L'oeuvre La mort de César de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE

Ecrit par François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE

Date : 1735

Citations de "La mort de César"

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Utilisé pour le motCitation
ÀÀ ton ordre suprême, ils se rendent ici
ABOLIRTu juras toi-même D'abolir pour jamais l'autorité suprême
ADMETTREAdmettons-nous quelque autre à cet honneur suprême ?
ADMIRATIONC'est à nous de répondre à l'admiration Que Rome en expirant conserve à notre nom
ADOPTÉ, ÉEVous étiez des enfants dans son coeur adoptés
ADOPTIONTu n'as de fils qu'Octave, et nulle adoption N'a d'un autre César appuyé ta maison
AÏEULPlus d'honneur, plus de lois ; Rome est anéantie ; De l'univers et d'elle il [César] triomphe aujourd'hui ; Nos imprudents aïeux n'ont vaincu que pour lui
APPÂTTa funeste bonté, qui fait aimer tes fers, Et qui n'est qu'un appât pour tromper l'univers
APPESANTIRCésar a-t-il jamais De son pouvoir sur vous appesanti le faix ?
APPUYERTu n'as de fils qu'Octave, et nulle adoption N'a d'un autre César appuyé ta maison
ARBITRAIRECe rigide ennemi du pouvoir arbitraire
ASCENDANTSon coeur indépendant Sur mes sens étonnés prend un fier ascendant
ATTACHERPlus fier de t'attacher ce nouveau diadème, Plus grand de te servir que de régner moi-même
AUCUN, UNEAucun ne me soutient au bord de cet abîme, Aucun ne m'encourage ou ne m'arrache au crime
AUDIENCECésar, les sénateurs attendent audience
AUTANTVous qui ne respirez qu'autant que mon courroux, Retenu trop longtemps, s'est arrêté sur vous.
AVAREMarius de leur sang eût été moins avare
AVEUGLERMais cet espoir m'anime et ne m'aveugle pas
BAISERChacun baise en tremblant la main qui nous enchaîne
BALANCEPenses-tu qu'un instant ma vertu démentie Eût mis dans la balance un homme et la patrie ?
BAS, BASSEMais, malgré ses efforts, il frémissait tout bas Qu'on applaudît en lui des vertus qu'il n'a pas
BEAU ou BEL, BELLEQu'il est beau de périr dans des desseins si grands !
BORNEQuand la gloire t'appelle aux bornes de l'Asie....
BRANDONDes brandons du bûcher qui va le mettre en cendres Embrasons les palais de ces fiers conjurés
BRONZECes affreux préjugés qu'ils appellent devoir Ont sur ces coeurs de bronze un absolu pouvoir
BÛCHERRomains, priverez-vous des honneurs du bûcher Ce père, cet ami qui vous était si cher ?
CHAÎNEJ'ai préparé la chaîne où tu mets les Romains
CHANGERIl changera de moeurs en changeant de fortune
CHÉRIRJ'ai chéri plus que toi la gloire de ta vie
COLOSSECe colosse effrayant dont le monde est foulé
COMPAGNONVenez, dignes soutiens de la grandeur romaine, Compagnons de César....
COMPTERNous comptons tous sur toi, comme si dans ces lieux Nous entendions Caton, Rome même et nos dieux
CONCERTÉ, ÉEPourquoi changer l'ordre entre nous concerté ?
