L'oeuvre Bérénice de Jean RACINE

Ecrit par Jean RACINE

Date : 1670

Citations de "Bérénice"

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ABATTU, UEJe m'agite, je cours languissante, abattue
ABUSÉ, ÉEMa jeunesse, nourrie à la cour de Néron, S'égarait, cher Paulin, par l'exemple abusée
ACCABLERRome.... ne désarma point sa fureur vengeresse Qu'elle n'eût accablé l'amant et la maîtresse
ACCABLERFuyons tous deux, fuyons un spectacle funeste, Qui de notre constance accablerait le reste
ACCABLERQuand je verrai ces yeux armés de tous leurs charmes, Attachés sur les miens, m'accabler de leurs larmes
ACCABLEREt sans doute elle attend le moment favorable Pour disparaître aux yeux d'une cour qui l'accable
ACCEPTERJ'accepte avec plaisir un présage si doux
ACCOMPLIRRésolu d'accomplir ce cruel sacrifice, J'y voulus préparer la triste Bérénice
ACCORDERSi sa bouche s'accorde avec la voix publique
ACCOUTUMERSes yeux même pourront s'accoutumer aux miens
ACHEVERJe voulais que ton zèle achevât en secret De confondre un amour qui se tait à regret
ADIEUEt je viens donc vous dire un éternel adieu
ADMETTRERome.... N'admet avec son sang aucun sang étranger
ADMETTREL'hymen chez les Romains n'admet qu'une Romaine
ADORATEUR, TRICEJe n'ai percé qu'à peine Les flots toujours nouveaux d'un peuple adorateur
ADOUCIRSi l'espoir de régner et de vivre en mon coeur Peut de son infortune adoucir la rigueur....
AFFLIGERSi le ciel.... Veut encor m'affliger par une longue vie
AFFRONTSauvons de cet affront mon nom et sa mémoire
AGITERJe m'agite, je cours, languissante, abattue
AH !Ah ! Rome ! ah ! Bérénice ! ah ! prince malheureux !
AMBITIONVoilà l'ambition d'un coeur comme le mien
AMENERA quel excès d'amour m'avez-vous amenée !
AMI, IE.... cet ami sincère Du secret de nos coeurs connaît tout le mystère
AMOURDe l'amour la plus tendre et la plus malheureuse
AMOURTant d'amour n'en peut être effacée
AMOURMais ce n'est pas assez expier vos amours
AMOURL'hymen va succéder à vos longues amours
AMOURAh ! lâche, fais l'amour et renonce à l'empire
AMPLEJe me propose un plus ample théâtre
AMUSEMENTFaibles amusements d'une douleur si grande
APPARENCEDe votre changement la flatteuse apparence M'avait rendu tantôt quelque faible espérance
APPASCette ardeur que j'ai pour ses appas, Bérénice en mon sein l'a jadis allumée
APPLAUDIRCe sénat... Qui vient vous applaudir de votre cruauté
APPORTERSi mon retour t'apporte quelque joie, Arsace, rends-en grâce à mon seul désespoir
APPROCHEQuand de ce triste adieu je prévis les approches
APPUYÉ, ÉEAprès mille serments appuyés de mes larmes
ARDENT, ENTEElle m'a vu toujours ardent à vous louer
ARDEURCette ardeur que j'ai pour ses appas
ARMEDe mon heureux rival j'accompagnai les armes
ARRACHÉ, ÉELes dépouilles des Juifs par vos mains arrachées
ARRACHERVous seul vous lui pouvez arracher cette envie
ARRACHERLa reine Bérénice Vous arrache, seigneur, du sein de vos États
ARRÊTERNe partais-je pas, Si Titus, malgré moi, n'eût arrêté mes pas ?
ARRÊTERPensez-vous qu'oubliant ma fortune passée, Sur ma seule grandeur j'arrête ma pensée ?
ASSEMBLÉ, ÉETandis qu'autour de moi votre cour assemblée....
