L'oeuvre Oraisons funèbres de Jacques-Bénigne BOSSUET

Ecrit par Jacques-Bénigne BOSSUET

Date : 1656-1687

Citations de "Oraisons funèbres"

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ABAISSEMENTSon humilité la sollicite à venir prendre part aux abaissements de la vie religieuse
ABATTREIl est tombé en ruine par sa volonté dépravée, le comble s'est abattu sur les murailles, et les murailles sur le fondement
ABOIPhilisbourg est aux abois en huit jours
ABOLI, IELes histoires seront abolies avec les empires, et il ne se parlera plus de tous ces faits éclatants dont elles sont pleines
ABOUTIRC'est à quoi aboutit cette distinction de l'école
ABRÉGERC'est un bienfait de Dieu d'avoir abrégé les tentations avec les jours de Madame
ABRÉGEROn croit qu'il expose les troupes : il les ménage en abrégeant le temps des périls par la vigueur des attaques
ABSORBERLe spectacle absorbait tellement les spectateurs.... Cette récompense nous absorbe tout à fait en Dieu
ACCABLERLe sommeil l'accablait Le combat qu'elle [la vertu] soutient au dedans contre tant de tentations qui accablent la nature humaine
ACCIDENTNi l'édifice n'est plus solide que le fondement, ni l'accident attaché à l'être plus réel que l'être même
ACCOMMODEMENTJe l'ai vu.... dans les accommodements, calmer les esprits aigris, par une patience et une douceur qu'on n'aurait jamais attendues d'une humeur si vive ni d'une si haute élévation
ACCOMPLIRQue pouvait penser le prince, si ce n'est que, pour accomplir les plus grandes choses, rien ne manquerait à ce digne fils que les occasions ?
ACCOURIRAccourez, peuples ; venez contempler dans la première place du monde la rare et majestueuse beauté d'une vertu toujours constante
ACCOURIRAu premier bruit d'un mal si étrange on accourait à Saint-Cloud
ACCROISSEMENTUne reine, si grande par tant de titres, le devenait tous les jours par les grandes actions du roi et par le continuel accroissement de sa gloire
ACHEVÉ, ÉELa France le vit alors accompli par ces derniers traits, et avec ce je ne sais quoi d'achevé que les malheurs ajoutent aux grandes vertus
ACHEVERVoici ce qui glacera le coeur, ce qui achèvera d'éteindre la voix, ce qui répandra la frayeur dans toutes les veines....
ACTEIl exerce les mêmes actes que le reste des chrétiens
ACTIONC'est une chose horrible de tomber entre les mains du Dieu vivant ; entre ces mains où tout est action, où tout est vie ; rien ne s'affaiblit, ni ne se relâche, ni ne se ralentit jamais
ACTIONSans envie, sans fard, sans ostentation, toujours grand dans l'action et dans le repos, il parut à Chantilly comme à la tête des troupes
ACTIVITÉ[Turenne et Condé] tantôt opposés front à front et redoublant l'un dans l'autre l'activité et la vigilance
ADHÉRENCEQuiconque aime l'unité doit avoir une adhérence immuable à l'ordre épiscopal
ADHÉRERDe ce côté ils adhèrent trop visiblement à l'erreur
ADMIRABLEAu lieu de l'histoire d'une belle vie, nous sommes réduits à faire l'histoire d'une admirable, mais triste mort
ADMIRATIONSouvenez-vous de l'admiration que la princesse donnait à toute la cour
ADMIRATIONPrincesse, le digne objet de l'admiration de deux grands royaumes
ADMIRERCe grand roi, plus capable encore d'être touché par le mérite que par le sang, ne se lassait point d'admirer les excellentes qualités de Madame
ADMIRERAdmirons ici la piété de la reine, qui a su si bien conserver les précieux restes de tant de persécutions
ADOUCIRSes aumônes, s'étendant, par leur abondance, même sur les ennemis de la foi, adoucissaient leur aigreur et les ramenaient à l'Église
ADRESSEîle éternellement mémorable par les conférences de deux grands ministres, où l'on vit développer toutes les adresses et tous les secrets d'une politique si différente...
ADROIT, OITEQu'est devenue cette redoutable cavalerie... ? Ni les chevaux ne sont vites, ni les hommes ne sont adroits que pour fuir devant le vainqueur
AFFILERLe glaive qui a tranché les jours de la reine est encore levé sur nos têtes : nos péchés en ont affilé le tranchant fatal
AFFLIGÉ, ÉECombien de fois l'a-t-on vu inquiété de leur salut, affligé de leur résistance, consolé par leur conversion !
AFFLUENCEL'auguste maison d'Autriche, où, durant l'espace de quatre cents ans, on ne trouve que des rois et des empereurs et une si grande affluence de maisons royales, avec tant d'États et de royaumes, qu'on a prévu, il y a longtemps, qu'elle en serait surchargée
AFFRANCHI, IE[Doctes interprètes des lois] Tout l'univers a les yeux sur vous : affranchis des intérêts et des passions, sans yeux comme sans mains, vous marchez sur la terre semblables aux esprits célestes
AFFREAprès les affres de la mort, elle ressentit les horreurs de l'enfer
AFFREUX, EUSEQue vois-je durant ce temps ? Quel trouble ! Quel affreux spectacle se présente ici à mes yeux !
ÂGECe peu d'heures saintement passées parmi les plus rudes épreuves, tiennent lieu toutes seules d'un âge accompli
ÂGELes sages lui dénoncèrent qu'en remuant ce seul point, il mettait tout en péril, et qu'il donnait, contre son dessein, une licence effrénée aux âges suivants
AGILEPrenez vos plumes sacrées, vous qui composez les annales de l'Église : agiles instruments d'un prompt écrivain et d'une main diligente, hâtez-vous de mettre Louis avec les Constantin et les Théodose
AGITATIONPoussé par la cabale, Chaville le vit tranquille durant plusieurs mois au milieu de l'agitation de toute la France
AGITATIONQuelle force, quel transport, quelle intempérie a causé ces agitations et ces violences ?
AGITÉ, ÉEL'Angleterre a tant changé, qu'elle ne sait plus elle-même à quoi s'en tenir ; et, plus agitée en sa terre et dans ses ports mêmes que l'Océan qui l'environne....
AGRANDIRLorsqu'un juge veut s'agrandir et qu'il change en une souplesse de coeur le rigide ministère de la justice
AGRÉABLESérieux autant qu'agréable père de famille, dans les douceurs qu'il goûtait avec ses enfants, il ne cessait de leur inspirer les sentiments de la véritable vertu
AGRÉABLEMENTCet art de donner agréablement qu'elle avait si bien pratiqué durant sa vie, l'a suivie, je le sais, jusqu'entre les bras de la mort
AGRÉMENTDieu avait préparé un charme innocent au roi d'Angleterre dans les agréments infinis de la reine son épouse
AIDERParlez, mes frères, parlez ; je ne suis ici que pour aider vos réflexions
AIGLEQue lui répondit cet apôtre vierge, ce prophète du Nouveau Testament, cet aigle, ce théologien par excellence, ce saint vieillard qui n'avait de force que pour prêcher la charité ?
AIGLEComme une aigle qu'on voit toujours, soit qu'elle vole au milieu des airs, soit qu'elle se pose sur le haut de quelques rochers
AIGREURSes aumônes, s'étendant par leur abondance même sur les ennemis de la foi, adoucissaient leur aigreur et les ramenaient à l'église
AIMABLEJamais prince ne fut plus capable de rendre la royauté non-seulement vénérable et sainte, mais encore aimable et chère à ses peuples
AIMERCet homme si fidèle aux particuliers, si redoutable à l'État, d'un caractère si haut qu'on ne pouvait ni l'estimer, ni le craindre, ni l'aimer, ni le haïr à demi....
AIMERQu'un père vous ait aimé, je ne m'en étonne pas ; c'est un sentiment que la nature inspire ; mais qu'un père si éclairé....
AINSIConservez le souvenir d'un héros dont la bonté avait égalé le courage ; ainsi puisse-t-il toujours vous être un cher entretien ! Ainsi puissiez-vous profiter de ses vertus !
AISÉ, ÉEIl était aisé à la reine de faire sentir une grandeur qui lui était naturelle
AJOUTERCe je ne sais quoi d'achevé que les malheurs ajoutent aux grandes vertus
ALARMÉ, ÉELes matelots furent alarmés jusqu'à perdre l'esprit
ALARMÉ, ÉEParmi les frayeurs d'une conscience alarmée et les douleurs de l'enfer
AMITIÉL'illusion des amitiés de la terre qui s'en vont avec les années et les intérêts
AMOURL'âme est faite pour Dieu, et c'est à lui qu'elle devait se tenir attachée et comme suspendue par sa connaissance et par son amour
AMOURCe sont deux sortes d'amours qui sont ici toutes choses : l'un est l'amour de soi-même poussé jusqu'au mépris de Dieu, c'est ce qui fait la vie ancienne et la vie du monde ; l'autre, c'est l'amour de Dieu poussé jusqu'au mépris de soi-même, c'est ce qui fait la vie nouvelle du christianisme, et c'est ce qui, étant porté à la perfection, fait la vie religieuse
AMOURL'homme que vous voyez si attaché à lui-même par son amour-propre, n'a pas été créé avec ce défaut
AMOUREUX, EUSETout ce que peuvent faire ces misérables amoureux des grandeurs humaines, c'est de goûter tellement la vie qu'ils ne songent point à la mort
AMUSERLes promesses dont Hananias amusait le peuple
ANALYSESi l'on faisait en toute rigueur l'analyse de ce discours
ANÉANTIRQue peuvent des évêques qui ont anéanti eux-mêmes l'autorité de leur chaire et la révérence qu'on doit à la succession, en condamnant ouvertement leurs prédécesseurs, jusqu'à la source même de leur sacre ?
