L'oeuvre Le fanatisme, ou Mahomet le Prophète de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE

Ecrit par François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE

Date : 1741

Citations de "Le fanatisme, ou Mahomet le Prophète"

Pages 1

Utilisé pour le motCitation
ACCEPTERJ'entre, je me présente, on accepte ma foi
ACCOMPLIRJ'en ai fait le serment, il faut qu'il s'accomplisse !
ACCOUTUMÉ, ÉEÀ ces viles grandeurs ton âme accoutumée
ACCUSERMais avec quel courroux, avec quelle tendresse Mahomet de mes sens accusa la faiblesse !
AFFECTERQuel droit as-tu reçu d'enseigner, de prédire, De porter l'encensoir et d'affecter l'empire ?
AÏEULIl est de ces esprits favorisés des cieux, Qui sont tout par eux-mêmes et rien par leurs aïeux
AIGLEEt l'insecte insensible enseveli sous l'herbe, Et l'aigle impérieux qui plane au haut des cieux
AINSIAinsi mes ennemis sentiront mon courroux, Ainsi je punirai les erreurs insensées, Les révoltes du coeur et les moindres pensées
AINSIJe réponds de son coeur ainsi que de moi-même
ALCORANLe glaive et l'Alcoran dans mes sanglantes mains Imposeraient silence au reste des humains
AMBITIEUX, EUSEJe suis ambitieux ; tout homme l'est sans doute
APPROFONDIREnfin de Mahomet les sublimes desseins Que n'ose approfondir l'humble esprit des humains
ARDEURDe l'ardeur d'obéir son âme est dévorée
ARRÊTERLe ciel et Mahomet ainsi l'ont arrêté
ASSERVIRMa frugalité Asservit la nature à mon austérité
ASSOCIERJ'associai ma vie à ses travaux immenses
ATTACHÉ, ÉEEt je verrais leurs fronts attachés à la terre
AUDACIEUX, EUSELoin d'ici les mortels assez audacieux Pour juger par eux-même et pour voir par leurs yeux
AVENIRJe me flatte en mourant qu'un Dieu plus équitable Réserve un avenir pour les coeurs innocents
BAISSERQui ! moi, baisser les yeux devant ces faux prodiges
BANDEAUIls sont tous dans cet âge où la maturité Fait tomber le bandeau de la crédulité
BAS, BASSETa secte obscure et basse avilit les mortels
BIENFAITEUR, TRICECiel ! pourquoi Mahomet fut-il son bienfaiteur ?
BLASPHÉMÉ, ÉENos frères gémissants, notre Dieu blasphémé
BORNECe n'est pas à mon âge, aux bornes de la vie....
CABALEDe Zopire éperdu la cabale impuissante....
CARACTÈRELa nature a tracé dans ses regards mourants Un si grand caractère et des traits si touchants
CHAMEAUVois l'homme en Mahomet, juge avec moi ton maître ; Tu verras de chameaux un grossier conducteur....
CHARGÉ, ÉEQu'il tremble, il est chargé du secret de son maître
CITÉPersécuteur nouveau de cette cité sainte [la Mecque], D'où vient que ton audace en profane l'enceinte ?
COMPATISSANT, ANTEPour aimer à donner des soins compatissants
COMPRENDRETenez-moi lieu d'un Dieu que je ne comprends pas
CONCEVOIRVois l'homme en Mahomet ; conçois par quel degré Tu fais monter aux cieux ton fantôme adoré
CONDUCTEUR, TRICETu verras de chameaux un grossier conducteur....
CONFIDENT, ENTEMalheureux confident d'un horrible secret
CONFUS, USEPressentiments confus, faut-il que je vous croie ?
