L'oeuvre Les plaideurs de Jean RACINE

Ecrit par Jean RACINE

Date : 1668

Citations de "Les plaideurs"

Pages 1

Utilisé pour le motCitation
ABOYERQuand avons-nous manqué d'aboyer au larron ?
AFFAIRE.... ah ! Monsieur, si feu mon pauvre père Était encor vivant, c'était bien votre affaire
ÂGEEh ! quel âge avez-vous ? vous avez bon visage
AINSIVous prenez la chose ainsi qu'il la faut prendre
AIREt d'une cause en l'air il le faut bien leurrer
ALLÈGREPour s'échapper de nous Dieu sait s'il est allègre
ÂMEQu'on ne laisse monter aucune âme là-haut
ÂMEPeut-être ils rendent l'âme
AMENÉ, ÉETout doux ! un amené sans scandale suffit
APÔTRETout Picard que j'étais, j'étais un bon apôtre
APPOINTEROn appointe la cause
APRÈSQu'on se mette après lui
ARRÊTObtenez un arrêt, comme il faut que je dorme
ASSISTEREt là d'une voix claire, Devant quatre témoins assistés d'un notaire, Il avouera....
ASSURERAssurez-vous qu'Isabelle est constante
ASSURERJe m'assure qu'il vaut mieux....
AUDIENCEPour vous seuls l'audience se donne
AVENIRMa foi ! sur l'avenir bien fou qui se fiera
AVOIRTant y a qu'il n'est rien que votre chien ne prenne
BADINERIESi j'appréhende quelque chose, c'est que des personnes un peu sérieuses ne traitent de badineries le procès du chien et les extravagances du juge
BARRICADERCouchez-le dans son lit ; fermez porte, fenêtre ; Qu'on barricade tout, afin qu'il ait plus chaud
BAS, BASSEMonsieur, où courez-vous ? c'est vous mettre en danger, Et vous boitez tout bas
BEAU ou BEL, BELLEL'occasion est belle, il la faut embrasser
BESOINJ'en aurais bon besoin
BIAISJe ne sais quel biais ils ont imaginé
BOITERVous boitez tout bas
BRELANCourir le bal la nuit et le jour les brelans
BRIGUEFermons l'oeil aux présents et l'oreille à la brigue
BROCHEEnfin, pour se chauffer, venir tourner ma broche
BROUILLÉ, ÉE.... Il a si bien veillé Et si bien fait qu'on dit que son timbre est brouillé [qu'il est fou]
BRÛLERJ'y brûlerai mes livres
BUVETIERElle eût du buvetier emporté les serviettes Plutôt que de rentrer au logis les mains nettes
ÇÀVoici le fait : depuis quinze ou vingt ans en çà, Au travers d'un mien pré certain ânon passa
ÇÀOr çà verbalisons
CARÊMEVoyez cet autre avec sa face de carême
CASVoilà le cas qu'on fait de votre exploit
CATONOui, devant ce Caton de basse Normandie, Ce soleil d'équité qui n'est jamais terni
CEPour ce faire, il prit.... Ce faisant, il crut.... Et, de ce non content Aurait avec le pied réitéré....
CÉANSSi son clerc vient céans, fais-lui goûter mon vin
CELERIl faut absolument qu'il se fasse celer
CHAMPLe champ vous est ouvert
CHANSON.... Mais permettez.... - Je ne veux rien permettre. - Ce n'est pas un exploit. - Chanson ! - C'est une lettre. - Encor moins. - Mais lisez. - Vous ne m'y tenez pas
CHANTERVoyons ce qu'elle chante [écrit]
CHAPEAUOn avait beau heurter et m'ôter son chapeau [me saluer]
CHAPEAUTous les plus gros monsieurs me parlaient chapeau bas
CHAPONVoici le fait : un chien vient dans une cuisine ; Il y trouve un chapon, lequel a bonne mine.... Et quand il serait vrai que Citron, ma partie, Aurait mangé, messieurs, le tout ou bien partie Du dit chapon....
CHAUD, CHAUDELe soufflet sur ma joue est encore tout chaud
CHEMISELaissez faire ; ils ne sont pas au bout ; J'y vendrai ma chemise, et je veux rien ou tout
CHIRURGIENVite un chirurgien. - Qu'il vienne à l'audience
CHOQUERUne robe toujours m'avait choqué la vue
CITRON.... Citron, Votre chien, vient là-bas de manger un chapon
CLAIR, CLAIREEt là d'une voix claire, Devant quatre témoins assistés d'un notaire
CLAPIERPrends-moi dans ce clapier trois lapins de garenne, Et chez mon procureur porte-les ce matin
CLAQUERTout Picard que j'étais, j'étais un bon apôtre, Et je faisais claquer mon fouet tout comme un autre
COEURJ'avais peur Que mon père ne prît l'affaire trop à coeur
COEURIl avait le coeur trop au métier
COEURDiantre ! l'amour vous tient au coeur de bon matin
COMBIENCombien en as-tu vu (je dis des plus huppés) à souffler dans leurs doigts dans ma cour occupés !