CONFIRMÉ, ÉEUn bruit trop confirmé se répand sur la terre
CONFONDU, UEJe ne pense pas.... que les éléments paraissent confondus Pour qu'un mortel ici respire un jour de plus
CONNAÎTREAntoine, tu le sais, ne connaît point l'envie
CONQUÉRANTEt conquérant des coeurs vaincus par ma clémence
CONSACRERLe peuple a jusqu'ici consacré ma bonté, Vois ce temple que Rome élève à la clémence
CONSEILLERNe me conseille pas de me faire haïr
CONSIDÉRERMon esprit, peu jaloux de vivre en la mémoire, Ne considère point le reproche ou la gloire
CONSPIRERToute la nature Conspire à t'avertir par un sinistre augure
CONVENIRLa bonté convient mal à ton autorité
CULTIVERCe malheureux Brutus Dont Caton cultivait les farouches vertus
DÉLICEIl a gouverné Rome au milieu des supplices ; Il en était l'effroi, j'en serai les délices
DÉNATURÉ, ÉEAh ! coeur dénaturé qu'endurcit ma tendresse !
DESSEINQui change ses desseins découvre sa faiblesse
DÉTERMINÉ, ÉEÀ ce héros armé contre la tyrannie Dont le coeur inflexible au bien déterminé....
DÉTOURNERLevez le bras, frappez ; je détourne les yeux
DÉVOILÉ, ÉEEh bien ! à vos regards mon âme est dévoilée
DEVOIRMon devoir me suffit, tout le reste n'est rien
DÉVORERCésar jouit de tout et dévore le fruit Que six siècles de gloire à peine avaient produit
DICTATEURSylla fut honoré du nom de dictateur....
DICTÉ, ÉEBrutus, par ce seul mot ton devoir est dicté
DIRECésar, que me dis-tu de tes fils, de partage ?
DIREEn disant ce secret ou faux ou véritable
DIVISIONEt laissant Rome heureuse et sans divisions
DOMPTERTu m'as prêté ton bras pour dompter les humains ; Dompte aujourd'hui Brutus ; adoucis son courage
DORMIRTu dors, Brutus, et Rome est dans les fers
ÉCOLEDans l'école du crime et dans l'art des tyrans
EFFACERCet illustre assassin entouré de victimes En descendant du trône efface tous ses crimes
ÉLÉMENTJe ne pense pas.... que les éléments paraissent confondus Pour qu'un mortel ici respire un jour de plus
ÉLOQUENCECicéron, qui d'un traître a puni l'insolence, Ne sert la liberté que par son éloquence
ENEn t'avouant pour fils en est-il moins coupable ? En es-tu moins Brutus ? en es-tu moins romain ?
ENDURCIREndurcir les esprits contre l'humanité
ENFUIR (S')J'ai vu des citoyens s'enfuir avec horreur
ENHARDIRRépublicains ingrats qu'enhardit ma clémence
ENIVREMENTAlors tout se croit libre ; alors tout est en proie Au fol enivrement d'une indiscrète joie
ENTOURÉ, ÉETa promesse suffit, et je la crois plus sûre Que les autels des dieux entourés du parjure
ENVOLER (S')L'aigle des légions que je retiens encore Demande à s'envoler vers les mers du Bosphore
ÉPOUVANTERJe vais t'épouvanter par ce secret affreux
ÉPURERMais je parle à Brutus.... Dont le coeur inflexible, au bien déterminé, Épura tout le sang que César t'a donné
ESPRITD'horreur et de pitié mes esprits déchirés
ÉTATEt j'ai toujours connu qu'à chaque événement Le destin des États dépendait d'un moment
ÉTEINDREUn seul mot de César a-t-il éteint dans toi L'amour de ton pays, ton devoir et ta foi ?
ÉTINCELLEVous ranimez en moi ces vives étincelles Des vertus dont brillaient vos âmes immortelles
ÉTUDE.... Ta fière ingratitude Se fait de m'offenser une farouche étude
ÉTUDIÉ, ÉEFeignant des sentiments longtemps étudiés
EXTERMINERFaisons plus, mes amis, jurons d'exterminer Quiconque, ainsi que lui, prétendra gouverner
FACILITÉLe peuple abusera de ta facilité
FATAL, ALETant de précautions contre mon jour fatal Me rendraient méprisable et me défendraient mal
FAUTEEt c'est la seule faute où tomba ce grand homme
FEINT, EINTEPar sa feinte vertu la tienne fut trompée
FIXERLe sénat va fixer leurs esprits incertains
FLEURIl faut couvrir de fleurs l'abîme où je l'entraîne
FORCENÉ, ÉE[Caton] Ce héros forcené, la victime d'Utique
FORMERMais le jour qui forma le second hyménée....
