L'oeuvre Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même de Jacques-Bénigne BOSSUET

Ecrit par Jacques-Bénigne BOSSUET

Citations de "Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même"

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ÀC'est avec cette remarque que l'on appréciera les phrases suivantes de bons auteurs : Moïse qui m'a dit que j'étais fait à l'image et ressemblance de Dieu
ACCOISERSi les couleurs semblent voguer au milieu de l'air, si elles s'affaiblissent peu à peu, si enfin elles se dissipent, c'est que, le coup que donnait l'objet présent ayant cessé, le mouvement qui reste dans le nerf est moins fixe, qu'il se ralentit, et enfin s'accoise tout à fait
ACCORDERMoi-même, je ne m'accorde pas toujours avec moi-même
ADMINISTRERElle [l'opinion de Descartes] dit que les mouvements des animaux ne sont point administrés par les sensations
AIGREURLe goût ne nous dit rien des sucs exprimés sur notre langue, ni comment ils doivent être faits pour nous causer du plaisir ou de la douleur, de la douceur ou de l'aigreur ou de l'amertume
AIGREURLe fer même s'adoucit dans le feu et sous le marteau, et corrige son aigreur naturelle
AIMERCette passion [l'amour] fait qu'on aime de s'unir à ces choses et de les avoir en sa puissance
AINSIQuoique notre raison ne se mêle pas dans l'altération corporelle de l'organe et dans la sensation qui s'excite immédiatement après, ces deux choses ne laissent pas de se faire convenablement par la raison supérieure qui gouverne tout ; qu'ainsi ne soit, nous n'avons qu'à considérer ce que la lumière fait dans notre oeil, nous verrons qu'il n'y a rien de plus convenable ni de plus suivi
AJUSTERCombien de ces sortes de mouvements doivent s'ajuster pour opérer cet effet
AJUSTERTout le globe de l'oeil s'allonge ou s'aplatit selon l'axe de la vision, pour s'ajuster aux distances, comme les lunettes à longue vue
ALIMENTSi l'on considère combien est lente et insensible l'insinuation de l'aliment dans les parties qui le reçoivent....
AMENUISERLe coeur se dilate au dedans, quand il s'apetisse et s'amenuise au dehors
ANARCHIEDe ce que l'ordre est meilleur que la confusion, je conclus qu'il n'y a rien de pire que l'anarchie, c'est-à-dire de vivre sans gouvernement et sans lois
ANIMALEncore que nous ayons quelque chose au-dessus de l'animal, nous sommes animaux, et nous avons l'expérience tant de ce que fait en nous l'animal, que de ce qu'y fait le raisonnement et la réflexion
ANTAGONISTEIl y a des muscles opposés, dont le jeu est contraire ; on les appelle antagonistes
APETISSERDans la systole le coeur s'apetisse et s'allonge
APPARAÎTREAlors s'apparaît à elle la belle et véritable idée d'une vie hors de cette vie
APPROCHANT, ANTEPlus ces choses sont approchantes, et plus on est sujet à les confondre, plus il faut prendre soin de les distinguer
ARCHETLa langue est un archet qui, battant sur les dents et sur le palais, en tire des sons exquis
ARCHITECTURELes os sont, dans l'architecture du corps humain, ce que sont les pièces de bois dans un bâtiment de charpente
ASSUJÉTI, IE, et aussi ASSUJETTI, IEDans ce que nous venons de voir, c'est-à-dire dans les opérations sensuelles, l'âme est assujettie au corps
AXIOMECes propositions claires et intelligibles par elles-mêmes s'appellent axiomes ou premiers principes
BANDERLes muscles s'affermissent, les nerfs se bandent
BASANÉ, ÉEImaginer l'homme, c'est s'en représenter un de grande ou de petite taille, blanc ou basané
BATTRELe coeur bat plus violemment qu'à l'ordinaire
BEAUTÉIl appartient à l'esprit, c'est-à-dire à l'entendement, de juger de la beauté, parce que juger de la beauté, c'est juger de l'ordre, de la proportion et de la justesse
BESTIAL, ALEEt, contents de ce qu'ils ont de commun avec les bêtes, ils mènent aussi une vie bestiale
BILEDes yeux remplis de bile font voir tout jaune
BRISERUn verre se brise en tombant de son propre poids
CADRANLe cours du soleil se marque sur un cadran
CADUC, CADUQUEQuel architecte est celui qui, faisant un bâtiment caduc, y met un principe pour se relever dans ses ruines !
CAUSAL, ALEToutes les fois que nous trouvons dans le discours ces particules, parce que, car, puisque, et les autres qu'on nomme causales, c'est la marque indubitable du raisonnement
CHARNIÈREPetits os emboîtés les uns dans les autres en forme de double charnière
CHÂTIMENTL'âme sait que le châtiment répare l'ordre du monde blessé par l'injustice
CHIGNONLes emboîtements les plus remarquables [des os] sont ceux de l'épine du dos qui règne depuis le chignon du cou jusqu'au croupion
CLOCHEOn se sert du son des cloches pour dissiper les nuées
COFFREPourquoi il a fallu faire ce coffre de la poitrine de plusieurs pièces qu'on appelle côtes
COMMEComme nous avons déjà dit, et que nous le verrons plus clairement ailleurs
COMMENCERLa nature commence avec nous ce sentiment
COMMENCERCe n'est pas être transporté d'un lieu à un autre que de commencer à entendre ce qu'on n'entendait pas
COMMUN, UNEUn tel mouvement n'a rien de commun avec entendre
COMPLIQUERLes passions dans les animaux ont un effet plus simple et plus certain ; car les nôtres se compliquent par nos réflexions, et s'embarrassent mutuellement
COMPRÉHENSIONUne sagesse infinie qui ne se trompe jamais, parce qu'elle a une pleine compréhension de la vérité
CONCOURSIl fallait qu'il y eût un certain concours entre les opérations de l'âme
CONCUPISCIBLELes philosophes appellent appétit concupiscible celui où domine le désir
CONCURRENT, ENTEIl y a des muscles qui se meuvent ensemble pour s'aider les uns les autres ; on les peut appeler concurrents
CONDUCTEUR, TRICEPour mieux entendre ce que feraient par eux-mêmes des chevaux fougueux, il faut les considérer sans bride et sans conducteur qui les pousse ou qui les retienne
CONNAISSANCEMalheur à la connaissance stérile qui ne se tourne point à aimer et se trahit elle-même !
