L'oeuvre Virgile travesti de Paul SCARRON

Ecrit par Paul SCARRON

Date : 1648-1653

Citations de "Virgile travesti"

Pages 1 - 2 >

Utilisé pour le motCitation
ABREUVOIRLe ceste est encore taché Du sang et du cerveau séché, Quand Hercule, après mainte touche, Lui fit un abreuvoir à mouche De son ceste...
ACCOUPLAGEPar accouplage clandestin
AVALÉ, ÉECourir à brides avalées
BIGOTELLE ou BIGOTÈRESa bigotelle et sa pincette [objets de toilette d'Énée]
BROUÉEEt la brouée et les frimas
CANELa nef du fort Ilionée.... Celle du fidèle Achatès.... Faisoient en mer cent pirouettes ; Qui pis est, la cane souvent
CASCADEIl cria, faisant la cascade : Ami Phorbas, cher camarade....
CHAPONNERQue d'autres cestes l'on me donne, Ou je veux que l'on me chaponne
CHÂTEAUEt passait des jours entiers à faire des châteaux de cartes
CHOUQu'il en fasse des choux, des raves, Disaient quelques-uns des plus braves
CHUTAprès que la reine eut dit chut, Chacun prit un siége et se tut
CLABAUDERIEMais le seigneur plein de furie Fit cesser la clabauderie
COLLOQUERQuand un chacun fut embarqué, AEeas s'étant colloqué
CONSTUPRATIONPar quelque grande occision Venger la constupration
COPEAUCe maître-faiseur de coupeaux En tranche bientôt les poteaux Tout ainsi qu'il eût fait des raves
COQUETTISMEMets - lui le coquettisme en tête
CORNARDMénélaüs, le franc cornard
CORNU, UETous vos beaux arguments cornus Pour me persuader de vivre Et pour m'obliger à vous suivre, N'étaient donc que pour m'attraper
CORTÉGERLe bon seigneur fut cortégé De maints monstres à face fière
COUCHETTEDe ce beau mignon de couchette
COUCI-COUCICelui [feu] qui brûla notre Troie, à comparer à celui-ci, N'était qu'un feu coussi-coussi
COUPERIl me ferait couper ma jupe ; Ma foi, je ne suis pas si dupe
COURANTEDe parler elle s'effraya ; Dont il eut bien fort la courante
COURCAILLETEt des courcaillets pour les cailles
COUSTILLADEQui n'aimaient pas la coustillade
CRACAussitôt que la bouche il ouvre, Pour en manger son chien de sou [de fruits qui pendent au-dessus de sa tête], Crac, ils s'en vont je ne sais où
CRACHERCracha du grec et du latin
CRAMOISIVous seriez sotte en cramoisi, Si vous nous la donniez ainsi
CRAPULEREt quelques-uns trop en tâtèrent, C'est-à-dire qu'ils crapulèrent
CROCSa galère aussitôt fit croc Et puis crac....
CROIXAEeas, en tout fort habile, Voulut qu'on jouât à croix-pile
CROQUIGNOLES'appliqua mainte croquignole, Pocha ses yeux, mordit ses doigts
CROTTIFIERJusqu'à la cheville du pied Le rendait crottifié
CRU, CRUEBottés à cru les gros milours [milords], Armés d'épieux, en habits courts
CUIREC'est une vraie boute-tout-cuire, Qui ne fait que sauter et rire, Et ne va jamais qu'au galop
CUL ou CUNous en avons eu dans le cul
CULBUTISHélas ! si contre quelque butte Il eût fait une culebute, Par cet heureux culebutis Nous eussions été garantis
CUVERSitôt que leur vin fut cuvé, Et que le soleil fut levé
DAMASQUINTirant son glaive damasquin
DAMASQUINÉ, ÉESon coutelas damasquiné, D'une peau d'anguille engaîné, Avait de jaspe la poignée
DARNEEt peut-être que quelque darne De son corps il y laissera
DAVANTAGES'il eût voulu mourir plus tard, Il aurait vécu davantage
DÉBAUCHEROn se débauche, et la jeunesse Ne songe plus à s'exercer, Et ne fait que son temps passer
DÉBROUILLEURGrand débrouilleur d'un cas obscur, Et grand devineur du futur
DÉCHAÎNÉ, ÉELes ennemis sont dans la ville, Qui font les diables déchaînés
DÉCHEVELERLes nymphes des lieux en hurlèrent, Et leurs têtes déchevelèrent
DÉCLINERElle [la Thrace] fut autrefois régie Par Lycurgue, homme de renom, Qui savait décliner son nom
DÉCOCHÉ, ÉEMaître Aeneas en choisit quatre Qui devaient essayer d'abattre Par un coup de trait décoché L'oiseau sur le mât attaché
DÉCOCHERQue son oeil fendu grand et bleu Décoche de matras [sorte de dard] de feu !
DÉCONFIREUn dieu du ciel vient de me dire Qu'on s'apprête à nous déconfire
DÉCONFITUREQuand il aperçut Palinure En très grande déconfiture
DÉCONTENANCÉ, ÉELe roi Latin, pensif et morne, Comme à qui survient une corne, Demeura décontenancé
DÉCRASSÉ, ÉEEt quoiqu'il [un homme dans les champs Élysées] ait son corps laissé, Il n'est pourtant pas décrassé De cette crasse....
DÉFAIT, AITE[Un serpent] Restauré du soleil nouveau, Et défait de sa vieille peau
DÉFONCER[Il] Défonça trois tonnes de bierre, Et, pour leur faire chère entière, Fit égorger trois jeunes boeufs
DÉGUERPIRAvec un instrument croche Le déguerpirent de la roche
DÉLABRÉ, ÉEDélabrés, s'il en est au monde, Transis de froid, mourants de faim
DEMAINCherchassiez-vous jusqu'à demain....