FORT, ORTECe nouveau mouvement dans mon coeur est trop fort
FOULERCe colosse effrayant [Rome] dont le monde est foulé
FRÉMIR....trop au-dessus d'eux, je leur puis pardonner De frémir sous le joug que je veux leur donner
FRUITA-t-il gardé pour lui le fruit de ses conquêtes ?
FUMANT, ANTEFumante de son sang, captive, désolée, Rome dans cet espoir renaissait consolée
GÉNIETon génie alarmé te parle par ma bouche
GOUVERNERVous, dieux, qui lui laissiez le monde à gouverner
HARANGUER[Cicéron] Fait pour haranguer Rome et non pour la venger
HAUTEURVoilà ce qui vous donne une âme assez hardie.... Pour affecter ici cette illustre hauteur
HÉROÏQUEÔ Rome ! ô rigueur héroïque !
HÉROSTu [Brutus] veux être un héros, va, tu n'es qu'un barbare
HÉSITEREt dont mon coeur hésite à lui parler
HOMMEEh bien ! que veux-tu ? parle ; As-tu le coeur d'un homme ? es-tu fils de César ?
IDOLÂTRÉ, ÉEVoilà ce dieu vengeur, idolâtré par vous
IMPOSERSa fermeté m'impose, et je l'excuse même, De condamner en moi l'autorité suprême
IMPUTERMais, dis, sens-tu ce trouble, et ce secret murmure Qu'un préjugé vulgaire impute à la nature ?
INCORRUPTIBLENotre âme incorruptible étonne ses desseins
INDÉPENDANT, ANTESon coeur indépendant [de Brutus] Sur mes sens étonnés prend un fierascendant....
INDIGNATIONCésar, qui cependant lisait sur leur visage De l'indignation l'éclatant témoignage
INÉGAL, ALELa fortune entre vous devient trop inégale
INGRAT, ATEIngrat à tes bontés, ingrat à ton amour
INTESTIN, INEÉtouffer des méchants les fureurs intestines, Et de la liberté réparer les ruines
INTRAITABLECette secte intraitable [le stoïcisme] et qui fait vanité D'endurcir les esprits contre l'humanité
INUTILEMais il [Caton] tourna sur soi ses innocentes mains ; Sa mort fut inutile au bonheur des humains
JALOUX, OUSEMon esprit peu jaloux de vivre en la mémoire
JURERJurez donc avec moi, jurez sur cette épée, Par le sang de Caton, par celui de Pompée
Là je le punirai, là je le veux surprendre, Là je veux que ce fer enfoncé dans son sein....
LAVERLavons, mon cher Brutus, l'opprobre de la terre ; Vengeons ce Capitole au défaut du tonnerre
LIENJ'ai traîné les liens de mon indigne vie, Tant qu'un peu d'espérance a flatté ma patrie
LOUERLaissons à l'orateur [Cicéron] qui charme sa patrie, Le soin de nous louer, quand nous l'aurons servie
MAISTu nous laissas le jour, mais pour nous avilir
MÉMOIREMon esprit, peu jaloux de vivre en la mémoire, Ne considère point le reproche ou la gloire
MÉNAGEREntraînons-le [le peuple] à la guerre, et, sans rien ménager, Succédons à César en courant le venger
MOEURSIl [Brutus] changera de moeurs en changeant de fortune
MOEURSCaton forma tes moeurs, Caton seul est ton père
MOU, MOLLECe peuple mou, volage et facile à fléchir
MOUILLERAmis, je vois les pleurs qui mouillent vos visages
MUET, ETTEEt je ne pense point Que le ciel de mon sort à ce point s'inquiète, Qu'il anime pour moi la nature muette
NÉ, NÉENés juges de l'État, nés les vengeurs du crime, C'est souffrir trop longtemps la main qui nous opprime
NOMIl faut un nouveau nom pour un nouvel empire, Un nom plus grand, plus saint, moins sujet aux revers
NONQue l'on approuve ou non ma fermeté sévère
NOURRI, IECrains des coeurs ulcérés, nourris de désespoir
OBSCURITÉLaisse, laisse à jamais dans son obscurité Ce secret malheureux qui pèse à ta bonté
OEILCésar, le regardant d'un oeil tranquille et doux, Lui pardonnait encore en tombant sous ses coups
ORATEURLaissons à l'orateur qui charme sa patrie Le soin de nous louer quand nous l'aurons servie
ORGANEVeuillent les immortels, s'expliquant par ma bouche, Prêter à mon organe un pouvoir qui le touche !