CONSACRÉ, ÉETremblant, saisi d'effroi, j'ai plongé dans son flanc Ce glaive consacré qui dut verser son sang
CONSULTERMais on n'en doit pas moins consulter la prudence
CONTRARIÉTÉNageant dans le reflux des contrariétés Qui pousse et qui retient mes faibles volontés
CONVOQUERL'inflexible Zopire.... Veut convoquer le peuple et s'en faire un appui
CORPSVois l'empire romain tombant de toutes part, Ce grand corps déchiré dont les membres épars Languissent dispersés sans honneur et sans vie
CORROMPREDeux coeurs nés généreux qu'un traître a corrompus
COUPBannis toute imposture, et d'un coup d'oeil plus sage Regarde ce prophète à qui tu rends hommage
COURIRPeuple, vengez mon père et courez à ce traître
CRAINDREViens régner avec nous si tu crains de servir
CRAINTIF, IVECraintive je te sers, aveugle je te suis
CRÉDULITÉ[Il faut] De la crédulité donner à tous l'exemple
CREUSERPréparons son supplice ou creusons mon cercueil
CRILes cris du sang, sa force et ses impressions
CRIEREt ce peuple, en tout temps chargé de vos bienfaits, Crie encore à son père et demande la paix
CRIMELe crime quelques fois suit de près l'innocence
CRUELLEMENTCruellement docile aux leçons de ton maître
DANGERTa gloire est en danger, ta tombe est entr'ouverte
DÉBILEC'est pour vous-même ici que ma débile voix Vous implore aujourd'hui pour la première fois
DÉCHIRÉ, ÉESes remords, ma pitié, son aspect, son absence, à mes sens déchirés font trop de violence
DÉCHIRERDe quelque grand remords tu sembles déchiré
DÉFENDRED'un noir pressentiment je ne puis me défendre
DÉGAGÉ, ÉEDe vos indignes fers à jamais dégagée...
DEGRÉMon culte épuré De ma grandeur naissante est le premier degré
DEHORSSoit qu'un dehors heureux Me cachât de son coeur les replis dangereux
DÉIFIERÀ force de forfaits tu t'es déifié
DERNIER, IÈREIl est temps que mon coeur De ses derniers replis t'ouvre la profondeur
DERNIER, IÈRERamper au dernier rang des derniers citoyens
DÉSAVOUERNous désavouons tous le meurtre de Zopire
DÉSERT, ERTEDans des sables brûlants, sur des rochers déserts
DÉSERTEURCes murs sont encor pleins de tes premiers exploits, Déserteur de nos Dieux, déserteur de nos lois
DÉSOBÉISSANCEVous connaissez la malédiction Qui punit à jamais la désobéissance
DÉSOLÉ, ÉEVois du nord au midi l'univers désolé
DÉTERMINERParlez, déterminez ma fureur égarée
DÉTROMPÉ, ÉENe donnons point le temps aux mortels détrompés De rassurer leurs yeux de tant d'éclat frappés
DÉTRUIREJ'ai détruit l'instrument qu'employa ta vengeance
DEVANCERDevançant la raison, croissant avec notre âge
DÉVORÉ, ÉEDe l'ardeur d'obéir son âme est dévorée
DICTERVotre coeur a-t-il pu, sans être épouvanté, Avoir un sentiment que je n'ai pas dicté ?
DIEUÔ serments, ô Palmire ! ô vous dieu des vengeances !
DIEUAgir, parler, punir ou pardonner en dieu
DIFFÉRÉ, ÉEQue je hâtais l'assaut si longtemps différé !
DISCORDELa discorde civile est partout sur sa trace [suit partout Mahomet]
DOCILEJe voudrais qu'à mes voeux heureusement docile....
DOCILEIbrahim, dont le bras docile à l'Éternel....
DONNER.... Palmire, à mes pieds, par un arrêt fatal Insulte à Mahomet et lui donne un rival
DONTMa vie est dans les camps dont vous m'avez tiré
DOTCe n'est qu'au meurtrier que Mahomet te donne, Quelle effroyable dot !
DOUCEURLe coeur peut se tromper, l'amour et ses douceurs Pourront coûter, Palmyre, et du sang et des pleurs
DOULOUREUX, EUSEHélas ! il m'observait d'un regard douloureux
DOUTELe doute est un blasphème
DROITQuel droit as-tu reçu d'enseigner, de prédire ? - Le droit qu'un esprit vaste et ferme en ses desseins A sur l'esprit grossier des vulgaires humains
ÉBRANLERLes esprits s'ébranlaient
ÉCHAPPEREt mon coeur qui le suit s'échappe loin de moi
ÉCLATEntends-tu ces clameurs, entends-tu ces éclats ?
