L'oeuvre Instructions sur les états d'oraison de Jacques-Bénigne BOSSUET

Ecrit par Jacques-Bénigne BOSSUET

Date : 1697

Citations de "Instructions sur les états d'oraison"

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Utilisé pour le motCitation
ALTÉRITÉQuoi ! l'ange saint qui est préposé à la conduite de cette âme, et les autres esprits bienheureux ne peuvent plus la distinguer de Dieu ? elle ne connaît pas elle-même sa distinction, ou, comme parle cet auteur [Rusbroc], son altérité ?
DOGMATISERC'était principalement des femmes qui dogmatisaient sous le voile de la sainteté
ÉLANCette continuité [de l'oraison] consistait dans divers actes et dans de continuels élans de leur dévotion
EMBROUILLERNous traiterons plus à fond cette matière ; mais vouloir tout dire à la fois, c'est embrouiller un discours
EXAGÉRATIF, IVECe qui paraît principalement leur avoir inspiré ce langage exagératif, c'est que, prenant pour modèle les livres attribués à saint Denys l'Aréopagite, ils en ont imité le style extraordinaire
EXCITERS'il [le Saint-Esprit] agit en nous, s'il nous excite à de saints gémissements, il faut agir avec lui, gémir avec lui, avec lui s'exciter soi-même
EXCITERQuand on réfléchit sur ses besoins et sur les actes que Dieu nous commande, ou que l'on commence à s'y exciter....
EXERCICESelon ces principes [du quiétisme], il [le P. Falconi] reprend ceux qui croient que les exercices de la vie humaine interrompent l'acte d'amour continu
EXPLICITELa foi explicite en Dieu rémunérateur
EXPLICITEMENTLes points de foi qu'il faut croire explicitement pour être sauvé
EXTATIQUEOn voit par toute la suite que la sentence de saint Antoine [ô soleil, pourquoi me troubles-tu ?] regardait un genre d'oraison extatique
EXTINCTIONL'amour-propre parvient à l'entière extinction de l'amour de Dieu ; par la constitution de la justice de cette vie, l'amour de Dieu ne parvient jamais à l'entière extinction de l'amour-propre
EXTIRPATIONOn [les mystiques] porte si avant l'extirpation du désir, qu'on ne saurait plus en former ni en arrêter un sur quoi que ce soit
EXTRAVAGANCEOn dira que nos mystiques savent bien comme nous que la séparation de Dieu d'avec son paradis est impossible, et enfin qu'il faut leur laisser leurs amoureuses extravagances
FEMMEC'étaient principalement des femmes qui dogmatisaient sous le voile de la sainteté.... on ne les épargna pas sous prétexte qu'elles étaient femmes et qu'elles étaient ignorantes
FLÉTRIRAussi Rome a-t-elle flétri par décret exprès cet écrit [le Moyen court] du père Falconi
FONDERJe suis obligé d'avertir que nos mystiques se fondent principalement sur une opinion de l'école, qui met l'essence de la charité à aimer Dieu, comme on parle, sans retour sur soi, sans attention à son éternelle béatitude
FROIDEURIls [les mystiques] séparent l'idée d'aimable et de désirable d'avec celle de la patrie céleste ; ce qui emporte toutes les froideurs que nous avons remarquées dans ces âmes sèches et superbes
GNOSTIQUEIl [saint Clément d'Alexandrie] nous propose ce qui convient aux plus parfaits, qu'il appelle les gnostiques, c'est-à-dire, selon le langage assez commun de son temps et dérivé de saint Paul, les parfaits et les spirituels
GOÛTERIls [les actes réduits en formule] ont leur utilité dans ceux qui commencent à goûter Dieu
GOUTTELETTEMon Seigneur, je vous prie que vous me donniez une gouttelette de cette eau que vous donnâtes à la Samaritaine
GROSSIRLa pensée ainsi épurée, autant qu'il se peut, de tout ce qui la grossit, des images, des expressions, du langage humain....