COMÉDIEJ'étais un franc portier de comédie
COMMEObtenez un arrêt comme il faut que je dorme
COMMECet emploi se rapproche, pour le sens, de notre tournure : Obtenez un arrêt comme il faut que je dorme
COMMENCEMENTCe que je sais le mieux c'est mon commencement
COMPAGNIEBon ! le voilà qui fausse compagnie
COMPASSIONOuf ! je me sens déjà pris de compassion
COMPENDIEUSEMENTIl n'est pas sûr que Racine n'ait pas voulu la faire faire à son faux avocat dans ces vers : Je vais, sans rien omettre et sans prévariquer, Compendieusement énoncer, expliquer, Exposer à vos yeux l'idée universelle De ma cause et des faits renfermés dans icelle
COMPTEOui, je suis donc un sot, un voleur à son compte
COMPTEIl n'en a tenu compte
COMTESSEMais j'aperçois venir madame la comtesse De Pimbèche....
CONCLUSIONBelle conclusion et digne de l'exorde
CONFONDREDiable, conclus ; ou bien que le ciel te confonde !
CONTENTEMENTMais vivre sans procès est-ce contentement ?
CONTRATIl signe un bon contrat écrit en bonne forme
CONTUMACEL'esprit de contumace est dans cette famille
COURNous sommes renvoyés hors de cour
COURIRIl dit fort posément ce dont on n'a que faire, Et court le grand galop quand il est à son fait
CRIEUR, EUSEC'est bien fait de fermer la porte à ce crieur
CROIREOui, monsieur, je vous crois, comme mon propre père
DANGERMonsieur, où courez-vous ? c'est vous mettre en danger
DÉBUTERAchève, Petit-Jean, c'est fort bien débuté
DÉCEMBRE....Compare prix pour prix Les étrennes d'un juge à celles d'un marquis ; Attends que nous soyons à la fin de décembre
DÉFAUTVoilà mes guichetiers en défaut, dieu merci
DÉFENDEUR, ERESSEVous, maître Petit-Jean, serez le demandeur ; Vous, maître l'Intimé, serez le défendeur
DÉGOURDIRTe voilà sur tes pieds droit comme une statue ; Dégourdis-toi, courage ! allons, qu'on s'évertue
DÉGUISÉ, ÉEQui t'aurait reconnu déguisé de la sorte ?
DÉLASSERAllons nous délasser à voir d'autres procès
DÉLOGERMon père, si matin qui vous fait déloger [sortir de chez vous] ?
DÉPENSArrêt enfin ; je perds ma cause avec dépens
DIABLEIl a le diable au corps
DISSIPERElle voit dissiper sa jeunesse en regrets, Mon amour en fumée, et son bien en procès
DITJ'écris sur nouveaux frais : je produits, je fournis De dits, de contredits, d'enquêtes, compulsoires....
DIVERTIRTous ces Normands voulaient se divertir de nous ; On apprend à hurler, dit l'autre, avec les loups
DOLENT, ENTEOn ne voit plus sa fille, et la pauvre Isabelle Invisible et dolente est en prison chez elle
DONNERPour cette nuit il faut que je m'en donne [à dormir]
DROIT, DROITETe voilà sur tes pieds droit comme une statue ; Dégourdis-toi, courage ! allons, qu'on s'évertue
DROITEst-ce là faire droit ? est-ce là comme on juge ?
