L'oeuvre Alzire, ou Les américains de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE

Ecrit par François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE

Date : 1736

Citations de "Alzire, ou Les américains"

Pages 1

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ÀZamore vit encore au coeur de son amante
ÀGuzman, du sang des miens ta main déjà rougie Frémira moins qu'une autre à m'arracher la vie
ABAISSERJe rougis que mon père, Pour l'intérêt d'un fils, s'abaisse à la prière
ABANDONNÉ, ÉEAux bourreaux se vit abandonné
ABÎMESes yeux s'étaient fermés sur les bords de l'abîme
ABOMINABLEL'abominable arrêt de ce conseil farouche
ABORDCes rapides coursiers, qui sous eux font la guerre, Pouvaient à leur abord épouvanter la terre
ABUSMais qui peut arrêter l'abus de la victoire ?
ABUSERIls ont tous abusé de leur nouveau pouvoir
ACCOMPLIRJ'ai reçu ta parole ; il faut qu'on l'accomplisse
ACHEVERIl vit pour achever le malheur de Zamore
ACQUITTERLa mort a respecté ces jours que je te doi, Pour me donner le temps de m'acquitter vers toi
ADOPTERL'Amérique à genoux adoptera nos moeurs
ADOUCIRNe pourrai-je adoucir vos inflexibles moeurs ?
ADOUCIRVotre coeur malgré vous s'émeut et s'adoucit
ADRESSERQuelle est donc cette pompe où s'adressent tes pas ?
AFFAIBLI, IEMes yeux, mes tristes yeux, affaiblis par les ans, Hélas ! avez-vous pu le chercher si longtemps ?
AILÉ, ÉEJe montrai le premier aux peuples du Mexique L'appareil, inouï pour ces mortels nouveaux, De nos châteaux ailés qui volaient sur les eaux
AIRAINJ'entends l'airain tonnant de ce peuple barbare
AJOUTERMon fils, que la clémence ajoute à votre gloire
ÂMEToi, pour qui j'ai tout fait ; toi, l'âme de ma vie
AMENERJouis de mes travaux, mais crains d'empoisonner Ce bonheur difficile où j'ai su t'amener
AMERTUMEMa plus grande amertume, en ce funeste sort, C'est d'entendre Alvarez prononcer notre mort
AMI, IEEt j'aurais les mortels et les dieux pour amis, En révérant le père et punissant le fils
ANCÊTRESQuitte un vain préjugé, l'ouvrage de nos prêtres, Qu'à nos peuples grossiers ont transmis nos ancêtres
ANÉANTIRÔ ciel ! anéantis ma fatale existence
ANGLECes angles, ces fossés, ces hardis boulevards
APPAREILJe montrai le premier au peuple du Mexique L'appareil inouï pour ces mortels nouveaux De nos châteaux ailés qui volaient sur les eaux
APPESANTI, IEConsumé de travaux, appesanti par l'âge
ARRACHERVous m'avez arraché cet affreux sacrifice
ASSOUVI, IEVos yeux ne sont-ils pas assouvis des ravages Qui de ce continent dépeuplent les rivages ?
ASSUJÉTIR et aussi ASSUJETTIRSerment qui pour jamais m'avez assujettie
ASTREL'astre du jour a vu ma course vagabonde Jusqu'aux lieux où, cessant d'éclairer nos climats....
ASTREHymen !... sous quel astre odieux Mon père a-t-il formé tes redoutables noeuds !
AU-DESSUSMais tant de grandeur d'âme est au-dessus de moi
AUTANTMais autant que son âme est bienfaisante et pure, Autant leur cruauté fait frémir la nature
AUTORITÉNon, non, l'autorité ne veut pas de partage
AVARICEÀ quels maux me livra sa barbare avarice
AVEUGLERLe bonheur m'aveugla ; la mort m'a détrompé
AVILI, IEIls dressent d'une main dans les fers avilie Ce siége de l'orgueil et de la tyrannie
BAIGNERDans le sang innocent ta main va se baigner
BARBAREFléaux du nouveau monde, injustes, vains, avares, Nous seuls de ces climats nous sommes les barbares
BELLIQUEUX, EUSECe nom sacré pour eux se mêle dans les airs à ce bruit belliqueux des barbares concerts
BÉNIRDe mon nom, s'il se peut, bénissez la mémoire
BESOINMais le reste du monde, esclave de la crainte, A besoin qu'on l'opprime, et sert avec contrainte
BLÂMERJe ne puis exciter ni blâmer son courage
BLESSUREIl va percer mon coeur et rouvrir ma blessure
BOULEVARD ou, orthographe qu'admet aussi l'Académie, BOULEVARTBoulevard hardi
BOUTJe ne me suis connu qu'au bout de ma carrière
BRAVERVous bravez ma bonté qui vous était offerte
CADUCITÉJe consacre à mon Dieu, négligé trop longtemps, De ma caducité les restes languissants
CALICEQuoi ! du calice amer d'un malheur si durable Faut-il boire à longs traits la lie insupportable ?