ANIMERSi les Français peuvent tout, c'est que leur roi est partout leur capitaine ; et, après qu'il a choisi l'endroit principal qu'il doit animer par sa valeur, il agit de tous côtés par l'impression de sa vertu
APOSTOLIQUEQue par une règle inviolable, ceux-là demeurent exclus de l'épiscopat, qui ne veulent pas y arriver par des travaux apostoliques
APPAREILElle était née dans une cour où la majesté se plaît à paraître avec tout son appareil
APPARITIONAu plus haut point de sa gloire, sa joie est troublée par la triste apparition de la mort
APPÂTQuand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l'appât de la liberté
APPAUVRI, IEL'âme raisonnable, née riche par les biens que lui avait donnés son auteur, et appauvrie volontairement pour s'être cherchée soi-même
APPELERIl n'y a point de particulier qui ne se voie autorisé par cette doctrine à adorer ses inventions, à consacrer ses erreurs, à appeler Dieu tout ce qu'il pense
APPESANTIRSommeil léger qui n'appesantit pas l'esprit et qui n'interrompt presque point les actions
APPÉTITJ'ai tâché de mortifier mes appétits sensuels
APPLAUDISSEMENTLa cour, qui lui préparait à son arrivée les applaudissements qu'il méritait
APPLICATIONElle fit l'application de la comparaison aux vérités de la religion
APPLIQUERC'est ainsi qu'ils se donnaient mutuellement un repos qui les appliquait chacun tout entier à son action
APPLIQUERNe s'est-elle pas appliquée, en toutes rencontres, à conserver cette même intelligence entre la France et l'Angleterre ?
APPRENDREEt que les pauvres apprennent à ne désirer pas avec tant d'ardeur ce qu'on peut quitter avec joie
APPROCHEParmi les souffrances et dans les approches de la mort s'épure, comme dans un feu, l'âme chrétienne
APPROCHEIl s'affaiblissait, ce grand prince, mais la mort cachait ses approches
ARBITRAIREL'ardeur de leurs disputes insensées et leur religion arbitraire est devenue la plus dangereuse de leurs maladies
ARBITRAIRENe parlons pas des corruptions qu'on a honte d'avouer ; parlons de la lâcheté ou de la licence d'une justice arbitraire
ARBITREChacun s'est fait à soi-même un tribunal où il s'est rendu l'arbitre de sa croyance
ARCHITECTEMais qu'on remue ces ruines, on trouvera dans les restes de ce bâtiment ren versé, et les traces des fondations et l'idée du premier dessein et la marque de l'architecte
ARMUREIl n'a plus besoin d'armer cette tête qu'il expose à tant de périls ; Dieu lui est une armure plus assurée ; les coups semblent perdre leur force en l'approchant
ARRACHERLes mauvais succès sont les seuls maîtres qui peuvent nous reprendre utilement et nous arracher cet aveu d'avoir failli qui coûte tant à notre orgueil
ARRANGERCes politiques spéculatifs qui arrangent suivant leurs idées les conseils des rois, et composent sans instruction les annales de leur siècle
ARRÊTÉ, ÉECeux qu'on nomme chercheurs, à cause que dix-sept cents ans après Jésus-Christ, ils cherchent encore la religion et n'en ont point d'arrêtée
ARRÊTERL'hiver ne l'avait pas effrayée quand elle partit d'Angleterre ; l'hiver ne l'arrête pas, onze mois après, quand il faut retourner auprès du roi
ARRÊTERQuelle cause les fit arrêter [le prince de Condé et son frère] ? Si ce fut ou des soupçons ou des vérités ou de vaines terreurs, qui le pourra dire à la postérité ?
ARROGANCELa grandeur et la gloire, ces grandes paroles par lesquelles l'arrogance humaine tâche de s'étourdir elle-même pour ne pas apercevoir son néant
ARTIFICIEUX, EUSEL'ambition a fait trouver ces dangereux expédients où, semblable à un sépulcre blanchi, un juge artificieux ne garde que les apparences de la justice
ASCENDANTIl prenait sur les esprits un ascendant que la raison lui donnait
ASILE ou ASYLEEt l'asile qu'elle avait choisi pour défendre sa liberté devint un piége innocent pour la captiver
ASPIRERSortez du temps et du changement, aspirez à l'éternité
ASSEMBLERIl assemble dans un temple si célèbre ce que son royaume a de plus auguste, pour y rendre des devoirs publics à la mémoire de ce prince
ASSEZAutrement, un philosophe vous dira en vain que vous devez être rassasié d'années et de jours, et que vous avez assez vu les saisons se renouveler et le monde rouler autour de vous, ou plutôt que vous vous êtes assez vu rouler vous-même et passer avec le monde
ASSIÉGEROn sait que Louis foudroie les villes plutôt qu'il ne les assiége ; et tout est ouvert à sa puissance
ASSUJÉTI, IE, et aussi ASSUJETTI, IETant que nous sommes détenus dans cette demeure mortelle, nous vivons assujettis aux changements, parce que, si vous me permettez de parler ainsi, c'est la loi du pays que nous habitons
ASSURANCEDésabusez-vous de la pensée qu'après une longue vie la mort vous sera plus douce et plus facile ; ce ne sont pas les années, c'est une longue préparation qui vous donnera de l'assurance
ASSURANCEQuelle autre assurance puis-je demander de sa bonne foi ? Personne ne peut avoir aucune assurance d'être dans cet état
ASSURÉ, ÉEEt seul, sous la main de Dieu, qui sera continuellement à son secours, on le verra l'assuré rempart de ses États
ATHÉISMEOn a bien prévu que, tandis que les uns ne cesseraient de disputer, les autres, fatigués de tant de folles visions et ne pouvant plus reconnaître la majesté de la religion déchirée par tant de sectes, iraient enfin chercher un repos funeste et une entière indépendance dans l'indifférence des religions ou dans l'athéisme
ATTACHÉ, ÉELe roi qui, dès son enfance, l'avait vu toujours attentif au bien de l'État et tendrement attaché à sa personne sacrée....
ATTACHEMENTL'excès de l'attachement que nous ne sentons pas dans la possession, se fait sentir dans la perte
ATTACHERSi vous saviez par combien d'imperceptibles liens les richesses s'attachent et, pour ainsi dire, s'incorporent à votre coeur....
ATTACHERQu'est-ce que l'épiscopat, quand il se sépare de l'Église, qui est son tout, aussi bien que du saint-siége qui est son centre, pour s'attacher contre sa nature à la royauté comme à son chef !
ATTAQUEC'est ramasser toutes ses forces, c'est unir tout ce qu'elle [la mort] a de plus redoutable, que de joindre, comme elle fait, aux plus vives douleurs l'attaque la plus imprévue
ATTAQUÉ, ÉEQuoi donc ! n'est-ce pas assez que nous soyons attaqués au dedans et au dehors par toutes les puissances temporelles ?
ATTEINTELa doctrine est demeurée sans atteinte
ATTENDREQu'attendez-vous, chrétiens, à vous convertir, et pourquoi désespérez-vous de votre salut ?
ATTENDRECe service, monseigneur, n'est pas le seul qu'on attend de vous
ATTENTIF, IVEAttentive à peser toutes ses paroles
ATTENTIVEMENTQuand je considère attentivement dans l'Évangile la parabole ou plutôt l'histoire du mauvais riche
ATTIRANT, ANTECe qui est excessif, loin d'être le plus attirant, n'est pas même le plus solide ni le plus durable
ATTIRERC'est ainsi que Marie-Thérèse attira par la prière toutes les vertus dans son âme
ATTIRERQuand l'éloignement de ce grand ministre eut attiré celui de ses confidents....
