], comme à l'honneur du triomphe
IMBÉCILLITÉQuelle est la vertu et tout ensemble l'imbécillité de ce sang [celui de la victime], qui donne la liberté d'approcher de l'arche, mais qui ne la donne qu'au pontife seul ?
IMMODESTESouvent les lectures qu'elles [les femmes] font avec tant d'empressement se tournent en parures vaines et en ajustements immodestes de leur esprit
IMMONDEIl faut remarquer que selon la loi toutes les femmes accouchées étaient réputées immondes
IMMONDICELa sainte Vierge qui... offre avec tant de simplicité le sacrifice pour le péché, c'est-à-dire pour les immondices légales qu'elle n'avait nullement contractées
IMMORTEL, ELLEQuel sera donc ce repos d'aller immortels à Jésus-Christ immortel ; d'être avec le divin Sauveur non dans les ombres de la mort, mais dans la terre des vivants !
IMMORTEL, ELLECe qui est immortel [en l'homme], l'immortel et le corruptible, le spirituel et le charnel, l'ange et la bête en un mot, se sont trouvés tout à coup unis
IMMORTIFIÉ, ÉEFaire paraître des saillies d'une passion immortifiée
IMPÉNÉTRABLEIl faut connaître avant toutes choses que Dieu est incompréhensible et impénétrable, parce qu'il est parfait
IMPÉNITENCE....Et qu'une espérance présomptueuse de corriger à la mort ce qui manquerait à la vie, nourrirait leur impénitence
IMPÉNITENT, ENTEÔ pénitence impénitente [sur le lit de mort] ! ô pénitence toute criminelle et toute infectée de l'amour du monde !
IMPÉRIEUSEMENTLe pécheur, voyant la parole divine venir à lui impérieusement pour détruire ces idoles pompeuses qu'il a élevées
IMPÉTRERSainte Vierge, impétrez-nous la charité, qui est mère de la paix ; qui adoucit, tempère et réconcilie les esprits
IMPÉTUEUX, EUSEDes fleuves impétueux qui passent sans s'arrêter et tombent sans pouvoir soutenir leur propre poids
IMPLACABLEMENTPour produire un repentir sincère, il faut déraciner les inclinations avec violence, s'indigner implacablement contre les faiblesses, s'arracher de vive force à soi-même
IMPLIQUÉ, ÉEIl [David] s'est trouvé souvent impliqué dans les dangereux intérêts des princes et des potentats
IMPORTEREt, le remplissant [Satan] de fiel et d'amertune contre nous, elle [l'envie] le contraint d'avoir recours à la fraude, à la tromperie, à ses artifices malicieux ; il ne lui importe pas pourvu qu'il nous perde
IMPORTERTerre, ne couvre pas mon sang, disait Job ; mais qu'importe du sang de Job ?
IMPORTUNÉMENTCes saintes vérités du ciel.... se présentent importunément et mal à propos parmi nos plaisirs, elles sont trop incompatibles
IMPOSTEURJe vous conjure, mes frères, ne vous fiez pas au temps qui vous trompe, c'est un dangereux imposteur qui vous dérobe si subtilement que vous ne vous apercevez pas de son larcin
IMPOSTEURPrenez garde à la malice du temps ; voyez comme ce subtil imposteur tâche de sauver les apparences, comme il affecte toujours l'imitation de l'éternité
IMPRIMERPour bien entendre quelle doit être votre attention à la divine parole, il faut s'imprimer bien avant cette vérité chrétienne, qu'outre le son qui frappe l'oreille....
IMPRIMERIl [Satan] a imprimé en nous un mouvement semblable à celui qui le précipite lui-même
INCIVIL, ILEÔ homme, si tu étais indépendant par nature, et que Dieu néanmoins exigeât de toi que tu te rendisses dépendant par ta volonté, peut-être aurais-tu raison de trouver ou l'obligation importune ou la demande incivile
INCLINATIONDeux obstacles presque invincibles nous empêchent d'être les maîtres de nos volontés, l'inclination et l'habitude ; l'inclination rend le vice aimable, l'habitude le rend nécessaire
INCLINATIONQu'est-ce autre chose qu'une habitude, sinon une forte inclination ?
INCLINERNos besoins nous inclinent à adhérer à ce qui est bon
INCLINERLes confesseurs inclinent toujours à la miséricorde
INCONSIDÉRATIONMes chères filles, qui produit un si méchant effet, si ce n'est l'imprudence et l'inconsidération des particulières qui ont parlé au parloir mal à propos ?
INCONSIDÉRÉ, ÉEEt selon la sagesse et discrétion qu'ils [les gens du monde] remarquent dans les unes [religieuses], ils prennent de fort mauvaises impressions de celles qu'ils voient trop libres, plus inconsidérées et mondaines dans leurs paroles
INCORRUPTIONIl [Jésus-Christ] est le principe d'incorruption [pour les corps mortels]
INDÉLIBÉRÉ, ÉEAprès que nos inclinations premières et dominantes sont nées en nous, je ne sais comment, par des mouvements indélibérés et par une espèce d'instinct aveugle
INDIGENCEQui ne désire pas ? qui ne soupire pas dans cette vie où toute la nature est dans l'indigence ?
INDIGENT, ENTEC'est aux pauvres et aux indigents, qui portent la marque du Fils de Dieu, qu'il appartient proprement d'y être reçus [dans la cité de Dieu]
INDISPOSERQue chacune s'efforce de retenir ses pensées et ses sentiments en elle-même, sans se les communiquer l'une à l'autre pour s'indisposer
INDOMPTABLEIl n'y a point d'animal plus farouche ni plus indomptable que l'homme, quand il se laisse dominer à ses passions
INDUBITABLEEncore qu'elle [une doctrine] soit très indubitable, il n'est pas si aisé de l'imprimer dans les coeurs
INDULGEMMENTIl [le concile de Trente] les [les prêtres] avertit que, s'ils agissent trop indulgemment avec les pécheurs, en leur ordonnant des peines très légères pour des péchés très griefs, ils se rendent participants des crimes des autres
INDULGENCEFaites sentir aux pécheurs l'horreur du crime qu'ils ont commis...., de peur que votre facilité ne leur soit une occasion de libertinage, et qu'abusant de votre indulgence, ils ne fassent une nouvelle injure au Saint-Esprit par leurs fréquentes rechutes
INFECTERInfecter les oreilles du prince est quelque chose de plus criminel que d'empoisonner les fontaines publiques
INFIDÉLITÉCe principe de répugnance [aux vérités divines] s'appelle dans l'Écriture, infidélité
INFINITÉRien ne finit en cette contrée [au delà du tombeau] ; c'est le Seigneur lui-même qui va commencer de mesurer toutes choses par sa propre infinité
INFINITÉElles [les passions] ont toutes une infinité qui se fâche de ne pouvoir être assouvie
INFINITÉDans les provinces éloignées et même dans cette ville [Paris], au milieu de tant de plaisirs et de tant d'excès, une infinité de familles meurent de faim et de désespoir, vérité constante, publique, assurée
INFIRMELes chambres des pauvres infirmes, les lits non de repos et de sommeil, mais d'inquiétudes et de veilles laborieuses
INGÉNIEUX, EUSEC'est ainsi, dira-t-elle [une mère], qu'il pose ses mains ; c'est ainsi qu'il porte les yeux ; les mères sont ingénieuses à observer jusqu'aux moindres choses
INJUSTICEAprès avoir compris quelle doit être la grandeur de la prière par l'injustice du crime, vous l'entendrez beaucoup mieux encore par la justice de Dieu
INONDERC'est son sang innocent [de Jésus] qui fait inonder sur nous les trésors des grâces célestes
INONDERCette bouche divine [de Jésus] de laquelle inondaient des fleuves de vie éternelle
INOPINÉ, ÉELa mort, qui s'avançait pas à pas, arrive, imprévue et inopinée
INOPINÉMENTQuelque charge que l'on vous donne, jamais vous ne cesserez de prétendre ; ce que vous croyez la fin de votre course, quand vous y serez arrivés, vous ouvrira inopinément une nouvelle carrière
INQUIET, ÈTEIl [le monde] sait remuer si puissamment je ne sais quoi d'inquiet et d'impatient que nous avons dans le fond du coeur, qu'il nous tient toujours en mouvement
INQUIÉTUDEToute mon âme en est agitée [de l'ignorance et du dérèglement], et tombe dans un autre malheur, qui est une inquiétude et une inconstance éternelle
INQUIÉTUDEL'avarice, passion basse, passion odieuse au monde, amasse non-seulement les injustices, mais encore les inquiétudes avec les trésors
INSINUERDe même qu'une vapeur pestilente se coule au milieu des airs, et, imperceptible à nos sens, insinue son venin dans nos coeurs
INSISTERSans cette participation des priviléges des pauvres, il n'y a aucun salut pour les riches ; et il me sera aisé de vous en convaincre, en insistant toujours aux mêmes principes
INSOLENT, ENTEIl [Satan] tomba du ciel ainsi qu'un éclair ; et, assemblant avec lui tous les compagnons de son insolente entreprise....
