L'oeuvre Les Amours et les Folastries de Pierre de RONSARD

Ecrit par Pierre de RONSARD

Date : 1553

Citations de "Les Amours et les Folastries"

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ÀSoeur de Pâris, la fille au roy d'Asie
ABEILLEAinsi qu'au mois d'avril, on voit de fleur en fleur, De jardin en jardin, l'ingénieuse abeille Voleter et piller une moisson vermeille
ABÊTIRLe plus souvent les princes s'abestissent De deux ou trois que mignons ils choisissent
ABÎMELà de la terre et là de l'onde Sont les racines jusqu'au fond De l'abysme la plus profonde
ABÎMERSers-moi de phare et garde d'abismer [que ne s'abîme] Ma nef qui flotte en si profonde mer
ABOIL'autre pressant le cerf d'abois, Devient satyre des bocages
ABORDERMais à la fin la bonasse fortune Loin les aborde au rivage inconnu De la Provence
ABORTIF, IVESes vers naistront inutis, Ainsi qu'enfans abortis, Qui ont forcé leur naissance
ACCOMPAGNERMais toujours de douleur le plaisir s'accompagne
ACCORT, ORTEC'est bien le plus grand mal qu'un homme puisse avoir, Que servir une femme accorte à decevoir
ACCOSTABLELors vous trouvant aussi douce et traitable Qu'auparavant vous n'estiez accostable....
ACCOUARDIRSi du front m'as osté L'honneur, la honte et l'audace premiere, Acouardant mon ame prisonniere, Serve à ta volonté
ACCUSATION: Le riche dessous toy ne craint point que son bien Par faux accusement ne demeure plus sien
ACÉRERCela que le soudart aux espaules ferrées, Que le cheval flanqué de bardes acerées, Ne put faire par force, amour le fait seulet
ACHARNERDes puissants dieux et des hommes mocqueur, Tout acharné de meurtre et de furie, Enfié d'orgueil, enflé de vanterie
ACONITLa terre par le ciel encor n'estoit maudite ; Son sein ne produisoit encores l'aconite
ACTIF, IVEIl ne faut estre aux affaires retif ; La royauté est un metier actif
ADENSL'un dessus l'autre adentez tomberont
ADIRERVoici venir Bellin qui seul avoit erré Tout un jour à chercher son belier adiré
ADOLESCENT, ENTEL'ardeur du courroux que l'on sent Au premier age adolescent, Me fit trop nicement t'escrire
ADONCEt si tout est confus, qui adoncques dira Les hymnes de ta gloire et ton nom benira ?
ADONISERQuand ses cheveux troussés dessus l'oreille, D'une Venus imitent la façon ; Quand d'un bonnet sa teste elle adonise, Et qu'on ne sçait, tant neutre elle deguise Son chef douteux, s'elle est fille ou garçon
AÉRIEN, ENNEVenez tost, aerins gendarmes ; Demons, volez à mon secours
AFFAMERAu contraire Alexandre affamé d'avarice
AFFECTIONJà de vostre costé vous avez apperceuë La moindre affection que pour vous j'ay receuë
AFFOLEMENTTa raison toujours attrempée Ne veut souffrir estre trompée Par leur mignard affolement [des passions et des plaisirs]
AFFOLERHeureux celui que ta folie [Calliope] affole
AFFOLERElle vouloit, tant le plaisir l'affole, Tout à la fois desgorger sa parole
AFFREUX, EUSESautant du lict elle s'est resveillée : Nuds pieds, sans robe, affreuse [en désordre], eschevelée
AFFUBLERPuis un beau guimple affubla par dessus, Prime, dougé [délicat au toucher], filé de main sçavante
AGATEAcathe où du soleil le signe est imprimé.... Cher present que je donne à toi, chere guerriere
AGATETertres d'agathe blanc, petits gazons de laict
AGATEDe tels vers fut son epitre achevée, Puis la scella d'une agathe engravée
AIDECar l'esprit ne sent rien que par l'ayde du corps
AIDERLa fortune aide aux hommes courageux
AIDERUn gentil coeur aide tousjours autruy
AIGUAILUn jour, sans y penser, poussé par le destin, Comme il mettoit à bout, à l'egail du matin, La ruse d'un vieil cerf....
AIGUISERJour et nuit ils te nuisent [le soin et l'envie], Et sur ton coeur aiguisent L'aiguillon qui te poind
AIMANTIN, INEHa trop heureux, si le cruel destin N'eust emmuré d'un rempart aimantin Si chaste coeur dessous si belle face !
AINSOu me transforme, ou bien fay moi mourir : La seule mort me pourra secourir, Ains que l'ardeur de ce bouquin je sente
AINSIS'ainsin estoit, toute peine fatale Me seroit douce et ne me chaudroit pas
AINSIAinsin Endymion soit tousjours ton amy, Ainsi soit-il toujours en ton sein endormy
AIROu je suis fol, encores vaut-il mieux Aimer en l'air une chose incogneue Que n'aimer rien....
AIREHelas ! pren donc mon coeur avecque ceste paire De ramiers que je t'offre, ils sont venus de l'aire De ce gentil ramier dont je t'avois parlé
AIREEn cependant que les rides ne font Cresper encor l'aire de notre front....
ALAMBIQUEROu de tes yeux appaise mes douleurs, Ou bien les miens alambique en fontaine
ALAMBIQUERCacher sous un glaçon des flammes allumées, S'alambiquer l'esprit, se paistre de fumées
ALENTIRNouveau Sylvain j'alenterois l'ardeur Du feu qui m'ard d'une flamme trop vive
ALENTIRCar l'arc tendu trop violentement Ou s'alentit ou se rompt vivement
ALEXANDRINEncores que les vers alexandrins respondent plus aux senaires des tragiques qu'aux magnanimes vers d'Homere et de Virgile
ALLÉCHERPuis donne voile, et sans plus t'allecher [te laisser aller aux plaisirs], Va-t-en ailleurs ta fortune chercher
ALLÉGEABLESeulement tu peux bien par tes vers recevoir à ta playe amoureuse un secours allegeable [qui allége]
ALLÉGERDire son mal allege la douleur
ALLERPour aller trop tes beaux soleils aimant
ALLEREt de ces yeux qui me vont devorant
ALLERVoicy les fleurs où son pied va marchant, Quand à soy mesme elle pense seulette
ALLERQuelque part où je voise....
ALLERQue ne pensoy-je, alors que j'estoy belle, Ce que je vay pensant ?