ATTRIBUEROn ne se trompe pas, chrétiens, quand on attribue tout à la prière ; Dieu, qui l'inspire, ne lui peut rien refuser
AUDACIEUX, EUSEUn de ces esprits remuants et audacieux, qui semblent être nés pour changer le monde
AUDIENCEA la facile audience de ce sage magistrat et par la tranquillité de son favorable visage, une âme agitée se calmait
AUDIENCEDans les audiences vulgaires, l'un, toujours précipité vous trouble l'esprit ; l'autre, avec un visage inquiet et des regards incertains, vous ferme le coeur
AUDIENCEUn prince aussi grand d'ailleurs que celui qui honore cette audience
AUDITEUREt content de remarquer des actions de vertu dont les sages auditeurs puissent profiter, ma voix n'est pas destinée à satisfaire les politiques ni les curieux
AUDITOIRESi aujourd'hui je me vois contraint de retracer l'image de nos malheurs, je n'en ferai point d'excuses à mon auditoire, où, de quelque côté que je me tourne, tout ce qui frappe mes yeux me montre une fidélité irréprochable
AUGMENTERL'ordre et la discipline militaire s'augmentent avec les armées
AUGUSTEEt ceux qui ont vu de quel front il a paru dans la salle de Westminster et dans la place de Whitehall, peuvent juger aisément combien il était intrépide à la tête de ses armées, combien auguste et majestueux au milieu de son palais et de sa cour
AUMÔNEUne femme forte, pleine d'aumônes et de bonnes oeuvres
AUMÔNEC'est en effet la vraie grâce de l'aumône, en soulageant des pauvres, de diminuer en nous d'autres besoins
AUPRÈSLes ans d'Abraham et d'Isaac, qui ont fait paraître si courts ceux de Jacob, s'évanouissent auprès de la vie de Sem, que celle d'Adam et de Noé efface
AUSSIAussi vivant par l'esprit qu'il était mourant par le corps
AUSSICe n'est pas aussi aux sages conseils qu'il faut attribuer les heureux succès
AUSTÉRITÉElle aimait tout dans la vie religieuse, jusqu'à ses austérités et à ses humiliations
AUTANTLa solitude de Ste-Fare autant éloignée des voies du siècle que sa bienheureuse situation la sépare de tout commerce du monde
AUTELOn élève autel contre autel
AUTORITÉQuelque chose de plus violent se remuait dans le fond des coeurs ; c'était un dégoût secret de tout ce qui a de l'autorité
AUTORITÉSaint François, un évêque d'une si grande autorité
AUTREIl fallut réveiller d'un profond sommeil cet autre Alexandre
AUTREFOISLe coeur d'une grande reine, autrefois élevée par une si longue suite de prospérités, et puis plongée tout à coup dans un abîme d'amertumes
AVANTCes rois antiques [les Stuarts] dont l'origine se cache si avant dans l'obscurité des premiers temps
AVANTGand tombe avant qu'on pense à le munir
AVARETu céderas ou tu tomberas sous ce vainqueur, Alger, riche des dépouilles de la chrétienté ; tu disais en ton coeur avare : je tiens la mer sous mes lois, et les nations sont ma proie
AVERSIONRappelez en votre mémoire combien elle avait d'aversion pour les discours empoisonnés de la médisance
AVERTI, IEAnne avertie de loin par un mal aussi cruel qu'irremédiable
AVERTIRQuoique, sans menacer et sans avertir, la mort se fasse sentir tout entière dès le premier coup
AVEULes mauvais succès sont les seuls maîtres qui peuvent nous reprendre utilement et nous arracher cet aveu d'avoir failli, qui coûte tant à notre orgueil
AVEUGLEQuand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l'appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu'elle en entende seulement le nom
AVEUGLÉMENTN'accusons pas aveuglément le naturel des habitants de l'île la plus célèbre du monde
AVOIRLe désir se fait mieux sentir parce qu'il a de l'agitation et du mouvement
AVOIRQue, depuis quarante-deux ans qu'il servait le roi, il avait la consolation de ne lui avoir jamais donné de conseil que selon sa conscience
AVOUERCeux qui sont instruits des affaires étant obligés d'avouer que le roi n'avait point donné d'ouverture ni de prétexte aux excès sacriléges....
BANCIl était sur les bancs de l'école de théologie
BANNI, IELe monde, une fois banni, n'eut plus de retour dans son coeur
BANQUETEnfin je suis parvenue au banquet divin
BASSESSEQue la fortune ne tente donc pas de nous tirer du néant ni de forcer la bassesse de notre nature
BATTU, UELa tempête dont sa flotte fut battue
BAUMEVous croyez donc que les déplaisirs et les plus mortelles douleurs ne se cachent pas sous la pourpre ? ou qu'un royaume est un remède universel à tous les maux, un baume qui les adoucit, un charme qui les enchante ?
BEAU ou BEL, BELLEPendant qu'il [le roi de Suède] rassemble de nouvelles forces, Dieu tonne du plus haut des cieux ; le redouté capitaine tombe au plus beau de sa vie, et la Pologne est délivrée
BEAUTÉDans la solitude de Ste-Fare, où les épouses de Jésus-Christ faisaient revivre la beauté des anciens jours
BEAUTÉÉlevez, ô Seigneur, et mes pensées et ma voix ; que je puisse représenter à cette auguste audience l'incomparable beauté d'une âme que vous avez toujours habitée
BELLE-MÈRELa reine sa belle-mère, malgré ce nom odieux, trouva en elle non-seulement un respect, mais encore une tendresse que ni le temps ni l'éloignement n'ont pu altérer
BÉNÉDICTIONFêtes sacrées, mariage fortuné, voile nuptial, bénédiction, sacrifice, puis-je mêler aujourd'hui vos cérémonies et vos pompes avec ces pompes funèbres, et le comble des grandeurs avec leurs ruines ?
BÉNIN, IGNEÔ Seigneur, vous qui donnez aux juges ces regards bénins, ces oreilles attentives et ce coeur toujours ouvert à la vérité....
BÉNIN, IGNELes coeurs sont saisis d'une joie soudaine par la grâce inespérée d'un beau jour d'hiver, qui après un temps pluvieux vient réjouir tout d'un coup la face du monde ; mais on ne laisse pas de lui préférer la constante sérénité d'une saison plus bénigne
BÉNIRCe ne lui est rien [à Louis XIV] d'être l'homme que les autres hommes admirent : il veut être, avec David, l'homme selon le coeur de Dieu ; c'est pourquoi Dieu le bénit
BIENEn leur donnant [aux rois] sa puissance, il [Dieu] leur commande d'en user comme il fait lui-même, pour le bien du monde
BIENLe prodigue de l'Évangile, qui veut avoir son partage, qui veut jouir de soi-même et des biens que son père lui a donnés
BIENParmi les choses que j'ai à vous dire, vous saurez bien démêler ce qui vous est propre
BIENFAISANT, ANTEElle a usé chrétiennement de la bonne et de la mauvaise fortune ; dans l'une elle a été bienfaisante ; dans l'autre elle s'est montrée toujours invincible
BIENFAISANT, ANTEDans toute l'administration de la justice, il nous paraissait un homme que sa nature avait fait bienfaisant, et que la raison rendait inflexible
BIENHEUREUX, EUSEDans la solitude de Ste-Fare, autant éloignée des voies du siècle que sa bienheureuse situation la sépare de tout commerce du monde
BIENTÔTQue nous nous pardonnons aisément nos fautes, quand la fortune nous les pardonne, et que nous nous croyons bientôt les plus éclairés et les plus habiles, quand nous sommes les plus élevés et les plus heureux
BIZARRERIEIl y a assez d'injustice dans le procédé des hommes, assez d'inégalités et de bizarreries dans leurs humeurs incommodes et contrariantes
BLANCHEURLa mort ne l'a point changée ; cette éclatante blancheur [de son teint], symbole de son innocence et de la candeur de son âme....
BON, BONNEQue si Dieu ne dédaigne pas de juger ce qu'il a créé, et encore ce qu'il a créé capable d'un bon et d'un mauvais choix
BON, BONNEComment ont-ils deviné que tout ce qu'on pense de ce premier être lui soit indifférent, et que toutes les religions qu'on voit sur la terre lui soient également bonnes ?
BONHEURToutes deux d'une si heureuse constitution, qu'elles semblaient nous promettre le bonheur de les conserver un siècle entier
BONNEMENTIl dit bonnement ce qu'il sentait dans le moment
BONTÉVous, Seigneur, dont la bonté infinie n'a rien donné aux hommes de plus efficace pour effacer leurs péchés que la grâce de les reconnaître
BORNEJ'ai dit quelque chose de la licence où se jettent les esprits quand on ébranle les fondements de la religion et qu'on remue les bornes une fois posées
BORNEEt leurs opinions [des anabaptistes] mêlées au calvinisme ont fait naître les indépendants, qui n'ont point eu de bornes
BOUCHEAlexandre vit dans la bouche de tous les hommes, sans que sa gloire soit effacée ou diminuée depuis tant de siècles
BOUTVoilà donc comme parle cet amant outré et poussé à bout
BOUTSi l'on voulait pousser à bout la subtilité
BRACELETJe ferai tomber leurs cheveux, je détruirai et les colliers et les bracelets et les anneaux et les boîtes à parfum
BRANLELa France commencait à donner le branle aux affaires de l'Europe
BRAVELes deux armées semblent avoir voulu se renfermer dans des bois et dans des marais, pour décider leur querelle, comme deux braves en champ clos
BRÈCHERestait cette redoutable infanterie de l'armée espagnole dont les gros bataillons, semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs brèches, demeuraient inébranlables au milieu de tout le reste en déroute
BRIGANDAGETu céderas ou tomberas sous ce vainqueur, Alger, riche des dépouilles de la chrétienté.... nous verrons la fin de tes brigandages.... et la navigation va être assurée par les armes de Louis
BRISUREC'est Dieu qui voulait montrer qu'il donne la mort et qu'il ressuscite, qu'il secoue la terre et la brise et qu'il guérit en un moment toutes ses brisures
BRUTALITÉQuand Dieu voulut sauver la ville de Béthulie, il tendit, dans la beauté de Judith, un piége imprévu et inévitable à l'aveugle brutalité d'Holopherne
BURINQui me donnera le burin pour graver sur le marbre cette parole ?