DÉMARRERLes vaisseaux du port démarrèrent ; Les vents dans les voiles soufflèrent
DÉMARRERPuisque vous me tenez pour chef, Démarrons d'ici derechef
DENIERC'est la parfaite Deiopée, Un vrai visage de poupée ; Au reste, on ne peut le nier, Elle est nette comme un denier
DENIERLe propriétaire du lieu, Ayant eu le denier à Dieu, Crut la [Didon] tromper et ne lui vendre Qu'autant de lieu que peut comprendre La peau d'un boeuf, tant grand fût-il
DÉNOUEREnfin il dénoua sa langue, Et fit cette belle harangue
DENTVous en qui la sagesse abonde, Vous enfin savant jusqu'aux dents
DENTTellement qu'il faisait le maître Parmi les autres prétendants, Qui n'osaient lui montrer les dents
DÉPAREILLÉ, ÉEDeux panteufles dépareillées, Dont l'une fut au grand Hector
DÉPAYSÉ, ÉEElle faisait donc son possible, Que ces pauvres dépaysés, Pour la plupart dévalisés....
DERRIÈREAprès ce joli compliment, Qu'elle fit un peu brusquement, Elle lui tourna le derrière D'une dédaigneuse manière
DERRIÈREDes lois du sort la dame fière Se torche souvent le derrière
DÉSAFFUBLERPuis sa tête il désaffubla
DESCENDREVenez donc descendre chez nous
DÉSEMBÂTONNÉ, ÉEQui s'enfuyait bien étonné De se voir desembâtonné Devant le fier fils de Pélée
DÉSHONNÊTEElle peut, tombant sur la tête, Montrer quelqu'endroit déshonnête
DÉSOLATEURLes désolateurs de provinces
DESSERRERMaître Aeneas un coup desserre D'épée ou bien de cimeterre
DIABLELes nefs sur les eaux favorables Vont comme tous les mille diables
DIABLEMENTAinsi parlait la reine Aimée, Qui fut diablement enflammée
DIABLERIEJ'acquis de toute diablerie La pratique et la théorie
DIABLIFIER (SE)La vierge, tandis qu'il priait, Diablement se diablifiait
DIABLOTINAlecton ne l'aborda pas Avec ses infernaux appas, Et sous la forme diablotine, Mais sous celle d'une béguine
DISEUR, EUSELa plupart grands diseurs de rien, Au grand malheur des gens de bien
DOIGTEn leur rivage discourtois [ils] En ont depuis mordu leurs doigts
DOIGTJe lui donnai de mes cinq doigts Au beau milieu de son minois
DONDONCependant la reine Didon Perdait sa face de dondon
DONNERMais on sait au moins, ce dit-on, Que Pallas donna du bâton à l'écrivain de cette histoire
DONZELLECes insatiables donzelles [les harpies] Faisaient la guerre à nos écuelles
DORMIRTrop dormir fait mal à la tête, Et trop dormir c'est vivre en bête
DOSUn peuple qui le pousse à bout, Et qui, dos et ventre et partout, Le batte et toute sa cohorte
DOUCEREUX, EUSECes gens-là, quoique doucereux, Sont quelquefois bien dangereux
DOUTEUX, EUSEEt pour le moindre mot douteux J'étranglerais un homme ou deux
DRAGONArgus et ses cent luminaires, Non pas tous aux prunelles claires, Les uns mauvais, les autres bons, Et plusieurs ayant des dragons
DUCATONIl était si propre, dit-on, Qu'il n'eût pas pour un ducaton Voulu rien manger sans fourchette
DUIT, DUITEDuit au travail, duit à combattre
DURET, ETTELa chaise mal faite et durette
ÉCARQUILLERSes deux jambes écarquillant
ÉCORCEOn juge du bois par l'écorce Et du dedans par le dehors ; Considérez de près nos corps, Et jugez quels nous devons être
ÉCORNIFLEUR, EUSEAussitôt que l'on eut servi, Tout aussitôt nous fut ravi Par ces franches écornifleuses [les harpies]
EMBESOGNÉ, ÉEPallas même y prit la cognée Pour faire de l'embesognée
ENCORNEREt par le moyen de Dédale [Il] Encorna la maison royale
ENDÊVERPour maître Énéas, il rêvait, Ou, pour mieux parler, endêvait
ENFILEREst-il temps d'enfiler des perles, Et d'aller à la chasse aux merles ?
ENFILERTandis qu'Éneas enfila Le discours civil que voilà
ENGINUn engin pour casser des noix
ENGINUn engin à prendre les rats
ENGOUERIl ne mange pas, il dévore, Et le fait tant avidement, Qu'il s'engoue ordinairement
ENHARNACHÉ, ÉEEt leurs chevaux enharnachés, De force rubans attachés
ENJAMBADEEt qui pourrait d'une enjambade La passer sans tomber dedans, Prendrait le ciel avec les dents
ENJAMBÉEA tant fait par ses enjambées Qu'avec les hardes dérobées, Auprès d'Énée il s'est rendu
ENQUADRUPÉDERTel homme bien fait par nature, Prenait une horrible figure, Se sentant enquadrupéder
ENQUÊTER (S')Et tout le peuple phrygien, Qui lors ne s'enquêtait de rien
ENRAGEREn même temps la renommée, Qui souvent est mal informée Et n'enrage pas pour mentir
ENRAGERTantale enrage de manger ; De mets friands sa table on couvre
ENSABLERTrois dans les écueils s'ensablèrent
ENTAMÉ, ÉED'une peau d'ours non entamée Sa large échine était armée
ENTENDREEt s'il dit qu'il n'en fera rien, Qu'il aille.... vous m'entendez bien
ENTR'ASSOMMER (S')Nous frappons sur eux et sur nous, Nous nous entr'assommons de coups
ENTRE-CHOQUER (S')Feront pions et chevaliers S'entre-choquer comme béliers
ENTRE-FAIRE (S')Et [les vents] l'un à l'autre acharnés S'entre-font sur mer et sur terre En soufflant une rude guerre
ENTRE-LORGNER (S')Vois-tu ces deux qui s'entre-lorgnent Et d'intention s'entr'éborgnent ?