ALLERAinsi tout va par fraudes et par fainte
ALLERT'embrassant en mon sein pour la derniere fois : Car là bas aux enfers, Adonis, tu t'en vois
ALOICelui qui dignement voudra chanter ta grace, Ta vertu, tes honneurs, il faudra qu'il se fasse Argentier general ou tresorier d'un roy, Ayant tousjours les doigts jaunes de ton aloy [or]
ALORSPar espreuve je sens que les amoureux traits Blessent plus fort de loin qu'à l'heure qu'ils sont près
ALTERNERMais en ton cabinet quelquefois il te plaist De Henry nostre prince escrire les histoires, Ses combas alternez de pertes et victoires
ÂMEAme couarde en un beau corps logée
AMEUTERJe descouplay mes chiens et for-huant après, Les nommant par leurs noms, il n'y eut ny forès, Montagnes ny chemins, ny lande inhabitée, Qui ne fissent un bruit sous ma chasse amutée
AMITIÉIl ne faut point trencher en deux une amitié ; Un est nombre parfait, imparfait le deuxiesme
AMORTIRCe qui attise ou amortit le feu
AMOURIl faut s'aimer d'une amour mutuelle
AMOURCar comme un clou par l'autre est repoussé, L'amour par l'autre est soudain effacé
AMOUREUX, EUSETes boccages soient tousjours pleins D'amoureuses brigades De satyres et de sylvains
AMOUREUX, EUSEEt bien aymé je suis bien amoureux
AMOUREUX, EUSECelui qui n'ayme est malheureux, Et malheureux est l'amoureux
AMOUREUX, EUSELes amoureuses du jourd'huy En se vendant ayment celuy Qui le plus d'argent leur apporte
AMPOULEAinsi que vignerons qui ont ès mains l'empoule à force de becher....
AMPOULÉ, ÉEEt rapporte au logis les deux mains empoulées
AMPOULÉ, ÉEMaintenant que l'hyver de vagues empoulées Orgueillit les terrens....
AMPOULÉ, ÉEEt ceux qui de gands emplombez Meurtrissoient la chair empoullée
AMPOULÉ, ÉELes autres sont trop empoulez et presque creux d'enfleures comme hydropiques, lesquels pensent n'avoir rien fait d'excellent, s'il n'est extravagant, creux et bouffy
AMPOULÉ, ÉEBeaucoup plus empoullé que plein de majesté
AMPOULÉMENTÀ mon commencement, quand l'humeur pindarique Enfloit empoulément ma bouche magnifique....
ANCHEJe ne sçaurois chanter, et quand je le voudrois, Je jure par ton bouc qu'encor je ne pourrois : Car on m'a pris d'emblée à ceste matinée L'anche de mon bourdon que tu m'avois donnée
ANCHEToy Perrot, prens en don ceste belle chevrette [musette] : Son ventre est fait de cerf, son anche de coudrette, Son bourdon de prunier ; jamais ne perd le vent
ANCOLIEEt l'ancolie en semence s'enflant
ANDOUILLERIl jugeoit un vieil cerf à la perche, aux espois, à la meule, andouillers et à l'embrunisseure
ANIMEROu si j'estois assez subtil Pour animer par un outil La toile muette ou le cuivre....
ANNELEREt ses cheveux ondez, annelez et tressez Sont de feuilles de myrte et de rose enlacez
ANOBLIREscussons et blasons de leurs premiers ayeux, Que la guerre annoblit par faits victorieux
ANTIMOINENy le pront argent vif, principe de metaux, Ny tout ce que Pluton cache en son patrimoine, Ny des fortes poisons l'execrable antimoine
APOSTATJe quitte, apostat des amours, La soulde, le camp et les armes
APPARTENIRPuisque tu es divin, aye pitié de moy : Il appartient aux dieux d'avoir pitié des hommes
APPELERLa vieille injure appelle la nouvelle
APPRENDRE.... maintenant faut apprendre D'estre humble et doux et ne plus abboyer : Il faut apprendre à flechir et ployer
ARCHESes sourcis noirs faits en arche d'ebene, De l'arc d'amour la forme et le portrait, D'un beau croissant contreimitoient le trait
ARCHERQu'eusseje fait ? l'archer estoit si doux, Si doux son feu, si doux l'or de ses nouds....
ARCHEROT.... de cent traits qu'un archerot vainqueur, Sans y penser, me tira dans le coeur
ARGENTERCes dents, ainçois deux rempars argentez
ARGENTEREt lors que vos cheveux deviendront argentez
ARGENTEUX, EUSEUne argenteuse rive
ARGENTIN, INEMais toujours je te lou'ray Pour claire, pour argentine, Pour nette, pour crystalline
ARGUTIEVoyans qu'ils ne pouvoient egaler la majesté de Virgile, se sont tournez à l'enflure, et à je ne scay quelle poincte et argutie monstrueuse
ARPENTERTant à grands pas les pleines ils arpentent
ARRACHER... Un dueil que le temps n'a pouvoir D'arracher de ta souvenance
ARRÊTOiseau leger qui vole d'heure en heure, Sans foy, sans loy, sans arrest ny demeure
ARRHESSi j'estois seulement en vostre bonne grace Par l'erre d'un baiser doucement amoureux, Mon coeur au departir ne seroit langoureux
ARROGANT, ANTEEux arrogans de voir leurs voiles plus enflées, Du vent de la fortune heureusement soufflées....
ARTISANSi bien que la facture De l'artizan surmontoit la nature
ARTISANDe Dieu certain ça bas viennent les songes, Et Dieu n'est pas artisan de mensonges
ASSAILLANTL'assailleur bien souvent vaut moins que l'assailli
ASSASSINERAinsi qu'on voit une fiere lionne, Que la fureur et la faim espoinçonne, Assassiner le debile troupeau
ASSEOIRAssisons nous sur ceste molle couche
ASSEOIRLes uns ayans pitié des hommes et des naux [nefs], S'assisent sur les masts, comme deux feux jumeaux
ASSOMMEMENT.... Après, la maladie Par ne sçay quel destin me vint boucher l'ouïe, Et, dure, m'accabla d'assommement si lourd Qu'encores aujourd'hui j'en reste demi sourd
ASSOMMEUR.... Et ses mains assom'resses
ASSORTIRQuand chacun en son ordre eut assorti sa place [pris la place qui lui revenait, son rang], Il prononça tels mots tous remplis de menace
ASSOUPIRLes vents sont assoupis, les bois dorment sans bruit
ATTELLEAdonques le vieillard esclata des astelles ; Il fit trois petits feux en cerne tout en rond
ATTENDREEt retirant ses brebis de l'herbage, Sous un rocher attend venir l'orage
ATTÉNUERL'anse est faite d'un hous qu'à force j'ay courbé : En voulant l'atenuir, le doigt je me coupé
ATTIFERTu ne viendras es mains d'une mignonne oisive, Qui ne fait qu'atifer sa perruque lascive
ATTIFEURCes hercules desguisez es tragedies, lesquels achetent la peau d'un lion chez un peletier, une grosse massue chez un charpentier, et une fausse perruque chez un attifeur
AUBADEQuand oirrons nous au matin les aubades De divers luths mariez à la vois ?
AUBIFOIN[Les guerets] Qui n'ont rendu sinon, en lieu de bons espics, Qu'yvraie, qu'aubifoin, que ponceaux inutils !