GUINDERToutes les fois qu'on se veut guinder au-dessus des nues, on s'y perd, ou, pour parler plus simplement, on manque de précision et de justesse
HORREURLes infamies qu'il [le nouveau quiétisme] a héritées de la secte des béguards.... je pourrais dire d'abord qu'on a horreur de traiter de telles matières
ILLUMINATIF, IVEL'union à Jésus-Christ homme-Dieu [disent les mystiques] est la première de toutes, et elle se fait dès le commencement de la vie illuminative
ILLUSTRATIONIl est de la foi que, dans tous les actes de piété, il y a beaucoup de choses que nous recevons en pure souffrance.... telles sont les illustrations de l'entendement, et les pieuses affections de la volonté
IMPARFAIT, AITESi c'est là un discours adressé aux imparfaits, c'est donc aussi imperfection de dire....
IMPECCABILITÉSelon la doctrine du même saint Augustin, la grâce chrétienne contient l'impeccabilité même
IMPERTURBABILITÉComme saint Clément d'Alexandrie a tant parlé des parfaits, et qu'il semble en avoir porté la perfection jusqu'à leur ôter la concupiscence et les élever à l'apathie, c'est-à-dire à l'imperturbabilité
IMPOSSIBLEL'impossible, qui, par manière de parler, a deux degrés de néant, puisque ni il n'est ni il ne peut être, ce qui est par là, si on veut, au-dessous du néant même....
INCLINATIONOn leur voyait [aux solitaires de la Thébaïde] multiplier leurs oraisons, inclinations ou génuflexions jusqu'à cent fois, jusqu'à deux cents fois, et même beaucoup plus souvent pendant le jour
INCLINATIONL'âme doit être morte à ses souhaits, voulant comme si elle ne voulait pas, comprenant comme si elle ne comprenait pas, sans avoir même de l'inclination pour le néant
INCULQUÉ, ÉEIl n'y a rien de plus inculqué dans ce Père [saint Clément d'Alexandrie] que les demandes dans la bouche et dans le coeur des plus parfaits spirituels
INDÉFECTIBLEIl [le parfait] arrive, pensait-il, à une vertu indéfectible, à cause de sa perfection qui ne se relâche jamais
INDUIRELe plus dangereux effet de ce principe [la doctrine des quiétistes sur l'acte continu et universel] est d'induire la suppression des actes explicites
INGRAT, ATEJ'entreprends, pour l'amour de Dieu et de son Église, un travail ingrat, qui est celui d'aller rechercher, dans de petits livres de peu de mérite, un nombre infini d'erreurs
INSÉPARABILITÉHarphius, en parlant des noces spirituelles de l'âme avec Jésus-Christ, dit et répète qu'elles produisent une entière inséparabilité, ce qui, étant pris à la lettre, ne serait rien moins que l'hérésie de Calvin et de ses sectateurs
INSINUANT, ANTES'ils sont courts, ils [les livres des mystiques] remuent de grandes questions ; leur brièveté les rend plus insinuants
INSTIGATIONL'âme sent, à de certaines instigations confuses, qu'il [le Saint-Esprit] veut quelque chose qu'elle ne peut comprendre
INSTRUMENTLe principal instrument de la tradition de l'Église est renfermé dans ses prières
INTÉGRITÉLes écueils où l'intégrité de la foi peut faire naufrage
INTERDIREOn voit quelle est la nature des actes qui sont suspendus et comme interdits dans l'oraison positive et de quiétude
INTÉRIEUR, EUREIls [les béguards] s'appelaient les contemplatifs, les gens spirituels et intérieurs
INTERPRÉTATIONExpressions dont on ne peut tirer de bon sens que par de bénignes interprétations, ou, pour parler nettement, que par des gloses forcées
INTERRUPTIONC'est, dit-on, un obstacle à la perfection de l'amour et une interruption de son exercice, que de réfléchir sur l'amour et sur sa durée, ou sur son accroissement et sa diminution
INTIMEDieu le voit [l'acte] dans le fond le plus intime du coeur
IRRÉITÉRABLEJe ne trouve personne, avant le père Jean Falconi, qui ait enseigné le nouveau prodige de cet acte irréitérable [demande à Dieu qu'il n'est pas nécessaire de réitérer]
JUSTIFIERQue celui qui est juste se justifie encore, et que celui qui est saint se sanctifie encore
LAISSEROn dit que les âmes de ce degré [mystique] laissent agir Dieu, et qu'elles demeurent en silence ; on a déjà entendu ce que c'est que ce silence et ce laisser agir
LE, LA, LESDans ces étranges sublimités, où ils [les mystiques] passent tranquillement les dix et les vingt ans sans seulement penser à lui [Jésus-Christ] ni à aucun de ses états
LEÇONMalaval qui vient faire la leçon au monde et lui donner des idées nouvelles de la contemplation
LIGATUREPar une semblable exagération [sur la contemplation], les mystiques les plus sages inculquent sans cesse leur ligature ou suspension des puissances : si on les entend à la lettre, en certains états on n'est plus uni à Dieu par l'intelligence, par la volonté, par la mémoire, mais par la substance de l'âme
MALICELorsqu'une âme si pure se croyait tellement plongée dans la malice
MÉLANCOLIEDans les frayeurs de l'enfer dont il [St François de Sales] était saisi, une noire mélancolie et des convulsions qui lui faisaient perdre le sommeil et le manger, le poussèrent....