CAPABLECapable d'une erreur, il ne l'est point d'un crime
CARESSERPar des soumissions caresser son orgueil
CARRIÈREJe touche au dernier pas de ma longue carrière
CÉDERL'univers a cédé ; cédons, mon cher Zamore
CENDREJ'ai donné comme toi des larmes à sa cendre
CHANCELANT, ANTEEt d'un pas chancelant marche vers on vainqueur
CHÂTEAUL'appareil inouï pour ces mortels nouveaux De ces châteaux ailés qui volent sur les eaux
CHÉRIRAlzire, jusque-là chérissions-nous la vie ?
CLARTÉAux clartés des chrétiens si son âme est ouverte....
CLÉMENCESongez que ma clémence a surpassé mes crimes
CONFORMERCes moeurs sont vos devoirs, il faut s'y conformer
CONNAÎTREJe ne me suis connu qu'au bout de ma carrière
CONQUÉRIREt n'apprendrez-vous point à conquérir des coeurs ?
CONSEILL'abominable arrêt de ce conseil farouche
CONSOLANT, ANTESa loi, sa morale est consolante et pure
CONSOMMERTu veux donc jusqu'au bout consommer ta fureur
CONSUMÉ, ÉEConsumé de travaux, appesanti par l'âge
CONSUMERJe vais seule en ces lieux, où l'horreur me consume....
CONSUMERJ'ai consumé mon âge au sein de l'Amérique
CONTINENTVos yeux ne sont-ils pas assouvis des ravages Qui de ces continents dépeuplent les rivages ?
CONTRAINTEMais le reste du monde, esclave de la crainte, A besoin qu'on l'opprime et sert avec contrainte
CONTRAIREAh ! Dieu nous envoyait, par un contraire choix, Pour annoncer son nom, pour faire aimer ses lois
CORPSCe corps vil et mortel est-il donc si sacré Que l'esprit qui le meut ne le quitte à son gré ?
COULERApprends que ton ami plein de gloire et d'années Coule ici près de moi ses douces destinées
COUPABLEVous sentez-vous coupable, et pouvez-vous répondre ?
COUVERT, ERTETu gémis et tes yeux de larmes sont couverts
CRAINT, CRAINTELes Espagnols sont craints, mais ils sont en horreur
CRÉDITAlvarez aurait-il assez peu de crédit ?
CROIREJe connais mal peut-être une loi si nouvelle, Mais j'en crois ma vertu qui parle aussi haut qu'elle
CRUAUTÉJe plain Gusman, son sort a trop de cruauté
DÉBILEJe vous remets, mon fils, ces honneurs souverains Que la vieillesse arrache à mes débiles mains
DÉCHIRÉ, ÉEEntre Zamore et vous mon âme déchirée Succombe au repentir dont elle est dévorée
DÉCOUVRIRToi qui nous découvris ces immenses contrées
DÉGUISERQui peut se déguiser pourrait trahir sa foi
DEHORSPar des dehors plus doux vous devez l'attendrir
DÉMENTI, IEEt ma bouche, abjurant les dieux de ma patrie, Par mon âme en secret ne fut pas démentie
DÉMOLIROn démolit ce temple et ces autels chéris
DÉPEUPLERQuoi ! ces tyrans cruels.... Qui dépeuplent la terre....