AUSSILa mer est bien à craindre, aussi est bien le feu, Et le ciel quand il est de tonnerres esmeu
AUTANTJ'avais cent fois juré de ne les voir jamais, Me parjurant autant qu'autant je le promets
AVANCEROu choisissant un autre trait plus fort, Tranche ma vie, et m'avance la mort
AVETTENi la rosée aux prez ni les blondes avettes
AVIDITÉIncontinent que la soif fut esteinte, Et de la faim l'avidité restreinte.... (note de Ronsard : l'ardeur de manger. Je ne sçache point de mot françois plus propre, encores qu'il soit mendié du latin)
AVINERÀ bon droit le ciel a donné à l'homme qui n'est aviné, Tousjours quelque fortune dure
AVIVER....Puis eslargie [la flamme] aviva sa pasture Des pins gommeux qui sont secs de nature
AVOIRRazant nos champs, dites, a' vous [avez-vous] point veu Cette beauté qui tant me fait la guerre ?
AVOIREt sans sçavoir combien la muse apporte D'honneur aux siens, je l'avois à mespris
AVRILAdieu ma liberté, j'en appelle à tesmoing Ce mois qui du beau nom d'Aphrodite s'appelle ; Comme les jours d'avril, mon mal se renouvelle
AVRILSur mon premier avril, d'une amoureuse envie J'adoray vos beautez....
AVRILQuand on perd son avril, en octobre on s'en plaint
BADIN, INEAu reste ils sont si sots et si badins qu'ils craignent Les charmeurs dont les points et la voix les contraignent à leur faire service....
BALLONFaire d'un pied legier poudroyer les sablons, Voir bondir par les prez l'enflure des ballons
BARBU, UENe vois-tu pas qu'un oeuf engendre un coq Cresté, grisé et barbu, qui le choq D'un autre coq ne craint à la bataille ?
BARILsix barraux de vin
BAS, BASSESon oeil est doux et fier, son sourcil un peu bas
BASANER.... Dès la terre gelée Des scythes englacés, jusques à la hallée Des Mores bazanez
BASQUINESi nous voyons les nymphes à minuit En leur simple vasquine
BASTEOu si c'est un malheur, baste, je delibere De vivre malheureux en si belle misere
BATAILLERChante-moy les bataillans
BATTREEt sur le flanc lui battoit Tousjours la trompe et la trousse
BATTREElle [la biche] battoit des flancs, sa langue estoit tirée, Comme estant jà du loup la proye desirée
BATTRELe coeur me bat d'espoir
BAUGEDedans faisoit sa bauge une beste sauvage, Qui jamais autre part ne cherchoit son gaignage
BÉLÎTREIl y avait au XVIe siècle un verbe belistrer, mendier : Il vaut trop mieux donner à maint pauvre indigent.... Tu en auras au monde ou au ciel recompense, Non de vouloir chez toi les flateurs rencontrer, Qui te feront un jour ainsi qu'eux belistrer
BESAIGUËL'un plante aux champs une forte charrue ; L'autre en ses mains porte une bisaguë
BESSON, ONNEPein tout autour une levre bessonne Qui d'elle mesme en s'elevant semonne D'estre baisée
BIGARRERTu fais germer la terre, et de vives couleurs Tu bigarres les prés orgueillis de leurs fleurs
BLATIERDesjà l'Esté et Ceres la bletiere....
BLONDELET, ETTEÀ peine un poil blondelet, Nouvelet, Autour de sa bouche tendre à se frizer commençoit
BLONDOYERPrez, boutons, fleurs et et herbes roussoyantes, Vallons bossus et plages blondoyantes
BLUETTERNon ce flambeau qui tout le monde allume D'un bluetter qui lentement se fond....
BOCAGER, ÈRE....Il est desesperé Qu'un veneur bocager soit à luy preferé
BOIRELa terre les eaux va boivant, L'arbre la boit par sa racine, La mer salée boit le vent, Et le soleil boit la marine ; Le soleil est beu de la lune, Tout boit soit en haut ou en bas : Suivant ceste reigle commune, Pourquoy donc ne boirons-nous pas ?
BOMBANCENe crains-tu point, gourmand, qu'après telle boubance, Ta main ne soit en si grande indigence Que....
BOMBANCELes dispensiers emboufis de boubance
BONDEt l'air crevé d'une gresle menuë Frappoit à bonds les champs de toutes parts
BONDEt, le tirant, en arrache un morceau Qu'il fist rouller bond à bond desur l'eau
BONHEURLe pays à qui je dois Le bon-heur de ma naissance
BOSSELERTableaux, tapisseries eslevées et bossées d'or et d'argent
BOSSELERLa nape grande et large est couverte de plas Entaillez en burin, où s'enlevoient bossées Des Dieux et des Titans les victoires passées
BOUCHEMais tout ainsi qu'un beau poulain farouche, Qui n'a masché le frein dedans la bouche
BOUCHEDessus un coffre à bouche [à dents, sur le ventre] se coucha
BOUFFER[Pallas] Bouffante d'ire et d'une forte voix, Comme un tonnerre appeloit les Gregois
BOUFFERUn seul Bacchus doit se boufer de haine Contre ton isle....
BOUILLIRSi le courroux bout encor en son cueur
BOUILLONNe souffre de mon sang le bouillon refroidir, Et tousjours de tes yeux aiguillonne moy l'ame
BOULERLes glacez pelottons volans Que l'orage par les monts boule, Ne te soient durs ny violans
BOULERCe gros monceau qui rompt, fracasse et foule Les bois tronquez, et d'un bruit violant Sans résistance à val se va boulant
BOUQUINLes espics sont à Cerès, Aux dieux bouquins les forès
BOURDONJe ne saurois chanter, et, quand je le voudrois, Je jure par ton bouc qu'encor je ne pourrois : Car on m'a pris d'emblée à ceste matinée L'anche de mon bourdon que tu m'avais donnée
BOURDONToy, Perrot, prends en don cette belle chevrette [cornemuse] ; Son ventre est fait de cerf, son anche est de coudrette ; Son bourdon de prunier ; jamais ne perd le vent
BOURRASQUEOu comme on voit qu'en mer une bourrache Par violence en tempestant arrache Hors de son lieu le mast qui est debout....
BOURSETTETu t'en iras, Jamin, d'une autre part, Chercher songneux la boursette toffue
BOUSSOLEIl faut un bon timon pour se sçavoir guider, Bien calfeutrer sa nef, sa voile bien guinder : La certaine boursolle est d'adoucir les tailles, Estre amateur de paix et non pas de batailles
BOUTONVoyez au mois de may sur l'espine la rose ; Au matin un bouton, à vespre elle est esclose ; Sur le soir elle meurt
BOUVILLONConduire les aigneaux par les herbeuses plaines, Voir sauter les chevreaux, cosser les bouvillons
BRANDLuy secouant au poing un brand armé de cloux, à la poincte d'acier, qui tranchoit des deux bouts
BRANDIRElles n'ont que la guerre empreinte en leurs courages, Le brandir de la pique, et de bien manier Sur le sablon poudreux un beau cheval guerrier
BRAQUEREt quand [Charles-Quint à Metz] environné de tant de gonfanons, Fit braquer tout d'un rang cent pieces de canons
BRASEt à grands tours de bras forcez moy la marine, Bandez vous au travail
BRAVERPourquoy te braves-tu de cela qui n'est rien ? La beauté n'est que vent, la beauté n'est pas bien
BRIGADETes bocages soient toujours plains D'amoureuses brigades De satyres et de sylvains
BRIGANDAGEBrigandages, larcins et tout ce que la nuit Renferme de mauvais quand le soleil ne luit
BRIGANDERSans crainte [il] briganda le sceptre [pilla le royaume] des François
BRIN.... cent fois baisé les brins De ses boutons cinabrins, De ses levres pourperées
BROCHERPuis en brossant [éperonnant] les flancs de son bayard
BRONCHERLe corps sans nom, sans chaleur et sans face, Comme un grand tronc broncha dessus la place
BRONCHER....le bois estant bronché [abattu] Fut par le fer artisan destranché
BROQUARTIl jugeoit un vieil cerf à la perche, aux espois.... Aux dagues, aux broquars bien nourris et bien forts
BROSSERLors en sursaut, où me guidoit la vois, Le fer au poing je brossai par le bois
BROSSERIl regarda decà, il regarda delà, Il brossa longuement et longuement alla Sans trouver nulle proye....