CONTRE-BALANCERLes parties se contre-balancent mutuellement, et le tout se soutient sans peine par le contre-poids
CONTRE-PESERSi on porte un grand poids d'un côté, on se sert de l'autre pour contre-peser
CONVENABLEMENTDès là que tout le monde est fait par raison, tout s'y doit faire convenablement ; car le propre d'une cause intelligente, est de mettre de la convenance et de l'ordre dans tous ses ouvrages
CONVENANCEC'est autre chose de faire tout convenablement [comme les animaux], autre chose de connaître la convenance [comme l'homme]
CORNEMUSEAu-dessous du poumon est l'estomac, qui est un grand sac en forme d'une bourse ou d'une cornemuse
CORPSC'est cette union admirable de notre corps et de notre âme que nous avons à considérer
CORRESPONDANCELe corps est, à le regarder comme organique, un par la proportion et la correspondance de ses parties
COTONLeurs fleurs tendres et délicates, et, durant l'hiver, enveloppées comme dans un petit coton
COULÉ, ÉELes esprits coulés dans les muscles par les nerfs répandus dans tous les membres font le mouvement
COURBELe même bâton qui me paraît droit dans l'air me paraît courbe dans l'eau
CRÉATEUR, TRICELes deux substances [l'âme et le corps] étant de nature si différente, que l'une ne pourrait rien sur l'autre, si Dieu, créateur de l'une et de l'autre, n'avait, par sa volonté souveraine, joint ces deux substances par la dépendance mutuelle de l'une à l'égard de l'autre
CROIREUn homme ne veut point croire qu'il soit orgueilleux, ni lâche, ni paresseux, il veut croire qu'il a raison
CRU, CRUECes semences, tant qu'elles sont vertes et crues, demeurent attachées à l'arbre pour prendre leur maturité
CURÉETémoin les chiens dont on anime le courage pour la chasse d'un animal en leur donnant curée
DÉCOCHERIl en est de notre corps dans les passions, par exemple dans une faim ou dans une colère violente, comme d'un arc bandé dont toute la disposition tend à décocher le trait
DEDANSPar l'agitation du dedans, la disposition du dehors est toute changée : selon que le sang accourt au visage ou s'en retire, il y paraît rougeur ou pâleur
DÉFAILLIRQue si la frayeur nous saisit de sorte que le sang se glace si fort que tout le corps tombe en défaillance, l'âme défaut en même temps
DÉGAGÉ, ÉEOn met en question s'il peut y avoir en cette vie un pur acte d'intelligence dégagé de toute image sensible
DÉGRADÉ, ÉENous avons vu l'âme raisonnable dégradée par le péché
DÉMONSTRATIONLe fruit de la démonstration est la science
DÉPENDAMMENTDieu, l'auteur de l'être, ayant voulu le donner aux enfants dépendamment de leurs parents
DÈSQuand le cerveau et le coeur demeureraient en leur entier, dès là que les esprits manquent, les ressorts cessent faute de moteur
DÉSACCOUTUMANCELorsque les nerfs optiques, par une longue désaccoutumance de souffrir la lumière même réfléchie, sont exposés tout à coup à une grande lumière
DESSEINQuiconque connaîtra l'homme verra que c'est un ouvrage de grand dessein qui ne pouvait être ni conçu ni exécuté que par une sagesse profonde
DEVANTCes vérités subsistent devant tous les siècles et devant qu'il y ait eu un entendement humain
DILATERLe sang, étant conduit dans le coeur, s'y échauffe et s'y dilate par la chaleur naturelle à cette partie
DISCONVENANCEToute la nature est pleine de convenances et de disconvenances, de proportions et de disproportions, selon lesquelles les choses ou s'ajustent ensemble ou se repoussent l'une l'autre
DISPOSITIONIl est visible que l'âme se trouve assujettie par ses sensations aux dispositions corporelles
DISPROPORTIONToute la nature est pleine de convenances et de disconvenances, de proportions et de disproportions selon lesquelles les choses s'ajustent ensemble ou se repoussent l'une l'autre
DISSOLVANT, ANTELe dissolvant que l'estomac rend par les glandes dont il est comme pavé dans son fond pour y faire la digestion....
DISTINGUER[L'âme] Se mêlant tout à fait avec ce corps qu'elle anime, à la fin elle a peine à s'en distinguer
DIVERSIFIERLes passions se diversifient à la présence ou à l'absence des objets et par la facilité ou par la difficulté de les acquérir
DIVINEMENTAristote a parlé divinement, quand il a dit de l'entendement et de sa séparation d'avec les organes ce que nous venons de rapporter
DONTLa dure-mère bat sans cesse le cerveau, dont les parties étant fort pressées, il s'ensuit que le sang et les esprits sont aussi fort pressés
DOUTERC'est une partie de bien juger que de douter quand il faut
DRESSERQui veut entendre ce que c'est véritablement qu'apprendre et la différence qu'il y a entre enseigner un homme et dresser un animal....
