L'oeuvre Sémiramis de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE

Ecrit par François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE

Date : 1748

Citations de "Sémiramis"

Pages 1

Utilisé pour le motCitation
ABÎMEDes plus affreux complots il perce les abîmes
ABUSERIl abuse en ces lieux de son pouvoir fatal
ACCENTCes accents de la mort sont la voix de Ninus
ACCÈSQuelque accès m'est ouvert en ce séjour sacré
ACCLAMATIONLes acclamations de ce puissant empire
ACCUEILElle m'a fait sentir à ce premier accueil Autant d'humanité qu'Assur avait d'orgueil
ACCUSERDevant les dieux vengeurs, mon désespoir m'accuse
ACTELe don de mon empire et de ma liberté Est l'acte le plus grand de mon autorité
ADORERDe l'ombre de Ninus l'oracle est adoré
ARTICULÉ, ÉESes cris plaintifs et sourds, et mal articulés
ASSURÉ, ÉEJe la vis retenir dans ses mains assurées De l'État chancelant les rênes égarées
ATTENDRIRJe m'attendris sur elle
ATTENTIONCet heureux ascendant que les soins, la souplesse, L'attention, le temps savent si bien donner
AUROREApprenez que Ninus, à sa dernière aurore, Sûr qu'un poison mortel en terminait le cours....
AVANCERAvancez dans la nuit qui couvre vos destins
AVERTI, IED'un grand événement je me vois avertie
AVILIROn peut, sans s'avilir, S'abaisser sous les dieux, les craindre et les servir
BRAVERIl vient braver les morts, il vient braver les dieux
CAPTIVERJe la vis captiver et le peuple et l'armée
CARACTÈRE.... Voici ces sacrés caractères, Les garants trop certains de ces cruels mystères
CLARTÉCet astre si brillant, si longtemps respecté, Penche vers son déclin sans force et sans clarté
COLONNEAuprès d'une colonne et loin de la clarté Qui suffisait à peine à ce lieu redouté
CONFINSMais ceux dont les États entourent mes confins
CONFIRMERLisez ; il vous confirme un secret si funeste
CONFONDU, UEViens voir tout cet amour devant toi confondu
CONJURERC'est loin d'ici qu'il faut conjurer un orage
CONSACRÉ, ÉEElle tombe à genoux vers ces lieux retirés, à la nuit, au silence, à la mort consacrés
CONSULTER.... Sortons, et, sans plus consulter, De ce trouble inouï songeons à profiter
CONSULTERArsace, c'est à toi de te bien consulter
CONTENTERVa contenter des dieux l'inhumaine justice
CÔTÉPeut-être Babylone, honorant ma mémoire, Mettra Sémiramis à côté des grands rois
COUPABLEPour un fils téméraire et coupable envers vous
COUPABLETout coupable est timide
CRISont autant de témoins dont le cri glorieux A déposé pour vous au tribunal des Dieux
CRIMEA-t-on tant de vertus après un si grand crime ?
CROIREJ'obéis sans rien craindre et j'en crois les oracles
CUISANT, ANTEChagrins toujours cuisants ! honte toujours nouvelle !
CULTIVERCes semences de haine Que mes soins en secret cultivaient avec peine
DÉCHAÎNÉ, ÉEQue les morts déchaînés du séjour ténébreux....
DÉCLINCet astre si brillant, si longtemps respecté, Penche vers son déclin, sans force et sans clarté
DÉFAITEQuand les Scythes vaincus, réparant leurs défaites, S'élancèrent sur nous de leurs vastes retraites
DÉGAGÉ, ÉEDe ces chagrins mortels son esprit dégagé
DEGRÉEntre ton trône et moi je ne vois qu'un degré
DÉMÊLERJ'ai démêlé son âme et j'en vois la noirceur
DÉPLOYERLorsqu'on vit déployer ces drapeaux suspendus
DÉPLOYERVous pouviez déployer, sincère impunément, La fierté d'un héros et le coeur d'un amant
DÉPOSER.... Sont autant de témoins dont le cri glorieux A déposé pour vous au tribunal des dieux
DESCENDU, UENe crois pas qu'à ce point de mon rang descendue
DÉTOURJ'errais dans les détours de ce grand monument
DISGRÂCEPour languir dans l'éclat d'une illustre disgrâce
DISSIPÉ, ÉE[Il] Rassemble les débris d'un parti dissipé
DONNERVous donnez votre main, vous donnez vos États
DONTQuel pouvoir a brisé l'éternelle barrière Dont le ciel sépara l'enfer et la lumière ?