DURERBuvez, mangez, dormez, et faisons feu qui dure
EAULes éléments, le feu, l'air, et la terre, et l'eau
EAUJe suais sang et eau pour voir si du Japon Il viendrait à bon port au fait de son chapon
ÉCHAPPERPour s'échapper de nous, Dieu sait s'il est allègre
ÉCLATAvocat, De votre ton vous-même adoucissez l'éclat
ÉCLATMais je veux faire au moins la chose avec éclat
ÉCRIRETiens, voilà ton paiement - Un soufflet ! écrivons
ÉCRITUREVoyez votre écriture ; Vous n'appellerez pas de votre signature
ÉLARGIRÇà, pour nous élargir, sautons par la fenêtre
EMBOURSER....Et si dans la province Il se donnait en tout vingt coups de nerf de boeuf, Mon père pour sa part en emboursait dix-neuf
EMPÊCHÉ, ÉEJe suis bien empêché ; la vérité me presse, Le crime est avéré, lui-même le confesse
ENCAVÉ, ÉEIls sont, sur ma parole, L'un et l'autre encavés
ENFANTIN, INEVenez, pauvres enfants qu'on veut rendre orphelins, Venez faire parler vos esprits enfantins
ENSORCELERIl faut absolument qu'on m'ait ensorcelé ; Si j'en connais pas un, je veux être étranglé
ENTASSÉ, ÉELes trois quarts de vos biens sont déjà dépensés à faire enfler des sacs l'un sur l'autre entassés
ENTENDRENe connaîtrais-tu pas quelque honnête faussaire, Qui servît ses amis, en le payant, s'entend ?
ENVIEJe vous en veux faire passer l'envie
ENVISAGERPlus je vous envisage, Et moins je me remets, monsieur, votre visage
ÉPICEIl me redemandait sans cesse ses épices ; Et j'ai tout bonnement couru dans les offices Chercher la boîte au poivre
ÉQUIPAGEMais vous ne dites rien de tout mon équipage [déguisement]
ETCependant la suppression de l'et n'est pas d'absolue rigueur, et dans des phrases de ce genre il s'emploie souvent par pléonasme : Plus je vous envisage, Et moins je me remets, monsieur, votre visage
ÉTRENNE....Compare prix pour prix Les étrennes d'un juge et celles d'un marquis
EUH !L'intimé....- Laissez-nous. - S'enroue. - Hé ! laissez-nous. Euh ! euh ! - Reposez-vous, Et concluez
ÉVEILLERIl faut que tous les jours j'éveille tout mon monde
ÉVERTUER (S')Allons, qu'on s'évertue
EXCUSERMonsieur, excusez-moi, je n'y puis rien comprendre
EXORDEBelle conclusion et digne de l'exorde
EXPLOITC'est un petit exploit que j'ose vous prier De m'accorder l'honneur de vous signifier
FAÇONC'est un contrat en fort bonne façon
FAÇON....Hé ! faut-il tant tourner autour du pot ? .... Pour moi, je ne sais point tant faire de façon
FAIREIl dit fort posément ce dont on n'a que faire
FAIREMonsieur, peut-on entrer ? - Non, monsieur, ou je meure. - Hé ! pourquoi ? j'aurai fait en une petite heure
FAMILIER, IÈREVoyez-vous ? il se rend familier
FAUSSAIRENe connaîtrais-tu pas quelque honnête faussaire Qui servît ses amis ?...
FAUX, FAUSSEJ'obtiens lettres royaux et je m'inscris en faux
FERMERFermons l'oeil aux présents et l'oreille à la brigue
FÊTEAllez donc, et cessez de nous rompre la tête ; Que de fous ! je ne fus jamais à telle fête
FEUQui veut voyager loin ménage sa monture ; Buvez, mangez, dormez, et faisons feu qui dure
FEU, FEUEEt j'ai toujours été nourri par feu mon père Dans la crainte de Dieu, monsieur, et des sergents
FIMa robe vous fait honte ; un fils de juge, ah ! fi !
FIERMa foi, sur l'avenir bien fou qui se fiera
FLAGRANT, ANTEPris en flagrant délit, affaire criminelle
FOIMa foi ! sur l'avenir bien fou qui se fiera !
FOINFoin de moi !
FOLIEJ'ai ma folie, hélas ! aussi bien que mon père
FORMEIl signe un bon contrat, écrit en bonne forme
FOUETEt je faisais claquer mon fouet tout comme un autre
FOURNIROn me donnait le soin De fournir la maison de chandelle et de foin
FRAISJ'écris sur nouveaux frais
FRANC, FRANCHEJe lui disais parfois : Monsieur Perrin Dandin, Tout franc, vous vous levez tous les jours trop matin ; Qui veut voyager loin ménage sa monture
FUMÉEElle voit dissiper sa jeunesse en regrets, Mon amour en fumée, et son bien en procès
GALOPIl dit fort posément ce dont on n'a que faire Et court le grand galop quand il est à son fait
GARDE-FOUFaites donc mettre au moins des gardes-fous là-haut
GARDERIl nous le faut garder jour et nuit et de près ; Autrement, serviteur, et mon homme est aux plaids
GARDE-ROBERegarde dans ma chambre et dans ma garde-robe Les portraits des Dandin ; tous ont porté la robe
GENSQuelles gens êtes-vous ? quelles sont vos affaires ?