DROIT, DROITEIl redressera son jugement, pourvu qu'une droite volonté le rende attentif à son objet et à lui-même
DROITEMENTL'homme juge droitement, lorsque, sentant ses jugements variables de leur nature, il leur donne pour règle les vérités éternelles
EAUÀ l'occasion de l'impression que les viandes font sur le cerveau, l'eau vient à la bouche, et on sait que cette eau est propre à ramollir les viandes, à en exprimer le suc, à nous les faire avaler
ÉCHAUFFERUn homme s'échauffe lui-même par de faux raisonnements
EFFETLa nature agit en cela comme sûre de son effet
ÉGALERLes doigts inégaux entre eux s'égalent pour embrasser ce qu'ils tiennent
ÉJECTIONLa respiration facilite l'éjection des excréments en pressant les intestins
ÉLEVÉ, ÉELes esprits élevés à une haute contemplation et exercés durant un long temps à se mettre au-dessus des sens
EMBOÎTEMENTLes divers emboîtements les uns dans les autres [os], par le moyen desquels ils jouent et se meuvent
ENCes règles du raisonnement subsistent-elles aussi en quelque part, d'où elles me communiquent leur vérité immuable ?
ENIl y a, dans l'instruction, quelque chose qui ne dépend que de la conformation des organes, et de cela les animaux en sont capables comme nous
ENFONCÉ, ÉEOn sent à la longue qu'un noir trop enfoncé fait beaucoup de mal [à la vue]
ENFONCEMENTLorsque nous nous sentons enfoncer dans l'eau et dans les corps mous, ce qui nous fait sentir cet enfoncement, c'est que le froid ou le chaud que nous ne sentions qu'à une partie s'étend plus avant
ENSUITELa perception qui se fait en notre âme à la présence des corps et ensuite de l'impression qu'ils font sur les organes de nos sens
ENTENDEMENTL'entendement est la lumière que Dieu nous a donnée pour nous conduire
ENTENDREJ'entends et Dieu entend : Dieu entend qu'il est ; j'entends que Dieu est, et j'entends que je suis
ENTENDU, UEDieu qui avait fait un ouvrage si bien entendu et si capable de satisfaire tout ce qui entend....
ENTORTILLERSi la vigne et les autres plantes qui sont faites pour s'attacher aux grands arbres, en choisissent si bien les petits creux et s'entortillent si proprement aux endroits qui sont capables de les appuyer
ENTRAILLESIl a fouillé les entrailles de la terre
ENTREPRENDREIl est constant que le cerveau est attaqué dans les maladies où le corps est entrepris
ÉPANCHEMENTQue fait-il en moi, ce soleil si grand et si vaste, par le prodigieux épanchement de ses rayons, que d'exciter dans mes nerfs quelque léger tremblement ?
ÉPREINT, EINTEL'aliment commence à s'amollir dans la bouche par le moyen de certaines eaux épreintes des glandes qui y aboutissent
ÉPUISÉ, ÉEAprès six mille ans d'observations, l'esprit humain n'est pas épuisé ; il cherche, et il trouve encore, afin qu'il connaisse qu'il peut trouver jusqu'à l'infini
ÉPUISEMENTQuelquefois on a beau vouloir marcher ; il se sera jeté une telle humeur sur les jambes, ou tout le corps se trouvera si faible par l'épuisement des esprits, que cette volonté sera inutile
ESPÉRANCEL'espérance enferme ou est elle-même, selon les docteurs, une espèce de désir
ESPRITLe premier de tous les esprits, c'est Dieu, souverainement intelligent
ESPRITSaint Paul appelle Dieu le père de tous les esprits, c'est-à-dire de toutes les créatures intellectuelles, capables de s'unir à lui
ESPRITQuand saint Paul dit que la chair convoite contre l'esprit, et l'esprit contre la chair, il entend que la partie intelligente combat la partie sensitive ; que l'esprit, capable de s'unir à Dieu, est combattu par le plaisir sensible attaché aux dispositions corporelles
ÉTOURDIRIl aime mieux étourdir le sentiment qu'il a de ses fautes que d'avoir le chagrin de les connaître
ÉTRÉCIRLa glotte s'élargit ou s'étrécit selon les tons qu'elle doit former
ÉTUDIERJe veux exprimer ma pensée, les paroles convenables me sortent aussitôt de la bouche, sans que je sache aucun des mouvements que doivent faire, pour les former, la langue ou les lèvres, encore moins ceux du cerveau, du poumon et de la trachée-artère ; puisque je ne sais pas même naturellement si j'ai de telles parties et que j'ai eu besoin de m'étudier moi-même pour le savoir
ÉTUDIERUne idée intérieure à laquelle je m'étudie de me conformer
EXCITÉ, ÉEL'esprit, occupé de choses incorporelles, par exemple de Dieu et de ses perfections, s'y est senti excité par la considération de ses oeuvres, ou par sa parole, ou enfin par quelque autre chose dont les sens ont été frappés
EXCITERNous distinguons les choses qui nous touchent ou nous environnent par les sensations qu'elles nous excitent
EXCITERLes viandes frappent l'oeil ou l'odorat et en ébranlent les nerfs ; les sensations conformes s'excitent, c'est-à-dire que nous voyons et sentons les viandes par l'ébranlement des nerfs
EXCITERTout ce que nous apercevons [dans la sensation], c'est qu'à la présence de certains objets, il s'excite en nous divers sentiments, par exemple, ou un sentiment de plaisir ou un sentiment de douleur
EXPLIQUERNous serons forcés d'avouer qu'il y a dans la graine un principe secret d'ordre et d'arrangement, puisqu'on voit les branches, les feuilles, les fleurs et les fruits s'expliquer et se développer de là avec une telle régularité