INSPIRERIl [Satan] inspire son venin dans le coeur
INSTIGATIONL'âme a péché par le ministère et même en quelque sorte par l'instigation du corps ; et c'est pourquoi il est juste qu'elle soit punie avec son complice
INSTITUTEUR, TRICEComme Jésus-Christ son instituteur [de l'Église] est venu au monde pour renverser l'ordre que l'orgueil y a établi
INSTITUTIONCe renversement admirable des conditions humaines [entre les riches et les pauvres] est déjà commencé dès cette vie, et nous en voyons les premiers traits dans l'institution de l'Église
INSTRUCTIONIl vaut mieux tirer quelque instruction et recueillir quelque fruit de cette doctrine salutaire [la prééminence des pauvres sur les riches]
INSULTEÀ ces pécheurs insolents, s'ils ne s'humilient bientôt par la pénitence, est réservée dans le jugement cette dérision, cette moquerie terrible, et cette juste et inévitable insulte d'un Dieu outragé
INTÉGRITÉL'impudicité, qui veut tout corrompre, commence son effet par sa propre source, parce que nul ne peut attenter à l'intégrité d'autrui que par la perte de la sienne
INTELLIGENCEPourquoi ne songez-vous pas qu'il [Dieu] est tout vue, tout ouïe, tout intelligence ?
INTELLIGENCEIl ne suffit pas, chrétiens, d'ouvrir sur les pauvres les yeux de la chair, mais il faut les considérer par les yeux de l'intelligence
INTELLIGENCEUne partie de nous est tellement brute, qu'elle n'a rien au-dessus des bêtes ; l'autre est si haute et si relevée, qu'elle semble nous égaler aux intelligences
INTELLIGENCETâchons de les [des paroles de l'Évangile] entendre dans le fond, et pour cela présupposons quelques vérités qui nous en ouvriront l'intelligence
INTELLIGENCEQue ces femmes infidèles et ces hommes corrompus et corrupteurs se couvrent eux-mêmes de toutes les ombres de la nuit ; que ceux qui s'entendent si bien pour conspirer à leur perte, enveloppent leurs intelligences déshonnêtes dans l'obscurité d'une intrigue impénétrable
INTELLIGENCESachez, ma soeur, que ce monde que vous quittez a intelligence chez vous
INTELLIGENT, ENTECelui qui leur [aux pauvres] distribue quelque aumône....soulage la misère du pauvre ; mais néanmoins il est véritable qu'il n'est pas intelligent sur le pauvre ; celui-là entend véritablement le mystère de la charité, qui considère les pauvres comme les premiers enfants de l'Église
INTEMPÉRIEIl [le ciel] a envoyé contre nous, pour punir notre ingratitude, la maladie, la mortalité, la disette extrême, une intempérie étonnante....
INTÉRÊTIntérêt, dieu du monde et de la cour, le plus ancien, le plus décrié et le plus inévitable de tous les trompeurs
INTÉRIEUR, EUREExpliquons-nous nettement ; je parle de ces pauvres intérieurs qui ne cessent de murmurer, quelque soin qu'on prenne de les satisfaire.... je veux dire de vos passions et de vos convoitises
INTERVENIRSachant combien est puissant parmi nous le motif de la religion, il [Jésus-Christ] la fait intervenir à la réconciliation du genre humain : il nous lie entre nous par le même noeud par lequel nous tenons à Dieu
INVENTIF, IVESi nous aimons assez Jésus-Christ, la foi inventive et industrieuse nous fera trouver un martyre au milieu de la paix du christianisme
INVOLUTIONQuelle involution d'affaires épineuses !
IRRÉPRÉHENSIBLEJ'ai trouvé, ô Sauveur Jésus, que c'était une manifeste folie de la chercher [la certitude] ailleurs que dans vos témoignages irrépréhensibles
IRRÉSOLU, UEL'amour impur a ses incertitudes, ses agitations violentes, et ses résolutions irrésolues, et l'enfer de ses jalousies
IRRÉVÉREMMENTUn roi ne permet pas dans ses États qu'on parle irrévéremment même d'un roi étranger, même d'un roi ennemi, tant le nom de roi est vénérable partout où il se rencontre
IRRÉVÉRENCESi bien que les fêtes ne diffèrent des autres jours, sinon en ce que les profanations et les irrévérences y sont plus publiques, plus scandaleuses, plus universelles
ITÉREROn a beau dire : réjouissez-vous ; eût-on itéré mille fois ce commandement, la joie ne vient pas
JALOUSIELà était l'idole de la jalousie ; ambition, c'est toi qui l'élèves ; autant que tu vois de concurrents, ce sont autant de victimes que tu voudrais immoler à cette idole
JETSi l'âme a des délices qui lui sont propres.... ne jugeons-nous pas que, si nous ne lui donnons des jets tout spirituels qu'elle sente et qu'elle reçoive par elle-même, elle sortira au dehors pour en chercher d'autres ?
JETERUn prince justement irrité se jette sur les terres de son ennemi
JETERIl n'y a rien sur la terre ni de si bien concerté par la prudence, ni de si bien affermi par le pouvoir, qui ne soit souvent troublé et embarrassé par des événements bizarres qui se jettent à la traverse
JEULes dettes du jeu sont privilégiées ; et, comme si ses lois étaient les plus saintes et les plus inviolables de toutes, on se pique d'honneur d'y être fidèle
JEUSavez-vous qu'il [un flatteur] ne fait que couvrir son jeu, et que, par cette immense profusion de louanges qu'il vous donne à pleines mains, il achète la liberté de décrier votre conduite, ou même de vous trahir sans être suspect ?