CABINETJe ne suis pas ici un historien qui doit vous développer le secret des cabinets ni l'ordre des batailles ni l'intérêt des partis
CACHÉ, ÉEDieu qui rapporte tous ses conseils à la conservation de sa sainte Église et qui, fécond en moyens, emploie toutes choses à ses fins cachées
CACHERSouvent il se disait en son coeur que le plus malheureux effet de la faiblesse de l'âge était de se cacher à ses propres yeux
CADAVRELa mort ne nous laisse pas assez de corps pour occuper quelque place.... notre chair change bientôt de nature ; notre corps prend un autre nom ; même celui de cadavre, dit Tertullien, parce qu'il nous montre encore quelque forme humaine, ne lui demeure pas longtemps ; il devient un je ne sais quoi qui n'a plus de nom dans aucune langue
CALMEÀ ces mots elle demeura dans un calme et dans une joie qu'elle ne pouvait exprimer
CAMPEn son camp on ne connaît pas les vaines terreurs qui fatiguent et rebutent plus que les véritables
CAMPAGNEDès cette première campagne, après la prise de Thionville, digne prix de la victoire de Rocroy, il passa pour un capitaine également redoutable dans les siéges et dans les batailles
CAMPAGNECroyez-vous que la reine pût être en repos dans ces fameuses campagnes qui nous apportaient coup sur coup tant de surprenantes nouvelles ?
CAMPEMENTLe prince, par son campement, avait mis en sûreté non-seulement toute notre frontière mais encore tous nos soldats
CANTIQUELes psaumes avaient succédé aux cantiques des joies du siècle
CAPABLESi Dieu ne dédaigne de juger ce qu'il a créé capable d'un bon et d'un mauvais choix
CAPABLEIl [Jésus-Christ] a mis dans son église une autorité seule capable d'abaisser l'orgueil et de relever la simplicité
CAPACITÉUn homme d'une si grande capacité
CAPACITÉLe roi, dont le jugement est une règle toujours sûre, a estimé la capacité de notre princesse et l'a mise par son estime au-dessus de tous nos éloges
CAPITAINEÀ la nuit qu'il fallut passer en présence des ennemis, comme un vigilant capitaine, il reposa le dernier
CAPITAINELeur subtil conducteur [Cromwell] qui, en combattant, en dogmatisant, en mêlant mille personnages divers, en faisant le docteur et le prophète aussi bien que le soldat et le capitaine
CAPITAL, ALEIl ne faut pas se flatter, les plus expérimentés dans les affaires font des fautes capitales
CAPTIEUX, EUSEQue dirai-je du dangereux artifice qui fait prononcer à la justice, comme autrefois aux démons, des oracles ambigus et captieux !
CAPTIF, IVECaptive, dès le berceau, des ennemis les plus implacables de sa maison
CAPTIF, IVEComme il n'a jamais refusé ce qui était raisonnable, étant vainqueur, il a toujours rejeté ce qui était faible et injuste, étant captif
CAPTIF, IVE[âme] toi qui étais née pour l'éternité et pour un objet immortel, tu deviens éprise et captive d'une fleur que le soleil dessèche
CAPTIF, IVEPhilisbourg qui tint si longtemps le Rhin captif sous nos lois
CAPTIVERPendant que tu disais en ton coeur rebelle : je ne puis me captiver....
CAPTIVITÉL'âme menée de captivité en captivité, captive d'elle-même, captive de son corps
CARRIÈREMoulin ouvre la carrière par cet anéantissement de tout acte
CARRIÈREIl a fourni la carrière de plusieurs carêmes
CATHOLIQUEAvec quelle incomparable netteté d'esprit leur faisait-il voir l'antiquité et la vérité de la religion catholique !
CAUSECeux qu'on nomme chercheurs à cause que, dix-sept cents ans après Jésus-Christ, ils cherchent encore la religion
CAUSEUne justice qui fait semblant d'être vigoureuse à cause qu'elle résiste aux tentations médiocres
CAUSECe que le prince fit mérite d'être raconté à toute la terre non à cause qu'il est remarquable, mais à cause pour ainsi dire qu'il ne l'est pas
CAVALERIEQu'est devenue cette redoutable cavalerie qu'on voit fondre sur l'ennemi avec la vitesse de l'aigle ?
CAVALERIEC'est en vain qu'à travers les bois, avec sa cavalerie toute fraîche, Beck précipite sa marche pour tomber sur nos soldats épuisés
CEÇ'a été dans notre siècle un grand spectacle de voir, dans le même temps et dans les mêmes campagnes, ces deux hommes [Condé et Turenne] que la voix commune de toute l'Europe égalait aux plus grands capitaines des siècles passés....
CECe n'est pas seulement les hommes à combattre, c'est des montagnes inaccessibles, c'est des ravins et des précipices d'un côté, c'est partout des forts élevés
CÉDERDeux fois, en grand politique, ce judicieux favori sut céder au temps et s'éloigner de la cour
CÉDERTu céderas, ou tu tomberas sous ce vainqueur, Alger, riche des dépouilles de la chrétienté
CÉDERDès sa première jeunesse, tout cédait aux lumières de son esprit
CÉLESTEMais, au milieu de ces célestes douceurs, la justice divine eut son tour
CELUI-CIQue le sort de tels esprits est hasardeux, et qu'il en paraît dans l'histoire, à qui leur audace a été funeste ! mais aussi que ne font-ils pas quand il plaît à Dieu de s'en servir ! il fut donné à celui-ci [Cromwell] de tromper les peuples et de prévaloir contre les rois
CENDREC'est ainsi que la justice divine, justement irritée de notre orgueil, le pousse jusqu'au néant, et que, pour égaler à jamais les conditions, elle ne fait de nous tous qu'une même cendre
CENDRECes veuves qui s'ensevelissent, pour ainsi dire, elles-mêmes dans le tombeau de leurs époux, y enterrent tout amour humain avec ces cendres chéries
CENSEURÔ juges, quelle majesté de vos séances ! quel président [Dieu] de vos assemblées, mais aussi quel censeur de vos jugements !
CENSEURPuis-je lui dénier quelque part dans mes discours, après qu'il en a été si souvent et le censeur et l'arbitre ?
CERVEAUOn les traite de cerveaux faibles et blessés
CHACUN, CHACUNEPar les richesses, l'ambitieux se peut assouvir d'honneurs ; le voluptueux, de plaisirs chacun enfin, de ce qu'il demande
CHAGRIN, INELa face de la raison, si je puis parler de la sorte, paraît trop sérieuse et trop chagrine
CHAIRFils de cette sainte veuve plus selon l'esprit que selon la chair
CHAIRESi nous sommes soigneux de former des prêtres que Louis puisse choisir pour remplir nos chaires
CHAIREÀ présent que je suis assis dans la chaire de Jésus-Christ et des apôtres, et que vous m'écoutez avec attention
CHAMPLes deux généraux et les deux armées semblaient avoir voulu se renfermer dans des bois et dans des marais pour décider leur querelle comme deux braves en champ clos
CHANCELIERLa charge de chancelier vaqua, et toute la France la destinait à un ministre si zélé pour la justice
CHANGÉ, ÉEÀ la fin des siècles on verra toute la nature changée faire paraître un monde nouveau pour les élus
CHANGEANT, ANTEOutre le rapport que nous avons du côté du corps avec la nature changeante et mortelle
CHANGEANT, ANTELa mort ne l'a point changée, si ce n'est qu'une immortelle beauté a pris la place d'une beauté changeante et mortelle
CHANGEANT, ANTEQuel fruit lui en revint-il, sinon de connaître par expérience le faible des grands politiques, leurs volontés changeantes ou leurs paroles trompeuses ?
CHANGEMENTAdmirez donc avec nous ces grands changements de la main de Dieu
CHANGEMENTTout est vanité sous le soleil, c'est-à-dire, tout ce qui est mesuré par les années, tout ce qui est emporté par la rapidité du temps ; sortez du temps et du changement, aspirez à l'éternité ; la vanité ne vous tiendra plus asservis
CHANGERIl agit secrètement dans les coeurs par son Saint-Esprit, il les change, il les renouvelle
CHANGERUn de ces esprits remuants et audacieux qui semblent être nés pour changer le monde
CHANGERL'Angleterre a tant changé, qu'elle ne sait plus elle-même à quoi s'en tenir
CHANGERElle avait appris par ses malheurs à ne changer pas dans un si grand changement de son état
CHARGERCette femme ambitieuse et vaine croit valoir beaucoup, quand elle s'est chargée d'or, de pierreries et de mille autres vains ornements
CHARITÉDans les nécessités extraordinaires sa charité faisait de nouveaux efforts
CHARITÉCe n'était plus cet ardent vainqueur qui semblait vouloir tout emporter ; c'était une douceur, une patience, une charité qui songeait à gagner tous les coeurs et à guérir des esprits malades
CHARMEVous croyez donc que les déplaisirs et les plus mortelles douleurs ne se cachent pas sous la pourpre, ou qu'un royaume est un remède universel à tous les maux, un baume qui les adoucit, une charme qui les enchante ?