BROSSERD'un fort espron je brosse le chemin, Qui me sembloit pavé de josimin
BRUN, BRUNEJe veux mourir pour le brun de ce teint
BRUNIRIl [amour] fit son trait de ton oeil brunissant
BRUSQUEJ'ay d'une ardante et brusque fantaisie, Dès la mammelle, aimé la poësie
BUTLe but de la richesse est d'en savoir user
BUTOR.... Comme on oit dans un bois Près le bord de la mer une confuse vois Des palles et butors, quand un larron ils trouvent Qui remarque leurs nids et leurs femmes qui couvent
BUTTEEt s'il faut qu'à tous coups, comme insensé, je soye De ce petit amour et la butte et la proye ?
CACHETTEL'autre jour que j'estois au temple à Saint-Denys, Regardant tant de rois en leurs cachottes mis....
CADUC, CADUQUEEt d'une voix toute caduque et rance
CAGNARDERJamais en nulle saison Ne cagnarde en ta maison : Voy les terres estrangeres
CAILLERUn pot de cresme estoit au milieu de nous deux, Et du laict sur du jonc caillotté comme glace
CALERAmour voyant du ciel un pescheur sur la mer Calla son aile bas sur le bord du navire
CALERComme un gerfaut qui de roideur se laisse Caler à bas, ouvrant la nuë espaisse Dessus un cygne amusé sur le bord
CALIFOURCHON (À).... ah ! avant que le sort T'eust fait flotter à mes bords demi-mort à calfourchons sur les aiz de ta proue
CAMISOLEPrompt hors du lit ce bon prince sortit, Sa camisole et son pourpoint vestit
CAMPERVous, dis-je, enorgueilli de forces animées, Auprès de Montcontour campastes vos armées
CANNELERD'un crespe cannelé seroit la couverture De vostre chef divin
CAPELINEPuis [l'ange messager] sa perruque divine Coifa d'une capeline, Prenant sa verge en son poing
CAPITAL, ALEEnnemi capital du vice
CAQUETEt fay que devant mon prince Desormais plus ne me pince Le caquet des envieux
CARDERNi Pallas pour avoir monstré l'art de filer, Escarder les toisons, ou l'huile distiler
CARNAGERetournez au logis, braves de la conqueste, Le muffle ensanglanté, le corps navré de coups, Ou vous serez ce soir le carnage des loups
CARQUOISJ'ai sous l'aisselle un carquois Gros de fleches non pareilles, Qui ne font bruire leurs voix Que pour les doctes oreilles
CARREAU[Il] Les scia d'un fer bien denté, Les transformant en une hune, En mast, en tillac, en carreaux
CARREAUÀ grands esclats fit enlever l'escorce Du tronc du pin sur la terre estendu, En longs carreaux et en poutres fendu
CARREAUUn seul chesne, un seul orme, un sapin, un cyprés, Qu'un nerveux charpentier tourne en courbes charrues, Ou en carreaux voutez des navires ventrues
CARRIÈREFrais, gaillard, jeune, ainsi qu'un jouvenceau Qui pour l'amour de sa belle guerriere Monte à cheval et passe une carriere
CASANIER, IÈREConsumant, casanier, le plus beau de ton age En ta pauvre maison ou dans un froid vilage
CASSERÔ prompts desirs d'esperance cassez, ô douce erreur, ô pas en vain trassez
CAVALCADOURÔ fameux escuyers, cavalcadours, guerriers, Escrimeurs, voltigeurs, soldas et mariniers
CEVoi ces rochers au front audacieux, C'estoient jadis des plaines fromenteuses
CELERJamais le front ne celle le souci De triste coeur que l'amour a transi
CELUIJe ne suis pas celui qui veux Paris reprendre D'avoir manqué si tost à Pegasis de foy
CEPSi hors du cep où je suis arresté, Cep où l'amour de ses flesches m'encloue
CEPLes sieges sont de tuf, et autour de la pierre Comme un passement verd court un sep de lierre
CERCEAUEn la façon qu'on void les ailes esbranlées Des aigles en volant, qui depuis les cerceaux Se suivent près à près, à rangs tous inegaux
CERVOISEEt de Ceres [ce breuvage] sera nommé cervoise
CESTEPollux bon à combattre Aux cestes emplombés....
CHAGRIN, INEL'or n'est pas seulement de nostre corps soigneux, Il est de nostre esprit : qui tant soit chagrineux, Despit, triste, pensif, resveur, melancolique....
CHALOIRS'ainsin estoit, toute peine fatale Me seroit douce, et ne me chaudroit pas
CHALOIR.... Mais peu se chaillant d'eux
CHAMAILLERAinsi ces Boreans [fils de Borée] à grands coups d'alumelles Chamailloient sur le chef, sur les flancs, sur les ailes [des Harpies]
CHANCEJ'ay joué comme aux dés mon coeur et mes amours ; Arriere bien ou mal, la chance en est jettée
CHANCELERMa voix tremblote, et ma langue chancelle, Mon coeur se pasme, et le sang me tressaut
CHANCELEREt comme yvre d'amour tout le corps me chancelle
CHANDELLELes autres poëtes ne sont que les naquets de ce brave Virgile, non pas Horace mesmes, si ce n'est en quelques unes de ses odes.... Le reste ne vaut pas la chandelle
CHANDELLEAinsi qu'on voit faillir sans cire une chandelle
CHANDELLEQui ne peut mettre au chef d'un sainct une chandelle, Au moins la mette aux pieds, et qui aux pieds sacrez Ne la peut mettre, au moins qu'il la mette aux degrez
CHARGEÔ fortuné celuy qui bien loin de la guerre.... Qui ne sait quel mot c'est que cargue, camisade, Sentinelle, diane, escarmouche, embuscade
CHARMERJe veux parler, maistresse, à quelque vieil charmeur, Pour vous rendre amoureuse, et changer vostre humeur : Je faux : l'amour qu'on charme est de peu de sejour
CHARMER....pour charmer mon souci, Page, verse à longs traits du vin dedans mon verre
CHARMERL'humide nuict qui de son voile enferme L'oeil et le soing de l'homme qu'elle cherme
CHARMEUR.... En peu de temps du breuvage donné Peurent forcer la force charmeresse
CHAT-HUANTSi nous oyons crier de nuict quelque chouan, Nous herissons d'effroi
CHENARDAu lieu du bon froment est sorty la nielle, Chardons pour artichaux, chenarde pour safran
CHÊNETEAUDesur deux chesneteaux je gravay....