EXPRÈS, ESSETout ce qui montre de l'ordre, des proportions et des moyens propres à faire de certains effets, montre aussi une fin expresse, un dessein formé
EXPRIMERLe suc qui le nourrit [l'animal] est longtemps à s'exprimer [des aliments]
FERMEL'artère, qui devait avoir un battement si continuel et si ferme
FERMENTATIONIl se fait dans le coeur une fermentation du sang
FERMENTEROn peut penser que le coeur mêle dans le sang une matière, quelle qu'elle soit, capable de le fermenter
FERMETÉLes bras et les mains sont, en divers endroits, divisés par plusieurs articulations qui, jointes à la fermeté des os, leur servent pour faciliter le mouvement et pour serrer les corps grands et petits
FIBREÀ considérer la composition de toute la masse du coeur, les fibres et les filets dont il est tissu, et la manière dont ils sont tors, on le reconnaît pour un muscle
FIGERUne goutte de venin entrée dans le sang en fige toute la masse et nous cause une mort certaine
FIGERCelle [l'humeur] qui est rouge, qu'on voit à la fin se figer dans une palette, et qui en occupe le fond, est celle qu'on appelle proprement le sang
FINCe qui est désiré pour l'amour de soi-même et à cause de sa propre bonté s'appelle fin
FINESSEOn les voit [les animaux] attaquer et se défendre aussi industrieusement qu'on le puisse imaginer, ruser même ; et, ce qui est plus fin encore, prévenir les finesses, comme il se voit tous les jours à la chasse, où les animaux semblent montrer une subtilité exquise
FIXEMENTDes yeux trop fixement arrêtés sur le soleil y souffrent beaucoup
FONDL'âme est indivisible, et on peut bien en diviser l'opération, mais non pas la partager dans son fond
FORCELes deux extrémités [du muscle] ont plus de force, parce que l'une soutient le muscle, et que par l'autre, c'est-à-dire par le tendon, qui est aussi le plus fort, s'exerce immédiatement le mouvement
FRATERNITÉLà elle [la nature humaine] découvre les règles de la justice, de la bienséance, de la société ou, pour mieux parler, de la fraternité humaine
GÂTÉ, ÉEUn homme qui n'a pas l'esprit gâté n'a pas besoin qu'on lui prouve son franc-arbitre ; car il le sent
GÉOMÉTRIEIl y a en nous une géométrie naturelle, c'est-à-dire une science des proportions, qui nous fait mesurer les grandeurs en les comparant les unes aux autres et concilier la vérité avec les apparences
GLACERQue si la frayeur nous saisit de sorte que le sang se glace si fort que le corps tombe en défaillance
GRANDEURNous avons beau être convaincus.... que tel astre qui ne nous paraît qu'un point dans le ciel, surpasse sans proportion toute la grandeur de la terre
GRAVITÉLe corps ne manque jamais de se situer de la manière la plus convenable pour se soutenir ; en sorte que les parties ont toujours un même centre de gravité, qu'on prend au juste, comme si on savait la mécanique
GRÉQui de nous peut s'empêcher de fermer les yeux ou de détourner la tête, quand on feint seulement de nous y vouloir frapper ? alors, si notre raison avait quelque force, elle nous rassurerait contre un ami qui se joue ; mais, bon gré mal gré, il faut fermer l'oeil, il faut détourner la tête
GROSSIRLes verres, selon qu'ils sont colorés ou taillés, changent les couleurs, les grandeurs et les figures : l'objet ou se grossit, ou s'apetisse, ou se renverse, ou se redresse, ou se multiplie
HABILITÉNous n'apportons point en naissant l'habilité à faire ces choses
HAUT, AUTEJe sens que je puis vouloir, ou tenir ma main immobile, ou lui donner du mouvement ; et cela en haut ou en bas, à droite ou à gauche, avec une égale facilité
HISTOIREDe ces particularités [sur le monde] elle [l'âme] compose l'histoire de la nature, dont les faits sont toutes les choses qui frappent nos sens
HORLOGEQuand les animaux montrent dans leurs actions tant d'industrie, saint Thomas a raison de les comparer à des horloges et aux autres machines ingénieuses
HORREURLa peau, se retirant sur elle-même, fera dresser les cheveux, dont elle enferme la racine, et causera ce mouvement qu'on appelle horreur
IL, au singulier, ILS, au plurielUne raison première et universelle, qui a tout conçu avant qu'il fût...
IMAGINATIF, IVELa faculté de l'âme où se fait cet acte [du ressouvenir] s'appelle imaginative
IMAGINATIONLes imaginations qui ne sont que des sensations continuées
IMAGINERToutes les fois qu'un objet une fois senti par le dehors demeure intérieurement, ou se renouvelle dans ma pensée avec l'image de la sensation qu'il a causée à mon âme, c'est ce que j'appelle imaginer
IMAGINERImaginer le triangle, c'est s'en représenter un d'une mesure déterminée et avec une certaine grandeur de ses angles et de ses côtés ; au lieu que l'entendre, c'est en connaître la nature et savoir en général que c'est une figure à trois côtés, sans déterminer aucune grandeur ni proportion particulière
IMMORTALISEREt [Dieu] qui sait immortaliser par tels moyens son ouvrage en général, ne pourra-t-il pas immortaliser quelque ouvrage qu'il lui plaise en particulier ?