ASSERVI, IELa Judée asservie et ses remparts fumants
ASSIDU, UEIl n'avait plus pour moi cette ardeur assidue, Lorsqu'il passait les jours attachés sur ma vue
ATTACHÉ, ÉEQuand je verrai ces yeux armés de tous leurs charmes, Attachés sur les miens
ATTACHERJe n'attendais pas moins de cet amour de gloire Qui partout à vos pas attache la victoire
ATTACHERVous que l'amitié seule attache sur ses pas
ATTACHERRome, à ce nom si noble et si saint autrefois, Attacha pour jamais une haine puissante
ATTENDREN'attendez pas ici que j'éclate en injures
ATTENDREMes transports aujourd'hui s'attendaient d'éclater
ATTENDU, UEQuoiqu'attendu, madame, à l'empire du monde
ATTESTERN'en doutez pas, madame, et j'atteste les dieux Que toujours Bérénice est présente à mes yeux
AUSTÉRITÉJe sais qu'en vous quittant, le malheureux Titus Passe l'austérité de toutes les vertus
AVANCEL'ingrat, de mon départ consolé par avance
AVANTAvant que d'en venir à ces cruels adieux
AVENIRMon coeur se gardait bien d'aller dans l'avenir Chercher ce qui pouvait un jour nous désunir
AVIDETous ces yeux qu'on voyait venir de toutes parts Confondre sur lui seul leurs avides regards
AVOIRQue je serais heureux si j'avais à le faire
AVOUERRome ne voudra point l'avouer pour Romaine
BAIGNÉ, ÉESes yeux baignés de pleurs demandaient à vous voir
BALANCEQue Rome avec ses lois mette dans la balance Tant de pleurs....
BALANCEEnfin votre rigueur emporta la balance
BALANCERBérénice a longtemps balancé la victoire
BANNISSEMENTMon règne ne sera qu'un long bannissement
BARBAREAu combat qui pour toi se prépare, C'est peu d'être constant, il faut être barbare
BEAU ou BEL, BELLEAu nom d'une amitié si constante et si belle
BEAUTÉRome contre les rois de tout temps soulevée Dédaigne une beauté dans la pourpre élevée
BELIER ou BÉLIERLe bélier impuissant les menaçait en vain
BIENRappelez bien plutôt ce coeur qui tant de fois M'a fait de mon devoir reconnaître la voix
BIENêtes-vous pleinement content de votre gloire ? Avez-vous bien promis d'oublier ma mémoire ? Mais ce n'est pas assez expier vos amours : Avez-vous bien promis de me haïr toujours ?
BLESSÉ, ÉEJe ne vois rien ici dont je ne sois blessée
BORDVois-je l'État penchant au bord du précipice ?
BORNERL'Euphrate bornera son empire et le vôtre
BOUTAu bout de l'univers, va, cours te confiner
BRUITSurtout ne craignez point qu'une aveugle douleur Remplisse l'univers du bruit de mon malheur
CABINETSouvent ce cabinet, superbe et solitaire, Des secrets de Titus est le dépositaire
CAPTIF, IVERome vit passer au nombre des vaincus Plus d'un captif chargé des fers d'Antiochus
CE, CET ; CETTE ; CESDe cette nuit, Phénice, as-tu vu la splendeur ? Tes yeux ne sont-ils pas tout pleins de sa grandeur ? Ces flambeaux, ce bûcher, cette nuit enflammée, Ces aigles, ces faisceaux, ce peuple, cette armée, Cette foule de rois, ces consuls, ce sénat, Qui tous de mon amant empruntaient leur éclat, Cette pourpre, cet or, que rehaussait sa gloire Et ces lauriers encor témoins de sa victoire
CÉSAREt quoiqu'à ses Césars fidèle, obéissante....
CHAÎNETandis que l'Orient, dans le lit de ses reines, Voit passer un esclave au sortir de ses chaînes
CHAÎNEEt ces noms, ces respects, ces applaudissements, Deviennent pour Titus autant d'engagements Qui, le liant, seigneur, d'une honorable chaîne....
CHALEURJ'ai peut-être avec trop de chaleur Rabaissé ses présents ou blâmé sa douleur
CHANCELERPlus je sens chanceler ma cruelle constance
CHANGERPeut-être avant la nuit, l'heureuse Bérénice Change le nom de reine au nom d'impératrice
CHARGÉ, ÉERome vit passer au nombre des vaincus Plus d'un captif chargé des fers d'Antiochus
CHARGÉ, ÉEChargé de mille coeurs conquis par mes bienfaits
CHARGÉ, ÉELe sénat chargé des voeux de tout l'empire
CHARGERN'allons point nous charger d'une haine immortelle
CHARMANT, ANTEOù m'emporte un souvenir charmant ?
CHARMEDans mon désespoir trouvez-vous tant de charmes ?
CHARMÉ, ÉEMaître, n'en doutez point, d'un coeur déjà charmé, Commandez qu'on vous aime et vous serez aimé
CHARMERRien ne peut-il charmer l'ennui qui vous dévore ?