JEUQuoi de plus cruel que leurs jeux [des Romains], qui faisaient parmi eux une partie du culte divin ; jeux sanglants et dignes de bêtes farouches, où ils soûlaient leurs faux dieux de spectacles barbares et de sang humain !
JEÛNEÀ présent, les fidèles se réjouissent après le carême [au dimanche de Pâques], il n'est que trop vrai ; mais ce n'est pas vous, mon Sauveur, qui faites leur joie ; on se réjouit de ce qu'on pourra faire bonne chère en toute licence ; plus de jeûnes, plus d'austérités...
JEUNESSEUne des qualités de l'Église, qui est célébrée dans les Écritures, c'est sa perpétuelle jeunesse et sa nouveauté qui dure toujours
JOUERL'homme injuste, qui met tout en oeuvre, qui entre dans tous les desseins, qui fait jouer les passions et les intérêts, ces deux grands ressorts de la vie humaine
JOUERAllez dans les hôpitaux.... là vous verrez en combien de sortes la maladie se joue de nos corps
JOUERCette pitié qui causait des larmes [au théâtre], cette colère qui enflammait et les yeux et le visage.... n'étaient que des simulacres.... tant il est aisé de nous imposer, tant nous aimons à nous jouer nous-mêmes !
JOUETMa patience sert de jouet à leur injustice ; mais je ne me lasse point de souffrir
JOURN'apportons pas ici l'exemple de ceux qui roulent en leur esprit quelque noir dessein ; tout ce qu'ils rencontrent les trouble ; et la lumière du jour et leur ombre même leur fait peur
JOURCes pécheurs, qui ont si bien mérité la honte, trouvent souvent le moyen de l'éviter en cette vie.... c'est pour cela que Dieu les appelle au grand jour de son jugement
JOURSi Dieu dissimule, qu'ils [les pécheurs] ne pensent pas pour cela avoir échappé à ses mains ; il a son jour arrêté, il a son heure marquée, qu'il attend avec patience
JOURMalheur au pécheur fortuné qui dit en son coeur aveugle : J'ai péché, et que m'est-il arrivé de mal ? il ne songe pas que le Tout-Puissant l'attend au mauvais jour
JOURPuisque la licence effrénée tient maintenant ses grands jours [dans le carnaval]
JOURFaible et misérable créature, et vainement appelée à une beauté et à une gloire éternelle, vous ne sauriez sans regret voir tomber cette fleur d'un jour, ni passer cette couleur vive, ni cet air de jeunesse s'évanouir
JOURVous la cherchez [la félicité] sur la terre, et ce n'est pas là qu'elle est établie, ni que l'on trouve ces jours heureux dont nous a parlé le divin Psalmiste
JOURPeut-être que nos neveux regretteront la félicité de nos jours avec la même erreur qui nous fait regretter le temps de nos devanciers
JOURQue si je puis mettre dans leur jour ces trois importantes raisons
JOURSi l'éclat [de la gloire] n'est appuyé sur une grandeur solide, il est faible et n'a qu'un faux jour
JOURNALDieu fait un journal de notre vie ; une main divine écrit ce que nous avons fait et ce que nous avons manqué de faire, écrit notre histoire, qui nous sera un jour représentée et sera représentée à tout l'univers
JUGEMENTL'honneur est un jugement que les hommes portent sur le prix et sur la valeur de certaines choses
JUGERLa divine parole.... ceux qu'elle ne touche pas, elle les juge ; ceux qu'elle ne convertit pas, elle les condamne
JUSQUE et JUSQUESLes sectateurs de Platon et de Pythagore... ont assuré comme une vérité très constante qu'il y avait des démons, des esprits d'un naturel obscur et malicieux, jusque-là qu'ils ordonnaient certains sacrifices pour les apaiser
JUSTEDans cet accroissement infini que notre vanité s'imagine, il [l'homme] ne s'avise jamais de se mesurer à son cercueil, qui seul néanmoins le mesure au juste
JUSTEIls [les auditeurs] mettent tous les discours à la balance, et ils en savent remarquer au juste le fort et le faible
JUSTEMENTÔ père [dit Jésus], tous les hommes sont dus à votre vengeance ; mais une victime de ma dignité peut bien remplir justement la place même d'une infinité de pécheurs
LABORIEUX, EUSEQue peut espérer un soldat que son capitaine ne daigne éprouver ? mais au contraire, quand il l'exerce dans des entreprises laborieuses, il lui donne sujet de prétendre
LACETSachez [jeune fille] que cette vanité [se parer] qui vous paraît innocente, machine de loin contre votre honneur ; elle vous tend des lacets
LÂCHERIl [Jésus-Christ] n'a pas plus tôt lâché le mot à saint Jean pour lui dire que Marie est sa mère, qu'incontinent ce disciple se sent possédé de toutes les affections d'un bon fils
LANGUIRPendant qu'on ne craint pas de faire misérablement languir des marchands et des ouvriers
LANGUISSANT, ANTEL'on m'oblige de faire résonner à vos oreilles les gémissements des infirmes et les plaintes des languissants
LARGESSEQuoiqu'il [le mauvais riche] ait fait largesse en mourant des biens qu'il ne pouvait plus retenir, le ciel est de fer à ses prières, et il n'y a plus pour lui de miséricorde
LARMELa larme à l'oeil, le regret dans le coeur, la confusion sur la face, il [un pécheur] vient crier miséricorde
LAZAREC'est à lui [à Jésus-Christ] que l'on dit dans notre Évangile : Seigneur, venez, et voyez où l'on a déposé le corps du Lazare
LE, LA, LESComme si elle eût dit : ce m'est beaucoup d'honneur, à la vérité, d'être mère du Messie ; mais si je la suis....
LE, LA, LESCe qui répugne à notre raison s'accorde nécessairement à une raison plus haute que nous devons adorer et non tenter vainement de la comprendre
LEÇONCes docteurs de cour qui font des leçons publiques de libertinage et établissent de propos délibéré des opinions dangereuses
LÉGÈREMENTIl [le Saint-Esprit] ne descend pas sur la terre pour passer légèrement sur les coeurs ; il vient établir sa demeure dans la sainte société des fidèles
LÉNITIF, IVEVotre plaie invétérée n'est pas en état d'être guérie par des lénitifs, il est temps d'appliquer le fer et le feu
LEVANTLà des hommes qui tournaient le dos au sanctuaire et adoraient le soleil levant, la faveur naissante
LEVERMes frères, réjouissons-nous : le sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ a levé cette excommunication de la loi [défense d'entrer dans le saint des saints] ; écoutez l'apôtre saint Paul, qui vous dit qu'il a pénétré au-dedans du voile
LIAISONLe coeur de l'homme étant destiné pour posséder un bien immense, quoique la liaison qui l'y tenait attaché soit rompue
LIBÉRAL, ALELa fortune nous joue, lors même qu'elle nous est libérale
LIBRENous sommes trop libres ; trop libres à nous porter au péché, trop libres à nous jeter dans la grande voie qui mène les âmes à la perdition
LICITECelui qui prend sa course avec tant d'ardeur dans cette vaste carrière des choses licites, doit craindre qu'étant sur le bord, il ne puisse plus retenir ses pas
LIEIl a bu jusqu'à la lie le calice de la passion, il n'en a jamais laissé perdre une seule goutte
LIENMoi que je doive mon affection à cet homme qui la rejette, à cet homme qui a rompu le premier tous les liens qui nous unissaient....