IMPÉTUOSITÉConnaissons que tant de parties [du corps], où nous ne voyons qu'une impétuosité aveugle, ne pourraient pas concourir à cette fin si elles n'étaient, tout ensemble, et dirigées et formées par une cause intelligente
IMPORTUN, UNECe sentiment importun des sens offensés, c'est ce qui s'appelle douleur
IMPOSEROn veut croire qu'on a entendu, et on s'impose à soi-même
IMPRESSIONLa perception des couleurs, des sons, du bon et du mauvais goût, du chaud et du froid, de la faim et de la soif, du plaisir et de la douleur, suivent les mouvements de l'impression que font les objets sensibles sur nos organes corporels
IMPRIMÉ, ÉELe cerveau frappé, agité, imprimé, pour ainsi parler, par les objets
IMPRIMERSont-ce les triangles et les carrés et les cercles que je trace grossièrement sur le papier, qui impriment dans mon esprit leurs proportions et leurs rapports ?
INCISERLes eaux de l'estomac ont la vertu d'inciser les viandes, et les coupent si menues qu'il n'y a rien de l'ancienne forme
INCITERCe sera par le plaisir et par la douleur que Dieu poussera et incitera les animaux aux fins qu'il s'est proposées
INCONSIDÉRATIONLa cause de mal juger est l'inconsidération, qu'on appelle autrement précipitation
INCROYABLEIl n'est pas incroyable que cela puisse être
INDIRECTEMENTIl y a en notre âme une opération, et c'est celle de l'entendement, qui, précisément et en elle-même, n'est point attachée au corps, encore qu'elle en dépende indirectement, en tant qu'elle se sert des sensations et des images sensibles
INDUSTRIEQuelque industrie qui paraisse dans ce que font les animaux
INDUSTRIEUSEMENTOn les voit [les animaux].... attaquer et se défendre aussi industrieusement qu'on le puisse imaginer
INEXPLICABLEL'artifice de la nature est inexplicable à faire que le cerveau reçoive tant d'impressions, sans en être trop ébranlé
INSINUANT, ANTEOn peut bien les subtiliser [les corps], les rendre plus déliés, les réduire en vapeurs et en esprits ; par là ils deviendront plus vites, plus mobiles, plus insinuants, mais cela ne les fera pas sentir
INSINUATIONSi on considère combien est lente et insensible l'insinuation de l'aliment dans les parties qui le reçoivent....
INSTANTNotre corps est transporté à l'instant que nous le voulons
INSTINCTLe mot d'instinct, en général, signifie impulsion : il est opposé à choix
INSTINCTIl y a [sur les animaux] deux opinions qu'il est bon de rappeler en peu de paroles : la première veut que l'instinct des animaux soit un sentiment ; la seconde n'y reconnaît autre chose qu'un mouvement semblable à celui des horloges et autres machines
INSTRUIREOn les dresse [les animaux], on les instruit, ils s'instruisent les uns les autres
INTELLIGENT, ENTELa nature intelligente aspire à être heureuse, elle a l'idée du bonheur, elle le cherche ; elle a l'idée du malheur, elle l'évite
INTELLIGIBLELe sensible le plus fort offense le sens, mais le parfait intelligible recrée l'entendement et le fortifie
INTÉRESSERLe plaisir et la douleur servent à intéresser l'âme dans ce qui regarde le corps, et l'obligent à chercher les choses qui en font la conservation
INVENTIONLes sourds et les muets trouvent l'invention de se parler par leurs doigts
IRASCIBLELes philosophes appellent appétit irascible, celui où domine la colère
JEUOn ne peut assez admirer cette prodigieuse quantité de muscles qui se voient dans le corps humain, ni un jeu si aisé et si commode, non plus que le tissu de la peau qui les enveloppe, si fort et si délicat tout ensemble
JUGERLa vraie perfection de l'entendement est de bien juger
LANGUETTELa trachée a dans son entrée une petite languette qui s'ouvre pour donner passage aux choses qui doivent sortir par cet endroit-là
LAVEMENTCette humeur âcre [la bile], en les picotant [les intestins], les agite et leur sert comme d'une espèce de lavement naturel pour leur faire jeter les excréments
LIBERTÉLe bon usage de la liberté, quand il se tourne en habitude, s'appelle vertu ; et le mauvais usage de la liberté, quand il se tourne en habitude, s'appelle vice
LIBREAussi ne suis-je pas libre à sentir ou ne sentir pas quand l'objet est présent
LIERC'est qu'en effet les hommes mettent ordinairement leur félicité dans les choses qui flattent leurs sens ; et cela même les lie au corps, d'où dépendent les sensations
LOGERQui voudra dire ces choses [que les organes ne sont pas faits en vue de leur usage], fera mieux de dire encore qu'un bâtiment n'est pas fait pour loger
LOIUn homme de bien laisse régler l'ordre des successions et de la police aux lois civiles, comme il laisse régler le langage et la forme des habits à la coutume
LOITout a sa loi, tout a son ordre
LUNETTETout son globe [de l'oeil] s'allonge ou s'aplatit selon l'axe de la vision, pour s'ajuster aux distances, comme les lunettes à longue vue
MACHINEAppliquant ceci [la comparaison avec un moulin] au corps de l'homme, machine sans comparaison plus composée et plus délicate, mais, en ce que l'homme a de corporel, pure machine
MAÎTRESSESoit que l'âme ait le cerveau entier immédiatement sous sa puissance, soit qu'elle y ait quelque maîtresse pièce par où elle contienne les autres parties, comme un pilote conduit tout le vaisseau par le gouvernail
MANIEMENTToutes choses [les muscles et les esprits] qu'on voit bien qui sont, mais dont le secret principe et le maniement n'est pas connu
MANQUEMENTLa sagesse éternelle, qui fait servir le moindre au plus digne, si l'âme a besoin d'un corps pour vivre dans sa naturelle perfection, lui rendra plutôt le sien que de laisser défaillir son intelligence par ce manquement
MARQUENos corps dans leur formation portent la marque d'une invention, d'un dessein, d'une industrie explicable ; tout y a sa raison
MARQUEREn sorte que du petit corps [la glande pinéale] où elle [l'âme] est enfermée, elle tient à tout et voit tout l'univers se venir, pour ainsi dire, marquer sur ce corps, comme le cours du soleil se marque sur un cadran
MÉCANIQUETout cela [la structure du corps] est d'une économie, et, s'il est permis d'user de ce mot, d'une mécanique si admirable que....