MÉPRISERCeux qui veulent qu'on méprise tout, veulent en même temps laisser tout courir
MÉRITEComment la vie active et la vie contemplative ont chacune leur mérite devant Dieu
MESURELe livre où l'on s'explique le plus hardiment et avec le moins de mesures, c'est le Moyen court
MOTIl ne faut jamais disputer des mots, mais tâcher de les entendre
MOTIONDe là s'ensuit que l'oraison passive [des mystiques] ne consiste pas dans la motion ou grâce efficace, par laquelle Dieu persuade aux hommes tout ce qu'il lui plaît, parce que cette motion se trouve dans tous ceux qui pratiquent la vertu, et se trouve persévéramment dans tous ceux qui persévèrent
MOUVEMENTQuand on dit qu'on ne saurait plus rien demander à Dieu, ni rien désirer de lui, qu'il n'en donne le mouvement
MUABLETant que le jugement peut vaciller et que la volonté est muable, la réflexion leur est nécessaire
MYSTAGOGIEMolinos, très artificieux, a paru avoir de la peine à venir à ces explications, qui rendaient sa mystagogie odieuse, et il se contente ordinairement d'exclure la pensée distincte et particulière de Jésus-Christ
MYSTIQUEQuand on vient avec nos mystiques à faire un dogme formel de l'indifférence du salut, jusqu'à ne le plus désirer ni demander
NAISSANCECes sentiments [supprimer tous les actes de demande à Dieu], en général, prennent leur naissance de l'orgueil naturel
NATURELe parfait parmi les parfaits .... celui à qui la vertu a passé en nature
NÉANTL'impossible, qui, par manière de parler, a deux degrés de néant, puisque ni il n'est ni il ne peut être
NÉANTOn trouve à toutes les pages des livres de nos faux mystiques, que le néant ne pèche plus ; que qui n'a point de volonté ne pèche plus, et cent autres propositions de cette force
NOEUDDieu voit le fruit commencé dans le noeud, et la prière dans l'intention de prier
OBLIGATIONLes docteurs décident qu'il y a obligation de demander à Dieu toutes ces grâces [contenues dans le Pater]
OBLIGATIONOn voit par cette doctrine [de saint Augustin] que l'oraison dominicale est supposée être l'oraison d'obligation de tous les fidèles
OBSTINATIONL'ignorance présomptueuse, qui est la mère de l'obstination
PAGEPour dernier exemple des exagérations dont je me plains, j'alléguerai ce que les mystiques répètent à toutes les pages, que....
PARALOGISMELa réflexion est une force de l'âme ; et l'attribuer si universellement à faiblesse, c'est un manifeste paralogisme
PARLEREn vérité, est-ce là une question entre les chrétiens [de parler de Jésus-Christ, homme], et peut-on parmi eux chercher un état où il ne se parle pas de Jésus-Christ ?