ÉCLIPSÉ, ÉEDes murs de Constantin la splendeur éclipsée
ÉCOUTERVois quel est Mahomet ; nous sommes seuls ; écoute : Je suis ambitieux, tout homme l'est sans doute
ÉCRASER[Il] Te présente une main qui pourrait t'écraser
EFFACERVos généreuses mains s'empressent d'effacer Les larmes que le ciel me condamne à verser
EFFACERVos premiers sentiments doivent tous s'effacer
EFFROIAu Dieu persécuteur, effroi du genre humain
ÉGAL, ALELes mortels sont égaux, ce n'est pas la naissance, C'est la seule vertu qui fait la différence
ÉGAL, ALEEt vous semblez d'un sang fait pour donner des lois à l'Arabe insolent qui marche égal aux rois
ÉGAL, ALEDes égaux ! dès longtemps Mahomet n'en a plus
ÉGALITÉDans notre égalité nous chérissons nos frères
ÉLEVERQuelle effroyable voix dans mon âme s'élève ?
EMBRASEMENTEt des embrasements d'une guerre immortelle Étouffer sous vos pas la première étincelle
EMBRASSEMENTLes revoir [mes enfants] et mourir dans leurs embrassements
EMPIREL'inflexible Zopire, Qui craint de la raison l'inévitable empire
EMPRESSER (S')Vos généreuses mains s'empressent d'effacer Les larmes que le ciel me condamne à verser
ENLe peuple se soulève ou s'arme en ma défense
ENCEINTEL'amour des nouveautés, le faux zèle, la crainte, De la Mecque alarmée ont désolé l'enceinte
ENCENSERMoi ! de ce fanatique encenser les prestiges !
ENCHAÎNERLorsque son bras enchaîne et ravage la terre
ENCHANTERIl faut d'un peuple fier enchanter les esprits
ENCOURAGERJe cours à vous servir encourager son âme
ÉNERVERTa secte obscure et basse avilit les mortels, Énerve le courage et rend l'homme stupide
ENHARDI, IEPar vous, par vos bienfaits à parler enhardie
ENIVRÉ, ÉEDes poisons de l'erreur avec zèle enivré
ENIVRÉ, ÉELà Seïde enivré du zèle de ta loi
ENLEVERUne force inconnue Enlevait jusqu'à lui mon âme prévenue
ENRICHIRTu veux que d'un si cher et si noble trésor [une jeune fille] Ses criminelles mains s'enrichissent encor
ENSEIGNEOù tes maîtres séduits marchent sous tes enseignes
ENSEMBLEPuissent la Mecque ensemble et Médine et l'Asie Punir tant de fureur et tant de perfidie !
ENSEVELI, IEUn éternel oubli Tient avec ce secret Hercide enseveli
ENSEVELI, IENe sais-tu pas.... Que l'insecte insensible enseveli sous l'herbe, Et l'aigle impérieux qui plane au haut du ciel....
ENSEVELIR[L'Arabe] Laissait dans ses déserts ensevelir sa gloire
ENTHOUSIASTEEnthousiaste ou fourbe, il faut cesser de l'être
ENTRAÎNERJe cède à la pitié dont je suis déchirée ; Je n'y puis résister, elle entraîne mes sens
ENTREEt que ce Dieu soit juge entre Séide et moi
ENTR'OUVERT, ERTETa gloire est en danger, ta tombe est entr'ouverte
ENVOYÉ, ÉELui, l'envoyé du ciel et le seul interprète
ÉPAISSI, IEQuel nuage épaissi se répand sur mes yeux ?
ÉPAISSIRÉpaississons la nuit qui voile sa naissance
ÉPOUVANTERC'est par vos faibles mains Qu'il [Dieu] veut épouvanter les profanes humains
ÉPROUVERMon coeur Éprouve à son nom même une secrète horreur
ÉPURÉ, ÉEMon culte épuré De ma grandeur naissante est le premier degré
ÉQUITABLEJe me flatte en mourant qu'un Dieu plus équitable Réserve un avenir pour les coeurs innocents
ÉQUITÉL'intérêt est ton dieu, le mien est l'équité
ERRANT, ANTECes traits de sang, ce spectre et ces errantes ombres
ESPÉRERJe lui fais espérer la grâce de Séide
ESPRITIl est de ces esprits favorisés des cieux Qui sont tout par eux-même et rien par leurs aïeux
ESPRITL'esprit de Mahomet par ma bouche a parlé
ESSAYERTremble, son bras s'essaye à frapper ses victimes
ÉTALEREn vain ta politique Vient m'étaler ici ce tableau fanatique
ÉTENDARDLe dieu dont j'ai porté les sacrés étendards
ÉTENDUEL'heure approche, mon fils, où la trêve rompue Laissait à mes desseins une libre étendue
ÉTERNEL, ELLEQuel sang a demandé l'éternelle justice ?