CHÈNEVIÈREEt veux qu'Amour d'un petit De lin ou de cheneviere [chanvre] Trousse au flanc sa robe legere, Et my nud me verse du vin
CHÉTIF, IVEAux coeurs chetifs tu remets l'esperance
CHÉTIF, IVEDe tous les animaux qui marchent sur la terre L'homme est le plus chetif : car il se fait la guerre Luy-mesmes à soy-mesme....
CHEVETElle prend son arc turquois, Recoiffe sa tresse blonde, Met pour chevet son carquois, Puis s'endort au bruit de l'onde
CHEVEUCheveul en teste ne luy tient
CHEVRETTEMais quand partout le ventre fut grossy De la chevrette [cornemuse]....
CHICANEUR, EUSEPuis quand les chiquaneurs se tourmentoient d'envie De quoy vous reformiez les procès et leur vie
CHIEN, CHIENNEEt sans morsure De chiens enragez et fous
CHIMÈREAinsi versant de l'oeil des fontaines ameres, Dedans mon cerveau creux je peignois des chimeres
CHIMÈRELaissez-moi ces desseins qui ne sont que mensonges, Que chimeres en l'air, que fables et que songes
CHOISIRJe voy le bien et je choisi le mal !
CHOSEMais la main des dieux jalouse N'endura que telle chouse Suivist son train coustumier
CHOSEBref on ne voit chose qui vive, Sans estre serve de douleur
CHOUANSi nous oyons crier de nuit quelque chouan, Nous herissons d'esfroy....
CIELJe m'asseuroy qu'au changement des cieux Cest an nouveau romproit ma destinée
CIMELà s'eslevoit la cyme forestiere D'Ide [le mont Ida]....
CIMETERREPersée estoit sur le haut de la roche, Ayant au poing sa cimiterre croche
CIMETIÈREHostesse des lieux solitaires Et par l'horreur des cimetaires
CINABARIN, INEEt ses boutons cinabrins Et ses levres pourperées
CINGLERComme on void quelquefois singler à tire d'ailes En un temps orageux cinq ou six colombelles
CINGLER.... qui s'enfle ainsi qu'un voile quand le vent Soufle la barque, et la single en avant
CIVIÈREEt ceux qui [les peuples nomades] toutes saisons Leurs maisons Roulent sur une civiere
CLAQUETER.... Et de coups redoublez l'un sur l'autre abondans, Font craquer leur maschoire et claqueter leurs dents
CLERC.... Mais trop plus est à craindre une femme clergesse, Sçavante en l'art d'amour, quand elle est tromperesse
CLIQUETISLe cliquetis des armes
CLOAQUE... Jette dedans mon ventre Un desir de manger, ventre, non, mais un antre, Plustost une cloaque instrument de mes maux [il s'agit de Phinée et des harpies]
CLOÎTREOu sur les monts d'Auvergne, ou sur le plus haut mont Des cloistres [barrières] Pyrenez, quand la neige se fond
CLOÎTREHardis furent les coeurs qui les premiers monterent Au ciel, et d'un grand soin les astres affronterent ; Là sans avoir frayeur des cloistres enflamez Du monde....
CLORENous fismes un contract ensemble l'autre jour, Que tu me donnerois mille baisers d'amour, à levres demi-closes
CLÔTUREEt desquels la sepulture Presse sous mesme closture Le corps, la vie et le nom
CLOUUn clou repousse l'autre ; en la mesme façon Tu auras vers pour vers et chanson pour chanson
COCHE.... Et que la lune à la coche atelée De noirs chevaux sera renouvelée
COEURBaise moy donc, mon coeur [m'amie], car j'aime mieux Ton seul baiser, que si quelque deesse...
COFFIN.... toutes ayant en leurs fresches mains blanches Un beau cofin tissu de jeunes branches
COI, COITELe plus desert d'un separé rivage, Et la frayeur des antres les plus cois
COLLERBons dieux ! qui voudroit louer Ceux qui, collez sur un livre, N'ont jamais soucy de vivre ?
COLLIERIl ne doute les loups, tant soient-ils redoutables, Ny les mastins armez de colliers effroyables
COLOMBEMon plaisir en ce mois c'est de voir les coloms S'emboucher bec à bec de baisers doux et longs
COLOMBEAU.... Voyez les passereaux Qui demenent l'amour, voyez les colombeaux, Regardez le ramier....
COLOMBELLEMon doux plaisir, ma douce colombelle, Mon passereau, ma gente tourterelle
COLOMBELLEIcy sur les ormeaux se plaint la tourterelle, Icy le colombeau baise sa colombelle
COLOMBIN, INELes baisers colombins ne vous defaillent point
COMBATTRENous les freres puinez combaterons ensemble, Je dy Castor et moy, ou vous si bon vous semble
COMMANDEPermets que je coupe Sous heureux sort la commande [amarre] qui tient Ma nef au bord....
COMMANDERLe ciel.... Qui me commande à mourir pour vos yeux
COMMEJ'auray pitié du feu qui cause vostre perte, Pleurant vostre douleur comme l'ayant soufferte
COMMEIl vous fera pardon, il est dieu debonnaire, Et, comme les humains, ne tient pas sa colere
COMPISSERQue les mastins paillards la compissent tousjours !
COMPLEXIONQue c'estoit de destin, si les influxions Des astres commandoient à nos complexions
COMPTANTPour Dieu, n'allegue ici les forces de vertu ! Tu le perdrois contant [tu serais vaincu à l'instant]
CONDUIRECe fut toy qui de nuict abandonnant sa ville Conduis le vieil Priam en la tente d'Achille
CONDUITEComme on voit la navire attendre bien souvent Au premier front du port la conduite du vent
CONFESSEREt quoy, Clymene, auras-tu point de honte De confesser qu'amour soit ton vainqueur ?
CONSEILLER.... à sçavoir conseiller ta face à ton mirouer
CONTEMPLATIONL'un pousse les ames guidées Aux belles contemplations, à l'intellect et aux idées, Purgeant l'esprit de passions
CONTINUERMais mon serment s'envola dans la nue : Serment d'amour jamais ne continue
CONTRE-AIMERSiecle vrayment heureux, siècle d'or estimé, Où tousjours l'amoureux se voyoit contreaimé
CONTRE-AIMERTant plus elle est aimée, et tant plus elle prend Plaisir à contre-aimer....