PÂTIRIl faut expliquer que ce qu'on appelle pâtir et souffrir ou endurer en cette matière [l'oraison passive] n'est pas le pâtir et le souffrir qui est opposé à la joie et accompagné de douleur, mais le pâtir et le souffrir qui est opposé au mouvement propre et à l'action qu'on se peut donner à soi-même
PATISSANT, ANTECette sainte âme [la mère Chantal] était agissante aussi bien que pâtissante dans tout le cours de sa vie
PEINÉ, ÉEUne âme peinée par les terreurs de l'enfer
PENTEL'indifférence qu'il [saint François de Sales] enseigne n'empêche pas une vertueuse pente de la volonté d'un côté
PERFECTIONNANT, ANTECes humbles et bienheureuses simplicités aussi purifiantes et perfectionnantes que les oraisons les plus passives
PLÉNITUDEDans certains moments de plénitude de Dieu, elle ne sentait point son indigence, quoiqu'elle portât dans le coeur un insatiable désir de le posséder davantage
POSSIBILITÉPour nous renfermer dans le fait, et ne nous point jeter dans des possibilités ou impossibilités métaphysiques
POSTCOMMUNIONSoit qu'on regarde l'action de la liturgie et le sacrifice, ou qu'on repasse sur les hymnes, sur les collectes, sur les secrètes, sur les postcommunions, il est remarquable qu'il ne s'en trouvera pas une seule qui ne soit accompagnée de demandes expresses
POUSSERCelles-ci [consciences] poussent encore les choses plus loin [que les consciences qui se glorifient de leurs défauts]
POUSSERCela se pousse si avant, que par cette légère faute l'âme périrait...
PRÉSERVATIF, IVEIl ne faut pas mépriser le péril des âmes, ni leur refuser les préservatifs nécessaires contre des livres qui corrompent en tant de manières la simplicité de la foi
PRÉVOIRObservez le temps présent, prévoyez l'avenir
PRIÈRELes papes et les conciles nous ont enseigné que la doctrine de la prière est inséparable de la doctrine de la grâce
PROFÉRERIl est dit expressément qu'elle [la mère de Samuel] ne parlait que dans le coeur ; ses lèvres allaient sans proférer aucun mot
PROPHÉTESSEL'Église a vu, dès son origine, des femmes qui se disaient prophétesses, et les apôtres n'ont pas dédaigné de les noter
PROPHÉTIQUEL'inspiration et impression prophétique
PURIFIANT, ANTECes humbles et bienheureuses simplicités aussi purifiantes et perfectionnantes que les oraisons les plus passives
QUALIFICATIONCe qu'on appelle qualification est un terme par où l'on exprime ce qu'il faut croire de chaque proposition censurée ; tel est le terme d'hérétique, d'erroné, de scandaleux ou de téméraire, et ainsi des autres
QUALIFICATIONLes qualifications respectives, inconnues aux premiers siècles, ont été fort usitées dans l'Église, depuis que le concile de Constance en a donné le premier exemple... on ne peut nier que les qualifications précises ne soient plus instructives
QUESTIONSans entrer dans la question, si Dieu a résolu de toute éternité....
QUIÉTISMEL'abrégé des erreurs du quiétisme est de mettre la sublimité et la perfection dans les choses qui ne sont pas, ou, en tout cas, qui ne sont pas de cette vie ; ce qui les oblige à supprimer, dans certains états et dans ceux qu'on nomme parfaits contemplatifs, beaucoup d'actes essentiels à la piété
QUIÉTISTELes nouveaux mystiques ou contemplatifs, connus sous le nom de quiétistes
QUIÉTISTENe nous arrêtons pas à remarquer qu'on les nommait [les béguards] quiétistes, à cause qu'ils se glorifiaient de leur quiétude ; c'est Rusbroc qui nous l'apprend
RÉDUIREIl ne suffit pas d'avoir un amour habituel pour un père, pour une mère, pour une épouse, pour un ami, pour un bienfaiteur ; il faut que l'habitude se réduise en acte
RÉFLÉCHISSANT, ANTEIl est véritable qu'on ne cesse pas de réfléchir en disant [les mystiques] qu'on ne réfléchit pas, et quand cette âme non réfléchissante dit tout court....