CHARMECes prières apostoliques qui, par un espèce de charme divin, suspendent les douleurs les plus violentes
CHARMESa conversation était un charme, parce qu'il savait parler à chacun selon ses talents
CHARMETout cédait au charme secret de ses entretiens
CHASTEAfin que nous commencions, malheureux pécheurs, à verser sur nous-mêmes un torrent de larmes, et que, ravis des chastes attraits de l'innocence, jamais nous ne nous lassions d'en pleurer la perte
CHASTESi, comme nos prédécesseurs, nous faisons nos chastes délices de votre Écriture, notre principal exercice de la prédication de votre parole
CHEFElle avait encore gagné un maire de Londres dont le crédit était grand, et plusieurs autres chefs de la faction
CHEFIl est du devoir d'un bon chef.... C'est ce qu'a vu notre siècle ; et, ce qui est encore plus grand, il a vu un roi se servir de ces deux grands chefs [Condé et Turenne], et profiter du secours du ciel
CHEMINCe qui ouvre le chemin à toute illusion
CHEMINERVoyez dans quel sentier la vertu chemine, doublement à l'étroit et par elle-même et par l'effort de ceux qui la persécutent
CHER, CHÈREVous parlerai-je de ses pertes et de la mort de ses chers enfants ?
CHER, CHÈREAinsi puisse-t-il toujours vous être un cher entretien ; ainsi puissiez-vous profiter de ses vertus
CHER, CHÈRELorsqu'aux dépens d'une santé qui nous est si chère....
CHER, CHÈRERendre la royauté non-seulement vénérable et sainte, mais encore aimable et chère aux peuples
CHERCHERÂmes chrétiennes, sachez que qui cherche Dieu de bonne foi, ne manque jamais de le trouver
CHERCHERQue peut-on imaginer de plus malheureux que de ne pouvoir conserver la foi sans s'exposer au supplice, ni sacrifier sans trouble, ni chercher Dieu qu'en tremblant ?
CHERCHERPourquoi chercher des preuves d'une vérité que le Saint-Esprit a prononcée par une sentence manifeste ?
CHERCHERSans chercher d'excuse dans le mauvais état où se trouvaient ses affaires
CHERCHERCelui qui demande, on lui donne ; celui qui cherche, il trouve
CHERCHERLa foi véritable qui ne cherche qu'à se développer de ses ténèbres et, en dissipant le nuage, se changer en pure lumière et en claire vision
CHERCHERCette âme qui s'est tant aimée et tant cherchée ne se peut plus supporter aussitôt qu'elle est seule avec elle-même
CHERCHERMalheur à moi, si, dans cette chaire, j'aime mieux me chercher moi-même que votre salut, et si je ne préfère à mes inventions, quand elles pourraient vous plaire, les expériences de cette princesse qui peuvent vous convertir !
CHERCHEUR, EUSEEt ceux qu'on nomme chercheurs, à cause que, dix-sept cents ans après Jésus-Christ, ils cherchent encore la religion et n'en ont point d'arrêtée
CHÈREMENTSi l'histoire de l'Église garde chèrement la mémoire de cette reine
CHÈREMENTUne dignité qu'à la fin il voulut quitter comme trop chèrement achetée
CHÉRI, IEFemme et mère très chérie et très honorée
CHÉRI, IELe juste semblera plus avantagé, si on pèse son mérite ; et le pécheur plus chéri, si l'on considère son indignité
CHICANENe croyez pas que ce soit seulement la querelle de l'épiscopat ou quelques chicanes sur la liturgie anglicane, qui aient ému les communes
CHOCTel qu'on l'avait vu dans tous ses combats, résolu, paisible, occupé sans inquiétude de ce qu'il fallait faire pour les soutenir, tel fut-il à ce dernier choc [l'article de la mort]
CHOISIRQuand ce grand Dieu a choisi quelqu'un pour être l'instrument de ses desseins, rien n'en arrête le cours
CHOISIRChrétiens, ne murmurez pas si Madame a été choisie pour nous donner une telle instruction
CHOQUEROn vous dira de là-haut qu'on peut quelque chose de difficile, puisqu'on peut embrasser tout ce qui choque
CHOSEPendant que l'âme demande une chose, le plaisir en exige une autre ; ainsi l'âme, devenue captive du plaisir, devient en même temps ennemie de la raison
CHOSEDieu se réserve à lui seul les choses d'en haut, il partage avec vous les choses d'en bas
CHOSEAsservi par toutes les choses qu'il croit posséder
CHOSEDieu qui, fécond en moyens, emploie toutes choses à ses fins cachées
CHOSEEt celle [la maladie] que nous appelons la dernière, qu'est-ce autre chose, à le bien entendre, qu'un redoublement et comme le dernier accès du mal que nous apportons en naissant ?
CHOSEApprenons, avant toutes choses, à n'être pas éblouis du bonheur qui ne remplit pas le coeur de l'homme
CHOSEQue la grandeur et la gloire n'étaient parmi nous que des noms pompeux, vides de sens et de choses
CHRÉTIEN, IENNEQuel est cet aveuglement dans une âme chrétienne, et qui le pourrait comprendre, d'être incapable de manquer aux hommes et de ne craindre pas de manquer à Dieu ?
CHRÉTIEN, IENNELa vie chrétienne que je vous propose, si pénitente, si mortifiée, si détachée des sens et de nous-mêmes
CHRÉTIEN, IENNEJe trouve ici les chrétiens trop savants : chrétien, tu sais trop la distinction des péchés véniels d'avec les mortels
CHRÉTIENNEMENTLa reine a également entendu deux leçons si opposées, c'est-à-dire qu'elle a usé chrétiennement de la bonne et de la mauvaise fortune
CHRISTC'est de là que nous est né ce prétendu règne de Christ, inconnu jusques alors au christianisme, qui devait anéantir toute la royauté et égaler tous les hommes
CHUTETremblez, âmes réconciliées, qui renoncez si souvent à la grâce de la pénitence, tremblez, puisque chaque chute creuse sous vos pas de nouveaux abîmes
CIMESemblable à ces hautes montagnes dont la cime, au-dessus des nues et des tempêtes, trouve la sérénité dans sa hauteur et ne perd aucun rayon de la lumière qui l'environne
CIRCONSPECTIONRappelez en votre mémoire avec quelle circonspection elle ménageait le prochain et combien elle avait d'aversion pour les discours empoisonnés de la médisance
CITÉL'Église catholique, cité sainte, dont toutes les pierres sont vivantes
CIVIL, ILELa France, sortie enfin des guerres civiles, commençait à donner le branle aux affaires de l'Europe
CIVIL, ILEReconnaissez le héros qui, toujours égal à lui-même, sans se hausser pour paraître grand, sans s'abaisser pour être civil et obligeant, se trouve naturellement tout ce qu'il doit être en vers tous les hommes
CLAIR, CLAIREMaintenant ces deux âmes pieuses contemplent ensemble à découvert les lois éternelles d'où les nôtres sont dérivées ; et si quelque légère trace de nos faibles distinctions paraît encore dans une si simple et si claire vision, elles adorent Dieu en qualité de justice et de règle
CLAIR, CLAIREQue dirai-je des difficultés qu'on suscite dans l'exécution, lorsqu'on n'a pu refuser la justice à un droit trop clair ?
CLAIRVOYANT, ANTELa princesse palatine croyait voir partout dans ses actions un amour profane déguisé en vertu ; plus elle était clairvoyante, plus elle était tourmentée
CLAMEURJustice qui fait semblant d'être vigoureuse, à cause qu'elle résiste aux tentations médiocres et peut-être aux clameurs d'un peuple irrité
CLÉMENCEQue lui peut-on reprocher, sinon la clémence ?