MÊMEDans le toucher, les corps appliqués immédiatement sur le nôtre, ne peuvent manquer d'ébranler les nerfs ; le même doit arriver dans les autres sens
MÉNAGÉ, ÉETout est ménagé dans le corps humain avec un artifice merveilleux
MENERL'idée du bonheur nous mène à Dieu
MIEUXTout le mieux qu'on puisse faire pour les animaux, c'est de leur accorder des sensations
MOBILELe concours de l'âme et du corps est visible dans les passions ; mais il est clair que le premier mobile est tantôt dans la pensée de l'âme, tantôt dans le mouvement commencé par la disposition du corps
MOEURSD'où lui viennent [à l'esprit] ces règles immuables qui dirigent le raisonnement, qui forment les moeurs, par lesquelles il découvre les proportions secrètes des figures et des monuments ?
MOINDRELa sagesse éternelle, qui fait servir le moindre au plus digne, si l'âme a besoin d'un corps pour vivre dans sa naturelle perfection, lui rendra plutôt le sien que de laisser défaillir son intelligence par ce manquement
MONTÉ, ÉEL'artère peut être considérée.... comme un ressort ou un muscle monté, pour ainsi parler, sur le mouvement du coeur et qui doit battre en même cadence
MORDICANT, ANTEL'humeur mordicante qui fait naître la goutte ou la colique
MOTEUR, TRICEOn peut concevoir que le corps meurt, si les esprits qui sont le moteur s'éloignent ou si....
MOULEOn admire avec raison la beauté et l'artifice d'un moule où, la matière étant jetée, il s'en forme un visage fait au naturel ou quelque autre figure régulière
NATURESous le nom de nature, nous entendons une sagesse profonde qui développe avec ordre et selon de justes règles tous les mouvements que nous voyons
NATUREComme l'homme n'est pas une nature purement intelligente, et qu'il est, ainsi qu'il a été dit, une nature intelligente unie à un corps
NICHELes abeilles qui ajustent avec tant de symétrie leurs petites niches
NOMNous ne pensons jamais ou presque jamais à quelque objet que ce soit, que le nom dont nous l'appelons ne nous revienne ; ce qui marque la liaison des choses qui frappent nos sens, telles que sont les noms, avec nos opérations intellectuelles
OBÉDIENTIEL, ELLEL'imagination dure plus que la sensation ; il faut donc qu'il y ait une cause de cette durée ; mais, si cette cause subsiste dans le cerveau, où, et de quelle manière, ou si elle consiste dans la puissance obédientielle de l'âme une fois touchée de cette idée, et de l'institution de son Créateur tout-puissant, c'est ce qu'il serait inutile de chercher, puisqu'il paraît impossible de parvenir à cette connaissance
OPINIONParmi les choses qu'on ne sait pas, il y en a qu'on croit sur le témoignage d'autrui, c'est ce qui s'appelle foi ; il y en a sur lesquelles on suspend son jugement, et avant et après l'examen, c'est ce qui s'appelle doute ; et, quand dans le doute on penche d'un côté plutôt que d'un autre, sans pourtant rien déterminer absolument, cela s'appelle opinion
ORDRELe rapport de la raison et de l'ordre est extrême ; l'ordre ne peut être remis dans les choses que par la raison, ni être entendu que par elle : il est ami de la raison et son propre objet
ORGANIQUELa première chose qui paraît dans notre corps, c'est qu'il est organique, c'est-à-dire composé de parties de différentes natures, qui ont différentes fonctions
PARFAIT, AITELe parfait est plutôt que l'imparfait, et l'imparfait le suppose
PASSIONNous pouvons définir la passion un mouvement de l'âme qui, touchée du plaisir ou de la douleur ressentie ou imaginée dans un objet, le poursuit ou s'en éloigne
PATIENT, ENTEDans les passions comme nous les considérons, l'âme est patiente, et elle ne préside pas aux dispositions du corps, mais elle y sert
PEINERLe cerveau peine en ceux qui n'ont pas acquis cette heureuse immobilité [l'immobilité de l'âme dans l'attention]
PENSERJe pense les choses telles qu'elles sont, et elles se trouvent conformes à ma pensée, car elles sont comme je les pense
PEUPLERCertains arbres renferment leurs semences dans des matières légères que le vent emporte ; la race s'étend bien loin par ce moyen et peuple les montagnes voisines
PICOTEMENTL'inflammation et les accidents qui surviennent [dans une plaie], par lesquels le picotement des nerfs est continué
PICOTERL'eau vient à la bouche.... d'autres eaux s'apprêtent dans l'estomac ; et déjà elles le picotent ; tout se prépare à la digestion
PISTONPour sucer quelque liqueur, les lèvres servent de tuyau, et la langue sert de piston
PIVOTLe cou, sur lequel la tête est posée et qui paraît comme un pivot sur lequel elle tourne
PLANL'architecte a dessiné dans son esprit un palais ou un temple, avant que d'en avoir mis le plan sur le papier ; et cette idée intérieure de l'architecte est le vrai plan et le vrai modèle de ce palais ou de ce temple
PLIERLe bois se plie peu à peu
POËTELes poëtes imitateurs de la nature et dont le propre est de rechercher dans le fond du coeur humain les sentiments qu'elle y imprime
POINDRELa spiritualité commence en l'homme, où la lumière de l'intelligence et de la réflexion commence à poindre
POLICEUn homme de bien laisse régler l'ordre des successions et de la police aux lois civiles, comme il laisse régler le langage et la forme des habits à la coutume
PORELes parties ont toutes ou presque toutes de petits passages qu'on appelle pores, par où s'échappent et s'évaporent les matières les plus subtiles
PORTERElle [l'intelligence humaine] les voit [les bêtes] vivre et mourir, être malades et se porter bien, à peu près comme font les hommes
POSSÉDERQui voit Aristote louer ces heureux moments où l'âme n'est possédée que de l'intelligence de la vérité...