DÉPLOYEROn déploie aujourd'hui l'étendard de la guerre [on déclare la guerre]
DÉPOUILLERZamore au même instant dépouillant sa colère
DÉSALTÉRÉ, ÉEMonstres désaltérés dans le sang des mortels
DÉSESPÉRÉ, ÉE.... Mon bras désespéré N'a porté dans son sein qu'un coup mal assuré
DÉSOLATEURDe ce monde usurpé désolateurs perfides
DÉSOLÉ, ÉEÀ mes sens désolés, ombre à jamais présente
DESPOTIQUETu vois de ces tyrans la fureur despotiqu
DESTRUCTEUR, TRICEÉteins entre leurs mains leurs foudres destructeurs
DÉTOURNERCiel, détourne les coups que ce moment prépare
DÉTROMPERLe bonheur m'aveugla ; la mort m'a détrompé
DÉTRUIT, ITEEt de vos murs détruits rétablissant la gloire
DEVOIRL'un tient de moi la vie, à l'autre je la dois
DEVOIRLa mort a respecté ces jours que je te doi, Pour me donner le temps de m'acquitter vers toi
DEVOIRLaisse-moi les honneurs du devoir qui me lie
DÉVORÉ, ÉEMon âme déchirée Succombe au repentir dont elle est dévorée
DIEUDes dieux que nous servons connais la différence
DIFFÉRENCEDes dieux que nous servons connais la différence
DOCILESous votre joug heureux baisser un front docile
DOIGTJe vois le doigt de Dieu marqué dans nos malheurs
DOMPTERApprends à te dompter
DONNERLes Espagnols enfin t'ont donné leur fureur
DONNERHélas ! peut-on deux fois se donner en sa vie ?
DOUCEUREt la douceur peut tout sur notre volonté
DOUX, DOUCEÔ doux espoir à mon coeur éperdu
DROITDe l'hymen, de l'amour il faut venger les droits
EFFACERMais tous les préjugés s'effacent à ta voix
EFFRÉNÉ, ÉEVous voyez sans pitié ma douleur effrénée
ÉGALEMENTLes vainqueurs, les vaincus, tous ces faibles humains, Sont tous également l'ouvrage de tes mains
ÉLANCEREntrer, voler vers nous, s'élancer sur Gusman, L'attaquer, le frapper n'est pour lui qu'un moment
ÉMOUVOIRVotre coeur malgré vous s'émeut et s'adoucit
EMPRESSER (S')Du peuple qui l'aimait une troupe en furie S'empressant près de lui...
ENCHAÎNÉ, ÉEEnchaînée à Gusman par des noeuds éternels
ENCHAÎNERQu'as-tu fait des saints noeuds qui nous ont enchaînés ?
ENCHANTÉ, ÉEMais des lois des chrétiens mon esprit enchanté Vit chez eux ou du moins crut voir la vérité
ENDORMI, IEParmi ces meurtriers dans le sang endormis
ENFANTDes enfants du soleil le redoutable empire
ENFANTN'atteste point ces dieux, enfants de l'imposture
ENGAGEREh bien ! vois donc l'abîme où le sort nous engage
ENGAGERNés sous la loi des saints, dans le crime ils s'engagent
ENSANGLANTERAh ! n'ensanglantez pas le prix de la victoire
ENSEIGNERIl est d'autres vertus que je veux t'enseigner
ENTREEntre quels attentats faut-il que je choisisse ?
ENTRERUne injuste vengeance entre-t-elle en ton coeur ?
ESCLAVEMais le reste du monde, esclave de la crainte
ESCLAVEMais enfin je ne puis.... .... esclave d'un coup d'oeil Par des soumissions caresser son orgueil
ÉTENDREJe vais, sur les vaincus étendant mes secours, Consoler leur misère et veiller sur leurs jours
ÉTINCELERQuel désespoir horrible en tes yeux étincelle !
ÉTONNANT, ANTEQuel changement, grand Dieu ! quel étonnant langage !
ÊTREEt ce n'est pas à vous à me croire inflexible
ÊTREJ'aurais prié ce Dieu, seul être que j'adore
ÊTRENotre esprit éclairé te doit un nouvel être
ÉTUDIERÉtudiez nos moeurs avant de les blâmer
ÉVITERNe cherche point la mort qui voulait t'éviter
EXCÈSTout excès mène au crime
EXEMPLEJe dois un autre exemple et je viens le donner
EXIGERN'en exigez pas plus de mon coeur outragé
EXTRÊMEVotre gloire est perdue, et cette honte extrême....