RÉFLEXELes actes.... que l'on nomme réflexes ou réfléchis, de propre industrie et de propre effet
RÉFLEXIONLa réflexion est appelée l'oeil de l'âme, parce que, l'acte direct n'étant le plus souvent assez aperçu, la réflexion en l'apercevant s'affermit avec connaissance et comme par un jugement confirmatif
REGARDÉ, ÉEUn acte n'est point intéressé lorsqu'il a pour fin naturelle et premièrement regardée la gloire de Dieu
REGARDÉ, ÉEL'oraison des prétendus parfaits.... réduite à ces idées générales et indistinctes, où les personnes divines n'entrent point, et où Jésus-Christ ne se trouve qu'un Dieu regardé confusément
RÉITÉRATIONQu'on explique comme on voudra le consentement passif.... toujours bien certainement ce n'est pas une réitération d'un acte qui subsiste de soi
RELEVERPlus on est poussé au désespoir [pécheurs pénitents], plus l'espérance se relève
REMERCIERSous ce prétexte [dire qu'elle s'occupe de Dieu], au fond elle [l'âme] s'occupe d'elle-même, et elle cherche à se glorifier de faire bien ; ce qui est se remercier soi-même et non pas Dieu
REMONTERIl fallait songer que, si le voyage était difficile.... on aurait besoin souvent de ranimer son courage, et comme de remonter son premier désir
RÉPONDRECe sont deux actes [la demande à Dieu et l'action de grâce] qui se répondent l'un à l'autre
RÉSOUDRELa difficulté se résout pour les endroits où ce père [saint Clément]....
RESSENTIRLa grâce n'est donnée dans l'oraison qu'afin que toute la vie s'en ressente
RETOURIl y a des réflexions et des retours sur soi-même d'un orgueil grossier, comme celui du pharisien pour vanter ses oeuvres
RETOURIl [saint Paul expliquant l'impression de la piété] se sent aller sans aucun retour d'amour-propre
RÉTRACTATIONEn signant ces articles [34 articles qui condamnent le quiétisme], elle [Mme Guyon] signait visiblement dans le fond la rétractation de ses erreurs
REVÊTIROn parle en soi-même un langage humain et on revêtit ses pensées de paroles...
RIGUEURIl ne faut pas pousser à toute rigueur des gens dont les intentions ont été meilleures que leurs expressions n'ont été exactes
SAILLIELa même doctrine que dans le Cantique [livre des quiétistes] est établie dans le Moyen court ; et la différence qui se trouve entre ces deux livres, c'est que le Cantique va plus par saillies, et que l'autre va plus par principes
SANCTIFICATEUROn ajoute à la foi de la présence universelle celle de Dieu comme saint et comme sanctificateur
SCOLASTIQUELes scolastiques demeurent d'accord que la plus parfaite contemplation de la nature divine est celle où on la regarde selon les notions les moins resserrées, comme celle d'être, de vérité, de bonté, de perfection
SÉCHERESSELa sécheresse des nouveaux mystiques, qui ne veulent rien demander à Dieu, est confondue dès l'origine du christianisme
SECRÈTESoit qu'on regarde l'action de la liturgie et le sacrifice, ou qu'on repasse sur les hymnes, sur les collectes, sur les secrètes, sur les post-communions
SENSIBLESaint François de Sales, qui enseigne que les actes de piété, chassés et comme repoussés de tout le sensible, se retirent dans la haute pointe de l'esprit
SENTENCEIl n'y a que le diable et ses anges pour qui il ne soit plus permis de prier, parce que leur sentence est déclarée, et leur éternel endurcissement révélé
SERRÉ, ÉEL'âme, qui ne sent point qu'il puisse sortir d'elle autre chose que du mal, liée d'ailleurs et serrée par une main souveraine....