LIERIl est ce Samaritain miséricordieux qui, trouvant en son chemin le pauvre blessé, est touché de miséricorde et s'approche, et ne dédaigne pas de lier ses plaies
LIERAu lieu de cet air toujours complaisant que le monde nous inspire, l'esprit de pénitence nous met dans le coeur je ne sais quoi de rude et de sauvage, ce n'est plus cet homme doux et galant qui liait toutes les parties
LIERLe Fils de Dieu, voulant s'opposer à cette humeur discordante [des hommes].... vient aujourd'hui lier les esprits par les noeuds d'une charité indissoluble
LIESSEVoyez les liesses, les transports, les chants de cette cité triomphante
LIMITATIONDans la soumission à la loi de Dieu, on fait absolument bien, on fait bien sans limitation
LIMITEBlâmez ce que Dieu blâme, condamnez ce que Dieu condamne ; mais ne passez point ces limites sacrées
LINÉAMENTDe même qu'une peinture, bien qu'elle représente tous les linéaments de l'original, ne saurait exprimer sa vigueur, étant destituée de vie et de mouvement
LINGEIl faut à son corps [de Jésus mort] cent livres de baume du plus précieux, et un linge très fin et très blanc pour l'envelopper
LIREElle [l'Église] voyait tout l'empire conjuré contre elle ; elle lisait à tous les poteaux et à toutes les places publiques les sentences épouvantables que l'on prononçait contre ses enfants
LIRELe pécheur s'éloigne de Dieu, et il n'y a page dans son Écriture en laquelle il ne lui reproche son éloignement ; mais, sans le lire dans l'Écriture, nous pouvons le lire dans nos consciences
LITUn homme est malade en son lit ; on le vient avertir de donner ordre à ses affaires.... il me semble que mon Sauveur a fait quelque chose de semblable sur le lit sanglant de la croix
LITTÉRATURECeux-là pensent être les plus raisonnables qui sont vains des dons de l'intelligence, les savants, les gens de littérature, les beaux esprits
LONG, ONGUEJe veux faire tomber sur cette idole la foudre de la vérité évangélique ; je veux l'abattre tout de son long devant la croix de mon Sauveur
LOUANGESaint Grégoire de Naziance, saint Chrysostome, saint Jérôme, saint Ambroise, l'Orient, l'Occident, tout retentit des louanges du désert et de la fuite du siècle
LOUANGELaissons les beaux esprits dans leurs disputes de mots, dans leur commerce de louanges qu'ils se vendent les uns aux autres
LUMIÈRESi vous éteignez vous-même les lumières de votre raison
LUMINEUX, EUSEC'est sa gloire [du roi Louis XIV], c'est sa grandeur qu'il soit obligé d'être notre exemple ; et nous estimerions un malheur public, si jamais il nous paraissait quelque ombre dans une vie qui doit être toute lumineuse
MACHINECe superbe, cet audacieux [le démon] ne croira jamais que vous soyez capable de lui résister ; et plus vous ferez d'efforts, plus il dressera contre vous ses diverses et furieuses machines
MACHINEEntendez [ô Salomon] distinctement tout ce que vous faites, et connaissez tous les ressorts de la grande machine que vous conduisez
MACHINEJe vous avertis.... de vous tenir toujours en défense [contre le démon] ; tremblez même dans la victoire ; c'est alors qu'il fait ses plus grands efforts, et qu'il remue ses machines les plus redoutables
MACHINERLe Fils de Dieu ne permet aux démons d'entreprendre aujourd'hui sur sa personne, qu'afin de nous faire entendre par son exemple ce qu'ils machinent tous les jours contre nous-mêmes
MACHINERVous concevez de mauvais desseins, vous fabriquez des tromperies, vous machinez des fraudes les uns contre les autres
MACHINERUn roi apprend qu'il se machine, dans son État, des pratiques contre son service
MAGECet enfant qui vient de naître, dont les anges célèbrent la naissance, que les bergers viennent adorer dans sa crèche, que les mages viendront bientôt rechercher des extrémités de l'Orient
MAGISTRAL, ALEJe ploie et je me captive sous les paroles magistrales du Sauveur Jésus
MAGNIFIQUEMENTCette vérité importante [que Dieu veut être servi par des créatures raisonnables] nous est magnifiquement exprimée dans le livre de Josué, où nous voyons....
MAILLOTIl [Jésus] est dans le maillot, et les mages l'adorent ; il naît parmi les animaux, et les anges publient sa naissance
MAINQue reste-t-il donc, Ô Père éternel, sinon que votre grâce s'en mêle, et qu'elle vienne prêter la main à la nature impuissante ?
MAINBien loin d'être incompatibles, elles [la justice et la miséricorde de Dieu] se donnent la main mutuellement
MAINAussitôt qu'il [Jésus] a eu élevé ses mains innocentes pour présenter la victime au ciel irrité
MAINLa volonté commande, et elle-même qui commande ne s'obéit pas ; éternel obstacle à ses désirs propres, elle est toujours aux mains avec ses propres désirs
MAIN....Et que, tenant en main la balance droite au milieu de tant d'empires souvent ennemis, elle [l'Église] entretient l'unité par tout le corps
MAINIl [saint Pierre] en [de l'Église] avait déjà pris le gouvernement en main quand saint Paul lui dit en face, qu'il ne marchait pas droitement selon l'Évangile
MAINUne âme craintive qui, commençant à s'éloigner de la loi de Dieu, n'a pas encore perdu de vue ses jugements, se laisse emporter aux premiers péchés, espérant de s'en retirer quand elle voudra, et très assurée, à ce qu'elle pense, d'avoir toujours en main sa conversion
MAL, ALEIl importe que vous ayez des maux à souffrir, tant que vous en aurez à corriger ; il importe que vous ayez des maux à souffrir, tant que vous serez au milieu des biens où il est dangereux de se plaire trop
MAL, ALEIl [saint Augustin] nous apprend qu'il y a en nous deux sortes de maux : il y a en nous des maux qui nous plaisent, et il y a des maux qui nous affligent
MALADIELa maladie qui se joue, comme il lui plaît, de nos corps, que le péché a donnés en proie à ses cruelles bizarreries
MALADIEComment notre âme ne jouirait-elle pas d'une grande tranquillité, après que la loi de Dieu a guéri toutes ses maladies ?
