L'oeuvre La métromanie, ou Le poète de Alexis PIRON

Ecrit par Alexis PIRON

Date : 1738

Citations de "La métromanie, ou Le poète"

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Utilisé pour le motCitation
ANIMÉ, ÉEQue peut contre le roc une vague animée ?
CAPITOULMonsieur le capitoul, vous avez des vertiges
CAPITOULATMais apprenez de moi qu'un ouvrage d'éclat Anoblit aussi bien que le capitoulat
COULERQu'avant la fin du jour l'autre le coule à fond
CRAMPONNERJe cours après mon homme, et, s'il faut qu'il m'échappe, Je me cramponne après le premier que j'attrape
CROCQuoi ! la pièce [comédie] est au croc une seconde fois
DAUBERRidicule jamais ne fut si bien daubé
DEUn diable de neveu Me fait par ses écarts mourir a petit feu
DÉCAMPERCette maison des champs me paraît un bon gîte ; Je voudrais bien ne pas en décamper si vite
DÉCHAÎNERZoïle contre Homère en vain se déchaîna
DÉPENSJ'ai bien à vos dépens jusqu'ici plaisanté
DÉROBERNos aïeux ont pensé presque tout ce qu'on pense ; Leurs écrits sont des vols qu'ils nous ont faits d'avance ; Mais le remè de est simple, il faut faire comme eux : Ils nous ont dérobés, dérobons nos neveux
DÉROGERQue des traces du monstre [la chicane] on purge la tribune ; J'y monte ; et mes talents, voués à la fortune, Jusqu'à la prose encor voudront bien déroger
DÉSARMÉ, ÉE.... J'ai ri, me voilà désarmé
DÉTERRERAh ! grâce au ciel, enfin je vous déterre
DIABLE.... Un diable de neveu Me fait par ses écarts mourir à petit feu
DISPOSITIONCependant va chercher ta maîtresse, et l'instruis Des dispositions où tu vois que je suis
DONNERLe Théâtre Français donne aujourd'hui ma pièce
ÉCLAIRCISSEMENT.... Oh ! qui va rondement Ne daigne pas entrer en éclaircissement
ENRAGERQuelle sérénité ! savez-vous, quand j'enrage, Que j'enrage encor plus, si l'on n'enrage aussi ?
ENVERSEnvers et contre tous, je protége Dorante
ÉPAULEEt parlé de vos vers, en pliant les épaules
ÉTONNER.... La nouvelle en ce cas M'étonne bien un peu, mais ne me change pas
ÉTOURNEAULa pièce était vendue aux sifflets aguerris De tous les étourneaux des cafés de Paris
EXHÉRÉDATIONVous aurez encouru l'exhérédation
EXPERT, PERTELe nocher dans son art s'instruit pendant l'orage ; Il n'y devient expert qu'après plus d'un naufrage
EXTÉNUERVotre esprit s'exténue à se forger les traits d'une femme inconnue
FANTASTIQUEL'illusion nous frappe autant que l'existence ; Et, par le sentiment suffisamment heureux, De l'amour seulement nous sommes amoureux ; Ainsi le fantastique a droit sur notre hommage, Et nos feux pour objet ne veulent qu'une image
FEUUn diable de neveu Me fait par ses écarts mourir à petit feu
FIXERCette soif de briller où se fixent tes voeux
FORAIN, AINELe parodiste oisif et les forains t'attendent
FRAGILEL'esprit est généreux, mais le coeur est fragile
FUMERL'Olympe voit en paix fumer le mont Etna ; Zoïle contre Homère en vain se déchaîna
GALAMMENTTon maître a galamment soutenu cette affaire
GARÇONSi vous saviez combien j'aime ce garçon-là
GENDARMÉ, ÉEPréjugé populaire, esprit de bourgeoisie, De tout temps gendarmé contre la poésie
GOURMANDERJe représente un père austère et sans faiblesse Qui d'un fils libertin gourmande la jeunesse
IMAGINABLEUn procédé si noble est-il imaginable ?
IMMOLERFaut-il à vos frayeurs immoler ma colère ?
IMPAYABLEEt vous ne trouvez pas l'aventure impayable ?
INDOLENT, ENTEEt toi, Lisette, es-tu contente ? Tu voulais un beau rôle, et tu fais l'indolente
INJUREÀ sauver, s'il se peut, par mes travaux constants, Et leurs noms et les miens des injures du temps
INTERROGAT.... Tout bellement ! vous prenez trop de soin ; Et c'est aussi pousser l'interrogat trop loin