DONTAbîmes redoutés dont Ninus est sorti
DROITIl pense, en m'immolant à ses secrets desseins, Appuyer de mes droits ses droits trop incertains
ÉCHOJ'écoute peu ces bruits que le peuple répète, Échos tumultueux d'une voix plus secrète
ÉCLORECes végétaux puissants qu'en Perse on voit éclore
ÉCRASÉ, ÉEPour me voir écrasé de son orgueil jaloux
EFFACERTous vos respects ne pourront effacer Les téméraires voeux qui m'osaient offenser
ÉGARÉ, ÉEQuel art a pu former ces enceintes profondes Où l'Euphrate égaré porte en tribut ses ondes ?
ÉMANÉ, ÉEOui, Mitrane, en secret l'ordre émané du trône Remet entre tes bras Arzace à Babylone
ÉMU, UED'une invincible horreur je sens mon âme émue
ENGouverner en monarque et combattre en héros
ENCOURAGERTon aspect m'encourage et ne m'étonne pas
ENFANTERJe l'ai vu, ce n'est point une erreur passagère Qu'enfante du sommeil la vapeur mensongère
ENFLAMMERAh ! quels coups de tonnerre Ont enflammé le ciel et font trembler la terre !
ENHARDI, IED'une main sacrilége aux forfaits enhardie
ENHARDIRJ'y cours de ce pas même, et vous m'enhardissez
ENIVRÉ, ÉEDe l'encens des humains je vivais enivrée
ENTR'OUVRIRNinias en secret privé de la lumière Du trône où j'aspirais m'entr'ouvrait la barrière
ENVELOPPÉ, ÉEDans ses sombres fureurs Assur enveloppé
ENVIERDans mon triomphe heureux j'envierai peu les siens
ÉPIERJe l'ai fait épier par des regards fidèles
ÉTATCe qui fonde un État le peut seul conserver
ÉTERNEL, ELLED'un éternel oubli ne tirez pas les morts
ÉTERNISERS'il vous faut de Bélus éterniser le sang, Si la jeune Azéma prétend à ce haut rang
EXÉCUTERCe que n'ont pu mes soins et nos communs forfaits, Un oracle d'Égypte, un songe l'exécute
FABULEUX, EUSELe Venceslas de Rotrou est entièrement dans ce goût, et toute cette histoire est fabuleuse
FAVEURLe ciel tonne sur nous ; est-ce faveur ou haine ?
FAVORISERElle a favorisé son insolente audace
FÉCOND, ONDEÔ jour trop fécond en miracles !
FERMERAbîmes, fermez-vous ! fantôme horrible, arrête
FEUQuand Babylone en feu célébrait vos conquêtes
FINI, IEJe verrai donc mes maux ou comblés ou finis
FIXERUn désespoir farouche Fixe vos yeux troublés, et vous ferme la bouche
FLATTERS'est-il flatté de plaire et connaît-il l'amour ?
FORFAITIl est donc des forfaits Que le courroux des dieux ne pardonne jamais !
FORMERJe ne sais quels projets il peut former encore
FOUDREC'est la foudre à la main qu'ils [les dieux] m'ont donné ma grâce
FOURBECes oracles menteurs d'un temple méprisable Que les fourbes d'Égypte ont rendu vénérable
FRANCHIRJe la voyais franchir cet immense intervalle Qu'a mis entre elle et moi la majesté royale
FRAPPEREt se frappant le sein de ses pleurs inondé
FRAPPERLes faibles intérêts doivent peu nous frapper
FRAYERMarchant dans les sentiers que fraya mon courage
FREDONCes ariettes détachées, qui interrompent l'action et qui font valoir les fredons d'une voix efféminée, mais brillante, aux dépens de l'intérêt et du bon sens
FREDONNÉ, ÉEQu'aurait-on dit dans Athènes, si Oedipe et Oreste avaient, au moment de la reconnaissance, chanté de petits airs fredonnés et débité des comparaisons à Jocaste et à Électre ?