ENTRE-MORDRE (S')Tout leur camp était en désordre ; On n'y faisait que s'entre-mordre
ENTRE-POUSSER (S')À force de s'entre-pousser, On pensa le roi renverser
ÉPAIS, AISSEDe son gros chef couvert de bois, S'exhale maint nuage épois Qui le cache et qui l'environne Et lui fait comme une couronne
ÉPARPILLEREn même temps que l'encensoir Sur son visage sec et noir Était prêt, par grand malencombre, D'éparpiller charbon sans nombre
ÉPAULEThésée, après cent coups de gaules, Le mit dehors par les épaules
ÉPAULU, UEEntellus prit l'un [des cestes], Darès l'autre, Disant tout bas sa patenôtre De voir l'autre tout épaulu, Ossu, membru, fessu, velu
ÉPOUSSETÉ, ÉESans cela, vous n'auriez de nous Reçu la moitié tant de coups ; Je m'offrirais de les reprendre, Si tant de coups se pouvaient rendre, Sans qu'aucun de votre côté En demeurât épousseté
ÉPOUSSETTESes cheveux étaient de coton, Et gros comme poils d'époussette
ÉQUIPOLLENT, ENTEDe grasses brebis non galeuses Il avait des troupes nombreuses, Des taureaux à l'équipollent
ERGOTJunon donc revenait d'Argos, Dame toujours sur ses ergots
ESCADRONPuisque les épîtres liminaires sont la plupart longues et ennuyeuses, et que ces gros escadrons de belles paroles dont elles sont composées....
ESCARMOUCHEPuis, s'échauffant dans l'escarmouche, L'un d'eux son adversaire touche
ESCRIMERPuis escrima de l'encensoir
ESCRIMERMais si bien il escrimera Que de tout à bout il viendra
ESPADOND'être mort avec Sarpédon, Ce maître joueur d'espadon
ESPALMÉ, ÉECe Sergestus donc susnommé Eut un vaisseau bien espalmé
ESPALMERLes uns poussaient les nefs dans l'onde Et les autres les espalmaient
ESTAMEEt deux paires de bas d'estame De la main d'Hécuba sa femme
ESTOCADEURDe créanciers, d'estocadeurs, De faux mangeurs de patenôtres
ÉTAGEPiller maison, brûler villages, Faire serments de tous étages
ÉTRIPERÇà qu'on l'attrape, qu'on le grippe, Çà qu'on le châtre, qu'on l'étripe
ÉVÊQUE[Nous] Eussions été par ces méchants Faits au moins évêques des champs
EXCITEURMais votre altesse qui le vit, Sans savon lava bien les têtes De ces exciteurs de tempêtes
EXULTATIONSur sa chute on se récria, à savoir le peuple de Troie, D'exultation et de joie
FACEÀ cet effroyable prodige, D'un pied ma face s'allongea
FACÉTIEFeu Priam, qui n'était pas sot, Outre mille bonnes parties, Se plaisait fort en facéties
FAIBLET, ETTELa comparaison est faiblette, N'en déplaise à si grand poëte
FAMILIER, IÈREAu sabbat elle est la première, Et du bouc noir la familière
FANFANSi le fanfan [Ascagne] était pendu, Ce serait, ma foi, grand dommage
FANTASQUE[Charon] Pousse les uns, frappe les autres, Et ne passe que qui lui plaît, Le fantasque animal qu'il est
FANTASTIQUEIl [Énée] saisit son fer par la garde : Monsieur Aeneas, prenez garde, Dit la sibylle ; ces vilains Sont corps fantastiques et vains Qui découpés ne peuvent être
FAUSSERAmis, moins de cérémonie, Ou bien je fausse compagnie
FAUX, FAUSSEJe vis dans le temple de Veste Des Troyens la fatale peste.... Qui se cachait sans dire mot, Je veux dire la fausse Hélène Si funeste à la gent troyenne
FENDANTLesquels feront bien les fendants
FENDREDu soleil la terre embrasée, Faute de pluie et de rosée, Se fendit en plusieurs endroits
FENDREQui, voyant venir les Troyens, Se fendant, leur firent passage
FERLorsque le temps presse et qu'il faut battre le fer quand il est chaud
FICHÉ, ÉELes yeux fichés sur le pavé, Le visage de pleurs lavé
FIFRERLa guerre étant sonnée, Et fifrée et tambourinée
FILOr, pour reprendre la harangue Dont nous avons rompu le fil
FLAMBÉ, ÉEEt comment il était flambé, Si vous n'eussiez à notre patte Soustrait sa débile omoplate
FOLLET, ETTEMalgré nous ce feu violet Lui [à Ascagne] grilla tout le poil follet
FORT, ORTECeux de qui l'haleine est bien forte, Ou bien, pour parler d'autre sorte, Dont l'haleine sent les poireaux
FOU ou FOL, FOLLEEn courant ici comme un fou, J'ai pensé me rompre le cou
FOURBEMais à fourbe fourbe et demi
FOURMILLERLe chemin de fourmis fourmille
FOURRÉ, ÉEQu'un serpent fourré de malice Avait occis en trahison
FOURVOYANT, ANTEForce murailles tournoyantes, Et force routes fourvoyantes
FRANGIPANENotre pauvre messire Énée, La voyant [Vénus] grandir à l'instant De quatre pieds et d'un empan, Sentant de son corps diaphane Sortir odeur de frangipane
FRÉTILLARD, ARDE[La lune] D'une lumière frétillarde Éclaire les planchers et murs
FRICASSEREt s'il eût cru lors son courage, L'animal s'en venait à nous, Et nous étions fricassés tous
FRIREDevers le soir soûl il était, Revenait au logis de Tyrrhe, Pour y chercher encore à frire
FRISERMaints coups perdus frisent l'oreille
FRONDERChacun d'eux avait une fronde, Non pas pour fronder des arrêts, Mais des pierres, cailloux et grès
FRONDERSur les bords bienheureux du Tibre Vous trouverez un peuple libre, Et qui fronde en diable et demi, Quand il lui vient quelque ennemi
FRONTLes voilà qui voguent de front
FROTTERSi quelque voisin vous afflige Et pense vous inquiéter, Vous aurez de quoi le frotter
FUGITIF, IVEEt ses méchantes eaux sans rives Font des pauvres brebis fuitives Un étrange salmigondis
FUITEUn grand bruit qui survint ensuite Mit Hector et mon songe en fuite