CLÉMENT, ENTEJe veux bien avouer de lui [Charles 1er] ce qu'un auteur célèbre a dit de César : qu'il a été clément jusqu'à être obligé de s'en repentir
CLOREIl ne connaissait plus le sommeil, et la froide main de la mort pouvait seule lui clore les yeux
CLOS, CLOSEPour décider leur querelle en champ clos
CLÔTUREUne retraite profonde, une clôture impénétrable, une obéissance entière
COEURGrande reine, je satisfais à vos plus tendres désirs, quand je célèbre ce monarque ; et ce coeur, qui n'a jamais vécu que pour lui, se réveille, tout poudre qu'il est, et devient sensible, même sous ce drap mortuaire, au nom d'un époux si cher
COEURMais, comme dit le Sage, autant que le ciel s'élève, et que la terre s'incline au-dessous de lui, autant le coeur des rois est impénétrable
COEURLes deux princesses ne furent plus qu'un même coeur
COEURAvez-vous un secret important, versez-le hardiment dans ce noble coeur
COEURHenriette d'un si grand coeur est contrainte de demander du secours ; Anne d'un si grand coeur ne peut en donner assez
COLONNEComme une colonne dont la masse solide paraît le plus ferme appui d'un temple ruineux, lorsque ce grand édifice qu'elle soutenait fond sur elle
COMBATLes combats qu'il a fallu rendre
COMBATTRENos vrais ennemis sont en nous-mêmes, et Louis combat ceux-là plus que tous les autres
COMBATTRELes Machabées étaient vaillants, et pourtant il est écrit qu'ils combattaient par leurs prières plus que par leurs armes
COMBIENQui ne voit combien vaines, mais combien courtes et combien fragiles sont encore ces secondes vies que notre faiblesse nous fait inventer pour couvrir en quelque sorte l'horreur de la mort !
COMBIENDe combien près la menace a-t-elle été suivie du coup !
COMBLEL'homme est tombé en ruine par sa volonté dépravée, le comble s'est abattu sur les murailles, et les murailles sur le fondement
COMMANDEREt pourquoi commandent les hommes, si ce n'est pour faire que Dieu soit obéi ?
COMMELe voyez-vous comme il vole ou à la victoire ou à la mort ?
COMMEComme il eut aperçu que, dans ce mélange infini de sectes, le plaisir de dogmatiser sans être repris était le charme qui possédait les esprits....
COMMEComme elle possédait son affection.... et que son heureuse fécondité redoublait tous les jours les sacrés liens....
COMMENCÉ, ÉESerons-nous fort contents d'une pénitence commencée à l'agonie, qui n'aura jamais été éprouvée, dont jamais on n'aura vu aucun fruit ?
COMMENCEMENTTout le reste de sa conduite répondit à de si beaux commencements
COMMENCERLe roi Henri VIII commença d'ébranler l'autorité de l'Église
COMMENTAIREJ'en connais un dont j'ai lu un commentaire sur Job
COMMERCELoin du commerce des affaires et de la société des hommes ces âmes sans force aussi bien que sans foi qui ne savent pas retenir leur langue indiscrète !
COMMERCEParmi ces sages pensées et renfermé dans un doux commerce avec ses amis aussi modestes que lui
COMMETTRECe fut à cette garde fidèle que la reine commit ce précieux dépôt
COMMETTRESans commettre l'autorité du roi son seigneur
COMMETTRELa reine, à peine sortie d'une tourmente si épouvantable, ose encore se commettre à la furie de l'Océan et à la rigueur de l'hiver
COMMUNICATIF, IVECette bonté est communicative et veut se donner à tous
COMMUNIERQuoi qu'elle ne pût assez communier pour son désir, elle ne cessait de se plaindre humblement et modestement des communions fréquentes qu'on lui ordonnait
COMPARAISONOn est parfait par comparaison aux états inférieurs
COMPARAISONMais c'est des péchés légers par comparaison
COMPARAISONIls ne sont rien à comparaison de sa grandeur
COMPLAISANCECe superbe.... se met au rang des gens désabusés [de la religion], il insulte en son coeur aux faibles esprits qui ne font que suivre les autres sans rien trouver par eux-mêmes ; et, devenu le seul objet de ses complaisances, il se fait lui-même son dieu
COMPONCTIONL'action de grâces ne demande ni componction de coeur, ni effort
COMPOSÉ, ÉECe nom nouveau du Sauveur est celui de l'Eucharistie, nom composé de biens et de grâces
COMPOSERHélas ! nous composions son histoire de tout ce qu'on peut imaginer de plus glorieux
COMPOSITIONLa première de ces bonnes oeuvres fut d'acquitter ce qu'elle devait avec une scrupuleuse régularité, sans se permettre ces compositions si adroitement colorées, qui souvent ne sont qu'une injustice couverte d'un nom spécieux
COMPRÉHENSIONAvec cette prodigieuse compréhension de tout le détail et du plan universel de la guerre, on le voit toujours attentif à ce qui survient
COMPRENDREMon exemple vous doit apprendre qu'il y a des choses très excellentes et très admirables qui échappent à notre vue et qui n'en sont ni moins vraies ni moins désirables, quoiqu'on ne les puisse ni comprendre ni imaginer
COMPTEAu lieu de déplorer la mort des autres, grand prince, dorénavant je veux apprendre de vous à rendre la mienne sainte ; heureux si, averti par ces cheveux blancs du compte que je dois rendre de mon administration, je réserve au troupeau que je dois nourrir de la parole de vie les restes d'une voix qui tombe et d'une ardeur qui s'éteint
COMPTERVoyez, chrétiens, comme les temps sont marqués, comme les générations sont comptées ; Dieu détermine jusqu'à quand doit durer l'assoupissement
COMPTERServez donc ce roi immortel et si plein de miséricorde, qui vous comptera un soupir et un verre d'eau donnés en son nom, plus que tous les autres ne feront jamais tout votre sang répandu
COMPTERMais peut-être que, prêt à mourir, on comptera pour quelque chose cette vie de réputation ou cette imagination de revivre dans sa famille qu'on croira laisser solidement établie
CONCERTElle fait avec le duc de Lorraine une entreprise pour la délivrance du roi son seigneur, dont le succès paraissait infaillible, tant le concert en est juste
CONCERTL'infatigable ministre ouvre des yeux attentifs sur tous les tribunaux ; animé des ordres du prince, il y établit la règle, la discipline, le concert, l'esprit de justice
CONCILIERTerminer tous les différends d'une manière qui conciliait les intérêts les plus opposés
CONCILIERSon caractère particulier était de concilier les intérêts opposés, et, en s'élevant au-dessus, de trouver le secret endroit et comme le noeud par où on peut les réunir
CONCOURIRSi mon jugement ne me trompe pas, si, rappelant la mémoire des siècles passés, j'en fais un juste rapport à l'état présent, j'ose croire, et je vois les sages concourir à ce sentiment, que les jours d'aveuglement sont écoulés et qu'il est temps désormais que la lumière revienne
CONDAMNERIl se condamnait, en rendant les sceaux, à rentrer dans la vie privée
CONDUCTEUR, TRICECeux-ci allaient toujours, sans regarder qu'ils allaient à la servitude ; et leur subtil conducteur qui, en combattant, en dogmatisant, en faisant le docteur et le prophète, aussi bien que le soldat et le capitaine....
CONDUIRERemonter jusqu'au principe et vous conduire pas à pas par tous les excès où le mépris de la religion ancienne a été capable de pousser les hommes
CONFÉRERAprès en avoir conféré avec plusieurs docteurs en théologie
CONFESSERElle retire ses chers enfants, et confesse à cette fois que, parmi les plus mortelles douleurs, on est encore capable de joie
CONFESSIONQu'elle nous parut au-dessus de ces lâches chrétiens qui s'imaginent avancer leur mort quand ils préparent leur confession !
CONFIANCELe roi prenait confiance en ses conseils
CONFINSAuguste journée où deux fières nations, longtemps ennemies et alors réconciliées par Marie-Thérèse, s'avancent sur leurs confins, leurs rois à leur tête, non plus pour se combattre, mais pour s'embrasser
CONFONDREJe veux confondre le monde par ceux que le monde révère le plus, par ceux qui le connaissent le mieux, et ne lui veux donner pour le convaincre que des docteurs assis sur le trône
CONFONDRELeurs années se poussent successivement comme des flots ; ils ne cessent de s'écouler, tant qu'enfin, après avoir fait un peu plus de bruit et traversé un peu plus de pays les uns que les autres, ils vont tous ensemble se confondre en un abîme où l'on ne reconnaît plus ni princes, ni rois
CONFORMERElle se conformait aux ordres de Dieu, elle lui offrait ses souffrances en expiation de ses fautes
CONFUS, USEComme si Dieu avait à notre manière des vues générales et confuses, et comme si la souveraine intelligence ne savait pas comprendre dans ses desseins les choses particulières qui seules subsistent véritablement
CONFUSIONEst-ce que les temps de confusion ne sont pas encore accomplis ?
CONFUSIONQue dans cette effroyable confusion de toutes choses, il est beau de considérer ce que la grande Henriette a entrepris pour le salut de ce royaume !