JOURDans ma tête un beau jour ce talent [de faire des vers] se trouva ; Et j'avais cinquante ans quand cela m'arriva
JUDICIAIRE.... Le voilà cet homme au-dessus du vulgaire, Dont vous vantiez l'esprit et la judiciaire
LAID, AIDEEt si c'était un monstre ? - Oh ! tais-toi ; tu m'excèdes ; Les personnes d'esprit sont-elles jamais laides ?
LE, LA, LESJ'étais indifférente et je ne la suis plus, Et je sais que sans vous je la serais encore
LICENCEest-ce pas vous ? pour n'est-ce pas vous ? Monsieur, la poésie a ses licences, mais Celle-ci passe un peu les bornes que j'y mets
LOGELa critique éveillée, une loge endormie, Le souffleur étourdi, l'acteur embarrassé
MARAUD, AUDELe bon sens du maraud quelquefois m'épouvante. - Mondor : Molière avec raison consultait sa servante
MEQue la fortune donc me soit mère ou marâtre : C'en est fait, pour barreau je choisis le théâtre
MIRACLEComment diable, à merveille, à miracle ! courage !
MONDEEt vous avez grand monde ? - à ne pas nous connaître
MONTERÀ monter aisément ma lyre sur ce ton
MUTIN, INETel est le coeur humain, surtout celui des femmes : Un ascendant mutin fait naître dans nos âmes, Pour ce qu'on nous permet, un dégoût triomphant, Et le goût le plus vif pour ce qu'on nous défend
NEZ....Et vous vous souvenez Que vous vous trouvez, vous et ce fils, nez à nez
NIQui n'est bourgeois, abbé, robin ni militaire
NONCHALANT, ANTEJe vous l'ai dit cent fois, c'est une nonchalante Qui s'abandonne au cours d'une vie indolente
NÔTREQuoi ! mon oncle, c'est vous ? mon cher oncle est des nôtres !
NOURRISSONLe nourrisson du Pinde, ainsi que le guerrier, à tout l'or du Pérou préfère un beau laurier
NUEJ'ai demain, pour ma part, cent places retenues, Et veux, après demain, vous faire aller aux nues
OEILElle a vu mon rival d'un oeil de complaisance
OREILLE....S'il est ici, je gage mes oreilles Qu'il est dans quelque allée à bayer aux corneilles
ORIENTERMais je m'oriente au portrait que vous faites
PALMEEt la palme du Cid.... Croît et s'élève encore au sommet du Parnasse
PAPERASSECe procès me ruine en sotte paperasse
PARODISTEOu des auteurs sans nom grossir la foule obscure.... Le parodiste oisif et les forains t'attendent
PARTERRENon, j'appelle, en auteur soumis mais peu craintif, Du parterre en tumulte au parterre attentif
PASVers l'immortalité je fais les premiers pas
PATRON, ONNED'ailleurs ne dit-on pas : telles gens, tel patron ; Et dès que je le sers, peut-il être un poltron ?
PAYSOù la vas-tu chercher [la gloire] ? ce temple prétendu, Pour parler ton jargon, n'est qu'un pays perdu
PENCHERVous penchiez pour quelqu'un ; j'en suis fâché pour vous ; Pourquoi tardiez-vous tant à me le venir dire ?
PERCERTout le premier, lui-même, il en raille [de critiques], il en rit ; Grimace ! l'auteur perce, il les lit, les relit
PERTURBATEUR, TRICEPourriez-vous nous trouver de ces perturbateurs Du repos du parterre et des pauvres auteurs, Contre les nouveautés signalant leurs prouesses, Et se faisant un jeu de la chute des pièces ?
PLAISIRMais plaisir pour plaisir ; pour vous que puis-je faire ?
PLAT, ATE[La pièce est tombée] Tout à plat. - Damis : Tout à plat ? - Baliveau à Damis : Oh ! tout à plat
POËTEAussi me traite-t-on de poëte à la douzaine
POURAh ! quelque humeur qu'il ait, il faudra bien qu'il rie, Et pour cela, d'abord je lis ma tragédie
PRÊTERDe l'humeur dont il est, j'admire seulement Qu'il daigne se prêter à nous pour un moment
RAMPEROn m'ignore, et je rampe encore à l'âge heureux Où Corneille et Racine étaient déjà fameux
RÉALITÉMondor : Une maîtresse en l'air et qui n'eut jamais vie ? - Damis : Oui, je l'aimais avec autant de volupté Que le vulgaire en trouve à la réalité