ÉTINCELLEEt des embrasements d'une guerre immortelle Étouffer sous vos pieds la première étincelle
ÉTOUFFERDe Séide et du reste étouffez la mémoire
EXÉCRABLEVa, j'ai bien mérité Cet exécrable prix de ma crédulité
EXÉCUTERNe vois point l'attentat qui va s'exécuter
EXIGERS'il exige le sang que ta bouche a promis
EXPIRANT, ANTE[Elle] Vomit en vain les feux de sa rage expirante
EXPIRERDemain la trêve expire et demain l'on t'arrête
EXTERMINERExterminez, grands dieux, de la terre où nous sommes, Quiconque avec plaisir répand le sang des hommes
FACEC'est donc toi dont l'audace De la terre à ton gré prétend changer la face
FACTIEUX, EUSEEh quoi ! tout factieux qui pense avec courage Doit donner aux mortels un nouvel esclavage
FAIBLEEt ses femmes en paix guidaient mes faibles ans
FAIBLEC'est le faible qui trompe, et le puissant commande
FAIBLEHercide est faible ami, le faible est bientôt traître
FAIBLESSEMais avec quel courroux, avec quelle tendresse, Mahomet de mes sens accuse la faiblesse !
FANATIQUEEn vain ta politique Vient m'étaler ici ce tableau fanatique
FANATIQUEMoi de ce fanatique [Mahomet] encenser les prestiges !
FANTASTIQUELà, cette nuit, Zopire à ses dieux fantastiques Offre un frivole encens et des voeux chimériques
FANTÔMEVois l'homme en Mahomet, conçois par quel degré Tu fais monter au ciel ton fantôme adoré
FAUX, FAUSSEDe ses miracles faux soutient l'illusion
FERMETÉOn périt quelquefois par trop de fermeté
FEUCe coeur triste et flétri, que les ans ont glacé, Ne peut sentir les feux d'un désir insensé
FEUQuand mes yeux éclairés du feu de son génie
FLAMMECeux qui diront que les temps de ces crimes sont passés.... que les flammes des guerres de religion sont éteintes, font, ce me semble, trop d'honneur à la nature humaine
FONDERTa religion que fonda l'imposture
FORMÉ, ÉE....Formés sous ton joug et nourris dans ta loi
FORMERLe soin de vous former des destins plus propices....
FORMERApprenez, infidèles, à former contre moi des trames criminelles
FOUDRESi Dieu punit l'erreur, Vois quel foudre il prépare aux artisans des crimes
FOUDROYERMahomet vous protége ; et son juste courroux, Prêt à tout foudroyer, peut s'arrêter par vous
FRAGILEMais puisqu'un vil sénat insolemment partage De ton gouvernement le fragile avantage
FRONTElle vient, et son front, siége de la candeur, Annonce en rougissant les vertus de son coeur
FRUGALITÉMa frugalité Asservit la nature à mon austérité
FUREURCe coeur né pour haïr qui brûle avec fureur
FUREURConçois-tu bien l'excès de mes fureurs jalouses ?
FURIEUX, EUSEIl sera furieux par excès de faiblesse
GARDERMoi, je garde à ce fourbe une haine éternelle
GENOUAllez, portez en pompe et servez à genoux L'idole dont le poids va vous écraser tous
GLACÉ, ÉEIls demeurent glacés, ils tremblent à ta voix
GLACERCe coeur triste et flétri que les ans ont glacé
GRAND, ANDE....Jamais chef ou roi, pontife ou citoyen, Ne conçut un projet aussi grand que le mien
GRAND, ANDEExterminez, grands dieux, de la terre où nous sommes, Quiconque avec plaisir répand le sang des hommes
GRAVITÉCette fausse gravité sous laquelle se cachent toujours la petitesse et l'ignorance
GROSSIER, IÈRETu verras de chameaux un grossier conducteur
HAUTEUREt le dieu qu'il annonce avec tant de hauteur, Séide, est le vrai dieu, puisqu'il le rend vainqueur
HERBENe sais-tu pas.... Que l'insecte insensible enseveli sous l'herbe, Et l'aigle impérieux qui plane au haut du ciel, Rentrent dans le néant, aux yeux de l'Éternel
HOMICIDESitôt que Séïde Aura rougi ses mains de ce grand homicide
HOMMEMon empire est détruit si l'homme est reconnu
HONORERLa mort de son fils même honora mon courage
HONTEUX, EUSECe n'est pas qu'à mon âge, aux portes de ma vie, Je porte à Mahomet une honteuse envie
HORREURMais, quand il m'accablait de cette sainte horreur, La persuasion n'a point rempli mon coeur
HORREURAinsi de Mahomet vous regrettez les fers, Le tumulte des camps, cette horreur des déserts
HORREURÔ frère, ô triste objet d'un amour plein d'horreurs
HORSTout nous est étranger hors le dieu que je sers
HORSTon esprit fasciné par les lois d'un tyran Pense que tout est crime hors d'être musulman
HUMAIN, AINEFaut-il toujours combattre ou tromper les humains !