FROID, OIDEDe nos froids entretiens, qui lui pèsent sans doute, Ses soudaines frayeurs interrompent le cours
FUMERAllez, qu'un encens pur recommence à fumer
FUSEAUDans cette même main qu'un usage jaloux Destinait au fuseau sous les lois d'un époux
GÉNIEQue la reine, en ces lieux, brillants de sa splendeur, De son puissant génie imprime la grandeur
GESTETremblez qu'en ces remparts Une parole, un geste, un seul de vos regards, Ne trahisse un secret que mon Dieu vous confie
GLACERL'approche de la mort Glaça sa faible main....
GOUFFREDût ce sacré tombeau profané par mes pas, Ouvrir, pour me punir, les gouffres du trépas
GOÛTEREnfin ma gloire est pure, et je la puis goûter
GRAND, ANDEPlus le coupable est grand, plus grand est le supplice
GRANDEURÀ qui, Dieu tout-puissant, donnez-vous les grandeurs !
GROSSIER, IÈREIls [les prodiges] sont l'appât grossier des peuples ignorants
GUIDERMes mains qui guidaient des armées
HARDI, IECes hardis monuments que l'univers admire....
HAUT, AUTEPour les faibles humains quelles hautes leçons !
HAUTAIN, AINEVous voyez cet Assur dont la grandeur hautaine Traîne ici sur ses pas un peuple de flatteurs
HAUTEMENTMais d'Assur hautement le triomphe s'apprête
HAUTEMENTLa douleur d'une mère Parle plus hautement à ses sens oppressés Que le sang de Ninus et mes crimes passés
HEUREJe puis même, en secret, lui parler à cette heure
HUMILIANT, ANTEAllons, cachons surtout au reste de l'empire Le trouble humiliant dont l'horreur me déchire
ICIAilleurs on nous envie, ici nous gémissons
IMMENSEJe la voyais franchir cet immense intervalle Qu'a mis entre elle et moi la majesté royale
IMMOLÉ, ÉEQu'ai-je fait ? et quelle est la victime immolée ?
IMPIEConnaissez vos destins et cette femme impie.... de son époux elle a tranché la vie
IMPORTUN, UNEPerdez-en pour jamais l'importune mémoire
IMPOSERDonnant aux nations ou des lois ou des fers, Une femme imposa silence à l'univers
IMPOSERCe grand art d'imposer même à la renommée, Fut l'art qui sous son joug enchaîna les esprits
IMPRIMERQue la reine en ces lieux, brillants de sa splendeur, De son puissant génie imprime la grandeur
INACCESSIBLEDu sein de ce sépulcre, inaccessible au monde
INFERNAL, LECette voix formidable, infernale ou céleste
INTELLIGENCED'Assur et d'Azéma je romps l'intelligence
INTÉRÊTLes faibles intérêts doivent peu nous frapper
INTERPRÉTERMais vous interprétez les volontés célestes
INTERVALLEJe la voyais franchir cet immense intervalle Qu'a mis entre elle et moi la majesté royale
INTIMIDÉ, ÉEElle approche à pas lents, l'air sombre, intimidé
INVENTIONIls [les prestiges] sont l'appât grossier des peuples ignorants, L'invention du fourbe et le mépris des grands
IRRÉVOCABLETelle est ma volonté, constante, irrévocable
JETERQuand la nuit sombre Sur ces coupables murs viendra jeter son ombre
JUGERJe remplis mon devoir, et j'obéis aux rois ; Le soin de les juger n'est point notre partage ; C'est celui des dieux seuls
LAISSERGardez de le laisser à sa propre fureur
LE, LA, LESMais je naquis sujette, et je le suis encore
MAÎTREJe vais donner, seigneur, un maître à Babylone
MAÎTRESSEMaîtresse d'un État plus vaste que les siens [de Ninus], J'ai rangé sous vos lois vingt peuples de l'aurore, Qu'au siècle de Bélus on ignorait encore
MANIFESTERJ'ai nourri mes chagrins sans les manifester
MARCHERIl marche au sacrilége avec impunité
MARQUÉ, ÉEJe vois que malgré nous tous nos pas sont marqués
MAUSOLÉECe vaste mausolée où repose Ninus
MAUVAIS, AISEPardonnez, un soldat est mauvais courtisan
MENSONGER, ÈREJe l'ai vu ; ce n'est point une erreur passagère Qu'enfante du sommeil la vapeur mensongère