CONTRE-COURSE.... Et faire à contre-course Les ruisseaux esbahys retourner à leur source
CONTREDIRE.... Car le peuple mesdit De celuy qui de moeurs aux siennes contredit
CONTRE-IMAGINERAttache ton esprit à contr'imaginer Quelque entreprise haute, à fin de destourner L'impression d'amour par une autre nouvelle
CONTRE-INJURIERCroyant que vos voisins peuvent ravir les vostres, Ainsi qu'en ce pays vous ravissez les nostres, Vous contre-injuriant de pareille façon
CONTRE-TENIREt ceux qui par la lutte huilée Contre-tenoient les bras courbez
CONVIERA baiser vostre main le desir me convie
CONVIERJe m'en vais saoul du monde ainsi qu'un convié S'en va saoul du banquet de quelque marié
CONVOIEt voyant le bateau qui s'enfuyoit de moy, Parlant à Marion, je chantay ce convoy
COQUERETÀ l'envi sont jà cueillis Les verds tresors de la plaine, Les coquerets et les lis, La rose et la marjolaine
COQUERETEt du tendre crystal de nos larmes menues Les fleurs des coquerets blanches sont devenues
CORMEEt le pavot qui les hommes endort, Et la cormeille au dur noyau de pierre, La corme aussi qui le ventre resserre
CORRUPTIONL'un meurt, l'autre revit, et toujours la naissance Par la corruption engendre une autre essence
COSSER[Ce faon] Saute à l'entour de moy, et de sa corne essaye De cosser brusquement mon mastin qui l'abaye
COSSERMais d'où vient que mon bouc qui sautoit si alaigre, Qui gaillard dans ces prez cossoit contre mes boeufs
COTONNEREn lieu d'un teint vermeil une barbe follette Cotonne son menton....
COUARDMoy plus couard, je ne requiers sinon.... Mourir oisif en ton giron, Cassandre
COUARDEREstre vaillant et couarder de crainte ; Vouloir mourir et vivre par contrainte
COUDRELes barreaux sont de til [tilleul], et la perchette blanche Qui traverse la cage est d'une coudre franche
COUDRETTEToy Perrot, prens en don ceste belle chevrette [cornemuse] : Son ventre est fait de cerf, son anche de coudrette
COUDRIERJe mis, pour t'essayer encores devant-hier, Dans le creux de ma main des fueilles de coudrier
COULANT, ANTEIls tariront le coulant des fontaines
COULEMENTMais tout ainsi que l'onde à val des ruisseaux fuit Le pressant coulement de l'autre qui la suit, Ainsi le temps se coule....
COUPEAU... Le coupeau Du chevelu Parnasse
COURONNERD'un tel logis le seigneur redouté Va couronné d'honneur et de jeunesse
COURONNERCaril est, quant au reste, aussi noble qu'un ange, Tant je l'ay couronné de gloire et de louange
COURONNUREIl jugeoit un vieil cerf à la perche, aux espois, à la belle empaumeure, et à la couronneure
COURROIE....Où pendent sur le haut les courayes funestes (Je tremble en le disant) des homicides cestes Taillez de cuir de boeuf qu'on assomme à la mort, Pelu, non courroyé, large, puissant et fort
COUSINCusin, monstre à double aile, au mufle elephantin, Canal à tirer sang, qui, voletant en presse, Sifles d'un son aigu....
COUTELASOres rouant sa grand masse, Et ores sa coutelace
COUTELASEt de la main leurs coutelas trouverent Bien aiguisez qui de l'arçon pendoient
COUTUMIER, IÈREEt s'il faut preferer celuy qui le premier Ose prier sa dame et s'en fait coustumier, Sur mes deux compagnons je doy gaigner la place
COUVRIRÔ que mal-aisement l'ambition se couvre !
CRAINDREEstrange est son plumage, et je crains à loger, Pour n'estre point deceu, un si jeune estranger
CRAQUEMENTTousjours d'un craquetis leur maschoire cliquoit
CRAQUERAinsi qu'on voit les bien-volantes grues Craquer aigu quand passer il leur faut La mer, pour vivre en un pays plus chaud
CRAQUEREn mangeant ils craquoient et du bec et des ailes, Comme font ces corbeaux qui succent les cervelles Des animaux pourris
CRAQUER....Et de coups redoublés l'un sur l'autre abondans, Font craquer leur maschoire et claqueter leurs dents
CRAQUETERComme ce poil craquette, Ce disoit-elle, et brule tout en soy, Ainsi Francus puisse brusler de moi
CRÊPEElle qui tient dessus sa face un voile, Par le travers du crespe l'apperceut
CRÊPELà Jason descendit, qui ne faisoit encor Que friser son menton d'un petit crespe d'or
CRÊPEREn cependant que les rides ne font Cresper encor l'aire de nostre front
CRÉPONQue les crespons de leur blonde coutille
CRÉPONOr les frizant en mille crespillons
CRÉPU, UE... Un ret d'or me tendoit, Qui tout crespu sur sa face pendoit
CRIAILLERPeuple qui vole en troupes infiny, Et criaillant sur les rives cognues, Se presse ensemble aussi espais que nues [note de Ronsard : fréquentatif de crier, fort usité en Vandomois, Anjou et Maine]
CRINLongue barbe et long crin font les hommes plus beaux
CROIREPlusieurs croient que le poëte et l'historien soient d'un mesme mestier ; mais ils se trompent beaucoup
CROISETTEGreves faites d'argent et jointes à clous d'or ; D'or les boucles estoient, où sourdoient eslevées Mille croisettes d'or au burin engravées
CROÛTER (SE)....Et les glaçons Dont janvier crouste la terre De l'eau prompte à se brider
CRU, CRUELe labeur toutesfois ses membres ne consomme, Tant il est cru [verd] vieillard
CRUEL, ELLEMais la cruelle, accoustumée à tromper son poursuivant, S'enfuit comme une fumée Qui se perd au gré du vent
DAMASQUINERCouvrez la tendre chair de vos greves divines Du cuir damasquiné de vos courtes bottines
DAMOISEAUIl s'abilla des habits d'une femme, Et d'un heros devenu damoiseau, Guidoit l'esguille et tournoit le fuseau
DAMOISEAULà sont d'age pareils cent jeunes jouvenceaux, Beaux, vermeils, crespelus, aux mentons damoiseaux
DETes pieds de trop courir sont ja foibles et las
DETa couleur est d'un mort qu'on devalle en la fosse
DEElle est pleurante au cabinet entrée, Où tout le bien que plus cher elle avoit, D'un soin de femme en garde reservoit
DESi j'avois de puissance autant que j'ay d'oser
DETout ce qui est de beau ne se garde longtemps
DÉBARRER,Incontinent que l'aube jour-apporte Du grand Olympe eut desbarré la porte
DÉBROCHER[Ils ont] Embroché l'autre [partie] et cuite peu à peu De tous costés à la chaleur du feu, L'ont desbrochée, en des paniers l'ont mise....
DÉCERCLERJ'approche et la decoupe [la bête], et comme je m'arreste à vouloir decercler les tripes de la beste, Je vi trembler un fan le quel me sembla beau
DÉCEVOIRMais ce n'est mie à l'homme grand trofée, De decevoir un coeur desjà deceu
DÉCHARMER....Et que je voy Henry l'Apollon qui m'inspire, Soudain je me descharme, et ma langue veut dire Les honneurs d'un tel prince....
DÉCLOREMignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avoit desclose Sa robe de pourpre au soleil, A point perdu ceste vesprée Les plis de sa robe pourprée
DÉCOCHERVoulant son arc contre moy descocher, Trouva l'escu aussi fort qu'un rocher
DÉCOIFFERMainte gentille nymphe et mainte belle fée, L'une aux cheveux pliés, et l'autre descoifée
DÉCOIFFERElle, marchant à tresses descoiffées, Apparoissoit la princesse des fées
DÉCOLLERElle pour obeïr prend le pied de la beste ; Lors en lieu de l'hostie il decolla la teste De la femme perfide
DÉCORERCestuy-là [le soleil] de ses yeux Enlustre, enflamme, enlumine les cieux, Et cestuy-ci nostre France decore
DEDANSPage, verse à longs traits du vin dedans mon verre
DEDANSC'est toi belle fontelette, Où ma douce mignonnette A miré ses yeux dedans
DEDANSJe vis en elle, elle vit dedans moy ; Ce n'est qu'un coeur, qu'une ame et qu'une foy
DÉFÂCHER (SE)Quelquefois il te plaist pour l'esprit desfacher, Du luth au ventre creux les languettes toucher
DÉFERMERDe cele [verge, caducée] il est defermant L'oeil de l'homme qui sommeille
DÉFLEURIRTout ainsi qu'elle [la rose] defleurit Fanie en une matinée, Ainsi nostre age se flestrit
DÉFLEURIROù tu es, la maladie Ne defleure la santé
DÉFRONCERTant soit son gros sourcil gravement renfrongné, Que d'un riche present bien tost ne soit gaigné, Et qu'il ne parle bas et defronce sa ride
DÉGLACERD'amour tout le premier flambeau, Qui deglaça sa froideur endormie
DÉGOISER.... Ny la noise Du rossignol qui se degoise, Ne luy rameine le sommeil
DÉHALERIl demeure immobile aussi froid qu'un rocher, Descharné, deshallé, sans puissance ni force
DÉLIAISONTu trouveras, au desmembrement et deliaison de ces deux carmes [vers], toutes belles et magnifiques paroles
DÉLICEPar ta mort, Adonis, toutes delices meurent
DÉLICIEUX, EUSEPuis tressans dans quelque prée Vos cheveux delicieux, Chantez d'une voix sacrée....
DÉLICIEUX, EUSELes Tusques mains ingenieuses Jà de trop velouter s'usoient Pour nos femmes delicieuses, Qui en robes trop precieuses Du rang des nobles abusoient
DÉLICIEUX, EUSE.... D'un animal marche-tard ocieux [la tortue], Fit une lyre au son delicieux, Au ventre creux, Aux accords delectables
DÉMARQUER.... Comme il a démarqué les bornes de la France Pour les planter plus loin par le fer de sa lance
DÉMARRER[Les matelots] D'un cry naval, hors du rivage proche, Demarent l'anchre à la machoire croche
DÉMÉRITERen leur le chastiment selon les demerites
DÉNOIRCIRC'est peindre en l'eau, et c'est vouloir encore Prendre le vent et desnoircir un more
DÉPÂMER (SE)À peine avois-je dit, quand Thoinet se depame, Et à soy revenu alloit après sa dame
DÉPARESSER....Nature ingenieuse, Voyant les coeurs humains d'une paresse oiseuse S'engourdir lentement, pour les deparesser S'en vint au mont Pholois à Chiron s'adresser
DÉPENSL'honneur s'achepte aux despens de la peine
DÉPENSNe combas point, à fin que, n'estant le pius fort, T'achetes une honte aux despens de la mort
DÉPENSIER, IÈRELes despensiers emboufis de bonbance
DÉPLAIREEt luy mesme se puisse à luy mesme desplaire
DÉPOUILLEL'un court après tout ireux ; L'autre defend sa despouille....
DÉPOUILLERQuand tes sages propos depouillerent l'escorce De tant d'opinions que frivoles j'avois
DÉPOURPRERQuelle palleur depourpre le sein beau, Qui pair à pair combat avec l'aurore ?
DÉSAFFAMER.... Que je ne puis ma faim desaffamer Qu'en l'admirant ou voyant sa peinture
DÉSAIGRIRLequel, ains que son espée Au sang haineux fust trempée, Du miel de sa langue molle Se desaigrit le souci
DÉSASSEMBLEMENTIl faut que tu demembres et desassembles ces vers de leur nombre, mesure et pieds.... si tu trouves, après tel desassemblement de la ruine du bastiment, de belles et excellentes paroles....
DÉSATTISERAlors, belle, tu me baisas, Et doucement desattisas Mon feu d'un gracieux visage
DÉSAUGMENTERVoy, s'il te plaist, que le temps qui s'absente, Depuis sept ans en rien ne desaugmente Le plaisant mal que j'endure pour toy
DÉSEMBRASERUn demy-dieu me feroit son baiser, Sein contre sein, mon feu desembraiser, Un de ces dieux qui mangent l'ambrosie
DÉSEMPRISONNERNos esprits, las ! en cent mille façons, Deprisonnez de l'humaine closture, Dessus les flots errent à l'aventure
DÉSESPÉRERJe suis desesperé [sans espoir] De parvenir au bien tant desiré
DÉSESPOIRQuand la fortune en se jouant nous pert, Le desespoir en lieu de raison sert
DÉSESPOIRLe desespoir qui tourne encontre soy les armes
DÉSESTIMERTous les plaisirs que j'estimois, Alors que libre je n'aimois, Maintenant je les desestime
DÉSHABITERLe monde fust un desert solitaire : Villes et bourgs, bourgades et citez, Maisons, chasteaux seroient deshabitez
DÉSIRMais de quoy sert le desirer, Sinon pour l'homme martirer ? Le desir n'est rien que martire
DÉSIREREt l'homme mort est bienheureux : Heureux qui plus rien ne desire
DÉSIRERMais de quoy sert le desirer, Sinon pour l'homme martirer ? Le desir n'est rien que martire
DÉSIREUX, EUSEContent ne vit le desireux
DÉSOLERPar luy la foy se fausse, et mille maux divers Par luy se sont campez en ce grand univers. Qui de toute bonté les terres desolerent
DESSERRERPuis un grand coup de maillet luy desserre Entre les yeux : le taureau tombe à terre
DESSILLERDessillez-moy l'ame assopie Et ce gros fardeau vicieux
DESSILLERSe reveillant, tu t'esveilles joyeux, Et pour le voir tu dessilles tes yeux
DESSOUS.... Ou sous le frais d'un antre, ou dessous la froideur D'un chesne dont les bras s'opposent à l'ardeur
DESSOUSL'air retentit dessous le cri des meres
DESSUSSi qu'en marchant il me sembloit marcher Sur un espieu ou desur un rocher
DESSUSEt me plantant dessus le haut du mont, Droit vers Paris me fit tourner le front
DÉTERREREt comme Le pere a deterré [fait perdre la terre] le simple gentil-homme Par procez embrouillé, les fils en sont vangeurs, Et des biens paternels gouspilleurs et mangeurs
DIANEÔ fortuné celui qui bien loin de la guerre.... Qui ne sçait quel mot c'est que cargue, camisade, Sentinelle, diane, escarmouche, embuscade
DIÈTEEt ces pensers fievreux me font resver si fort Que diete ne jus ni section de veine Ne me sauroient guarir
DIFFÉRERLes grands rois et les empereurs Ne different aux laboureurs, Si quelcun ne chante leur gloire
DIFFORMEEt le col [il] luy dessembla Loin de ses testes difformes
DISPOSNy baladins aux dispostes gambades
DISSIMULERPour retenir un amant en servage, Il faut aimer et non dissimuler [feindre]
DISSIMULEREn vain elle dissimule Ne sentir le mal qui croist ; Sa flame, qui son coeur brusle, Claire au visage apparoist
DISTILLERFaut-il qu'en pleurs je distille ma vie ?