GENTILHOMMETu fais le gentilhomme ! hé Dandin, mon ami
GRAISSERIl disait qu'un plaideur dont l'affaire allait mal Avait graissé la patte à ce pauvre animal [un coq qui n'avait pas chanté pour réveiller]
GRAISSEROn n'entrait point chez nous sans graisser le marteau
GRATTER...Je lui disais donc, en me grattant la tête, Que je voulais dormir
GRAVEMENT...Je lui disais donc en me grattant la tête Que je voulais dormir : présente ta requête Comme tu veux dormir, m'a-t-il dit gravement....
GRÉ....Il veut bon gré mal gré Ne se coucher qu'en robe et qu'en bonnet carré
GRÉJe me sais quelque gré de l'avoir fait [d'avoir fait rire]
GROS, OSSETous les plus gros messieurs me parlaient chapeau bas, Monsieur de Petit-Jean, ah ! gros comme le bras
GUEULEQuelle gueule il a ! c'est-à-dire comme il bavarde, comme il crie ! Garder toujours un homme, et l'entendre crier ? Quelle gueule ! pour moi, je crois qu'il est sorcier
GUICHETIERVoilà mes guichetiers en défaut, Dieu merci
HASARDEt c'est un grand hasard s'il conclut votre affaire Sans plaider le curé, le gendre et le notaire
HEURTEROn avait beau heurter, et m'ôter son chapeau, On n'entrait point chez nous sans graisser le marteau
HOMME....Il viendra me demander peut-être Un grand homme sec, là, qui me sert de témoin, Et qui jure pour moi lorsque j'en ai besoin
HONHé quoi donc ? les battus, ma foi, paieront l'amende ! Voyons ce qu'elle chante : hon.... " sixième janvier, Pour avoir faussement dit qu'il fallait lier....
HONNÊTEMonsieur, pardonnez-moi, je suis fort honnête homme
HONNÊTEMENTEt cette pension, madame, est-elle forte ? - Je n'en vivrais, monsieur, que trop honnêtement
HUISSIERUn sergent ! un sergent ! - Un huissier ! un huissier !
HUPPÉ, ÉECombien en as-tu vu, je dis des plus huppés... !
ICELUIExposer à vos yeux l'idée universelle De ma cause, et des faits énoncés en icelle
IMPOSTURE....Tout ce qu'il dit sont autant d'impostures
INSTRUIRETa, ta, ta, ta, voilà bien instruire une affaire
INTERLOCUTOIRERapports d'experts, transports, trois interlocutoires
INTERROMPREOh ! pourquoi celui-là m'a-t-il interrompu ? Je ne dirai plus rien
ITEMItem, un coup de pied ; plus, les noms qu'il me donne
JEUNESSEJe suis tout réjoui de voir cette jeunesse
JOLI, IEQu'elle est jolie et qu'elle a les yeux doux !
JOUELequel Hiérôme, après plusieurs rébellions, Aurait atteint, frappé, moi sergent, à la joue, Et fait tomber, du coup, mon chapeau dans la boue
JOURAvocat pour et contre appelé, jour pris....
JUGECrois-tu qu'un juge n'ait qu'à faire bonne chère, Qu'à battre le pavé comme un tas de galants ?
JUGERIl nous veut tous juger les uns après les autres
JUGEROù courez-vous la nuit ? - Je veux aller juger
LACÉREROutre plus, le susdit serait venu, de rage, Pour lacérer ledit présent procès-verbal
LAID, AIDEJe vous ai dit le beau de l'aventure, mais voici le laid. Mais le premier [le début du plaidoyer], monsieur, c'est le beau. - C'est le laid
LARRON, ONNESSEQuand avons-nous manqué d'aboyer au larron ? Témoin trois procureurs, dont icelui Citron A déchiré la robe....