MENTEUR, EUSECes oracles menteurs d'un temple méprisable
MÉRITERIl ne méritait pas de tomber sous ma main
MONDEJe l'épouse, et pour dot je lui donne le monde
MONUMENTJ'ai cherché le repos dans ces grands monuments, D'une âme qui se fuit trompeurs amusements
MORT, MORTED'un éternel oubli ne tirez point les morts
MURMURERIls peuvent murmurer, mais c'est dans la poussière
NAÎTRELes arts dans nos cités naissant à votre voix
NOIRCEURJ'ai démêlé son âme, et j'en vois la noirceur
NOURRI, IENourri dans la Scythie, aux plaines d'Arbazan
NOURRIRAu sein qui m'a nourri cette main s'est plongée
NOURRIRJ'ai nourri mes chagrins sans les manifester
OBJETCe même Sarmate objet de vos dédains
OBSÉDERSouvent de ses erreurs notre âme est obsédée
OMBRESémiramis n'est plus que l'ombre d'elle-même
ORDINAIRENe vous regardez plus comme un homme ordinaire
OUBLID'un éternel oubli ne tirez point les morts
OUVERT, ERTEQuelque accès m'est ouvert en ce séjour sacré
PARTIRDéjà je le traînais.... Vers les lieux d'où partait cette faible lumière
PARVENIRIci même et du fond de cette auguste enceinte D'affreux gémissements vers moi sont parvenus
PESANT, ANTELe fardeau de la vie est trop pesant pour moi
POUSSIÈREIls peuvent murmurer, mais c'est dans la poussière
PROFOND, ONDEQuel art a pu former ces enceintes profondes ?
PROPRESi on avait eu un théâtre libre, propre pour l'action, tel qu'il est chez toutes les autres nations de l'Europe
QUIVous, m'offenser ? qui, vous ? ah ! ne le craignez pas
REDOUBLERLes cris ont redoublé, mon âme est interdite
REGARDERNe vous regardez plus comme un homme ordinaire
RELEVEREt, relevant mon front prosterné vers son trône, [la reine] M'a vingt fois appelé l'appui de Babylone
REMPLIRVous seul, portant la foudre au fond de leurs États, Brisâtes mes liens, remplîtes ma vengeance
RENFERMÉ, ÉERenfermé dans les soins de son saint ministère.... On le voit dans son temple et jamais à la cour
RENTRERLa paix ne rentre point dans mon âme abattue
RÉUNIRJ'ai feint de réunir nos causes mutuelles
REVENIRD'où vient que les humains, malgré l'arrêt du sort, Reviennent à mes yeux du séjour de la mort ?
SECOND, ONDEJe vous fis.... Le second de la terre, et non pas mon égal
SÉJOURQue les morts déchaînés du séjour ténébreux De la terreur en vous laissent encor la trace
SIMPLEVotre coeur généreux, trop simple et trop ouvert
SORTIRCes végétaux puissants, qu'en Perse on voit éclore.... Firent sortir la mort de vos flancs déchirés
SOUVENIRJe sais ce qu'on vous doit.... Et je m'en souviendrais, si vous n'en parliez pas
SPLENDEURDe ces chagrins mortels son esprit dégagé Souvent reprend sa force et sa splendeur première
SÛR, ÛREInutile instrument contre la perfidie, Contre un poison trop sûr dont les mortels apprêts....
SURPRENDRECe crime dans Assur n'a rien qui me surprenne
TENDREUn traître y tend pour vous un piége inévitable
TERREQuand la terre obéit, que craignez-vous des dieux ?
TOUT, TOUTENon, ce secret terrible est de tous ignoré
TRADUIREL'honneur que vous [le cardinal Quirini] m'avez fait de traduire en si beaux vers la Henriade et le poëme de Fontenoy
TRAHIRLa rougeur de son front trahissait sa pensée
TRAÎNERVous voyez cet Assur, dont la grandeur hautaine Traîne ici sur ses pas un peuple de flatteurs
TRAÎNERJe me traîne à la tombe où je ne puis descendre
TRIBUTAIREMais ceux dont les États entourent mes confins, Ou sont mes ennemis, ou sont mes tributaires
VÉGÉTAL, ALECes végétaux puissants qu'en Perse on voit éclore
VIDESentant ce vide affreux de ma grandeur suprême
VOULOIRSa fière autorité veut de la déférence

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