MALICELe déréglement, l'iniquité, la laideur, la malice même du péché
MANIERConsidérons un homme de bien dans la simplicité de sa vie : il ne gouverne point les États, il ne manie point les affaires publiques
MANQUEROu ils [les mondains] les manquent [leurs vaines prétentions], ou elles leur manquent : ils les manquent, quand ils ne parviennent pas à leur but ; elles leur manquent, quand, obtenant ce qu'ils veulent, ils n'y trouvent pas ce qu'ils cherchent
MARCHEPIEDÔ pauvreté de Jésus... tu es le sacré marchepied par où mon roi est allé à son trône
MARICette femme que vous voyez, qui chérit si tendrement son mari, ordinairement elle ne le choisit pas ; mais plutôt il lui est échu en partage par des conjonctures imprévues
MARIAGEMaintenant que vous vous êtes ornée d'une manière digne de lui [le divin époux], et que votre noviciat vous a préparée à ce bienheureux mariage
MARIAGEIl se fait comme un sacré mariage entre notre esprit et l'esprit de Dieu ; ce qui fait que celui qui s'attache au divin esprit devient un même esprit avec Dieu
MARIAGENe voyez-vous pas qu'il se fait comme un mariage entre les objets et les sens ? Notre vue, notre ouïe, tous nos sens s'unissent, en quelque sorte, avec les objets
MASSE[Les hommes] étant tous pétris d'une même masse, et ne pouvant pas y avoir grande différence entre de la boue et de la boue
MATERNITÉJe vous ai dit, chrétiens, que, la maternité de la Vierge n'ayant point d'exemple sur la terre, il en est de même de l'affection qu'elle a pour son fils
MATIÈREC'est nous qui fournissons par nos crimes la matière à sa juste vengeance [de Dieu]
MÉDIATEUR, TRICEL'une des plus belles qualités que la sainte Écriture donne au fils de Dieu, c'est celle de médiateur entre Dieu et les hommes
MÉDIATEUR, TRICECe n'est plus cette femme commode et complaisante, trop adroite médiatrice et amie trop officieuse qui facilitait ces secrètes correspondances
MÉDIOCRITÉIl faut que je cherche une règle certaine qui compose mes moeurs selon la droite raison, et réduise mes actions à la juste médiocrité
MÉDIOCRITÉIl n'est rien ni de plus grand devant Dieu, ni de plus inutile selon le monde, que cette médiocrité tempérée en laquelle la vertu consiste
MÉDISANCELe vice sait couvrir une médisance secrètement semée, par une calomnie encore plus ingénieuse
MÉDITERAprès que j'ai eu médité que ceux qui ne se connaissent point en pierreries sont trompés par le moindre éclat
MÊLÉ, ÉEUn homme, dit Tertullien, qui a vu dans une tempête le ciel mêlé avec la terre
MÊLÉ, ÉEC'est ici un siècle de confusion, où toutes choses sont mêlées ; il y a un jour arrêté à la fin des siècles pour séparer les bons d'avec les mauvais
MÊLÉ, ÉEQue je vois dans le monde de ces vies mêlées ! on fait profession de piété, et on aime encore les pompes du monde
MÉMORIALCette fête des tabernacles était comme un mémorial éternel du long et pénible pèlerinage des enfants d'Israël allant à la terre promise
MÉNAGERNotre grande affaire, c'est de savoir nous concilier la miséricorde divine, c'est de ménager qu'un Dieu nous pardonne, et de faire que sa clémence arrête le cours de sa colère
MENERJe ne vous parlerai pas de ces commerces dangereux, ni de ces intrigues qui se mènent parmi les ténèbres
MENSONGECelui-ci s'échauffe dans un barreau ; les autres dans leurs boutiques débitent plus de mensonges que de marchandises
MÉPRISVous pouvez aisément connaître le mépris qu'ils [les chrétiens] font des richesses
MÉPRISERMais, parce qu'en refusant les présents du monde, on encourt infailliblement ses disgrâces, non-seulement mépriser ses biens, mais encore mépriser sa haine, et ne pas craindre de lui déplaire, voilà la seconde maxime
MÉPRISERVous, hommes, enfants de Dieu... si, plus stupides et plus insensibles que les créatures inanimées, vous méprisez de suivre les lois que Dieu même vous a données
MERQuand je regarde quelquefois en moi-même cette mer si vaste et si agitée, si j'ose parler de la sorte, des raisons et opinions humaines
MÉRITERJésus-Christ, pour nous mériter la rémission de nos crimes...
MÉSESTIMÉ, ÉEMaltraité et mésestimé dans la vie, il [Jésus] commence à régner après qu'il est mort
MESURERPendant deux mille deux cents ans qui ont mesuré sa durée [de Jérusalem]
MESURERVotre être [Dieu] éternellement immuable ni ne s'écoule, ni ne se change, ni ne se mesure
MESURERNous voulons qu'elle [la sagesse divine] se mesure à nos intérêts, et qu'elle se renferme dans nos pensées
MESURERPour être attentif à la parole de l'Évangile, il ne faut pas ramasser son attention au lieu où se mesurent les périodes, mais au lieu où se règlent les moeurs
METTREComme nous ne connaissons si nous avons reçu dignement le corps du Sauveur, qu'en nous mettant en état qu'il paraisse qu'un Dieu nous nourrit
METTREC'est une étrange faiblesse de l'esprit humain que jamais la mort ne lui soit présente, quoiqu'elle se mette en vue de tous côtés et en mille formes diverses
MIDIDans les trois dernières [années de la vie de Jésus-Christ], qui sont les plus éclatantes, s'il paraît quelques rayons de sa sagesse dans sa doctrine, de sa puissance dans ses miracles, ce ne sont que des rayons affaiblis, et non pas la lumière dans son midi
MIDIQuelle est sa pensée [de saint Bernard, parlant de Marie], chrétiens, qu'est-ce à dire, parler au coeur ? c'est qu'il la considère dans ce midi éternel, je veux dire dans les secrets embrassements de son fils, parmi les ardeurs d'une charité consommée
MIETTEQuelques misérables aumônes, faibles et inutiles secours d'une extrême nécessité, que nous répandons d'une main avare, comme une goutte d'eau sur un brasier, ou une miette de pain dans la faim extrême
MIETTENul ne court à leur aide [des pauvres] ; hélas ! ils ne vous demandent que le superflu, quelques miettes de votre table, quelques restes de votre grande chère
MIEUXCeux qui étaient les mieux versés dans sa sainte loi
MILIEUEnivrés de notre bonne fortune.... troublés et abattus par nos moindres pertes, nous ne gardons ni envers nous-mêmes ni envers nos frères le juste milieu
MILLIONQuelle raison y aurait-il qu'après s'être relâché si facilement d'une dette si considérable, c'est-à-dire la damnation et l'enfer, il [Dieu] fît le dur et le rigoureux sur une somme de si peu de valeur comme est la satisfaction temporelle ? Il quitte libéralement cent millions d'or, et il fait le sévère pour cinq sous
MINISTRENous gémissons quand on lie nos mains, et nous portons sans peine ces fers invisibles dans lesquels nos coeurs sont enchaînés ; nous crions qu'on nous violente quand on enchaîne les ministres, les membres qui exécutent, et nous ne soupirons pas quand on captive la maîtresse même, la raison et la volonté qui commande
MINISTRESi la justice est la reine des vertus morales, elle ne doit pas paraître seule ; aussi la verrez-vous dans son trône servie et environnée de trois excellentes vertus, que nous pouvons appeler ses principales ministres, la constance, la prudence et la bonté
MIROIRIl est de ce fils [Jésus] et de cette mère [Marie] comme de deux miroirs opposés, qui, se renvoyant réciproquement tout ce qu'ils reçoivent, par une espèce d'émulation multiplient les objets jusqu'à l'infini
MISÉRATIONUn Dieu si bon et si bienfaisant, dont les miséricordes n'ont point de bornes, dont les infinies misérations éclatent magnifiquement par-dessus tous ses autres ouvrages
MITOYEN, ENNECette attache intime que nous avons à nous-mêmes, c'est la ligne de séparation, c'est la paroi mitoyenne entre tous les coeurs, c'est ce qui fait que chacun de nous se renferme tout entier dans ses intérêts
MOBILITÉComme il n'est rien de plus malaisé que de fixer la mobilité et de contenir ce feu des esprits
MONDANITÉL'Évangile, le christianisme n'est en nos moeurs qu'à demi ; nous cousons à cette pourpre royale un vieux lambeau de mondanité
MONDELes pensées ambitieuses sans lesquelles on n'est pas du monde
MONDEL'honneur du monde, mes frères, c'est cette grande statue que Nabuchodonosor veut que l'on adore
MONDEQue la foi lui paraît [au monde] simple et mal habile !... que la piété chrétienne lui semble être de l'autre monde !