REMETTREJe vous remets la foi que vous m'avez donnée
REMPLIRLe rôle des vieillards n'est pas de longue haleine ; Les deux premiers venus le rempliront sans peine
RENONCERJe suis un malheureux, mon oncle me renonce
RESTEJe ne le crois pas riche. - Hé bien ! j'en ai de reste
REVENIRMille choses de lui maintenant me reviennent, Qui véritablement engagent et préviennent
RIMAILLERÀ demain, maître fou ! si jamais tu rimailles, Ce ne sera, morbleu, qu'entre quatre murailles
RIPOSTERMoi, j'ai par un sonnet riposté galamment
RIREMais le rire vous prend, et cela ne vaut rien
ROBINC'est un homme isolé qui vit en volontaire, Qui n'est bourgeois, abbé, robin, ni militaire
RÔLEVous jouez chez vous la comédie ? - Témoin ce rôle encor qu'il faut que j'étudie
RONDEMENTOh ! qui va rondement Ne daigne pas entrer en éclaircissement
ROULERDéjà dans mon cerveau roule un épithalame
SAVOIRUn valet veut tout voir, voit tout et sait son maître, Comme à l'observatoire un savant sait les cieux, Et vous même, monsieur, ne vous savez pas mieux
SCRUPULEUX, EUSEAh ! j'en suis d'avis, faites le scrupuleux
SÉCHERVoici l'heure fatale où l'arrêt [au théâtre, sur une pièce] se prononce ! Je sèche, je me meurs ; quel métier ! j'y renonce
SENSIBILITÉLa sensibilité fait tout notre génie ; Le coeur d'un vrai poëte est prompt à s'enflammer, Et l'on ne l'est qu'autant que l'on sait bien aimer
SENTIROr il faut, quelque loin qu'un talent puisse atteindre, Éprouver pour sentir, et sentir pour bien peindre
SÉPARERCeux qui l'ont séparé d'avec son adversaire, Disent qu'il s'y prenait en brave cavalier
SERPENTLe serpent de l'envie a sifflé dans son coeur
SERVANTEMolière avec raison consultait sa servante
SIFFLÉ, ÉESifflée et resifflée. - Et le méritait-elle [la pièce] ?
SIFFLER.... à son rire moqueur Le serpent de l'envie a sifflé dans son coeur
SIFFLETUn bon coup de sifflet va vous être lâché
SINGULARISERPrends un parti solide, et fais choix d'un état Qu'ainsi que le talent le bon sens autorise, Qui te distingue et non qui te singularise
SOLLICITEUR, EUSEMais avoir à braver le sourire ou les larmes D'une solliciteuse aimable et sous les armes
SONJusqu'au son de sa voix, tout me pénètre en elle
SUREt sur ce ton plaintif on vous trouve toujours
TAPINOIS, OISEMais, sous un autre nom, ma muse, en tapinois, Se fait, dans le Mercure, applaudir tous les mois
TEMPÉRAMENTL'heureux tempérament ! ma joie en est extrême, Gai, vif, aimant à rire ; enfin toujours le même
TENDU, UEVoilà de quoi sans doute avoir l'esprit tendu
TENIRVous à qui cependant je consacre mes jours, Muses, tenez-moi lieu de fortune et d'amours
TENIRPour vous conduire au but où pas un ne parvient, Et quand enfin ?... allez ! je ne sais qui me tient
TERRIEN, IENNEDe l'empyrée ? oui-da ! vous voilà grand terrien, L'espace est vaste
TICIci l'amour des vers est un tic de famille
TINTAMARREComment veut-il juger d'une pièce en effet Au tintamarre affreux qu'au parterre on a fait ?
TITRÉ, ÉE[Un poëte] être.... le jouet titré des petits et des grands
TOMBEREt vous êtes, pour rire, on ne peut mieux tombée
TOMBERTenez ; si vous tombez, je parle sans pitié
TOUT, TOUTEEnfin je veux, chez moi, que tout chante, tout rie
TRAITQuelle égide opposer aux traits de la satire ?
TROUBLE-FÊTEJ'ai quelque affaire en tête, Qui de moi ne ferait chez vous qu'un trouble-fête
VICIEREt malheureusement ce qui vicie abonde
VIVREVivent les grands esprits pour former les grands coeurs !
VOIROn ne voit guère Les hommes en ce siècle accueillir la misère
VOLIls [les devanciers] ont dit, il est vrai, presque tout ce qu'on pense, Leurs écrits sont des vols qu'ils nous ont faits d'avance

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