CONGÉDIERPendant que le parlement songe à congédier l'armée, cette armée réforme elle-même à sa mode le parlement
CONNAÎTREElle confesse humblement que, de ce jour seulement, elle commence à connaître Dieu, n'appelant pas le connaître que de regarder encore tant soit peu le monde
CONNAÎTREHeureuse de connaître et d'aimer celui qui se connaît et s'aime éternellement [Dieu], l'âme a voulu, comme lui, faire elle-même sa félicité
CONNAÎTREÔ âme, vous connaissez et vous aimez, c'est là ce que vous avez de plus essentiel, et c'est par là que vous ressemblez à votre auteur, qui n'est que connaissance et qu'amour
CONNAÎTRESous lui [Louis XIV] la France apprit à se connaître ; elle se trouve des forces que les siècles précédents ne savaient pas
CONQUÉRANTL'Empire et la Hollande se remuent contre un conquérant qui menaçait tout le Nord de la servitude
CONQUÉRANTQuand on veut parler d'un grand conquérant, chacun pense à Alexandre
CONQUÉRANTLe voyez-vous, ce conquérant ? avec quelle rapidité il s'élève de l'occident comme par bonds et ne touche pas à terre ! semblable dans ses sauts hardis et dans sa légère démarche à ces animaux vigoureux et bondissants, il ne s'avance que par vives et impétueuses saillies
CONQUÊTECeux qui travaillent à la conquête des âmes
CONQUÊTEEt s'il nous est permis d'expliquer les sentiments du Sauveur par les sentiments humains, il s'émeut plus sensiblement sur les pécheurs convertis qui sont sa nouvelle conquête, mais il réserve une plus douce familiarité aux justes, qui sont ses anciens et perpétuels amis
CONSACRERIl n'y a point de particulier qui ne se voie autorisé par cette doctrine à adorer ses inventions, à consacrer ses erreurs, à appeler Dieu tout ce qu'il pense
CONSCIENCEElle lui pardonna son crime, le livrant pour tout supplice à sa conscience
CONSCIENCEOn est obligé de reprocher à ces peuples d'avoir été trop soumis, puisqu'ils ont mis sous le joug leur foi même et leur conscience
CONSCIENCERetirée à la campagne, séquestrée du monde, elle s'occupa trois ans entiers à régler sa conscience et ses affaires
CONSÉCRATIONLe P. Bourgoing n'avait pas attendu la consécration mystique ; il s'était dès son enfance consacré lui-même par la pratique persévérante de la piété
CONSEILÉgalement estimable et de ce qu'elle savait trouver les sages conseils et de ce qu'elle savait les recevoir
CONSEILIl ne laissait rien à la fortune de ce qu'il pouvait lui ôter par conseil et par prévoyance
CONSEILQui veut entendre combien la raison préside dans les conseils de ce prince, n'a qu'à prêter l'oreille quand il lui plaît d'en expliquer les motifs
CONSEILDieu qui rapporte tous ses conseils à la conservation de sa sainte Église
CONSEILJ'entrerai avec David dans les puissances du Seigneur ; et j'ai à vous faire voir les merveilles de sa main et de ses conseils ; conseils de juste vengeance sur l'Angleterre ; conseils de miséricorde pour le salut de la reine, mais conseils marqués par le doigt de Dieu, dont l'empreinte est si vive et si manifeste, qu'on ne peut résister à cette lumière
CONSEILLERUn prince que la sagesse conseille, que la valeur anime, et que la justice accompagne dans toutes ses actions
CONSEILLER, ÈREL'histoire qu'on appelle avec raison la sage conseillère des princes
CONSERVATIONDieu qui rapporte tous ses conseils à la conservation de sa sainte Église
CONSERVERIl savait se conserver dans la créance de tous les partis
CONSIDÉRERIl ne leur reste qu'à considérer de quel côté allait tomber ce grand arbre, ébranlé par tant de coups
CONSIDÉRERQuand on considère de plus près l'histoire de ce grand royaume et particulièrement les derniers règnes
CONSISTERCe désintéressement qu'ils font consister dans la suppression des demandes
CONSOLATIONSes maladies lui ôtèrent la consolation qu'elle avait tant désirée, d'accomplir ses premiers desseins et de pouvoir achever ses jours sous la discipline de Sainte-Fare
CONSOLERAinsi la pieuse reine consolait la captivité des fidèles et relevait leur espérance
CONSOMMÉ, ÉEAvec de très grands prélats consommés en piété et en savoir
CONSOMMÉ, ÉEC'est l'effet d'un art consommé de réduire en petit tout un grand ouvrage
CONSTANCESi la constance admirable avec laquelle cette princesse a soutenu ces calamités, ne surpassait de bien loin les crimes qui les ont causées
CONSTANT, ANTEC'est une doctrine constante de saint Augustin et de tous les Pères
CONSTERNÉ, ÉEAu premier bruit d'un mal si étrange, on accourut à Saint-Cloud de toutes parts ; on trouve tout consterné, excepté le coeur de cette princesse
CONTEMPLATIF, IVEMarthe n'était-elle pas une sainte, quoiqu'on ne dise pas qu'elle fût contemplative ?
CONTEMPLATIONElle était sans y avoir songé de la plus sublime contemplation
CONTEMPLERJ'ai peine à contempler son grand coeur dans ces dernières épreuves
CONTENANCEDe quels yeux regardèrent-ils le jeune prince, dont la victoire avait relevé la haute contenance, à qui la clémence ajoutait de nouvelles grâces ?
CONTENTERPendant qu'elle contentait le monde et se contentait elle-même, la princesse Palatine n'était pas heureuse, et le vide des choses humaines se faisait sentir à son coeur
CONTENTERLa viduité est regardée, non plus comme un état de désolation, mais comme un état désirable où, affranchi de tout joug, on n'a plus à contenter que soi-même
CONTERContez-nous donc maintenant, vous qui les savez, toutes les grandes qualités de la princesse Palatine
CONTINUEL, ELLEIl portait au fond de son coeur une vive et continuelle appréhension de déplaire à Dieu
CONTINUEL, ELLEAprès qu'il eut reconnu que le nouveau secrétaire d'État savait avec une ferme et continuelle action suivre les desseins et exécuter les ordres d'un maître si entendu dans l'art de la guerre
CONTINUELLEMENTL'âme considère que, si elle est Juste, c'est Dieu qui la fait juste continuellement
CONTINUERSon oraison fut perpétuelle pour être égale au besoin.... si le travail semblait l'interrompre, ce n'était que pour la continuer d'une autre sorte
CONTINUITÉIl ne faut pas se persuader qu'il mette une rigoureuse continuité de l'oraison
CONTRAINDREHenriette, d'un si grand coeur, est contrainte de demander du secours
CONTRAIREIls n'ont pas même de quoi établir le néant auquel ils espèrent après cette vie, et ce misérable partage ne leur est pas assuré ; ils ne savent s'ils trouveront un Dieu propice ou contraire
CONTREC'est aller directement contre le Pater
CONTRE-POIDSPar un conseil de la Providence divine, qui sait donner aux conditions les plus élevées leur contre-poids, cette grandeur que nous admirons de loin touche moins quand on y est né ou se confond elle-même dans son abondance
CONVENABLEQu'y a-t-il de plus convenable à la puissance que de secourir la vertu ?
CONVERSATIONUn esprit de raillerie inconsidérée qui naît parmi l'enjouement des conversations
CONVERSIONLes conversions étaient innombrables ; et ceux qui en ont été témoins oculaires nous ont appris que, pendant trois ans de séjour qu'elle a fait à la cour du roi son fils, la seule chapelle royale a vu plus de trois cents convertis
CONVERTI, IEIl [le Sauveur] s'émeut plus sensiblement sur les pécheurs convertis qui sont sa nouvelle conquête ; mais il réserve une plus douce familiarité aux justes qui sont ses anciens et perpétuels amis
CONVERTIRMais, en priant pour son âme, chrétiens, songeons à nous-mêmes ; qu'attendons-nous pour nous convertir ?