FACILECes féroces humains.... Vont d'un esprit moins fier et d'un coeur plus facile Sous notre joug heureux baisser un front docile
FACILEAh ! j'ai quitté des dieux dont la bonté facile Me permettait la mort, la mort mon seul asile
FAIREIls pensent que pour eux le ciel fit l'Amérique
FAMILLEInstruits par tes vertus, nous sommes ta famille
FARDEAUEt ce peuple, autrefois vil fardeau de la terre, Semble apprendre de nous le grand art de la guerre
FAROUCHEAlvarez doit ici prononcer de sa bouche L'abominable arrêt de ce conseil farouche
FASCINERQuel fantôme d'Europe a fasciné ta vue ?
FATIGUÉ, ÉEFatigués de carnage et de sang enivrés
FAUX, FAUSSESous l'horrible appareil de sa fausse justice Un tribunal de sang te condamne au supplice
FERIl a dans sa colère Du fer de la vengeance armé la main d'un père
FEREn des lieux différents comme toi mis aux fers
FERMERTes yeux s'étaient fermés sur les bords de l'abîme
FIDÉLITÉHélas ! me gardes-tu Cette fidélité, la première vertu ?
FIXERLes peuples incertains fixent les yeux sur elle
FLATTERDe la main qui le flatte, il se croit redouté
FLATTERPuis-je encor me flatter de régner dans ton coeur ?
FLÉAUFléaux du nouveau monde, injustes, vains, avares, Nous seuls en ces climats nous sommes les barbares
FLÉCHIRVotre sagesse et votre autorité Ont d'Alzire en effet fléchi la volonté
FLÉTRIRNos tyrans ont flétri ton âme magnanime
FLEURSi, au lieu de faire une satire contre les femmes, l'exact, le solide, le laborieux, l'élégant Despréaux avait consulté les femmes de la cour les plus spirituelles, il eût ajouté à l'art et au mérite de ses ouvrages si bien travaillés, des grâces et des fleurs qui leur eussent encore donné un nouveau charme
FONDJ'ai porté mon courroux, ma honte et mes regrets Dans les sables mouvants, dans le fond des forêts
FONDEMENTRenversa, détruisit jusqu'en leurs fondements Ces murs que du soleil ont bâtis les enfants
FONDERPlus que vous je désire Qu'ici la vérité fonde un nouvel empire
FOSSÉCes angles, ces fossés, ces hardis boulevards
FOUDREProtége les vaincus, commande à nos vainqueurs, Éteins entre leurs mains leurs foudres destructeurs
FRAPPÉ, ÉEDans un sombre chagrin son âme enveloppée Semblait d'un grand dessein profondément frappée
FRAPPERJe pardonne à la main par qui Dieu m'a frappé
FRAPPERMon coeur désespéré se soumet, s'abandonne Aux volontés d'un Dieu qui frappe et qui pardonne
FREINIl mord en frémissant le frein de l'esclavage
GAGNERMais les coeurs opprimés ne sont jamais soumis ; J'en ai gagné plus d'un, je n'ai forcé personne
GÉMIRJ'ai fait, jusqu'au moment qui me plonge au cercueil, Gémir l'humanité du poids de mon orgueil
GÉMISSANT, ANTEJ'ai respecté ton fils ; et ce coeur gémissant Lui conserva sa foi, même en le haïssant
GENOUL'Amérique à genoux adoptera vos moeurs
GENREDieux ! quel genre inouï de trouble et de supplice !
GRANDEURMais tant de grandeur d'âme est au-dessus de moi
GROSSIER, IÈREJe fus instruite en ce grossier climat à suivre la vertu sans en chercher l'éclat
GUIDERIl en est que le ciel guida dans cet empire Moins pour nous conquérir qu'afin de nous instruire
HABITANT, ANTEQue peuvent tes amis et leurs armes fragiles, Des habitants des eaux dépouilles inutiles ?
HABITERMais vous qui m'assuriez, dans mes troubles cruels, Que la paix habitait au pied de ses autels
HAÏRAurait rendu comme eux leur dieu même haïssable
HARDI, IECes angles, ces fossés, ces hardis boulevards
HÉMISPHÈREJ'ai conquis avec vous ce sauvage hémisphère [l'Amérique]
HÉROÏQUEIls sont dans nos forêts, et leur foule héroïque Vient périr sous ces murs ou venger l'Amérique
HOMICIDETrompons des meurtriers l'espérance homicide
HOMMEJe suis père, mais homme ; et malgré ta fureur...