MONSTRUEUX, EUSEPeuple monstrueux [les Juifs], qui n'a ni feu ni lieu ; sans pays et de tout pays ; autrefois le plus heureux du monde, maintenant la fable et la haine de tout le monde
MONTREHypocrites qui, outrageant la vertu dans leurs coeurs, abusent de son image qui leur sert de montre pour se concilier la faveur des hommes
MONTRERQu'est-ce donc que ma substance, Ô grand Dieu ? j'entre dans la vie pour en sortir bientôt ; je viens me montrer comme les autres ; après il faudra disparaître
MORIBOND, ONDE...comme un pauvre malade moribond qui ne sait plus que faire ; il s'imagine qu'en se levant il sera un peu allégé ; il achève de perdre son peu de force par un travail qu'il ne peut supporter...
MORTQu'il [l'homme] se multiplie tant qu'il lui plaira, il ne faut toujours pour l'abattre qu'une seule mort
MORTCraignez les occasions prochaines ; car qui aime son péril, il aime sa mort
MORTALITÉIl [Jésus-Christ] ne ressuscite pas, comme le Lazare, pour mourir encore une fois ; il ne dompte pas seulement la mort, mais il va jusqu'au principe, et il dompte encore la mortalité
MORTEL, ELLEOn n'entend dans les funérailles que des paroles d'étonnement, de ce que ce mortel est mort ; chacun rappelle en son souvenir depuis quel temps il lui a parlé, et de quoi le défunt l'a entretenu
MOTLe docte saint Jean Chrysostome a renfermé en un petit mot une sentence remarquable, quand il a dit....
MOTLes uns.... d'autres.... j'en vois qui sont sans cesse à étudier de bons mots, pour avoir l'applaudissement du beau monde
MOTEn un mot, il faut vivre de manière que nous mourions à l'usage même de la vie
MOTCe trait que vous lancez en passant, cette parole malicieuse, ce demi-mot qui donne tant à penser par son obscurité affectée
MOU, MOLLEDe même que le feu terrestre partage tellement sa vertu, qu'il y a des choses qu'il fait plus fermes, et qu'il y en a d'autres qu'il rend plus molles
MUABLERemarquer dans l'univers un esprit d'uniformité et d'égalité, qui se soutient de soi-même au milieu des agitations et des variétés infinies de la nature muable
MUET, ETTEQu'est-ce que notre être ! dites-le-nous, Ô mort ; car les hommes trop superbes ne m'en croiraient pas ; mais, ô mort, vous êtes muette, et vous ne parlez qu'aux yeux
MULTIPLIERMultipliez vos jours, comme les cerfs et les corbeaux, que la Fable ou l'histoire fait vivre durant tant de siècles
MULTITUDEMon Sauveur, vous êtes trop incompatible, on ne peut s'accommoder avec vous ; la multitude ne sera pas de votre côté ; aussi, mes frères, ne la veut-il pas ; c'est la multitude qu'il a noyée par les eaux du déluge ; c'est la multitude qu'il a consumée par les feux du ciel ; c'est la multitude qu'il a abîmée dans les flots de la mer Rouge
MUNIFICENCEÀ la munificence divine, il ne lui faut point de raison, si l'on peut parler de la sorte ; c'est la propre nature de Dieu
MURERL'inclination rend le vice aimable, l'habitude le rend nécessaire.... l'inclination nous enchaîne et nous jette dans une prison ; l'habitude nous y enferme, et mure la porte sur nous pour ne nous laisser aucune sortie
MUSIQUEIls sont devenus muets ceux qui semblaient si joyeux en célébrant vos louanges, et dont les continuelles acclamations faisaient résonner à vos oreilles une musique si agréable
MUTILERComme nous la touchons [la vérité inhérente en nous] de plus près [que la vérité en Dieu], et que nous pouvons, pour ainsi dire, mettre nos mains dessus, nous pouvons aussi pour notre malheur la mutiler et la corrompre, la falsifier et l'obscurcir
MUTINERIEDans les séditions populaires, un homme adroit qui saura manier et ménager avec art les esprits de la populace lui fera quelquefois tourner sa fureur contre ceux auxquels on pensait le moins ; ce qui rend ces sortes de mutinerie extrêmement dangereuses
MYSTAGOGIEIl leur semble [à quelques-uns] ....qu'il faut envoyer ces subtilités [nouvelle vie, seconde naissance, etc.] dans les cloîtres.... pour nous, diront-ils, nous avons peine à goûter toute cette mystagogie
MYSTIQUEIl [Tertullien] dit dans le livre du Baptême que, nous autres chrétiens, nous sommes des poissons mystiques, qui ne pouvons naître que dans l'eau, ni conserver notre vie qu'en y demeurant
NAGERLorsque vous suivez en nageant le cours de la rivière qui vous conduit, il vous semble qu'il n'y a rien de si doux ni de si paisible ; mais, si vous remontez contre l'eau, c'est alors que vous éprouvez la rapidité de son mouvement
NATAL, ALEÉtant sorti [par le péché] de notre eau natale, si je puis parler de la sorte, c'est-à-dire de l'eau du baptême, rentrons dans l'eau de la pénitence
NATURALISERC'est pour l'amour de ses enfants [les pauvres] qu'il [Dieu] permet l'entrée à ces étrangers [les riches] ; voyez le miracle de la pauvreté ! oui, les riches étaient étrangers ; mais le service des pauvres les naturalise, et leur sert à expier la contagion qu'ils contractent parmi leurs richesses
NATURALISERTant il est vrai que, la lumière de Dieu étant une fois éteinte...., tous les crimes l'un après l'autre se naturalisent, pour ainsi parler, dans notre coeur !