HUMANITÉÀ mon coeur éperdu l'humanité parlait
HUMBLEEnfin de Mahomet les sublimes desseins Que n'ose approfondir l'humble esprit des humains
IMPÉRIEUX, EUSENe sais-tu pas encore, homme faible et superbe, Que l'insecte insensible enseveli sous l'herbe Et l'aigle impérieux qui plane au haut du ciel, Rentrent dans le néant aux yeux de l'Éternel ?
IMPOSTEUR[Mahomet] Imposteur à la Mecque, et prophète à Médine
IMPOSTEURQuel père ! justes dieux ! lui ? ce monstre imposteur !
INCESTUEUX, EUSEDe son maître offensé rival incestueux
INCLÉMENCEDans des sables brûlants, sur des rochers déserts, Je supporte avec toi l'inclémence des airs
INFINI, IEQuand mes yeux, éclairés du feu de son génie, Le virent s'élever dans sa course infinie
INFLEXIBLEÔ superstition, tes rigueurs inflexibles Privent d'humanité les coeurs les plus sensibles
INNOCENCEVotre âge, vos beautés, votre aimable innocence
INNOCENT, ENTECe qui fut innocent peut-il cesser de l'être ?
INOUÏ, ïEAh ! quels noms inouïs lui donnez-vous, seigneur !
INSENSIBLEQue l'insecte insensible enseveli sous l'herbe Et l'aigle impérieux qui plane au haut du ciel Rentrent dans le néant aux yeux de l'Éternel
INSTANTLisez ce billet important Qu'un Arabe en secret m'a donné dans l'instant
INSTINCTCet instinct tout-puissant de moi-même ignoré, Devançant la raison, croissant avec notre âge, Du ciel qui conduit tout fut le secret ouvrage
INSTRUIRETu ravages le monde et tu prétends l'instruire
INTÉRESSERHélas ! plus je lui parle et plus il m'intéresse
INTIMIDERTu me parles toujours comme un juge implacable Qui sur son tribunal intimide un coupable
INTRÉPIDEAjoutez vos fureurs à mon zèle intrépide
INVOLONTAIREMais soit qu'en tous les temps un objet né pour plaire Arrache de nos voeux l'hommage involontaire
JALOUX, OUSEConçois-tu bien l'excès de mes fureurs jalouses ?
JAMAISAh ! quel coeur sait jamais s'il est juste ou coupable ?
JEIl s'y met quand on l'emploie par manière de souhait, comme : Puissé je de mes mains te déchirer le flanc !
JETERCe vieillard vénérable A jeté dans mes bras un cri si lamentable
JUGETu me parles toujours comme un juge implacable Qui sur son tribunal intimide un coupable
JUGERSi le ciel veut un meurtre, est-ce à moi d'en juger ?
LAIDEUROn avoue que la comédie du Tartuffe, ce chef-d'oeuvre qu'aucune nation n'a égalé, a fait beaucoup de bien aux hommes, en montrant l'hypocrisie dans toute sa laideur
LAMENTABLECe vieillard vénérable A jeté dans mes bras un cri si lamentable
LANCERSes yeux lancent sur nous Les regards de la haine et les traits du courroux
LANGUIRCe grand corps déchiré dont les membres épars Languissent dispersés, sans honneur et sans vie
LANGUISSANT, ANTEHélas ! servez de guide à mes pas languissants !
LENTEURQue mes feux, que ma crainte et mon impatience Accusaient la lenteur des jours de la vengeance !
LIERPar les noeuds des serments as-tu lié son coeur ?