DORMIRLes vents sont assoupis, les bois dorment sans bruit
DOUCEREUX, EUSEÔ doux parler dont les mots doucereux Sont engravés au fond de ma memoire !
DOUCET, ETTENymphette que j'idolatre, Ma doucette, ma sucrée
DOUILLET, ETTESi bien qu'on ne peut sçavoir, à la voir et à le voir, Laquelle ou de la fleurette, Ou d'elle est la plus douillette
DOUILLET, ETTEPour ce il faut de l'argent à couvrir nostre corps, Qui de lui-mesme est tendre et douillet par dehors
DOUX, DOUCEDouce est la mort qui vient subite et breve
DRILLEROn ne voit point au ciel tant d'estoiles flambantes Driller au firmament...
DROITQuand le prince est absent, tousjours le droict a tort
DUCATJocondalle, nouveaux tallars, ducats de sainct Estienne, et pistolets
DURÉEAinsi l'amour tardive est de longue durée
DURÉETout terme qui finit n'a pas longue lurée
DURER.... Une joye, un plaisir, que les plus grands Cesars Ne sentirent jamais : mais courte elle me dure
ÉBATTRE (S')L'un d'une chose esbat sa vie, L'autre d'une autre à volonté
ÉBATTRE (S').... Et pendant que jeunes nous sommes, Esbatre la fleur de nos ans
ÉBORGNERLe cyclope eborgné, D'Achille le bouclier, Circe au chef bien peigné
ÉCHAUFFERToute rigueur s'amollit par priere ; Tout gentil coeur s'eschauffe d'amitié
ÉCLAIRERJe leur esclaire au rais de mon flambeau
ÉCLATTon regard dans le coeur, dans le sang m'est entré Comme un esclat de foudre alors qu'il fend la nue
ÉCLATER[Le vent] Fait ores esclater les rives d'un grand bruit
ÉCLATERJe voy l'esclair du bel acier des armes Sous le soleil s'esclatter jusqu'aux cieux
ÉCLISSESus, troupeau, deslogeons, j'ay d'esclisse et d'osier, Achevant ma chanson, achevé mon panier
ÉCLISSER....Et, te baisant, mener les boeufs en pasturage, Esclisser des paniers, et faire du fromage
ÉCLORESon sein vous esclouit, gardez de l'offenser [Dieu]
ÉCLOREFust-ce en hyver, les roses s'esclou'ront
ÉCORCE....Tout l'imparfait de mon escorce humaine
ÉCOUTE....il contemple mas, Maintenant le timon, il rhabille les coutes, Les carreaux et les ais et les tables dissoutes
ÉCRASERDeux mois après un cheval qui rua, De coups de pied l'un de mes gens tua, Lui escrageant d'une playe cruelle Bien loin du test la gluante cervelle
ÉCRIREIl est fort difficile d'escrire bien en nostre langue, si elle n'est enrichie autrement qu'elle n'est pour le present, de mots et de diverses manieres de parler ; ceux qui escrivent journellement en elle savent bien à quoi s'en tenir ; car c'est une extreme gene de se servir tousjours d'un mot
ÉDENTERPour edenter le souci qui me mord
EFFACER.... Ou pour sçavoir si du temps la longueur Ne m'avoit point effacé de son coeur
EFFEUILLER....Et jamais la froidure, Qui effeuille les bois n'effeuille ta verdure
EFFONDRERIl arrosa de vin la victime immolée, Effondra le taureau, entrailles et jambons De sel bien saupoudrez jetta sur les charbons
EFFRÉNÉMENTSans justice le peuple effrenément vivroit
ÉLÉMENTAIREDieu seul est eternel ; de l'homme elementaire [composé des quatre éléments] Ne reste après la mort ny veine ny artere ; Qui pis est, il ne sent, il ne raisonne plus, Locatif descharné d'un vieil tombeau reclus
ELLEElles sçavent trouver mille feintes excuses, Après qu'ell' ont failly
ÉMAILLERMa main ne sçait cultiver autre nom, Et mon papier ne s'esmaille sinon De leurs beautés que je sens dedans l'ame
EMBAUMERAnge divin, qui mes playes embame, Pour soulager les peines de mon ame
EMBOÎTUREIl [le corps] n'a plus esprit ny raison, Emboiture ne liaison, Artere, poux, ny veine tendre
EMBRASSEMENTTous deux au departir se baisant doucement, S'entredisent adieu d'un long embrassement
EMBRUNIRQuelle langueur ce beau front deshonore ? Quel voile obscur embrunit ce flambeau ?
EMBRUNIRPuis alors que vesper vient embrunir nos yeux
EMBRUNIR.... La passion que nous engendre amour, Qui de la vie embrunit le beau jour
EMBRUNIRTrois ou quatre fois à l'embrunir du jour Il fit sonner le marteau sur ma porte
ÉMERILes morions, les piques des soldars, Et les harnois fourbis de toutes pars, Et l'emery des lames acerées.... Une lumiere envoyent dans les cieux
EMMANTELERLe jour estoit sous l'onde, et la nuict estoilée Avoit d'un habit brun la terre emmantelée
EMPARFUMER.... Ceste Marguerite Qui ciel et terre emparfume d'odeur
EMPIERRERTon oeil, habile à descocher, Par sa vertu m'empierre [pétrifie] en un rocher, Comme un regard d'une horrible meduse
EMPIÉTEROr en voyant en ces champs l'autre jour Un pigeon blanc empieté d'un autour Qui l'emportoit dedans sa serre aiguë
EMPOURPRERJ'empourpreroy mes plumes en mon sang, Pour tesmoigner la peine que j'endure
EMPRISEHardis feront des emprises si belles, Que le vieil temps n'en sera le vainqueur
ENJe fremis toute et ne suis plus en moy !
ENCEINTEAprès tant de coureurs il me print fantaisie De les devancer tous, et comme bon veneur, Faire bien mon enceinte, et en avoir l'honneur
ENCOTONNER.... Et quand le second age Nous vient encotonner de barbe le visage
ENDURERSois courageux ; toute rude avanture Par traict de temps est douce s'on l'endure : Pour endurer, Hercule se fit dieu
ENFERLe lict m'est un enfer, et pense que dedans On ait semé du verre ou des charbons mordants
ENFOURNERDe tout acte la fin suit le commencement ; Il faut bien enfourner : car telle qu'est l'entrée, Volontiers telle fin s'est tousjours rencontrée
ENFUMERQui la flame immortelle aux temples gardera ? Qui d'encens sabean ton throne enfumera ?
ENFUMERC'est une idole enfumée [un vieillard] Au coin d'une cheminée Qui ne fait rien que cracher
ENGOUEREt mordoit goulument comme un homme en songeant Resve après la viande et s'engoue en mangeant

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