NATUREMultipliez vos jours, comme les cerfs et les corbeaux, que la fable ou l'histoire de la nature fait vivre durant tant de siècles
NATURELa contagion du premier péché par lequel la source des hommes étant infectée, la corruption nous est passée en nature
NATUREC'était la véritable grandeur de la nature raisonnable, lorsque, sans avoir besoin des choses extérieures.... elle faisait sa félicité par la seule innocence de ses désirs
NATUREQui ne confesserait pas devant Dieu, dans l'humiliation de son âme, que vraiment notre maladie est extrême, et que les plaies de notre nature sont bien profondes ?
NATUREL, ELLEComme c'est le naturel du genre humain d'être plus sensible au mal qu'au bien
NATUREL, ELLESi nous savons entendre le naturel de l'esprit humain
NATUREL, ELLEEst-il rien de plus haïssable que la médisance... ? mais, parce qu'on l'appelle franchise de naturel et liberté qui dit ce qu'elle pense.... on ne regarde plus combien les traits sont envenimés
NATUREL, ELLEQue ce miroir [l'entendement] est souvent terni, et que rarement il arrive que les objets y paraissent en leur naturel !
NATURELLEMENTComme une source envoie ses eaux naturellement, comme le soleil naturellement répand ses rayons, ainsi Dieu naturellement fait du bien
NAUFRAGEFaut-il vous représenter et le péril de ce sexe [les femmes], et les suites dangereuses de sa pauvreté, l'écueil le plus ordinaire où sa pudeur fait naufrage ?
NAUTONIER, IÈREDans les horreurs de l'orage, le nautonier effrayé dit un adieu éternel aux flots ; mais, aussitôt que la mer est un peu apaisée, il se rembarque
NAVIREDe même que l'ancre empêche que la navire ne soit emportée...
NÉ, NÉEDans le royaume de Jésus-Christ la prééminence appartient aux pauvres, qui sont les premiers-nés de l'Église et ses véritables enfants
NÉANTQue j'occupe peu d'espace dans cet abîme immense du temps ! je ne suis rien ; un si petit intervalle n'est pas capable de me distinguer du néant
NÉANTIl [un pécheur] ne trouve aucune apparence qu'un Dieu si grand et si bon veuille tyranniser sa créature.... longtemps il s'est flatté de cette pensée qu'il n'était pas digne de Dieu de se tenir offensé de ce que faisait un néant, ni de s'élever contre un néant
NÉANTQuand vous entendez dire de quelqu'un que c'est un homme de néant, ne jugez-vous pas incontinent qu'on parle d'un pauvre ?
NÉCESSAIREVous me direz peut-être que, sous le nom de pain quotidien, vous lui demandez [à Dieu] les biens temporels qu'il a voulu être nécessaires pour soutenir cette vie mortelle
NÉCESSAIREC'est là [dans la virginité] qu'on ne vaque qu'à l'unique nécessaire, c'est là que l'on n'a d'époux que Jésus tout seul
NÉCESSITEUX, EUSELa charité.... s'afflige avec l'affligé, et, soulageant le nécessiteux, elle-même se sent allégée
NÉGATIF, IVEOn apprend [par la pénitence] à dire non, à dire je ne puis plus, à payer le monde de négatives sèches et vigoureuses
NÉGLIGERElle [Madeleine] répand ses parfums, elle jette ses vains ornements, elle néglige ses cheveux
NÉGOCEAlors [chez les premiers chrétiens] la piété était véritable, parce qu'elle n'était pas encore devenue un art ; elle n'avait pas encore appris à s'accommoder au monde, ni à servir au négoce des ténèbres
NÉGOCESi votre corps est une hostie qu'il faut immoler à Dieu, conservez-lui une hostie vivante ; si c'est un talent précieux qui doive profiter entre ses mains, mettez-le de bonne heure dans le négoce, n'attendez pas, pour le lui donner, qu'il faille l'enfouir en terre
NÉGOCIATIONNéanmoins, dit-il [Jésus-Christ], je ne suis pas envoyé pour juger le monde ; tout le pouvoir de mon ambassade ne consiste qu'en une négociation de paix
NET, ETTE,Nous estimons pur et net ce qui, étant vrai en lui-même, n'est gâté ni corrompu par aucun mélange
NET, ETTE,Préparez au Fils de Dieu un coeur net, par un détachement général, et il le remplira de lui-même par ses chastes embrassements
NETTETÉQue si par l'impétuosité de son cours elle [une fontaine] agite trop violemment la terre sur laquelle elle passe.... aussitôt vous lui voyez perdre sa netteté naturelle
NETTOYERLa pénitence se plaint de toi [pécheur] : j'ai, dit-elle, deux qualités : je guéris et je préserve, je nettoie et je fortifie
NEUVAINES'il nous arrive quelque maladie ou quelque affaire fâcheuse, c'est alors que nous commençons à faire des neuvaines à tous les autels, et à fatiguer véritablement le ciel par nos voeux
NICe n'est point ni un ennemi ni un étranger, c'est Judas, ce cher disciple, cet intime ami qui le trahit
NIAISERIECependant, comme si le christianisme et la croix de Jésus étaient une fable, nous n'avons d'ambition que pour la gloire du siècle ; l'humilité chrétienne nous paraît une niaiserie
NOEUDIl [Jésus sur la croix] lui donne [à la sainte Vierge] un autre fils, comme si désormais il cessait de l'être, et comme s'il rompait le noeud d'une si sainte alliance
NOEUDC'est celui [le fils de Dieu] qui réconcilie toutes choses en sa personne, il est le noeud des affections du ciel et de la terre
NOEUDCet esprit de paix sera le noeud de votre concorde
NOIR, OIRECela [l'existence des démons] se confirme par cette noire science de la magie à laquelle plusieurs personnes trop curieuses....
NOIRCEURQuoi ! s'ensuit-il qu'on soit un démon, parce qu'on n'est pas un ange, ou que l'embrasement dure encore, parce que l'on voit quelque fumée ou quelque noirceur ?
NOMBREJe ne suis rien ; un si petit intervalle n'est pas capable de me distinguer du néant ; on ne m'a envoyé [dans la vie] que pour faire nombre
NON-ÊTREL'horreur que témoigne toute la nature de la mort et du non-être
NOTERL'iniquité est entrée comme un torrent ; on ne peut plus noter les impies, on ne peut plus les fuir, on ne peut plus les retrancher, tant ils sont forts
NÔTREVous avez reçu la grâce au baptême.... nous n'y avons rien contribué du nôtre, et Dieu s'est montré si facile qu'il a même accepté pour nous les promesses de nos parents
NOUERNe vous contentez pas de ces affections stériles et infructueuses qui ne se tournent jamais en résolutions déterminées ; de ces fleurs.... qui ne se nouent jamais pour donner des fruits
NOURRI, IECes hommes nourris aux alarmes
NOURRIRAssur, dit le saint prophète, s'est élevé comme un grand arbre ; le ciel l'a nourri de sa rosée, la terre l'a engraissé de sa substance
NOVICEIl n'y a rien sur la terre où nous mettions appui.... qui.... ne puisse nous tourner en une amertume infinie ; et nous serions trop novices dans l'histoire de la vie humaine, si nous avions encore besoin qu'on nous prouvât cette vérité
NOYÉ, ÉECette âme malheureuse toute noyée et tout abîmée dans les affections sensuelles
NUAGEComme la terre qui, élevant des nuages contre le soleil qui l'éclaire, ne lui ôte rien de la lumière et se couvre facilement elle-même de ténèbres, ainsi le pécheur....