LE, LA, LESCeux mêmes qui s'y étaient le plus divertis ont eu peur de n'avoir pas ri dans les règles
LE, LA, LESCondamnez-le à l'amende, ou, s'il le casse, au fouet
LE, LA, LESLa comtesse : Monsieur, je ne veux point être liée. - Chicaneau : à l'autre ! - La comtesse : Je ne la serai point
LEQUELVoici le fait : un chien vient dans une cuisine ; Il y trouve un chapon, lequel a bonne mine ; Or, celui pour lequel je parle, est affamé ; Celui contre lequel je parle, autem plumé ; Et celui pour lequel je suis, prend en cachette Celui contre lequel je parle
LEURREREt d'une cause en l'air il le faut bien leurrer
LIÉ, ÉEChicaneau : J'irais trouver mon juge, et lui dirais.... Liez-moi. - La comtesse : Monsieur, je ne veux point être liée
LIERMais je ne veux point, monsieur, que l'on me lie
LIERMa foi, juge et plaideurs, il faudrait tout lier
LIÈVREOh dame ! on ne court pas deux lièvres à la fois
LOUPTous ces Normands voulaient se divertir de nous ; On apprend à hurler, dit l'autre, avec les loups
MAIN-FORTEMain-forte ! l'on me tue
MAISONElle eût du buvetier emporté les serviettes, Plutôt que de rentrer au logis les mains nettes ; Et voilà comme on fait les bonnes maisons...
MANGERDes chicaneurs viendront nous manger jusqu'à l'âme, Et nous ne dirons mot !...
MANIFESTEMENTQui ne sait que la loi si quis canis, Digeste De vi paragrapho, messieurs, caponibus, Est manifestement contraire à cet abus ?
MANQUERLa pauvre Babonnette ! hélas ! lorsque j'y pense, Elle ne manquait pas une seule audience
MARCHÉJ'aurais sur le marché fort bien fourni la paille
MARCHÉNon, à si bon marché l'on ne bat pas les gens
MARMOTTERIl marmotte toujours certaines patenôtres Où je ne comprends rien
MARTEAUOn avait beau heurter et m'ôter son chapeau, On n'entrait point chez nous sans graisser le marteau
MASSELes éléments, le feu, l'air et la terre et l'eau, Enfoncés, entassés, ne faisaient qu'un monceau, Une confusion, une masse sans forme, Un désordre, un chaos, une cohue énorme
MATINMon père, si matin qui vous fait déloger ?
MÉTIER....Il avait le coeur trop au métier
METTREAu moins, dites-leur bien que je ne les crains guère ; Ils me feront plaisir : je les mets à pis faire
MIENVoici le fait : depuis quinze ou vingt ans en cà, Au travers d'un mien pré certain ânon passa
MINEUn chien vient dans une cuisine ; Il y trouve un chapon, lequel a bonne mine
MOIPrends-moi dans mon clapier trois lapins de garenne
MONSIEURTous les plus gros messieurs me parlaient chapeau bas
MONTUREJe lui disais parfois : monsieur Perrin Dandin, Tout franc, vous vous levez chaque jour trop matin ; Qui veut voyager loin ménage sa monture
MORDREBelle conclusion et digne de l'exorde. - On l'entend bien toujours : qui voudra mordre y morde
MOTIls me font dire aussi des mots longs d'une toise
MOURIRJe meurs pour Isabelle
MUSCATJ'ai commandé.... que l'on portât chez vous Certain quartaut de vin. - Eh ! je n'en ai que faire. - C'est de très bon muscat. - Redites votre affaire
NAISSANCE....Avant donc La naissance du monde et la création
NERFEt, si dans la province Il se donnait en tout vingt coups de nerf de boeuf, Mon père pour sa part en emboursait dix-neuf
NET, ETTE,Un valet manque-t-il de rendre un verre net ?
NET, ETTE,Elle eût du buvetier emporté les serviettes Plutôt que de rentrer au logis les mains nettes
NEZVous me deviez fermer la porte au nez
NÔTREPour moi, je ne sais rien ; n'attendez rien du nôtre
OBTENIRObtenez un arrêt comme il faut que je dorme
OCCUPÉ, ÉEJe suis occupé, je ne veux voir personne
OEILPetit Jean : Ho, ho, monsieur ! - Léandre : Tais-toi, sur les yeux de ta tête
ORDONNÉ, ÉEOrdonné qu'il sera fait rapport à la cour Du foin que peut manger une poule en un jour
OREILLEFermons l'oeil aux présents et l'oreille à la brigue
OSVous n'avez tantôt plus que la peau sur les os
OUFOuf ! je me sens déjà pris de compassion
OUTRERIl était à propos d'outrer un peu les personnages pour les empêcher de se reconnaître
PAILLEMais je n'y perdais rien ; enfin, vaille que vaille, J'aurais sur le marché fort bien fourni la paille
PARTIEMa partie est puissante et j'ai tout lieu de craindre
PASEn robe sur mes pas [à ma suite] il ne faut que venir
PASSERHé, Monsieur ! peut-on voir souffrir des malheureux ?Dandin : Bon, cela [la question] fait toujours passer une heure ou deux
PASSIONJe me sens déjà pris de compassion ; Ce que c'est qu'à propos toucher la passion !
