L'oeuvre De l'Allemagne de Anne Staël-Holstein, dite Mme DE STAËL

Ecrit par Anne Staël-Holstein, dite Mme DE STAËL

Date : 1810

Citations de "De l'Allemagne"

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ABNÉGATIONC'est une qualité dans les individus que l'abnégation de soi-même
AMALGAMERLa civilisation et la nature semblent ne s'être pas encore bien amalgamées ensemble
AMBULANT, ANTEIls tâchent d'intéresser les voyageurs par le concert ambulant de leur famille errante
ANCIEN, IENNELe génie naturel aux écrivains allemands est d'une couleur ancienne plutôt qu'antique
CASANIER, IÈREIl n'est point d'assemblage plus bizarre que l'aspect guerrier de l'Allemagne entière et le genre de vie casanier qu'on y mène
CÉRÉMONIEUX, EUSELa parure cérémonieuse avec laquelle les femmes du peuple honorent le dimanche a quelque chose de grave
CHEMINIl faut ne pas porter en soi-même une conscience et des scrupules qui vous arrêtent à moitié chemin
CIRCONSCRIPTIONEn Allemagne, la faculté de penser manque de certains défauts qui puissent servir de circonscription à ses qualités [empêcher que ses qualités ne deviennent, en s'exagérant, des défauts]
COMPACTECet empire ne formait pas une nation compacte, et le lien manquait au faisceau
CONTENU, UEL'air hautain et contenu, qu'il est si facile à tout le monde de se donner
DÉMARCATIONLa démarcation des classes en Allemagne devait anéantir l'esprit militaire parmi les bourgeois
DESTRUCTIF, IVEPhilosophie destructive de toutes les croyances
DÉTROMPÉ, ÉEDes jeunes gens ambitieux de paraître détrompés de tout cet enthousiasme
DISGRÂCEC'est à de tels contrastes [la rudesse et la servilité] qu'il faut attribuer la disgrâce allemande, que l'on se plaît à contrefaire dans les comédies de tous les pays
DISPUTELes disputes de mots sont toujours des disputes de choses ; car tous les gens de bonne foi conviendront qu'ils ne tiennent à tel ou tel mot que par préférence pour telle ou telle idée
ÉLECTRICITÉSi la philosophie ne s'est pas montrée toute-puissante à cet égard [pour exciter la vie publique] en Allemagne, il ne faut pas pour cela la dédaigner ; elle soutient, elle éclaire chaque homme en particulier ; mais le gouvernement seul peut exciter cette électricité morale qui fait éprouver le même sentiment à tous
FÉDÉRATIONL'Allemagne était une fédération aristocratique ; cet empire n'avait point un centre commun de lumière et d'esprit public
FIXITÉLes gens du peuple [en Allemagne] sont très capables de cette fixité en toutes choses, qui est une excellente donnée pour la morale
GUÈRE ou GUÈRESOn ne sait guère rien de l'ensemble en toutes choses qu'à l'aide des détails
HEURTERLes gens du peuple ont des formes assez grossières, surtout quand on veut heurter leur manière d'être habituelle
HOSPITALIER, IÈRELa décoration soignée, les parures et la bonne intention des petites demeures ont quelque chose d'hospitalier
IMMORALITÉIl faut, pour tirer parti de l'immoralité, être armé tout à fait à la légère, et ne pas porter en soi-même une conscience et des scrupules qui vous arrêtent à moitié chemin
IMPROVISERIl m'est arrivé.... d'entendre tout à coup improviser sur le clavecin, comme les Italiens improvisent en vers
IRRÉFLÉCHI, IEQuand on a surmonté ces sensations irréfléchies, le pays et les habitants offrent à l'observation quelque chose d'intéressant
JEUNESSEIl se peut que le meilleur temps pour la poésie ait été celui d'ignorance, et que la jeunesse du genre humain soit passée pour toujours ; cependant on croit voir dans les écrits des Allemands une jeunesse nouvelle, celle qui naît du noble choix qu'on peut faire après avoir tout connu
LIBÉRALITÉL'étude et l'examen peuvent seuls donner cette libéralité de jugement, sans laquelle il est impossible d'acquérir des lumières nouvelles
LIGNÉELes esprits d'une haute lignée errent sans cesse autour de l'abîme des pensées sans fin
LUXEL'espèce d'impartialité, luxe de la justice, qui caractérise les Allemands, les rend beaucoup plus susceptibles de s'enflammer pour les pensées abstraites que pour les intérêts de la vie
MADRIGALTous les madrigaux disent un grand mot philosophique, en répétant que c'est pour je ne sais quoi qu'on aime ; car ce je ne sais quoi, c'est l'ensemble et l'harmonie que nous reconnaissons par l'amour
MAGICIEN, ENNEAlors [au XVIIIe siècle] les lumières se sont changées en incendie, et la philosophie, magicienne irritée, a consumé le palais où elle avait étalé ses prodiges