OBÉIRLa volonté commande, et elle-même qui commande ne s'obéit pas ; éternel obstacle à ses désirs propres, elle est toujours aux mains avec ses propres désirs
OBLIGATIONCelui-là est un homme fait et un véritable sage, qui ne se fait pas une obligation du soin de contenter ses désirs, mais qui sait régler ses désirs suivant ses obligations
OEILQuand est-ce que j'entendrai cette bienheureuse nouvelle : ses femmes [de Paris] ne s'arment plus contre la pudeur, ses enfants ne soupirent plus après les plaisirs mortels, et ne livrent plus en proie leur âme à leurs yeux ?
OEUVREMettons la main à l'oeuvre sérieusement, et commençons chacun par nous-mêmes la réformation de l'Église
OFFICIERQue je suis ravi d'aise, quand je considère Jésus-Christ, notre sacrificateur éternel officiant devant cet autel éternel [dans le ciel] où notre Dieu se fait adorer !
OFFICIEUX, EUSEÔ les amis désintéressés, amis commodes et officieux, qui se croient payés de tous leurs bienfaits, quand on leur donne de nouveaux sujets d'exercer leur miséricorde !
OMBRELe soldat est trop lâche, qui veut toujours être à l'ombre
OMBRECelui-là fait sa fortune innocemment, et il nous rend ses ennemis par ses bons succès : ou sa vertu nous fait ombre, ou sa réputation nous offusque
OMBREÔ grandeur humaine.... de quelque côté que je te tourne, je trouve toujours la mort en face qui répand tant d'ombres de toutes parts sur ce que l'éclat du monde voulait colorer
ONDELa douleur.... a ses vagues impétueuses, qu'elle pousse avec violence ; elle s'élève par ondes ainsi que la mer, et, lorsqu'on la croit apaisée, elle s'irrite souvent avec une nouvelle furie
ONDEIl l'a dite cette injure, il l'a dite d'un ton aigre et méprisant ; les ondes de la colère s'élèvent plus fort....
OPPOSITEIls [les marcionites] établirent deux dieux, dont l'un, qui n'avait pour toute qualité qu'une bonté insensible.... l'autre à l'opposite, étant d'un naturel cruel et malin...
OPPRESSÉ, ÉEJésus de Nazareth, homme approuvé de Dieu, qui passait bienfaisant et guérissant tous les oppressés
ORAISONCes âmes épanchées et dissipées qui aiment à se répandre au dehors.... sont-elles pour l'ordinaire bien spirituelles et filles d'oraison, si elles ne sont recueillies ?
ORDONNANCEIls [les démons] les faisaient parer [leurs idoles] des robes et des ornements dont se revêtaient les magistrats, et porter devant eux les faisceaux et les bâtons d'ordonnance
ORDONNERLa raison a besoin de temps pour ramasser ses forces, pour ordonner ses principes, pour appuyer ses conséquences
ORDREVous avez découvert toutes ses menées [du pécheur] et reconnu distinctement tout l'ordre du crime
ORDREUn homme est malade en son lit ; on le vient avertir de donner ordre à ses affaires au plus tôt
ORDREIl [le Sauveur] a couru après [la nature humaine] d'une course précipitée, sautant les montagnes, c'est-à-dire les ordres des anges, comme il est écrit aux Cantiques
ORDREIl n'y a rien dans l'ordre des créatures qui soit plus uni à la majesté divine que la sainte Vierge
ORDUREVous voyez que cette assemblée vénérable [un concile] estime qu'on se joue des sacrés mystères, lorsqu'après les avoir reçus on retourne à ses premières ordures
OREILLECombien de fois on ferme l'oreille aux plaintes des innocents !
OREILLESi vous vous laissez gagner aux soupçons, si vous prenez facilement des ombrages et des défiances, prenez garde pour le moins de ne les porter pas aux oreilles importantes
ORGANEIl ne suffit pas de lui [au monde] opposer des raisons et des maximes contraires.... autant d'hommes qui nous parlent, autant d'organes qui nous les inspirent [les maximes du monde]
ORGUEILSaint Augustin définit l'orgueil une perverse imitation de la nature divine
ORGUEILLEUX, EUSEY eut-il jamais peuple plus orgueilleux que les Romains, ni qui eût un plus grand mépris pour tous les autres peuples du monde ?
ORIENTCette inspiration [de vous faire religieuse], c'est votre étoile ; elle s'est levée sur votre orient, c'est-à-dire dès vos premières années
OUBLIEnchanté par sa passion, et détourné par les affaires, il [David] laissait la vérité dans l'oubli
OUBLIERElle [la vérité] est dans les consciences, je dis même dans les consciences des plus grands pécheurs ; mais elle y est souvent oubliée
OUBLIEREt, s'oubliant de ce qu'il est en lui-même, il [un grand, flatté] se va chercher dans les discours des autres, et s'imagine être tel que la flatterie le représente
OUBLIEUX, EUSEVoilà, dit-on [à la vue d'un mort], ce que c'est que l'homme ! et celui qui le dit, c'est un homme, et cet homme ne s'applique rien, oublieux de sa destinée
OUTRAGEUX, EUSEUn ennemi insolent et outrageux
OUTRAGEUX, EUSEC'était une charitable correction, et non une insulte outrageuse que vous aviez à lui faire
OUVERT, ERTEC'est une chose assurée que les dons naturels dont nous avons reçu quelques petites parcelles, la munificence divine les a répandus comme à main ouverte sur ces belles intelligences [les anges]
OUVERTEMENTC'est l'ordinaire des orgueilleux d'exercer ouvertement leurs inimitiés
OUVERTUREJe ne le dis pas de moi-même : c'est un saint évêque d'Orient qui m'a donné ouverture à cette pensée
OUVRIER, IÈRETout ce grand domaine est à moi, je suis l'ouvrier de ma fortune
OUVRIER, IÈREÔ homme.... tu peux ajouter quelques couleurs pour orner cet admirable tableau [la nature] ; mais.... de quelle sorte pourrais-tu faire seulement un trait convenable dans une peinture si riche, s'il n'y avait, en toi-même et dans quelque partie de ton être, quelque art dérivé de ce premier art, quelques fécondes idées tirées de ces idées originales, en un mot quelque ressemblance, quelque écoulement, quelque portion de cet esprit ouvrier qui a fait le monde ?
PAÏEN, ENNELa première raison de ceux qui, sous le nom de christianisme, mènent une vie païenne et séculière, c'est qu'il est d'une trop haute perfection de vivre selon l'Évangile
PAINNe te plains pas que Dieu te maltraite en te refusant toutes ces délices ; mon cher frère, n'as-tu pas du pain ? il ne promet rien davantage ; c'est du pain qu'il promet dans son Évangile, c'est du pain qu'il veut qu'on lui demande
PAINLa perte de ce procès ôte le pain à vous et à vos enfants
PAINJe n'avais qu'un héritage ; on me l'a brûlé ; ah ! l'on m'ôte le pain des mains
PAIR, AIREIls [les pharisiens] se tiraient hors du pair ; et, comme s'ils eussent été les seuls impeccables, ils parlaient toujours des pécheurs et des publicains

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