FULGURISERÀ nos vaisseaux pulvérisés Joignez des corps fulgurisés
FUSÉEJe saurai fort bien démêler Malgré vos dents cette fusée
GAGNE-PAINEt son gagne-pain, sa trompette
GAGNERJe dis à monseigneur mon père Tout ce que m'avait dit ma mère, Et qu'il fallait gagner pays
GAGNEREt puis comme devant les chiens Gagne au pied le timide lièvre
GALANT, ANTEEt quelques donzelles savantes, De ces galants sont les galantes
GALERNESi tu me veux bien obliger, Fais vitement le temps changer ; Donne-leur d'un temps de galerne Qui jusques au ciel me les berne
GALEUX, EUSEDe grasses brebis non galeuses Il avait des troupes nombreuses
GAMBADEMes beaux messieurs de l'ambassade, Vous n'avez qu'à faire gambade
GAMBADEREt gambadaient de temps en temps, Tant ils étaient gais et contents
GAMMEJe vais bien te chanter ta gamme
GARDEJe boirai, je pétunerai [je prendrai du tabac], Jusqu'aux gardes m'en donnerai
GAREEt qui frappe sans dire gare
GARGARISERLa bouche [elle] se gargarisa, Et d'encens s'aromatisa
GARGUILLESouvent elle se méprenait, Sitôt qu'elle l'entretenait, Et prenait Gautier pour Garguille
GARNEMENTMais hélas ! toute mon offense Est d'avoir avec violence Aimé ce mauvais garnement
GARNITUREElle a pour toute chevelure De serpents une garniture
GARSVoilà un beau gars ! Barbe rase, ou les crins épars, Comme on voit quelque jeune gars, Durant la pénible journée Qu'il se charge d'un hyménée
GAUCHETant les messieurs que les donzelles, Les donzelles que les messieurs, Faute d'exercices meilleurs, S'appelaient mon petit coeur gauche, Faisaient jour et nuit la débauche
GAVACHEIl vous traiterait de gavaches ; Vous me faisiez tant les bravaches
GÉANT, ANTELe grand Darès seul se présente, Darès à la taille géante
GÉMIRLa frêle nacelle gémit, Quand Aenéas dedans s'y mit
GÉNITUREEt de ta propre géniture, Glouton, tu t'es fait nourriture
GENTIl dit qu'Aenéas et sa gent Ne valait pas beaucoup d'argent
GÉNUFLEXIONPuis il fit génuflexion
GÉSIRJe gisais de la même sorte Que fait une personne morte
GIFLELes vents Eure, Note et Zéphire, S'ébouffent, mais non pas de rire, Oui bien à force de souffler, Ce qui fait leurs gifles enfler
GIGANTIN, INECe prodigieux animal Dont il avait dit tant de mal, Parut au haut d'une colline Avec sa taille gigantine
GLISSANT, ANTE...la joie est un pas glissant, Si sur soi l'on n'est bien puissant
GLOUTONNEMENTQue mainte assiette et mainte écuelle, Faute de meilleur aliment, Seront par lui gloutonnement Et par ses soldats dévorées
GOBELETIl me donna pour récompense Un beau gobelet de faïence, Un jeu de quilles et son sac, Un gros rouleau de son tabac
GOBELETSait bien jouer des gobelets, Faire comédie et ballets
GOBERLe gober en huître à l'écaille
GOBERUn courtisan, un gobe-affront Aura l'âme assez mercenaire....
GOBERGER (SE)Comment il se gobergera, Quand ensuite il égorgera Femme, mari, père, grand-père
GOGAILLEEnfin on danse, on fait gogaille
GOGO (À)En l'air à gogo suspendue, On la voit pourtant avancer Plus quasi qu'on ne peut penser
GOGUETTESEt faisant si fort l'entendu, Qu'aux tritons, les divins trompettes, Il osait bien chanter goguettes
GONDHa ! je vais sortir hors des gonds, La fureur saisit ma cervelle
GONDOLE....deux aiguières, Et deux gondoles de laiton, De la valeur d'un ducaton
GOUGESes soeurs aussi [les Furies], méchantes gouges, Et de serpents et de fers rouges Frappent infatigablement
GOULU, UEIl n'avait qu'un oeil, le goulu, Et duquel il ne voyait goutte
GOURMADEButès aussi fort qu'un taureau Et très expert à la gourmade
GOUSSETD'un visage noir et grasset, Et sentait un peu le gousset
GOUTTEQuand on est mort, qu'on ne voit goutte, Malheur que surtout je redoute : Car quand on ne voit goutte, on est Croquignolé par qui vous plaît
GRAPPEPour vous faire mordre à la grappe, Écoutez ce que de bon coeur Je prétends donner au vainqueur
GRAS, ASSEOù j'avale tant de nectar Que je m'en trouve gras à lard
GRAS, ASSENous vîmes la grasse campagne
GRATISMais où les habitants gratis Contentent tous leurs appétits
GRATTEREt de sa main noire souvent Le grattait derrière et devant
GRATTERLors je dis, me grattant l'oreille : Autant il nous en pend à l'oeil
GREDIN, INEJ'ai souvent traité de gredins, De séditieux, de badins, Les vents dont vous craignez l'haleine
GRÉGEOISDepuis la ville où les Grégeois Occirent tant de bons bourgeois
GRÊLESes coups tombent dru comme grêle
GRIFFEOu que quelque lion descende Au milieu de toute la bande Faire trembler les plus ardents, En leur montrant griffes et dents
GRILLERJe veux te poursuivre, inhumain, Une torche noire à la main, Je t'en grillerai les moustaches, Homme le plus lâche des lâches
GRIMACER....fausses bigottes Qui tiennent que le grimacer Peut tous les péchés effacer
GRIS, ISEL'inconsolable dame Élise, Faisant une mine bien grise
GRISAILLÉ, ÉEOrnés de figures taillées, Très artistement grisaillées
GRISETTEUn haut-de-chausses de grisette, Un pourpoint couleur de noisette
GRUEAvec un certain instrument Qu'en français une grue on nomme
GUERREDieu sait comme ils firent la guerre, J'entends à l'oeil ; car autrement Je parlerais peu nettement
GUERROYEREt vous le mènerez guerroyer Les peuples du Tibre....