HONNEURCet honneur étranger, parmi nous inconnu, N'est qu'un fantôme vain qu'on prend pour la vertu : C'est l'amour de la gloire, et non de la justice, La crainte du reproche, et non celle du vice
HORREURPeux-tu mêler l'amour à ces moments d'horreurs ?
HUMANITÉNe cache pas tes pleurs, cesse de t'en défendre, C'est de l'humanité la marque la plus tendre
HUMANITÉJ'ai fait.... Gémir l'humanité du poids de mon orgueil
IDÉESachez Que le premier devoir est d'étouffer l'idée Dont votre âme à mes yeux est encor possédée
ILLUSIONZamore aux pieds d'Alzire ! Est-ce une illusion ?
IMITEREt nous n'avons du ciel imité que la foudre
IMPITOYABLEQuoi ! tu ne me vois pas d'un oeil impitoyable !
INDIGNEQuoi ! le ciel a permis Que ce vertueux père eût cet indigne fils
INDOMPTÉ, ÉEMais enfin c'est à toi d'essayer désormais Sur ce coeur indompté la force des bienfaits
INDULGENCETout pouvoir en un mot périt par l'indulgence
INFECTERIl est bien cruel, bien honteux pour l'esprit humain que la littérature soit infectée de ces haines personnelles, de ces cabales, de ces intrigues....
INFERNAL, LEDe ces lieux infernaux [des cachots] on nous laisse sortir, Sans que de notre sort on nous daigne avertir
INONDÉ, ÉED'armes et d'ennemis ces champs sont inondés
INONDERAh ! le voici ; les pleurs inondent son visage
INOUÏ, ïEL'appareil inouï pour ces mortels nouveaux De nos châteaux ailés qui volaient sur les eaux
INSTRUIRENe pourra-t-on m'instruire Qui commande en ces lieux, quel est le sort d'Alzire, Si Montèze est esclave...
INVULNÉRABLESouviens-toi du jour épouvantable Où ce fier Espagnol, terrible, invulnérable....
JALOUX, OUSEQuoi ! vous joignez encore à cet ardent courroux La fureur des soupçons, ce tourment des jaloux ?
JOINDREVotre hymen est le noeud qui joindra les deux mondes
JOURAvez-vous oublié qu'ils m'ont sauvé le jour ?
JUSQUE et JUSQUESAlzire, jusque-là chérissons-nous la vie ?
LAS, LASSEJe suis las du pouvoir
LETTRELes lettres forment la jeunesse et font les charmes de l'âge avancé ; la prospérité en est plus brillante ; l'adversité en reçoit des consolations
LIEQuoi ! du calice amer d'un malheur si durable Faut-il boire à longs traits la lie insupportable ?
LIVREREt fais livrer sans crainte aux supplices tout prêts L'assassin de ton fils, et l'ami d'Alvarez
LIVRERFatigués de carnage et de sang enivrés, Les tyrans de la terre au sommeil sont livrés
MAL, ALEMais tremblez en formant ces noeuds mal assortis
MALHEURMalheur aux coeurs ingrats et nés pour les forfaits, Que les douleurs d'autrui n'ont attendri jamais !
MARCHELe soleil par deux fois a, d'un tropique à l'autre, Éclairé dans sa marche et ce monde et le nôtre
MARQUÉ, ÉESongez que ce grand jour doit être un jour propice Marqué par la clémence et non par la justice
MASQUEC'est trahir à la fois sous un masque hypocrite Et le Dieu qu'on préfère et le Dieu que l'on quitte
METu dois me prononcer l'arrêt qu'on vient de rendre
MÉDIATEUR, TRICELa reine d'Angleterre, l'épouse de Georges II, qui a servi de médiatrice entre les deux plus grands métaphysiciens de l'Europe, et qui pouvait les juger
MEILLEUR, EUREEt j'ai pleuré longtemps sur ces tristes vainqueurs, Que le ciel fit si grands sans les rendre meilleurs
MÊMEEux-même ils détruiront cet effroyable ouvrage, Instrument de leur honte et de leur esclavage
MIENLes tiens [tes dieux] t'ont commandé le meurtre et la vengeance ; Et le mien, quand ton bras vient de m'assassiner, M'ordonne de te plaindre et de te pardonner
MINISTÈREJe n'ai point refusé ce ministère affreux....