OSEROn sait ce que je puis, on verra ce que j'ose
PEUPLEÔ Romains, disait-il, peuple-roi que je sers
PLUSFaisons plus, mes amis ; jurons d'exterminer...
PORTERTu sais que je te quitte, et le destin m'ordonne De porter nos drapeaux aux champs de Babylone
PORTERLe même jour que ce grand criminel Dut à la liberté porter le coup mortel
POURSUIVREVois qui tu peux haïr, et poursuis si tu l'oses
PRÉPARERPréparez par degrés cette vertu sauvage Au secret important qu'il lui faut révéler
PROMESSETa promesse suffit, et je la crois plus pure Que les autels des dieux entourés du parjure
QUELQU'UN, UNEEst-il quelqu'un de vous de si peu de vertu,... Qu'il puisse regretter César et l'esclavage ?
RAPPORTERMais à d'autres qu'à toi pourquoi t'en rapporter ?
RAVIRCésar nous a ravi jusques à nos vertus
RECHERCHERJe ne recherche point une vertu plus rare
RÉPARERJe vais avec Brutus, en ces murs désolés, Rappeler la justice et nos dieux exilés.... Et de la liberté réparer les ruines
RÉPUBLICAIN, AINERépublicain farouche, où vas-tu t'emporter ? N'as-tu voulu me voir que pour mieux m'insulter ?
RETENIRBrutus et Cassius me suivront en Asie ; Antoine retiendra la Gaule et l'Italie
RETROUVERJe te retrouve encore avec ceux des Romains Dont j'ai plus soupçonné les perfides desseins
RIGIDECe rigide ennemi du pouvoir arbitraire
SATELLITEC'est hasarder beaucoup ; ses ardents satellites Partout du Capitole occupent les limites
SATISFAIREJe vais achever la conquête du monde, Et voir dans l'Orient le trône de Cyrus Satisfaire, en tombant, aux mânes de Crassus
SINISTREToute la nature Conspire à t'avertir par un sinistre augure
SOUTENIRAucun ne me soutient au bord de cet abîme
STOÏQUEEst-il quelqu'un de vous d'un esprit assez fort, Assez stoïque, assez au-dessus du vulgaire, pour oser décider ce que Brutus doit faire ?
TITREIl ne reste au sénat qu'à juger sous quel titre De Rome et des humains je dois être l'arbitre
TYRANPuisqu'il [César] était tyran, il n'eut point de vertus
ULCÉRÉ, ÉECrains des coeurs ulcérés.... Idolâtres de Rome et cruels par devoir
UNIRPar un hymen secret elle me fut unie
USURPÉ, ÉEJ'eusse été citoyen, si l'orgueilleux Pompée N'eût voulu m'opprimer sous sa gloire usurpée
VÉRITABLEMa honte est véritable
VIVREVive la liberté ! ma main brise vos fers
VOULOIRVa, César est bien loin d'en vouloir à ta vie

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