GUEULES'en reviennent la gueule fraîche, Afin d'en faire la dépêche
GUEUSAILLECette gueusaille à ma barbe fera gogaille
GUIGNONMais certes jamais un guignon N'arrive sans son compagnon
HABITACLEPâris a peur qu'on ne lui fêle L'habitacle de la raison
HANTERSoit qu'elles fussent des oiseaux Hantant la terre ou bien les eaux
HAUT, AUTE[Galères pourvues] De neufs avirons et de mâts, Bref, refaites de haut en bas
HÂVEQuoiqu'ils eussent les faces hâves, Il reconnut pourtant d'abord Ceux d'entre eux dont avant la mort Il avait eu la connaissance
HÉLASIl fit d'une mourante voix Deux grands hélas, les bras en croix
HERBETandis que le fils de Vénus Sous le pied te va couper l'herbe, Comme dit l'antique proverbe
HERBEBel exemple pour les vivants D'amasser leur froment en gerbe, Au lieu de le manger en herbe
HÉRITIER, IÈRELatin d'héritier n'avoit point, Qui portât chausses et pourpoint ; Mais il avait une héritière, Fille sans tache et fort entière
HERNIEQuoique bien fort incommodé D'une hargne...
HISTORIÉ, ÉELes moindres meubles sont d'ivoire Historiés d'ébène noire
HOLÀTant l'honorable bourguemestre, Grondant ici, caressant là, Dans la ville met le holà
HOLOCAUSTERComme s'ils se fussent doutés Qu'ils devaient être holocaustés
HOMMASSECette Sylvie était mauvaise, Hommasse, fort gourmande d'aulx
HONGRELINEPuis sa frayeur étant passée, Et sa hongreline endossée
HOQUETLa vieille, après cette hyperbole, Pour un temps perdit la parole, Et puis, ayant fait un hoquet, Reprit en ces mots son caquet
HOQUETONIl mourut, et c'est tout vous dire.... J'en ai pris le noir hoqueton
HORIONQui pis est, les méchantes [furies] raillent à chaque horion qu'elles baillent
HOTTEIl portait son petit neveu, Et tous nos dieux en une hotte
HOUJe te ferai partout hou, hou, Je te ferai devenir fou
HUCHERLa prêtresse en voix de fausset Devant la porte de l'église Hucha les gens du fils d'Anchise
HUÉELes assistants qui moins, qui plus, Firent une grande huée Qui fut longtemps continuée
HUISEt qu'on leur avait fermé l'huis, De crainte de quelque surprise
HUMIDIFIERQuelque larme à la dérobée, Sans son consentement tombée, Peut sa face humidifier
ILLUMINÉ, ÉEEn ces lieux mal illuminés, Qui voit la longueur de son nez Se peut vanter de bonne vue
IMMOLATEURCe Calchas était un bigot, Pire que Goth ou Visigoth, Un grand faiseur de sacrifices, Grand immolateur de génisses
INFATIGABLEMENT[Les furies] Frappent infatigablement
INFERNAL, LEAlecton ne l'aborda pas Avec ses infernaux appas
INHOSPITALIER, IÈRELes syrtes inhospitalières
INVENTEUR, TRICEOn la fait, mais je n'en crois rien, Inventrice des gants de chien
IRRASSASIABLEL'irrassasiable vermine
JAQUEMARTPuis armé comme un jaquemart ; Au côté, tranchant braquemart
JEJe qui chantai jadis Typhon D'un style qu'on trouva bouffon
JOUEROu s'il faudra jouer des mains Avec des peuples inhumains
JUIF, IVEJe gage que le Juif errant N'a pas fait un plus long voyage [qu'Énée]
JUREUROn le crut ; car qui ne croirait Un jureur qui si bien jurait ?
Là l'on cogne, là l'on charpente, Là l'on raccommode une fente
LÂCHERTurnus, sitôt qu'il l'approcha, Un grand coup de poing lui lâcha
LAID, AIDEIls me firent laide grimace
LAÏSLes prélats... Nets de toute sale débauche, Et qui n'ont point eu des Laïs
LAMPONEt n'était pas un de la troupe Qui ne chantât des léridas, Des lampons....
LANDERIRÈTEUne hymne par mon père faite Sur le chant de landerirète Fut chantée à dame Pallas
LANGUETant sa langue était bien pendue !
LAPIN, INEOù nos femelles vagabondes, Autant que lapines fécondes, Puissent promptement remplacer Ceux que le fer a fait passer
LARDCent pourceaux choisis, dont les pires Avaient quatre grands doigts de lard
LARDOIRECar alors, si l'on veut m'en croire, Il n'y avait point de lardoire
LARGEMENTMais pour quelque beau compliment, Il en donnait, et largement
LARMOYERAdieu, restaurateur de Troie ; Peu s'en faut que je ne larmoie
LATIN, INEEt par elle le roi Latin Étant au bout de son latin
LAVER[Neptune] Après avoir lavé la tête Aux vents auteurs de la tempête
LAVERTout le monde au son d'une cloche Dans une salle se trouva ; Énée avec Didon lava
LÉRIDAEt n'était pas un de la troupe Qui ne chantât des léridas
LEVÉEAinsi la rivière de Loire, Quand elle sort hors de son lit, Bouleverse, à ce qu'on m'a dit, Ce qu'on appelle la levée
LIBERAEst-ce la peur des liberas Et des fréquentes funérailles Qui vous fait quitter nos murailles ?
LICOUElle dit qu'on allât quérir Barcé, de Sichaeus nourrice ; Car la sienne, mise en justice Pour avoir fait à Tyr un vol, Avait fini par un licol
LITTÉRATUREAujourd'hui que littérature Est en fort mauvaise posture
LOGETTETant lorsqu'ils [ces animaux diligents, les abeilles] composent le miel.... Que lorsqu'ils forment leurs logettes
LOUCHELors, me semble, il ouvrit la bouche, Et, me regardant d'un oeil louche
LOUPIls ont mangé comme des loups
LOUP-GAROUFaire en dépit du loup-garou Trois tours à l'entour des murailles
LOURDAUD, AUDEJe tombai de votre galère, Comme un lourdaud, dans l'onde amère
MÂCHOIREDidon dit benedicite ; Puis on joua de la mâchoire
MACULEAinsi lorsque de sa maison Oreste eut vengé la macule Sur sa mère...
MAHOM ou MAHONPar Mahon ! c'est grand pitié d'elle
MAINDonnez-moi votre blanche main
MAL, ALELe luxurieux animal Mit une pauvre fille à mal
MAL, ALEC'est tomber de fièvre en chaud mal
MALADEVoilà, monseigneur, une grande obligation que vous aura le doyen des malades de France
MALCHUSEt tous ces ennemis vaincus Par le tranchant de son malchus
MALEMENTEt nous eût malement contraints De courir les pays lointains
MALEPESTELa malepeste, quel visage !