MODÈLEDe tout ce nouveau monde Alzire est le modèle
MOEURSÉtudiez nos moeurs avant de les blâmer ; Ces moeurs sont vos devoirs : il faut s'y conformer
MOITIÉLaisser à ces tyrans la moitié de soi-même
MONSTREL'Américain farouche est un monstre sauvage Qui mord en frémissant le frein de l'esclavage
MORALEQue sa loi [du Christ], sa morale et consolante et pure De mes sens désolés guérirait la blessure
MOTChaque mot dans mon coeur enfonce le poignard
MOUVANT, ANTEJ'ai porté mon courroux, ma honte et mes regrets Dans les sables mouvants, dans le fond des forêts
MOUVOIRCe corps vil et mortel est-il donc si sacré Que l'esprit qui le meut ne le quitte à son gré ?
NAISSANT, ANTED'une ville naissante, encor mal assurée, Au peuple américain nous défendons l'entrée
NÉANTJ'ai connu son néant [de ma religion], j'ai quitté ses chimères
NOEUDVotre hymen est le noeud qui joindra les deux mondes
NUITDéjà la nuit plus sombre Couvre ce grand dessein du secret de son ombre
OBSCURCIRLeurs cruautés [des conquérants de l'Amérique], mon fils, ont obscurci leur gloire
OBTENIRLes dieux même adorés dans ces climats affreux, S'ils ne sont teints de sang, n'obtiennent point de voeux
OPPROBREMais mourir dans l'opprobre et dans l'ignominie
ORGUEILJ'ai pensé qu'un guerrier, jaloux de sa puissance, Peut mettre l'orgueil même à pardonner l'offense
ORGUEILMoi, que je flatte encor l'orgueil de sa beauté
ORGUEILLEUX, EUSEEmpêchons, croyez-moi, que ce peuple orgueilleux Au fer qui l'a dompté n'accoutume ses yeux
OUVRAGELes vainqueurs, les vaincus, tous ces faibles humains, Sont tous également l'ouvrage de tes mains
OUVRIRSon âme à la pitié se peut ouvrir encore
PARLERC'est assez si ma voix Parle encore au conseil et règle vos exploits
PARLERVous voyez quel effroi me trouble et me confond ; Il parle dans mes yeux, il est peint sur mon front
PARLERL'humanité vous parle ainsi que votre père
PARLERL'indulgente vertu parle par votre bouche
PAROLEJ'ai reçu ta parole, il faut qu'on l'accomplisse
PARTAGERMon coeur, dès ce moment, partagea vos misères
PASJe touche au dernier pas de ma longue carrière
PASSERCher amant, si mes pleurs, mon trouble et mes remords Peuvent percer la tombe et passer chez les morts
PAYEREt ma vie Ne peut payer le sang dont ma main s'est rougie
PÉRIRTout pouvoir, en un mot, périt par l'indulgence
PERMETTREAh ! j'ai quitté des dieux dont la bonté facile Me permettait la mort, la mort, mon seul asile
PERSUADERCe don, cet heureux don de tout persuader
PLIERTu dois à ton état plier ton caractère
PLONGERJ'ai fait, jusqu'au moment qui me plonge au cercueil, Gémir l'humanité du poids de mon orgueil
PLONGERUne foule inhumaine Dans des gouffres profonds [les mines] nous plonge et nous enchaîne
POËTENous sommes au temps, j'ose le dire, où il faut qu'un poëte soit philosophe
POIGNARDChaque mot dans mon coeur enfonce le poignard
PORTERJ'ai porté mon courroux, ma honte et mes regrets Dans les sables mouvants, dans le fond des forêts
POUDREAllons, à leurs regards il faut donc se montrer ; Dans la poudre à l'instant vous les verrez rentrer
PRIXSi j'avais mis ta vie à cet indigne prix, Parle, aurais-tu quitté le dieu de ton pays ?