POURRIRUn corps mort, par la seule agitation de l'air auquel il est exposé, se corrompt et se pourrit
POUVOIRIl faut que nous exercions sur le cerveau un pouvoir immédiat, puisque nous pouvons être attentifs quand nous le voulons
PRÉJUDICEL'aliment est distribué dans toutes les parties du corps, au préjudice du cours qu'ont naturellement les choses pesantes
PRESSEMENTLa séparation du pur et de l'impur [des aliments] se fait par le pressement continuel que cause la respiration et le mouvement du diaphragme sur les boyaux
PRÉVENIROn les voit [les animaux].... attaquer et se défendre.... ruser même, et, ce qui est plus fin encore, prévenir les finesses
PROGRESSIF, IVECe mouvement que nous appelons animal est le même qu'on nomme progressif, comme avancer, reculer, marcher de côté et d'autre
PROMENERNotre raison se promène par tous les ouvrages de Dieu
PROPORTIONLes pieds soutiennent le tout ; et, quoiqu'ils paraissent petits en comparaison de tout le corps, les proportions en sont si bien prises, qu'ils portent sans peine un si grand fardeau
PROPRELe propre des os est de tenir le corps en état, et de lui servir d'appui
PROPREMENTSi la vigne, le lierre.... choisissent si bien les petits creux, et s'entortillent si proprement aux endroits qui sont capables de les appuyer
QUEToutes choses qu'on voit bien qui sont....
QUEComme nous avons déjà dit, et que nous le verrons plus clairement ailleurs
QUELQUE... QUEQuelque industrie qui paraisse dans ce que font les animaux....
RAFFINEMENTCe qui est une des causes de la distribution et peut-être aussi du raffinement des esprits [animaux]
RAFFINEROn dit que l'usage raffine l'oreille, par ce qu'il allie plus vite, avec les sons qui la frappent, le jugement que porte l'esprit sur la beauté des accords
RAISONAu-dessus de notre faible raison, restreinte à certains objets, nous avons reconnu une raison première et universelle....
RAISONNABLEMENTToutes ces choses [les mouvements instinctifs] se font si raisonnablement, que la raison en excède notre pouvoir et en surpasse notre industrie
RAISONNERC'est sans raisonner qu'un enfant qui tète ajuste ses lèvres et sa langue de la manière la plus propre à tirer le lait qui est dans la mamelle
RAISONNERRaisonner, c'est prouver une chose par une autre
RAPPORTNotre âme a en elle-même des principes de vérité éternelle et un esprit de rapport, c'est-à-dire des règles de raisonnement et un art de tirer des conséquences
RAPPORTLes jugements que nous faisons en trouvant les choses grandes ou petites par rapport des unes aux autres....
RAVILIRUne si étrange dépravation qui nous fait voir d'un côté combien notre orgueil nous enfle, et de l'autre combien notre sensualité nous ravilit....
RECRU, UEIl y aura de la différence entre les esprits d'un animal qui aura sa vigueur entière et ceux d'un animal déjà épuisé et recru
RECTIFIERQuand quelqu'un de nos sens nous trompe, nous pouvons aisément rectifier ce mauvais jugement par le rapport des autres sens et par la raison
RECUEILLIRAvant que de passer à l'usage que l'âme en fait [des sensations] pour le corps et pour elle-même, il est bon de recueillir ce qui vient d'être expliqué, et d'y faire un peu de réflexion
RÉFLÉCHIRRéfléchir c'est recevoir, au-dessus des mouvements corporels et au-dessus même des sensations, une lumière qui nous rend capables de chercher la vérité jusque dans sa source
RÉFRACTIONL'oeil a ses humeurs et son cristallin ; les réfractions s'y ménagent avec plus d'art que dans les verres les mieux taillés
REGARDÉ, ÉENous écrivons sans savoir comment, une fois que nous avons appris.... les lettres, souvent regardées, ont fait une telle impression sur le cerveau....
RÉGÉNÉRATIONLes blessures qu'on voit se fermer et en même temps les chairs revenir par une assez prompte régénération
RÉGÉNÉRATIONCe qui fait durer si longtemps la douleur de la goutte ou de la colique, c'est la continuité, c'est la continuelle régénération de l'humeur mordicante qui la fait naître
RÉGIONToute cette basse région [le ventre] qui commence à l'estomac est séparée de la poitrine par une grande membrane musculeuse
REMUERDe ce que j'ai dans l'âme la volonté que ma main soit remuée, il arrive qu'elle l'est en effet au même moment
REPENTIRCette tristesse que nos fautes nous causent a un nom particulier et s'appelle repentir
RÉPONDRELes rossignols se répondent les uns aux autres
RÉPONDRELe nerf qui répondait au pied et à la jambe
REPORTERLa veine-cave reporte le sang de tout le corps, excepté du coeur et du poumon
RESTREINT, EINTENotre faible raison, restreinte à certains objets
RÉVEILLERC'est une chose étrange que les hommes aient besoin d'être réveillés sur cela [la différence entre l'homme et la bête]
RIENTout ce qui n'est pas corps leur paraît un rien
ROMPRELa main se rompt à écrire ou à jouer d'un instrument, c'est-à-dire qu'elle corrige une roideur, qui tenait les doigts comme engourdis
ROUGELe rouge au visage et le feu aux yeux sont un signe de la colère, comme l'éclair qui nous avertit d'éviter la foudre
ROULERTellement qu'il [le sang dans les artères] est forcé, par le nouveau sang qui survient sans cesse, d'aller toujours en avant et de rouler sans fin par tout le corps
RUDELa colère et la tristesse les rendent [les traits du visage] plus rudes, et leur donnent un air ou plus farouche ou plus sombre
SACLa rate est à l'opposite du foie ; c'est une espèce de sac spongieux où le sang est apporté par une grosse artère....