LIQUEURJ'ai banni loin de moi cette liqueur traîtresse Qui nourrit des humains la brutale faiblesse
LOINQu'alors il était loin de tant de renommée !
LOINLoin de moi les mortels assez audacieux Pour juger par eux-même et pour voir par leurs yeux !
LUTTERC'est cet infortuné luttant contre la mort, Qui vers nous tout sanglant se traîne avec effort
MAINLa guerre va renaître, et ses mains meurtrières De cette faible paix vont briser les barrières
MAINJe suis puni, je meurs des mains de Mahomet
MARCHANDERTu penses me séduire, Me vendre ici ma honte et marchander la paix
MARQUÉ, ÉEVoici les jours nouveaux marqués pour la victoire
MATURITÉIls sont tous dans cet âge où la maturité Fait tomber le bandeau de la crédulité
MÉCONNAÎTREJe voulus le punir quand mon peu de lumière Méconnut ce grand homme entré dans la carrière
MÊLERLe ciel voulut mêler, dans les maux qu'il m'envoie, Le comble des horreurs au comble de la joie
MENERTrop de respect souvent mène à l'ingratitude
MENSONGEMahomet.... Assemblage inouï de mensonge et d'audace
MÉPRISQue ta religion, que fonda l'imposture, Soit l'éternel mépris de la race future
MIEUXVos malheureux enfants seront-ils mieux vengés ?
MIRACLEEn ces murs même une troupe égarée.... De ses miracles faux [de Mahomet] soutient l'illusion
MOITIÉLe crime de tes mains n'est commis qu'à moitié
MORTEL, ELLELes mortels sont égaux ; ce n'est point la naissance, C'est la seule vertu qui fait leur différence
MOURANT, ANTEEt ce reste importun de la sédition N'est qu'un bruit passager de flots après l'orage Dont le courroux mourant frappe encor le rivage
MOUVEMENTMon coeur ne peut suffire à tant de mouvements
MYSTÈRELe grand événement qui vous remplit d'effroi, Palmire, est un mystère entre le ciel et moi
NAGERNageant dans le reflux des contrariétés
NAISSANCELes mortels sont égaux, ce n'est point la naissance, C'est la seule vertu qui fait la différence
NATURELa nature à mes yeux n'est rien que l'habitude
NOEUDPar les noeuds des serments as-tu lié son coeur ?
NOUSDe nous deux à l'instant que le coupable expire
NOUVEAUTÉL'amour des nouveautés, le faux zèle, la crainte, De la Mecque alarmée ont désolé l'enceinte
OBSERVERHélas ! il m'observait d'un regard douloureux
OLIVELe front calme et serein, Mahomet marche en maître et l'olive à la main
OLIVIERCet insolent guerrier Portant entre ses mains le glaive et l'olivier
OMBREIl faut que nos mystères sombres Soient cachés dans la mort, et couverts de ses ombres
OMBREMon coeur sans mouvement.... D'aucune ombre d'espoir n'était plus secouru
ORDREDe ce grand sacrifice ainsi l'ordre est réglé
ORGUEILNous ne connaissons point l'orgueil de la naissance
OUÏRPrêt à verser son sang, qu'ai-je ouï ? qu'ai-je vu ?
OUVRIRIl vient d'ouvrir le flanc dont il reçut la vie
PACIFICATEUR, TRICEAu nom de conquérant et de triomphateur, Il veut joindre le nom de pacificateur
PÂLISSANT, ANTELa mort, qui m'obéit, qui, prenant ma défense, Sur ce front pâlissant a tracé ma vengeance
PARChaque peuple à son tour a brillé sur la terre Par les lois, par les arts, et surtout par la guerre
PARDONNERAh ! seigneur, pardonnez à son impatience
PARENTOn n'a point de parents alors qu'on les ignore
PAROLEDieu, qui m'a confié sa parole et sa foudre
PARTIRJe t'entends ; son arrêt est parti de ta bouche
PASSAGER, ÈRECe reste importun de la sédition N'est qu'un bruit passager des flots après l'orage
PENSERArbitre des humains, daigne veiller sur eux [mes enfants] ; Qu'ils pensent comme moi, mais qu'ils soient plus heureux
PLAINEQuand la sérénité règne aux plaines du ciel
PLAINTIF, IVEJ'entends les cris plaintifs d'une mourante voix
PLANEREt l'aigle impérieux qui plane au haut du ciel
PORTEREt moi jusqu'en son camp j'ai porté le carnage
PRÉDESTINÉ, ÉEJe ne le sais que trop.... Que par la voix du ciel Zopire est condamné, Qu'à soutenir ma loi j'étais prédestiné
PRÈSOmar veut à l'instant par un serment terrible M'attacher de plus près à ce maître invincible
PRÉVENIRPrêt à mourir pour vous, prêt à tout entreprendre, J'ai prévenu votre ordre
PRIVERÔ superstition ! tes rigueurs inflexibles Privent d'humanité les coeurs les plus sensibles
PRIXMets un prix à la paix, mets un prix à Palmire
PRODUIREÀ quoi bon vous tourmenter ? qu'est-ce que cela vous produira ? Que t'ont produit tes dieux ? quel bien t'ont-ils pu faire ?