PRODUIREGouvernez cette rive [l'Amérique] en malheurs si féconde, Qui produit les trésors et les crimes du monde
PRODUIREEt la sévérité produit l'obéissance
PRONONCERCes moeurs sont vos devoirs... Sachez que le premier est... de n'oser jamais Me prononcer le nom d'un rival que je hais
PUISQUETout vous est pardonné, puisque je vois vos pleurs
QUEAi-je fait un seul pas que pour te rendre heureuse ?
QUITTERQuitter l'idolâtrie Est un titre en ces lieux pour mériter la vie
RACHETERAlzire, jusque-là chéririons-nous la vie ? La rachèterions-nous par mon ignominie ?
RAPIDECes rapides coursiers qui sous eux [les Espagnols] font la guerre
RECONNAÎTREJe reconnus son Dieu
REDOUBLERCes flambeaux allumés ont redoublé le jour
RÉFUTERRépondre à ce rebelle, et daigner m'avilir Jusqu'à le réfuter quand je le dois punir !
RENAÎTREPrends un coeur tout nouveau ; viens, obéis, suis-moi, Et renais Espagnole, en renonçant à toi
RENDREIci la loi pardonne à qui se rend chrétien
RENONCERMais renoncer aux dieux que l'on croit dans son coeur, C'est le crime d'un lâche et non pas une erreur
REVENIRL'astre du jour a vu ma course vagabonde Jusqu'aux lieux où, cessant d'éclairer nos climats, Il ramène l'année, et revient sur ses pas
RICHEFaites régner le prince et le Dieu que je sers Sur la riche moitié d'un nouvel univers
RIGOUREUX, EUSEJe ne puis qu'annoncer un ordre rigoureux
SANGUn tribunal de sang te condamne au supplice
SATISFAIREEt j'ai cru satisfaire en cet affreux séjour Deux vertus de mon coeur, la vengeance et l'amour
SCIENCEFaut-il apprendre à feindre ? Quelle science, hélas !
SÉDUIREUne telle vertu séduirait plus nos coeurs Que tout l'or de ces lieux n'éblouit nos vainqueurs
SENTIRIllustres malheureux, que j'aime à voir vos coeurs Embrasser mes desseins, et sentir mes fureurs !
SENTIRDe ce discours, ô ciel ! que je me sens confondre !
SERVIRDes dieux que nous servons connais la différence
SÉVÈREDans ton courroux sévère, Songe au moins, mon cher fils, qu'il a sauvé ton père
SÉVÉRITÉTout pouvoir, en un mot, périt par l'indulgence, Et la sévérité produit l'obéissance
SIGNEVoici ce jour horrible où tout périt pour moi.... Que ce jour est marqué par des signes affreux !
SINONVous qui, sinon pour moi, du moins pour votre gloire, Deviez de cet esclave étouffer la mémoire
SOLITUDEQuoi ! ces tyrans cruels.... Qui dépeuplent la terre et dont la barbarie En vaste solitude a changé ma patrie
SORTTous les miens, à mes yeux, terminèrent leur sort
SPHÈREVa, je crois voir des cieux les peuples éternels Descendre de leur sphère, et se joindre aux mortels
SUFFIREJe sais qu'aux Castillans il suffit de l'honneur
SURJe vais, sur les vaincus étendant mes secours....
TENDRESSEMa bouche a fait l'aveu qu'un autre a ma tendresse
TIRERTire-moi, par pitié, de mon doute terrible
TOMBERJe vis tomber l'empire où régnaient mes ancêtres
TRAITQuoi ! du calice amer d'un malheur si durable Faut-il boire à longs traits la lie insupportable ?
TRIBUNALUn tribunal de sang te condamne au supplice
TROPIQUELe soleil par deux fois a, d'un tropique à l'autre, Éclairé dans sa marche et ce monde et le nôtre
TYRANNIQUEAh ! mon fils, que je hais ces rigueurs tyranniques !
UNIVERSFaites régner le prince et le Dieu que je sers Sur la riche moitié d'un nouvel univers
VAGABOND, ONDEL'astre du jour a vu ma course vagabonde Jusqu'aux lieux...
VOILEJe meurs ; le voile tombe ; un nouveau jour m'éclaire
VOIXMalgré la voix du sang qui parle à ma douleur...
VOIXLa voix de tes bienfaits est encore entendue
VOLERL'appareil, inouï pour ces mortels nouveaux, De nos châteaux ailés qui volaient sur les eaux

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