MALMENÉ, ÉE.... Énée, Dont la flotte ainsi malmenée....
MALTÔTIERChacun heureux comme un bon prêtre, Sans craindre impôt ni maltôtier, Vivait fort bien de son métier
MANANTEt, comme l'on fait maintenant, Battaient quelquefois le manant
MANCHENe jetez pas, mon cher Enée, Le manche après votre cognée
MANCHEÉnéas essuyant ses joues De la manche de son pourpoint, Car de mouchoir il n'avait point
MANGERD'amasser leur froment en gerbe, Au lieu de le manger en herbe
MANGERIEOnc ne fut telle mangerie ; Jusqu'à la moindre hôtellerie, De mon monde tout regorgea
MANIÈREQu'il s'était sans doute passé Entre Didon et maître Énée Une manière d'hyménée
MANTEAULe manteau fourré, la couronne à fleurons, et les autres marques de la qualité ducale
MAQUEREAU, ELLEEt pour achever son tableau, Sur le tout un peu maquereau
MAQUERELLEMENTAux chevaux du porte-lumière [Apollon] [il] Supposa maquerellement La cousine d'une jument
MARAUD, AUDESi tôt que tu seras parti, Mon maraud de frère averti Viendra tout piller à ma barbe
MARBREParos, fameuse par ses marbres
MARCASSINChaque marcassin qu'elle allaite Est blanc comme le lait qu'il tette
MARCHANDERChèvres et boeufs nous aperçûmes Qui paissaient sans être gardés ; Ils ne furent point marchandés
MARCHANDERAssemblez une bonne bande De nos citoyens échappés, Et sans marchander décampez
MARCHÉQu'on eût eu bon marché de nous, Et qu'il y faisait bon pour vous !
MAROUFLEJe ferai voir à ces maroufles Que l'on ne me prend point sans moufles
MARTINGALEVoudriez-vous bien passer vos jours À faire le Sardanapale Et servir une martingale ?
MATINÉEJamais plus belle matinée Ne promit plus belle journée
MATOUSouvent, durant la nuit obscure, Un oiseau de mauvais augure, Nommé chat-huant ou hibou, Concerte avec un gros matou
MATRASUn carquois chargeait son échine, Garni de matras empennés, Très artistement façonnés
MAUDIREJe maudis en mille façons, Et la mer et tous les poissons, Vous, le voyage et la galère
MAZETTEQue tes fils, au lieu d'être rois, Ne seront que franches mazettes
MÉCHANT, ANTEN'ayant qu'un méchant caleçon, Il avait méchante façon
MELLIFLUEJe ne sais pas à quel dessein Cette cohorte melliflue Vint par l'air en guise de nue
MEMBRU, UEQu'il a le nez comme Cyrus, Dont le nez fut des plus membrus
MENEREn ce temps-là, le bon Belus, Suivi de soldats résolus, Menait guerre très violente
MERDEVoilà de beaux rameurs de merde ! Il faut donc que le prix se perde ?
MESSEOIRCertes, quand blanche elle serait, Sans doute elle vous messiérait
MILORDBottés à cru les gros milours.... Jouaient les uns au trique-trac, Les autres prenaient du tabac
MINEEt faisant sur la mort d'Anchise, Comme on dit, une mine grise
MINEJe ne veux mon pays trahir, Ni mon nom, ni mon origine, M'en dussiez-vous faire la mine
MINIMESa face devint cacochyme, Et son teint de pâle minime
MITAINEDéjà l'hiver porte-mitaine...
MITOUFLEMon père eut les gants ou mitoufles De Peléus et ses pantoufles
MONDELa dague dont il se servait Quand il voulait tuer le monde
MONOCULISTELorsqu'on voit les monoculistes [les cyclopes, qui n'ont qu'un oeil au milieu du front] Venir à différentes pistes
MONTMais tant fût-il mauvais cheval Courant à mont ou bien à val
MONTERÀ ce Turnus dont le bien monte à dix mille écus, à bon compte
MOQUETTE....Une superbe jaquette Faite d'une riche moquette
MORCEAUQui d'Énée et de son troupeau Ne pensaient faire qu'un morceau
MORIGÉNÉ, ÉEEt chacun sait que maître Énée, Personne bien morigénée, Était sans faste et vanité, Adoré pour sa charité
MORIONUne épée à gaîne d'ivoire, Outre un fort joli morion, Fera le prix du champion
MORIONQue sur peine de morion, Autant chevalier que pion, Personne ne mit pied à terre
MORTIFÈREDe plusieurs herbes mortifères Elle parsema le bûcher
MORVEUX, EUSEQuand d'enfants la troupe morveuse à coups de lanières de cuir Par-ci, par-là le font fuir [un sabot]
MOTAvoir prédit, tranchant le mot, Qu'il ne serait jamais qu'un sot
MOTMaître AEéas au mot le prit, Et fit compliment au poëte
MOUCHEQuand Hercule, après mainte touche, Lui fit un abreuvoir à mouche De son ceste....
MOUEChaque navire en un moment Devers la mer tourna sa proue, Comme pour lui faire la moue
MOURANT, ANTETurnus ayant planté lui-même Sur la citadelle Lauront Son étendard de bleu mourant
MOUTONLes commissaires d'aujourd'hui Sont des moutons auprès de lui [Rhadamante]
MUGIRSitôt que la pointe première Se discerna de la lumière, La terre se mit à mugir, Et fit pâlir et non rougir
MUSERJe lui dis : homme qui refuse Ordinairement après muse
NASEAUQu'alors qu'il brûla leurs vaisseaux, Il fit le fendeur de naseaux
NÉBULEUX, EUSEBeau comme un ange ou comme deux, Mais beaucoup triste et nébuleux
NEF[Gens] À qui la demeure des villes Plaisait plus que celle des nefs
NEIGEVoyez le beau héros de neige, Pour avoir un tel privilége
NET, ETTE,En fort peu de temps chaque assiette, Comme chaque écuelle, fut nette
NET, ETTE,Je veux boire à votre santé, Quand mes affaires seront nettes
NEZEn ces lieux mal illuminés, On voit la longueur de son nez
NEZÀ moins que d'être illuminés, Les mortels plus loin que leur nez Ne peuvent jamais voir les choses, Bien loin d'en connaître les causes
NEZPrès de donner du nez en terre
NEZEt chien couchant chassant devant, Branlant la queue et nez au vent
NEZMettant son manteau sur son nez, Il avait regagné bien vite, De peur d'être mouillé, son gîte
NIQUEIci le sujet héroïque Aux vers burlesques fait la nique
NOCIÈREOn dit que Junon la nocière Et dame Tellus nourricière S'entredonnèrent le signal
NUITÉELe pauvret, s'il se fût tenu De sommeiller cette nuitée....