PROFONDEURIl est temps que mon coeur De ses derniers replis t'ouvre la profondeur
RECEVOIRCrois-moi, reçois la paix, si tu crains ta ruine
RÉGLÉ, ÉEDe ce grand sacrifice ainsi l'ordre est réglé
REMETTRETu veux que sous ses lois [de Mahomet] Palmire se remette ?
RENAÎTREDéjà le jour renaît ; tout le peuple s'avance
RETARDERD'un siége encor douteux la lenteur ordinaire Peut retarder ma course et borner ma carrière
RETENIRReviens me rendre compte, et voir s'il faut hâter Ou retenir les coups que je dois lui porter
RETENU, UECe torrent retenu peut s'ouvrir un passage
RETROUVERÔ vous [mes enfants] qu'en expirant mon coeur a retrouvés
REVOLERVa rassembler mes chefs, et revole en ces lieux
SANGJe [moi, Palmire] suis le prix du sang du malheureux Zopire
SANGExterminez, grands dieux, de la terre où nous sommes, Quiconque avec plaisir répand le sang des hommes
SAVOIRJ'obéis à mon dieu ; vous, sachez m'obéir
SÉDUCTEUR, TRICEDe ma faible jeunesse infâme séducteur
SENTIRAinsi mes ennemis sentiront mon courroux
SIÉGEElle vient, et son front, siége de la candeur, Annonce en rougissant les vertus de son coeur
SILENCEObéir en silence est votre seule gloire
SUPERBENe sais-tu pas encore, homme faible et superbe, Que l'insecte insensible enseveli sous l'herbe Et l'aigle impérieux qui plane au haut du ciel Rentrent dans le néant aux yeux de l'Éternel ?
SUPERSTITIONTolérance, s'il est utile.... Quiconque a un peu vécu avec les hommes a pu voir quelquefois combien aisément on est prêt à sacrifier la nature à la superstition
SUPRÊMELâche et faible instrument des vengeances suprêmes
SURPRENDRESon âge [de Palmire], sa candeur ont surpris ma tendresse
TÉNÉBREUX, EUSEDu plus saint appareil la ténébreuse horreur, Les autels, les serments, tout enchaîne Séide
TIMIDITÉOn ne perd les États que par timidité
TOMBETa gloire est en danger, ta tombe est entr'ouverte
TOMBERUne victime amenée à l'autel Y tombe sans défense, et son sang plaît au ciel
TONNERREMa voix ferait sur eux les effets du tonnerre
TRAITÉL'intérêt est ton dieu, le mien est l'équité ; Entre ces ennemis il n'est point de traité
TRAÎTRE, ESSEJ'ai banni loin de moi cette liqueur traîtresse [le vin] Qui nourrit des humains la brutale mollesse
TRISTECette triste promesse est - elle enfin remplie ?
UNIVERSIl faut un nouveau dieu pour l'aveugle univers
VASTELe droit qu'un esprit vaste et ferme en ses desseins A sur l'esprit grossier des vulgaires humains
VEINEDans ses veines lui-même il portait son trépas [il était empoisonné]
VENDU, UELes secrets des tyrans me sont déjà vendus
VENINDe leurs venins bientôt ils [les partisans de Mahomet] infectent Médine
VIEIL ou VIEUX, VIEILLEJ'aurais pu voir en vous l'appui de mes vieux ans
VOILEREpaississons la nuit qui voile sa naissance
VOIRVois l'homme en Mahomet, conçois par quel degré Tu fais monter au ciel ton fantôme adoré
VRAI, AIETous nos vrais citoyens avec vous sont unis

Pages 1