SAGEMENTL'admirable économie de ce corps [le corps humain], si sagement et si délicatement organisé
SEMBLABLEChaque arbre porte des semences propres à engendrer son semblable
SENSCette faculté qui réunit les sensations en tant qu'elle ne fait qu'un seul objet de tout ce qui frappe nos sens, est appelée le sens commun ; terme qui se transporte aux opérations de l'esprit, mais dont la propre signification est celle que nous venons de remarquer
SENSATIONNous pouvons la définir [la sensation] la première perception qui se fait en notre âme à la présence des corps que nous appelons objets, et ensuite de l'impression qu'ils font sur les organes de nos sens
SENSIBLEIl y a sensibles communs et sensibles propres : les sensibles propres sont ceux qui sont particuliers à chaque sens ; et les sensibles communs sont ceux qui sont communs à plusieurs sens
SENSITIF, IVENous connaissons notre âme par ses opérations, qui sont de deux sortes : les opérations sensitives et les opérations intellectuelles
SENTEURÀ l'odorat appartiennent les bonnes et mauvaises senteurs
SÉPARABLEL'entendement, de soi, n'est point attaché à un organe corporel, et il est, par sa nature, séparable du corps
SÉRÉNITÉLa joie et l'espérance adoucissent les traits du visage ; ce qui répand sur le front une image de sérénité
SITUERQuand notre corps se situe de la manière la plus convenable à se soutenir
SOIL'entendement, de soi, est fait pour entendre
SOIGNERIls [certains hommes] envient la condition des bêtes, qui n'ont que leur corps à soigner
SOUPAPELes vaisseaux [du corps humain] ont leurs soupapes ou valvules, tournées en tous sens
SPÉCULATIF, IVEParmi les sciences, les unes s'attachent à la seule contemplation de la vérité, et pour cela sont appelées spéculatives ; les autres....
SPIRITUALITÉLa spiritualité commence, en l'homme, où la lumière de l'intelligence et de la réflexion commence à poindre
SUBSISTANT, ANTECe qui [l'union de l'âme et du corps] est une espèce de miracle perpétuel, général et subsistant
SUCLes nerfs de la langue seront touchés et ébranlés par le suc exprimé des viandes
SUITEElle [une opinion sur l'instinct] paraît d'autant plus vraisemblable qu'en donnant aux animaux le sentiment et ses suites, elle ne leur donne rien dont nous n'ayons l'expérience en nous-mêmes
TENDRESSENul ciseau, nul tour, nul pinceau ne peut approcher de la tendresse avec laquelle la nature tourne et arrondit ses sujets
TETER ou TÉTERC'est sans raisonner qu'un enfant qui tète ajuste ses lèvres et sa langue de la manière la plus propre à tirer le lait qui est dans la mamelle
TORS, ORSELes chairs sont composées de divers filets qu'on appelle fibres, tors en différents sens, qui peuvent s'allonger et se raccourcir
TOUCHERTout ce qui nous touche trop violemment nous blesse
TOUT, TOUTEUne raison première et universelle qui a tout conçu avant qu'il fût
TRAINSi les animaux vont toujours un même train comme les eaux et comme les arbres, c'est folie de leur donner un principe dont on ne voit parmi eux aucun effet
TROMPEUR, EUSELe plaisir, de lui-même, est un trompeur, et, quand l'âme s'y abandonne sans raison, il ne manque jamais de l'égarer
TUNIQUESes pellicules [de l'oeil] appelées tuniques
TUYAUPour sucer quelque liqueur, les lèvres servent de tuyau, et la langue sert de piston
TYMPANSans même qu'aucun objet extérieur frappe nos oreilles, nous y sentons certains bruits qui ne peuvent guère arriver que de ce que, par quelque cause interne que ce soit, le tympan est ébranlé
UNI, IEL'âme unie à un corps
UNIVERSEL, ELLENotre âme étant de telle nature, que ses idées intellectuelles sont universelles, abstraites, séparées de toute matière particulière
VAGUERSi les couleurs semblent vaguer dans l'air, si elles s'affaiblissent peu à peu, si enfin elles se dissipent, c'est que.... le mouvement qui reste dans le nerf.... se ralentit
VELOUTÉCette membrane déliée qu'on nomme rétine, qui est tendue sur le fond de l'oeil, comme un velouté délicat et mince
VIANDELe corps vide de nourriture en a besoin, et l'âme aussi la désire.... les viandes frappent l'oeil ou l'odorat, et en ébranlent les nerfs
VISIF, IVELa faculté visive n'est autre chose que l'âme en tant qu'elle voit
VOIRNous voyons ces vérités éternelles toujours les mêmes, et nous les voyons être devant [avant] nous
VOIRIl se voit donc que les sensations, d'elles-mêmes, ne font point partie de la nature spirituelle
VOÛTERLe diaphragme, qui est une cloison charnue dans son tour et membraneuse à son centre, dont l'usage est d'allonger la concavité de la poitrine en se bandant, et d'accourcir la même concavité en se relâchant et se voûtant de bas en haut

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