OBSCURIFIEREt d'où vient que d'une nuée Sa tête est obscurifiée ?
OCCIREMais ils craignaient sur toutes choses, Qu'occire elle ne les voulût, Après quel mal point de salut
OCCISIONCette belle occision faite
OEILL'ordre établi par les grands dieux Se changera pour vos beaux yeux
OEILOn voit loin du bord un écueil Qu'on découvre aisément à l'oeil
OIGNONCeux à qui tout porte guignon, La font larmoyer sans oignon
OIGNONAprès que maints bons compagnons Se furent mis en rang d'oignons
OLIVÂTRECette soeur avait nom dame Anne, Teint olivâtre et nez de canne
OMBRAGELe moindre vaisseau dans la plage Nous donne aussitôt de l'ombrage
OMELETTEChargés chacun d'un sac plein d'oeufs, Pour faire omelettes baveuses
ONGLEElle pleure, et ses ongles ronge
OREILLEDis-nous quel est notre destin Sans te faire tirer l'oreille
OSSU, UEDe voir l'autre tout épaulu, Ossu, membru, fessu, velu
OUFFermant les yeux et criant ouf, L'adolescent se mit à braire
OUTRECUIDÉ, ÉEPar le procédé malhonnête Des étrangers outrecuidés
PAGNOTEDarès, voyant telles menottes [les cestes], Se mit du nombre des pagnotes
PAILLARD, ARDEIl [Énée, demandant à passer le Styx] n'est ivrogne, ni paillard, Et Pluton n'est point au hasard De voir par lui faire insolence
PAINGens qui savent leur pain manger, Savent bien aussi le défendre
PÂLEUn très insupportable bruit à ceux qui naviguent de nuit, Le rendait pâle comme un linge
PANDe ses bras elle se dérobe, Lui laissant un pan de sa robe
PANTELERFit sa poitrine panteler
PANTOIS, OISENise les autres devança, Et derrière lui les laissa, Les poitrines toutes pantoises
PANTOIS, OISECependant tout triste et pantois Il s'en allait rongeant ses doigts
PAQUETS'il m'était permis de le suivre, J'aurais bientôt fait mon paquet
PARASITEPrès de lui [en enfer] sont les parasites Rongés lentement par les mites
PARÉ, ÉEÀ quiconque veut s'y frotter, Un boeuf paré pour le tenter, Sera le prix de la victoire
PARENTÈLEQue notre courtoisie est telle, Que, même sans la parentèle, Ma maison je vous offrirais
PARLERIEDe tous deux l'éloquence extrême, En ce siècle où l'on parle tant, Eût rendu leur nom éclatant En matière de parlerie
PARTERREIl donna deux fois à travers De deux petits monceaux de pierres, Tellement qu'il fit deux parterres
PARTIEIl couvre sa stupidité, Ou témoigne sa modestie En ne chantant point sa partie
PASLes nobles fondateurs de Troie Marchant gravement à pas d'oie
PASSADEMessieurs, d'où venez-vous ainsi ? Nous demandez-vous la passade ?
PASSEDe voir un homme haï de moi, En passe de devenir roi
PASSE-PASSEMe pensez-vous toujours ainsi Faire des tours de passe-passe ?
PATIENCEIl perdit force et patience, Qui, comme on dit, passe science
PATROUILLERIls patrouillèrent dans les crottes
PATTEUn bonnet qui fut d'écarlate, Le verre d'Anchise sans patte
PAUVRETout auprès, de pauvres poëtes, Qui rarement ont des manchettes, Y récitent de pauvres vers
PAUVRET, ETTEEt l'embraser d'amour si vive, Que la pauvrette ne pourrait, Quand Junon lui commanderait, Faire du mal au sieur Énée
PAYERUn seul pour plusieurs payera
PAYERLes hommes, qui, pour la plupart, ne font de bonnes actions qu'afin qu'on les sache, et s'en payent par leurs mains en les publiant eux-mêmes
PEAUSi vous aimez bien votre peau, Cherchez votre salut dans l'eau
PEINTURÉ, ÉELes Agathyrses peinturés, De leurs plus beaux habits parés
PELU, LUEUne camisole pelue, Dont il se servait en hiver
PEPIENos poules eurent la pepie, Dont plusieurs perdirent la vie
PERCEURVoyant, non sans avoir la fièvre, Ses éperdus concitadins Devant ce perceur de boudins [Achille]
PERDU, UEObjet qui les fit rire tous, Comme des perdus ou des fous
PÉRICLITERCar flottant et périclitant, N'est quasi qu'une chose même
PERTUISERFut aussitôt scandalisé De se voir le corps pertuisé
PÉTARADECet Etna.... Fait entendre des pétarades
PIANELLEMais sans patin, ni pianelle, Elle avait huit grands pieds de haut
PICORERAinsi les fourmis, ce me semble, Que le soin de l'hiver assemble, Pour picorer quelque boisseau De froment mis en un monceau
PICOTERLes abeilles, quand, dans un pré De cent mille fleurs diapré, Leur soûl de fleurs elles se donnent, Et, picotant les fleurs, bourdonnent....