SÉVECe qui jette l'âme dans un labyrinthe et un entortillement qui ôte toute la droiture de nos actions et toute la bonne séve de la piété
SIGNATURELa défense si expresse qu'on a faite à leur auteur [Mme Guyon, auteur d'ouvrages mystiques] de les répandre, à quoi elle s'est soumise par sa signature
SIGNIFIÉ, ÉEVolonté signifiée, volonté par laquelle Dieu nous commande ce qu'il veut de nous
SIMPLIFICATION[Chez les mystiques] une prétendue simplification, une prétendue réduction de tous nos actes à un acte perpétuel et universel
SINGULARITÉâmes pures, âmes innocentes, vous ne savez où conduisent de présomptueuses et spirituelles singularités
SOLLICITUDEPour peu qu'on cesse d'avancer [dans la voie de la perfection], on est entraîné ; ce qui oblige à une sollicitude qui ne se relâche jamais
SOMMEILLes âmes fort avancées dans l'oraison passive ou de quiétude, dit le P. Falconi, éprouvent une chose fort surprenante, qui est qu'elles n'ont la nuit qu'un demi-sommeil ; et Dieu opère plus, ce semble, en elles durant la nuit et dans le sommeil que pendant le jour
SOMMETVoilà l'état où se trouve l'âme.... presque au sommet de la perfection
SOURCEQuand il [l'amour divin] sera tourné en habitude, les actes couleront de source sans aucun besoin de les exciter
SOUTENANT, ANTEComme disait David : " Mes larmes ont été mon pain nuit et jour, " pour en faire voir non-seulement le cours continuel [de la peine que cause le péché], mais encore la force soutenante
SPÉCULATIF, IVECe n'est pas les partager [les perfections de Dieu], comme le dit trop charnellement ce téméraire spéculatif....
SPIRITUALITÉIl est presque toujours arrivé aux sectes d'une spiritualité outrée de tomber de là dans ces misères [les débauches sexuelles]
SPIRITUALITÉIl est certain que la nouvelle spiritualité rejette généralement les réflexions de tout l'état des contemplatifs ou des parfaits
SUBLIMEL'hérésie des béguards, qui, se glorifiant d'une sublime et perpétuelle communication avec Dieu....
SUBLIMITÉCeux qui recherchent des sublimités exorbitantes, sans preuve, sans témoignage, sans exemple, sans autorité
SUBTIL, ILECes faux subtils pensent-ils apprendre au monde....
SUPERBEMENTIl [saint François de Sales] ne connaît pas ces manières superbement et sèchement désintéressées
TEMPÉRERNos nouveaux mystiques tâchent de tempérer leurs excès par deux excuses....
THÉOLOGIEFrançois Malaval, un laïque sans théologie
TROUBLERSaint Antoine, de qui est cette belle sentence, lorsqu'il voyait venir le soleil et qu'il s'écriait dans la ferveur de son esprit : ô soleil, pourquoi me troubles-tu ?
TURBULENT, ENTELes actes vains et turbulents que donnent les soins du monde
UN, UNEC'est un pitoyable et insupportable raisonnement
UNIONUnion essentielle avec Jésus-Christ, celle où l'on est uni à l'essence de la divinité ; union personnelle, celle où l'on est uni à la personne du Fils de Dieu
VÉHÉMENT, ENTEUne véhémente occupation de l'esprit
VELLÉITÉUne volonté imparfaite, ou, comme parle l'école, une velléité
VENIREn voici un [passage] qui me vient sur ce verset du psaume XLI
VIOLENT, ENTEQue de violents correctifs ne faut-il point apporter à ses propositions [de Rusbroc, mystique] pour les rendre supportables ?
VITEL'acte de la volonté, si on le veut ranger parmi les pensées, se trouvera le plus vite de tous les actes humains, puisqu'il l'est tellement qu'à peine a-t-on le loisir de le sentir
VOIROn leur voyait [aux solitaires de la Thébaïde] multiplier leurs oraisons, inclinations ou génuflexions jusqu'à cent fois, jusqu'à deux cents fois, et même beaucoup plus souvent pendant le jour
VOLUBILITÉCassien conserve toujours dans les plus parfaits contemplatifs ce qu'il appelle volutatio cordis, c'est-à-dire la succession et la volubilité des pensées et des mouvements du coeur
VOULOIRSaint Thomas a dit que la volonté était naturellement réfléchissante sur elle-même, qu'on aimait à aimer, qu'on voulait vouloir

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