PATENÔTREIl marmotte toujours certaines patenôtres Où je ne comprends rien
PAVÉCrois-tu qu'un juge n'ait qu'à faire bonne chère, Qu'à battre le pavé comme un tas de galants ?
PAYERIl faut payer d'effronterie
PEAUVous n'avez tantôt plus que la peau sur les os
PENDANT, ANTEMais que font là tes bras pendants à ton côté ?
PERDREDandin : Parlez donc, avocat. - Petit Jean : J'ai perdu la parole
PÉRIODEQue ne lui laissiez-vous finir sa période ?
PÉRIPATÉTIQUEOui, mais l'autorité du péripatétique....
PERMETTRE....Mais permettez. - Je ne veux rien permettre. - Ce n'est pas un exploit. - Chanson !
PERSONNEÀ moi, parlant à ma personne
PERTINEMMENTIl parle, ce me semble, assez pertinemment
PIÈCEPour nous justifier, voulez-vous d'autres pièces ?
PIEDTe voilà sur tes pieds, droit comme une statue
PIEDCe fou qui réduit tout au pied de la chicane
PILIERQu'est-ce qu'un gentilhomme ? un pilier d'antichambre
PIMBÊCHEQuelle pimbêche ! Haute et puissante dame Yolande Cudasne, Comtesse de Pimbesche, Orbesche et caetera
PISIls me feront plaisir : je les mets à pis faire
PITIÉPour moi, je ne dors plus ; aussi je deviens maigre, C'est pitié
PLAIDTous les jours, le premier aux plaids et le dernier
PLAIDERMais vivre sans plaider, est-ce contentement ?
PLAIDERVraiment il plaide bien
PLAINTENon sans faire un notable dommage Dont je formai ma plainte au juge du village
PLEURERTel qui rit vendredi dimanche pleurera
PONTOISEDe grands mots qui tiendraient d'ici jusqu'à Pontoise
PORTJe suais sang et eau pour voir si du Japon Il viendrait à bon port au fait de son chapon
PORTAi-je bien d'un sergent le port et le visage ?
PORTIER, IÈREMa foi, j'étais un franc portier de comédie ; On avait beau heurter et m'ôter son chapeau ; On n'entrait point chez nous sans graisser le marteau
POSÉMENTTa, ta, ta, ta, voilà bien instruire une affaire ! Il dit fort posément ce dont on n'a que faire, Et court le grand galop quand il est à son fait
POULEOrdonné qu'il sera fait rapport à la cour Du foin que peut manger une poule en un jour
POUSSERChicaneau : Vous me poussez. - La comtesse : Bon homme, allez garder vos foins
PRATICIENVa, je t'achèterai le Praticien françois
PRÉTENDREJe prétens Qu'Aristote n'a point d'autorité céans
PRÉVARIQUERJe vais, sans rien omettre et sans prévariquer, Compendieusement énoncer, expliquer, Exposer à vos yeux l'idée universelle De ma cause et des faits renfermés en icelle
PRÉVENIRMisérable ! il s'en va lui prévenir l'esprit
PRIXCompare prix pour prix Les étrennes d'un juge et celles d'un marquis
PROCÈSJ'ai vu que les procès ne donnaient point de peine ; Six écus en gagnaient une demi-douzaine
PROCUREURQuand avons-nous manqué d'aboyer au larron ? Témoin, trois procureurs, dont icelui Citron A déchiré la robe, on en verra les pièces
PROVISIONHé ! par provision, mon père, couchez-vous
PUISQUEPuis donc qu'on nous permet de prendre Haleine, et que l'on nous défend de nous étendre
QUANDPetit-Jean : Quand je vois.... - L'Intimé : Quand aura-t-il tout vu ?
QUARTAUTMonsieur, j'ai commandé que l'on portât chez vous Certain quartaut de vin....
QUELQUEEt quel âge avez-vous ? vous avez bon visage. - Hé ! quelque soixante ans
RAILLERNe raillons point ici de la magistrature
RAPPORTJe produis, je fournis De dits, de contredits, enquêtes, compulsoires, Rapports d'experts, transports, trois interlocutoires
REBELLEComment ! battre un huissier ! mais voici la rebelle
RÉCUSERDandin : Pourquoi les récuser [des témoins] ? - L'intimé : Monsieur, ils sont du Maine
REFAIREJe serais bien fâché que ce fût à refaire
RÈGLECeux même qui s'y étaient le plus divertis [à la pièce des Plaideurs] eurent peur de n'avoir pas ri dans les règles, et trouvèrent mauvais que je n'eusse pas songé plus sérieusement à les faire rire
RÉGLERAh ! sur toi tu veux régler ton père ?