CORPSLa mort ne nous laisse pas assez de corps pour occuper quelque place, et on ne voit là que les tombeaux qui fassent quelque figure ; notre chair change bientôt de nature ; notre corps prend un autre nom ; même celui de cadavre, parce qu'il nous montre encore quelque forme humaine, ne lui demeure pas longtemps ; il devient un je ne sais quoi qui n'a plus de nom dans aucune langue
CORPSTout nage dans le sang, et on ne tombe que sur des corps morts
CORRECTIFIl ne faut point s'arrêter à certains petits correctifs qu'ils sèment deçà et delà dans leurs écrits
CORROMPRECette sagesse insensée, ingénieuse à se tourmenter, habile à se tromper elle-même, qui se corrompt dans le présent, qui s'égare dans l'avenir
CORRUPTIONNe parlons pas des corruptions qu'on a honte de se reprocher ; parlons de la lâcheté ou de la licence d'une justice arbitraire qui sans règle et sans maxime se tourne au gré de l'ami puissant
CÔTÉDe quelque côté qu'on s'y tourne, on voit toujours la mort en face qui couvre de ténèbres tous nos plus beaux jours
COUCHERLe coucher dessus la dure, la psalmodie de la nuit et le travail de la journée attirent le sommeil à ce corps si tendre
COULERSeize années d'une prospérité accomplie qui coulèrent sans interruption
COULERElle se coulait dans le sein de l'Église sous prétexte de piété
COUPIl ne leur reste qu'à considérer de quel côté allait tomber ce grand arbre, ébranlé par tant de mains et frappé de tant de coups à sa racine
COUPCent pièces de canon tonnèrent sur elle à son arrivée, et la maison où elle entra fut percée de leurs coups
COUPCet édit qui donna le dernier coup à l'hérésie
COUPGlaive du Seigneur, quel coup vous venez de faire ! toute la terre en est étonnée
COUPNous savons que ce prince magnanime [Charles II] eût pu hâter ses affaires en se servant de la main de ceux qui s'offraient à détruire la tyrannie par un seul coup
COUPSans menacer, sans avertir, la mort se fait sentir tout entière dès le premier coup
COUPÀ ce coup, le Saint-Esprit irrité se retire, les ténèbres s'épaississent, la foi s'éteint
COUPNe disons plus que la mort a tout d'un coup arrêté le cours de la plus belle vie du monde ; disons qu'elle a mis fin aux plus grands périls dont une âme chrétienne peut être assaillie
COURLa cour veut toujours unir les plaisirs avec les affaires ; par un mélange étonnant, il n'y a rien de plus sérieux ni ensemble de plus enjoué ; enfoncez : vous trouverez partout des intérêts cachés, des jalousies délicates qui causent une extrême sensibilité, et, dans une ardente ambition, des soins et un sérieux aussi triste qu'il est vain ; tout est couvert d'un air gai ; vous diriez qu'on ne songe qu'à s'y divertir
COURLa bonté de cette princesse qui, malgré les divisions ordinaires dans les cours, lui gagna d'abord tous les esprits
COURCeux qui ont vu de quel front il [Charles 1er] a paru dans la salle de Wetsminster et dans la place de Whitehall, peuvent juger aisément combien il était intrépide à la tête de ses armées, combien auguste et majestueux au milieu de son palais et de sa cour
COURAGECe grand prince calma les courages émus
COURAGEIl devient un objet de mépris aux uns, et, ce qui est le plus insupportable à un grand courage, un objet de pitié aux autres
COURAGECombien reçut-il d'avis secrets que sa vie n'était pas en sûreté ! Et il connaissait, dans le parti, de ces fiers courages dont la force malheureuse et l'esprit extrême ose tout et sait trouver des exécuteurs
COURAGESes négociations, ses traités, tout ce que sa prudence et son courage opposaient à la fortune de l'État
COURAGES'il y eut jamais une conjoncture où il fallut montrer de la prévoyance et un courage intrépide, ce fut lorsqu'il s'agit d'assurer la garde des trois illustres captifs
COURAGEUX, EUSEPlus vites que les aigles, plus courageux que les lions
COURANT, ANTENous allons sans cesse au tombeau, ainsi que des eaux qui se perdent sans retour ; en effet nous ressemblons tous à des eaux courantes....
COURBERÔ voyage bien différent de celui qu'elle avait fait sur la même mer, lorsque, venant prendre possession du sceptre de la Grande-Bretagne, elle voyait, pour ainsi dire, les ondes se courber sous elle et soumettre toutes leurs vagues à la dominatrice des mers !
COURONNELe pape saint Grégoire a fait cet éloge singulier de la couronne de France, qu'elle est autant au-dessus des autres couronnes du monde que la dignité royale surpasse les fortunes particulières
COURONNENe lui dites pas que la vie d'un premier prince du sang si nécessaire à l'État doit être épargnée ; il répond qu'un prince du sang, plus intéressé par sa naissance à la gloire du roi et de la couronne, doit, dans le besoin de l'État, être plus dévoué que tous les autres pour en relever l'éclat
COURONNERLorsque après de longues années il se vit élevé à cette grande charge.... le modeste ministre disait que le roi, pour couronner plutôt la longueur que l'utilité de ses services, voulait donner un titre à son tombeau et un ornement à sa famille
COURSQuand ce grand Dieu a choisi quelqu'un pour être l'instrument de ses desseins, rien n'en arrête le cours
COURSTout est vain en l'homme si nous regardons le cours de sa vie mortelle
COURT, COURTEComptons comme très court, ou plutôt comptons comme un pur néant tout ce qui finit
COURT, COURTEQu'importe que sa vie ait été si courte ? jamais ce qui doit finir ne peut être long
COÛTERQuand celui qui est assis sur le trône d'où relève tout l'univers, et à qui il ne coûte pas plus à faire qu'à dire parce qu'il fait tout ce qu'il lui plaît par sa parole
COUVERT, ERTECouverte de toutes parts, la France est capable de tenir la paix avec sûreté dans son sein, mais aussi de porter la guerre partout où il faut
COUVERT, ERTEDans la gloire éternelle, les fautes des saints pénitents, couvertes de ce qu'ils ont fait pour les réparer et de l'éclat infini de la divine miséricorde, ne paraissent plus
COUVRIROn remarquera dans le campement de Chatenoy l'éminence qu'occupa ce grand capitaine et le ruisseau dont il se couvrit sous le canon du retranchement de Selestadt
CRAINDREC'était une de ses maximes, qu'il fallait craindre les ennemis de loin pour ne les plus craindre de près et se réjouir à leur approche
CRAINDRECrains Dieu, et garde ses commandements, car c'est là tout l'homme
CRAINDREOn ne voit dans ses jugements [du juge qui veut s'agrandir] qu'une justice imparfaite, semblable, je ne craindrai pas de le dire, à la justice de Pilate....
CRAINDRELe cardinal de Richelieu était mort peu regretté de son maître, qui craignit de lui devoir trop
CRÉANCEIl fallait un homme qui, pour ne pas irriter la haine publique déchaînée contre le ministère [lors de la Fronde], sût se conserver de la créance dans tous les partis et ménager les restes de l'autorité
CRÉANCIER, IÈREElle ne se permit pas avec ses créanciers ces compositions adroitement colorées qui souvent ne sont qu'une injustice couverte d'un nom spécieux
CRÉATUREIl faut que je m'élève au-dessus de l'homme pour faire trembler toute créature sous les jugements de Dieu
CREUXAlors ces malheureux vaincus rappelleront à leur compagnie leur superbe triomphateur ; et du creux de leur tombeau sortira cette voix qui foudroie toutes les grandeurs....
CRISTALSemblable à de l'eau gelée dont le vil cristal se fond entre les mains qui le serrent et ne fait que les salir
CROIRELes sages le prévirent ; mais les sages sont-ils crus en ces temps d'emportement, et ne se rit-on pas de leurs prophéties ?
CROIREElle croyait servir l'État, elle croyait assurer au roi des serviteurs en conservant à Dieu des fidèles
CROIREAssiége-t-il quelque place, il invente tous les jours de nouveaux moyens d'en avancer la conquête ; on croit qu'il expose les troupes ; il les ménage en abrégeant le temps des périls par la vigueur des attaques
CROIRELe miracle qu'elle attendait est arrivé ; elle croit, elle qui jugeait la foi impossible
CROÎTRELaissez-le croître, ce roi chéri du ciel ; il saura tantôt se servir, tantôt se passer de ses plus fameux capitaines
CROYANCELes décrets des conciles, la doctrine des Pères, l'ancienne tradition du saint-siége et de l'Église catholique n'ont plus été comme autrefois des lois sacrées et inviolables ; chacun s'est fait à soi-même un tribunal où il s'est rendu l'arbitre de sa croyance
CRUCIFIERMais elle est menée par une autre voie, par celle qui crucifie davantage
CRUCIFIXMadame demande le crucifix sur lequel elle avait vu expirer la reine, sa belle-mère, comme pour recueillir les impressions de constance que cette âme vraiment chrétienne y avait laissées avec les derniers soupirs
CULTEQuel est cet aveuglement dans une âme chrétienne, et qui le pourrait comprendre, d'être incapable de manquer aux hommes et de ne craindre pas de manquer à Dieu ; comme si le culte de Dieu ne tenait aucun rang parmi les devoirs
CULTIVERDans les douceurs qu'il goûtait avec ses enfants, il ne cessait de leur inspirer les sentiments de la véritable vertu ; et ce jeune prince, son petit-fils, se sentira éternellement d'avoir été cultivé par de telles mains
DAMNERLes plaisirs innocents le deviennent bien [péchés mortels] par l'excès de l'attachement, selon la doctrine des saints, et seuls ils ont pu damner le mauvais riche pour avoir été trop goûtés
DANGEREUX, EUSEPourquoi m'es-tu donné, ô corps mortel, fardeau accablant, soutien nécessaire, ennemi flatteur, ami dangereux, avec lequel je ne puis avoir ni guerre ni paix, parce qu'à chaque moment il faut s'accorder et à chaque moment il faut rompre ?
DANSNous vîmes alors, dans cette princesse, au milieu des alarmes d'une mère, la foi d'une chrétienne
DANSAlger, tes maisons ne sont plus qu'un amas de pierres ; dans ta brutale fureur, tu te tournes contre toi-même, et tu ne sais comment assouvir ta rage impuissante
DAVANTAGEQuel astre brille davantage dans le firmament que le prince de Condé n'a fait en Europe ?
DEVanité des vanités, et tout est vanité ; c'est la seule parole qui me reste ; c'est la seule réflexion que me permet, dans un accident si étrange, une si juste et si sensible douleur
DEDavid ne donna jamais de plus beau combat
DENous voyons que les premiers hommes, lorsque le monde plus innocent était encore dans son enfance, remplissaient des neuf cents ans par leur vie
DECombien était ennemie la pieuse reine de ces regards dédaigneux !
DEIl était aisé à la reine de faire sentir une grandeur qui lui était naturelle

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