MONDAIN, AINEJ'ose me livrer à ma sainte ardeur, j'ose insulter aux mortels, en leur avouant que je me suis servi de la science mondaine, que j'ai dérobé les vases d'Égypte, pour en construire un temple à mon Dieu
MOQUERIELa moquerie a cela de particulier, qu'elle nuit essentiellement à ce qui est bon, mais point à ce qui est fort
MORCELÉ, ÉELe caractère germanique sur lequel devrait se fonder la force de tous, est morcelé comme la terre même qui a tant de différents maîtres
MUSICIEN, IENNELes peuples naturellement musiciens reçoivent, par l'harmonie, des sensations et des idées que leur situation rétrécie et leurs occupations vulgaires ne leur permettraient pas de connaître autrement
NÉGATIF, IVELa force de l'esprit ne peut jamais être longtemps négative, c'est-à-dire consister principalement dans ce qu'on ne croit pas, dans ce qu'on ne comprend pas, dans ce qu'on dédaigne
OBJECTIF, IVEOn appelle, dans la philosophie allemande, idées subjectives celles qui naissent de la nature de notre intelligence et de ses facultés, et idées objectives toutes celles qui sont excitées par les sensations
PALPABLELe jour où l'on a dit.... que toutes les idées venaient par les yeux et par les oreilles, et qu'il n'y avait de vrai que le palpable
PANTHÉISMELe panthéisme, c'est-à-dire la nature divinisée, à force d'inspirer de la religion pour tout, la disperse sur l'univers, et ne la concentre point en nous-mêmes
PANTHÉISTESchelling s'approche beaucoup, on ne saurait le nier, des philosophes appelés panthéistes, c'est-à-dire de ceux qui accordent à la nature les attributs de la divinité
PATELINL'égoïsme patelin des hommes ambitieux leur enseigne l'art de combiner les raisonnements opposés, afin de se mêler de tout comme un païen, et de se soumettre à tout comme un chrétien
PÉDANTERIELes défauts qu'on reproche d'ordinaire aux Allemands dans la conversation, la lenteur et la pédanterie, se remarquent infiniment moins dans les disciples de l'école moderne
PLIABLELorsqu'on veut se servir du raisonnement seul pour établir les vérités religieuses, c'est un instrument pliable en tous sens, qui peut également les défendre et les attaquer
POÉTIQUEMENTQue, depuis le moindre phénomène jusqu'au plus grand, rien ne peut être savamment examiné ou poétitiquement dépeint sans cette hauteur d'esprit qui fait voir l'ensemble en décrivant les détails
PRÉCIPITÉ, ÉELa civilisation des Esclavons ayant été plus moderne et plus précipitée que celle des autres peuples....
PYRAMIDECe système [de l'idéalisme de Fichte], qui fait tout reposer sur le sommet de notre existence, et place la pyramide sur la pointe
RAISONSon traité [de Kant] sur la nature de l'entendement humain, intitulé Critique de la raison pure, parut il y a trente ans, et cet ouvrage fut longtemps inconnu ; mais, lorsqu'enfin on découvrit les trésors d'idées qu'il renferme, il produisit une telle sensation en Allemagne, que presque tout ce qui s'est fait depuis en littérature comme en philosophie, vient de l'impulsion donnée par cet ouvrage
RÉTRÉCI, IELes peuples naturellement musiciens reçoivent, par l'harmonie, des sensations et des idées que leur situation rétrécie.... ne leur permettrait pas de connaître autrement
RIGUEURIl n'y avait qu'eux [des étudiants qui chantaient] dans la rue ; car la rigueur des frimas en écartait tout le monde
ROUTEIl faut nécessairement, lui dit [à un prince] celui qui les enseignait [les mathématiques], que votre Altesse se donne la peine d'étudier pour savoir ; car il n'y a point de route royale en mathématiques
SAUTÉ, ÉEDans cette science [la métaphysique], comme dans celle du calcul, le moindre chaînon sauté détruit toute la liaison qui conduit à l'évidence
SIBYLLEOn ne sait guère rien de l'ensemble en toutes choses qu'à l'aide des détails ; et la nature n'est pour l'homme que les feuilles éparses de la sibylle
SOIQui ne voudrait pas renaître fille et mère, et comment serait-on soi si l'on ne ressentait plus les mêmes amitiés ?
SOUPLESSECette souplesse hardie qui fait plier toutes les vérités pour tous les intérêts, et sacrifie tous les engagements à tous les calculs
SUPERSTITIEUX, EUSEQuand le siècle est superstitieux, le génie de l'observation est timide
SURANNÉ, ÉEIl n'est point de pays.... où les usages surannés subsistent plus généralement encore

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