RÉITÉREREt de ce non content Aurait avec le pied réitéré [porté un nouveau coup]
RÉJOUI, IEJe suis tout réjoui de voir cette jeunesse
REMERCIEROui, je suis donc un sot, un voleur, à son compte ! Un sergent s'est chargé de la remercier
REMETTREPlus je vous envisage, Et moins je me remets, monsieur, votre visage
RÉPARATION.... Pour qui venez-vous ? - Pour une brave dame, Monsieur, qui vous honore, et de toute son âme Voudrait que vous vinssiez à ma sommation Lui faire un petit mot de réparation
REPOSDonnez-vous du repos ; Vous n'avez tantôt plus que la peau sur les OS
REPOSMessieurs, voulez-vous bien nous laisser en repos !
REQUÊTENotre ami Drolichon, qui n'est pas une bête, Obtient pour quelque argent un arrêt sur requête
REQUÊTEIl me reste un refuge, La requête civile est ouverte pour moi
RESPIRERLa fille le veut bien, son amant le respire
REVENIRPuisque je l'ai jugé, je n'en reviendrai point
RIENOn ne veut pas rien faire ici qui vous déplaise
RIENLaissez faire ; ils ne sont pas au bout ; J'y vendrai ma chemise, et je veux rien ou tout
ROBERegarde dans ma chambre et dans ma garde-robe Les portraits des Dandins : tous ont porté la robe
ROMPREDandin : Retirez-vous, vous êtes une bête. - Chicaneau : Monsieur, voulez-vous bien.... - Dandin : Vous me rompez la tête
RUBANL'argent ne nous vient pas si vite que l'on pense ; Chacun de tes rubans me coûte une sentence
RUEPour dormir dans la rue on n'offense personne
SABBATVoyez le beau sabbat qu'ils font à notre porte
SACQue de sacs ! il en a jusques aux jarretières
SAGESSEQu'elle est jolie, et qu'elle a les yeux doux ! Ce n'est pas tout, ma fille, il faut de la sagesse
SANGJe suais sang et eau pour voir si du Japon Il viendrait à bon port au fait de son chapon
SAUVAGESon père est un sauvage à qui je ferais peur
SAVOIRCe que je sais le mieux, c'est mon commencement
SCANDALEPoint de bruit, Tout doux, un amené sans scandale suffit
SCARAMOUCHELe juge qui saute par les fenêtres, le chien criminel, les larmes de sa famille, me semblaient autant d'incidents dignes de la gravité de Scaramouche
SECRÉTAIREAvez-vous eu le soin de voir mon secrétaire ? Allez lui demander si je sais votre affaire
SENTENCEChacun de tes rubans ne coûte une sentence
SERGENTEt j'ai toujours été nourri par feu mon père Dans la crainte de Dieu, monsieur, et des sergents
SÉRIEUSEMENTCeux mêmes qui s'y étaient le plus divertis [aux Plaideurs] eurent peur de n'avoir pas ri dans les règles, et trouvèrent mauvais que je n'eusse pas songé plus sérieusement à les faire rire
SERVICEUn juge, l'an passé, me prit à son service
SERVIETTEDe ta défunte mère est-ce là la leçon ?... Elle eût du buvetier emporté les serviettes, Plutôt que de rentrer au logis les mains nettes
SIMa partie est puissante et j'ai tout lieu de craindre.... Si pourtant, j'ai bon droit
SOLEIL....ce Caton de basse Normandie, Ce soleil d'équité qui n'est jamais terni
SOMMECertes je n'ai jamais dormi d'un si bon somme
SONGERQuand je lus les Guêpes d'Aristophane, je ne songeais guère que j'en dusse faire les Plaideurs
SOUFFLERMais je ne sais pas lire. - Hé, l'on te soufflera
SOUFFLEROh ! prenez-le plus bas ; Si vous soufflez si haut, l'on ne m'entendra pas
STATUETe voilà sur tes pieds, droit comme une statue ; Dégourdis-toi, courage ! allons, qu'on s'évertue
SUERJe suais sang et eau pour voir si du Japon Il viendrait à bon port au fait de son chapon
SUISSEIl m'avait fait venir d'Amiens pour être suisse
SURMa foi ! sur l'avenir bien fou qui se fiera !