PIEDIl fit pourtant le pied derrière
PIEDChacun avec un pied de crotte
PIÉTON, ONNEOr donc, la piétonne ambassade De chez Latin, en cavalcade, Revint, chacun des mieux montés
PINCETERPour moi j'ai perdu mes pincettes, Et, quand aujourd'hui j'en aurais, Point ou peu me pincetterais
PINCETTEDe ses pincettes le bon prince S'ébarbe et ses mâchoires pince
PINTERAEéas avec sa sagesse Pinta si bien, qu'il fit mainte esse, Et même deux ou trois faux pas
PIQUANT, ANTEVieillard plus piquant qu'une ronce, Point de colère, entendons nous, Parlons tout bas et filons doux
PIROUETTELes Troyens sur la jambe droite Firent d'une manière adroite Une pirouette à deux tours
PISJe pensai l'appeler guenon, Et lui dire pis que son nom
PISLes femmes, plus mortes que vives, De crainte de se voir captives, Et de quelque chose de pis, De la main se battent le pis
PITEUSEMENTLa méchante déesse Iris, Ayant donc cette forme pris, Se mit piteusement à dire Ces mots qui ne sont pas pour rire
PITEUX, EUSEÔ Dieu ! la piteuse figure
PITEUX, EUSECar en si funeste action On doit avoir l'ambition De faire une piteuse mine
PLAIEEt qu'au lieu de fêtes et noces, On leur a fait plaies et bosses
PLANTUREUX, EUSEUn pays plantureux et bon
PLÂTRASLes grands palais tomber à bas, Et n'être plus que des plâtras
PLÂTREC'est un esprit acariâtre, Homme à vous battre comme plâtre
PLEURERIEIl fut, après la pleurerie, Question de la brûlerie, [de brûler le corps mort]
PLEUREUR, EUSEUne Didon, une coureuse, S'en vint, en faisant la pleureuse, Nous demander place à bâtir
PLEUREUR, EUSESi tôt que l'aurore pleureuse Aura mis la nuit ténébreuse Hors des bornes de l'horizon
PLEUVOIRPleuvez donc, je vous en conjure, Et pleuvez à bonne mesure
PLIERDidon... Que la tyrannie et la haine De son frère Pygmalion... Contraignit de plier toilette, Et de déloger sans trompette
PLONGEONLe fleuve après tant de promesses, Fit le plongeon....
PLONGEONNous avons trop fait de plongeons
POCHÉ, ÉELes yeux pochés au beurre noir
POCHETTEComme il pense emplir sa pochette, On lui donne d'une baguette Sur les doigts....
POINTERS'élever vers le ciel Les oiseaux furent vus pointer Jusqu'en la région des nues
POINTU, UEPour discourir de la vertu, Il avait l'esprit fort pointu
POIVRADELes chairs seront en estouffade, Les entrailles à la poivrade
PONT-NEUFLa punition du premier mauvais plaisant qui sera atteint et convaincu d'être burlesque relaps, et, comme tel, condamné à travailler le reste de sa vie pour le Pont-Neuf
PORREAU ou POIREAUDe plus il avait un poireau, Mais il n'en était pas moins beau
POSTÈRESNous portâmes dans leurs postères Des estocades mortifères
POTComme aussi du pot à pisser Et de l'arbalète à chasser De Pyrrhus, de sa gibecière Et d'une belle coutelière
POTSans tant tourner autour du pot, AEeas dit : je suis un sot, Et vous allez être servie
POUCEMoi seul, tel que vous me voyez, Suis suffisant, et m'en croyez, De leur faire mordre les pouces
POUFAlecton lui vint faire pouf
POULELà [sur les bords de l'Achéron], comme des poules mouillées, Les âmes, des corps dépouillées, Attendent sur le bord de l'eau L'heure fatale du bateau
POUPELINInventeur des dés et des cartes, Des tourtes, poupelins et tartes
POURCEAUFaire là des serments si beaux, C'est donner des fleurs aux pourceaux
POURPOINTEt [l'Amour] la tire à brûle-pourpoint D'un petit arc qu'on ne voit point
PRÉAMBULEIl assembla la gent Rutule, Et leur fit un beau préambule
PRÉDISEURUlysse l'appelle vaurien, Astrologue, magicien, Et prédiseur de choses fausses
PRESTEVole donc, mon fils, a lieu, preste
PROMETTREJe te jure par Mahomet Que le ciel ici te promet Tant de bien qu'on ne le peut dire, à tes enfants un grand empire, Et plus de beurre que de pain Au valeureux peuple romain
PROMPTITUDEMais pardonne à ma promptitude, C'est le vice de ma maison
PRONOSTIQUEURUn pronostiqueur d'aventures, Fort savant aux choses futures
PROPAGATEUR, TRICEDu sang troyen propagateur
PUTRÉFAIT, AITEEt Misénus le bon trompette, De sa charogne putrefaite....
QUANTIl ferait trop du quant-à-moi ; Il me ferait couper ma jupe
QUANTITÉQuantité d'oiseaux aquatiques Sur ces rivages pacifiques Volaient, nageaient joyeusement
QUATREJe me ferais tenir à quatre Comme quand on va pour se battre
QUÊTELa pucelle était fort dévote ; Les dimanches elle quêtait, Et la quête aux pauvres portait
QUEUELe prudent Agamemnon, Laissant équipage et canon, Honteux, la queue entre les jambes, Eût replié ses oriflammes
QUIElle a bien pu réduire en poudre Le pauvre Ajax d'un coup de foudre, Jeter les Grecs qui çà qui là
QUINOLAÉnéas d'Hélène la belle Avait, au jeu de la mérelle, Autres disent au quinola, Gagné ces belles nippes-là
QUINQUENOVEAdroit joueur de quinquenove
QUINQUENOVEAvec lui marchait son fils Lauze, Jouvenceau frais comme une rose.... Rude danseur de tricotets, Musicien d'air et de motets, Adroit joueur de quinquenauve, Mais d'un poil tirant sur le fauve
QUINZE-VINGTSEt même il vint Auprès de nous le Quinze-Vingt [Polyphème]
QUOLIBETDes mots de gueule hors de leur place, Et quolibets froid, comme glace
RACCOMMODERN'a-t-elle point resté derrière Pour raccommoder sa jartière ?
RAGECeux qui font rage de la lyre, J'entends les poëtes divins
RAISLa lune avec beaucoup d'éclat Illuminait tout mon grabat, Perçant de ses rais ma fenêtre
RAS, RASESa seule robe en pierrerie Valait plus d'une métairie ; Elle était de ras de Châlons
RASER[Mercure] Vient, rasant le bord lybien, Fondre où le prince phrygien, Avec Didon d'amour ravie, Menait une fort laide vie

Pages 1 - 2 >