TA, TA, TA, TATa, ta, ta, ta, voilà bien instruire une affaire ; Il dit fort posément ce dont on n'a que faire, Et court le grand galop quand il est à son fait
TANTTant y a qu'il n'est rien que votre chien ne prenne
TANTÔTDonnez-vous du repos ; Vous n'avez tantôt plus que la peau sur les OS
TÂTERLéandre : Avez-vous des témoins ? - L'intimé : Monsieur, tâtez plutôt : Le soufflet sur ma joue est encore tout chaud
TEL, ELLETel qui rit vendredi, dimanche pleurera
TÉMOINQuand avons-nous manqué d'aboyer au larron ? Témoin trois procureurs dont icelui Citron A déchiré la robe....
TÉMOINIl viendra me demander peut-être Un grand homme sec, là, qui me sert de témoin, Et qui jure pour moi lorsque j'en ai besoin
TEMPÊTERVoyez le beau sabbat qu'ils font à notre porte ; Messieurs, allez plus loin tempêter de la sorte
TENIRJe vous dis qu'elle tient de son père
TENIRDiantre ! l'amour vous tient au coeur de bon matin
TIMBREIl a si bien veillé Et si bien fait, qu'on dit que son timbre est brouillé
TIRERDandin : Tirez, tirez, tirez. - L'Intimé : Notre père, messieurs... - Dandin : Tirez donc ! quels vacarmes ! Ils ont pissé partout
TMÈSEDivision des parties d'un mot composé, par l'intercalation d'un ou de plusieurs autres mots ; exemple : Puis donc qu'on nous permet de prendre Haleine....
TOISEIls me font dire aussi des mots longs d'une toise
TONDandin : Avocat, De votre ton vous-même adoucissez l'éclat. - L'intime: Oui-da, j'en ai plusieurs
TOUCHERCe que c'est qu'à propos toucher la passion !
TOUT, TOUTEJ'y vendrai ma chemise, et je veux rien ou tout
TOUT, TOUTEMonsieur Perrin Dandin, Tout franc, vous vous levez tous les jours trop matin
TOUT, TOUTETout Picard que j'étais, j'étais un bon apôtre
TRAITLa comtesse : On me défend, monsieur, de plaider de ma vie ! - Chicaneau : Certes, le trait est noir
TRÈSOui, vous êtes sergent, monsieur, et très sergent
TURPITUDEPlaisanteries.... qui font retomber le théâtre dans la turpitude d'où quelques auteurs plus modestes l'avaient tiré
UN, UNEIl faut absolument qu'on m'ait ensorcelé ; Si j'en connais pas un, je veux être étranglé
VACATIONEt mes vacations, qui les paiera ? personne ?
VALOIROn me donnait le soin De fournir la maison de chandelle et de foin ; Mais je n'y perdais rien ; enfin, vaille que vaille, J'aurais sur le marché fort bien fourni la paille
VENDREDITel qui rit vendredi, dimanche pleurera [c'est-à-dire souvent la tristesse succède à la joie en fort peu de temps]
VENIRSans craindre aucune chose, Je prends donc la parole, et je viens à ma cause
VERBALISEROr, çà, verbalisons
VINGTVoici le fait : depuis quinze ou vingt ans en çà, Au travers d'un mien pré certain ânon passa
VINGTEt si dans la province Il se donnait en tout vingt coups de nerf de boeuf, Mon père pour sa part en emboursait dix-neuf
VOIChicaneau : Si vous parlez toujours, il faut que je me taise. - La comtesse : Ah ! que vous m'obligez ! je ne me sens pas d'aise. - Chicaneau : J'irais trouver mon juge et lui dirais.... - La comtesse : Oui. - Chicaneau : Voi ! Et lui dirais : monsieur....
VOICIJe m'en rapporte à vous, écoutez, s'il vous plaît, Voici le fait : depuis quinze ou vingt ans en çà...
VOILÀVoilà bien instruire une affaire !
VOIRJ'ai vu que les procès ne donnaient point de peine ; Six écus en gagnaient une demi-douzaine
VOIRAvez-vous eu le soin de voir mon secrétaire ? Allez lui demander si je sais votre affaire
VOLAILLETandis qu'au procès on travaille, Ma partie en mon pré laisse aller sa volaille
VOULOIRLaissez faire, ils ne sont pas au bout ; J'y vendrai ma chemise, et je veux rien ou tout
VOUSIl vous eût arrêté le carrosse d'un prince ; Il vous l'eût pris lui-même
VOYAGERQui veut voyager loin ménage sa monture
YTant y a qu'il n'est rien que votre chien ne prenne

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