CHEMIN[Qui] Sait si bien découvrir les chemins de mon coeur
CHER, CHÈREJe pouvais de ma mort accuser.... Tout l'univers plutôt qu'une si chère main
CHER, CHÈREChers pleurs
CHERCHERVos deux États voisins, qui cherchent à s'unir
CHERCHERMon amour m'entraînait, et je venais peut-être Pour me chercher moi-même et pour me reconnaître
CHOISIRD'avoir choisi mon père au fond de l'Idumée
CHOIXVous avais-je sans choix Confondu jusqu'ici dans la foule des rois ?
CITERCaligula, Néron, Monstres dont à regret je cite ici le nom
COEURPour chercher un ami qui me parle du coeur
COEURQue ne fait point un coeur Pour plaire à ce qu'il aime et gagner son vainqueur ?
COEURJamais dans un grand coeur vit-on plus de faiblesse ?
COMBATTREPour ne la plus aimer j'ai cent fois combattu
COMMANDEMENTDes vaisseaux dans Ostie armés en diligence N'attendent pour partir que vos commandements
COMMANDERSur cent peuples nouveaux Bérénice commande
COMMANDEROu si nous ne pouvons commander à nos pleurs
COMPATIRJe sens qu'à sa douleur je pourrais compatir
COMPLAISANCECiel ! avec quel respect et quelle complaisance Tous les coeurs en secret l'assuraient de leur foi !
COMPRENDREPlus heureux que tu ne peux comprendre
COMPTEJe ne rendais qu'à moi compte de mes désirs
COMPTERSais-je combien le ciel m'a compté de journées ?
COMPTERVous que l'Orient compte entre ses plus grands rois
COMPTERLe triste Antiochus Se compta le premier au nombre des vaincus
CONDAMNERApprendre à quel mépris Titus l'a condamnée
CONDUIREEt cette autre [porte] conduit dans celui de la reine
CONDUITEArsace, je me vois chargé de sa conduite
CONDUITEVous-même rougiriez de ma lâche conduite
CONFESSERJ'espère que bientôt la triste renommée Vous fera confesser que vous étiez aimée
CONFIANCED'autres, loin de se taire en ce même moment, Triompheraient peut-être, et, pleins de confiance, Céderaient avec joie à votre impatience
CONFIDENCEElle m'a vu toujours, ardent à vous louer, Répondre par mes soins à votre confidence
CONFINERAu bout de l'univers va, cours te confiner
CONFIRMERJe sais que le sénat tout plein de votre nom D'une commune voix confirmera ce don
CONFONDREVous avais-je sans choix Confondu jusqu'ici dans la foule des rois ?
CONFONDRETous ces yeux qu'on voyait venir de toutes parts Confondre sur lui seul leurs avides regards
CONFONDREJe voulais que ton zèle achevât en secret De confondre un amour qui se tait à regret
CONFONDREVous détournez les yeux et semblez vous confondre
CONSACRERDe son règne naissant [il] consacre les prémices
CONSACRERSont-ce là ces projets de grandeur et de gloire Qui devaient dans les coeurs consacrer ma mémoire ?
CONSACREREt je l'ai vue aussi cette cour peu sincère, Des crimes de Néron approuver les horreurs ; Je l'ai vue à genoux consacrer ses fureurs
CONSTANCEExemple infortuné d'une longue constance
CONSTANT, ANTELui que j'ai toujours vu constant dans mes traverses
CONTENTERPrince, dès ce moment contentez mes souhaits
CONTERHeureux dans mes malheurs d'en avoir pu sans crime Conter toute l'histoire aux yeux qui les ont faits
CONTERVotre coeur me contait son audace nouvelle
CONTRAINTEL'amour fuit la contrainte De tous ces noms que suit le respect et la crainte
COURIRJ'y suis couru
COURONNERMaintenant que je puis couronner tant d'attraits
COURSUn entretien dont le cours m'importune
COURSJ'ai cru que votre amour allait finir son cours
COURSDe ses premiers sanglots laissez passer le cours
COURT, COURTECes jours, si longs pour moi, lui sembleront trop courts
COÛTERCrois qu'il m'en a coûté pour vaincre tant d'amour
COUVRIRJe me suis tu cinq ans ; et jusques à ce jour D'un voile d'amitié j'ai couvert mon amour
CRAINTELe respect et la crainte Ferment autour de moi le passage à la plainte
DANSPeut-être en ce moment je serais dans Ostie, S'il ne m'eût de sa cour défendu la sortie
DANSContemplez mon devoir dans toute sa rigueur
DESans que de tout le jour je puisse voir Titus
DEMais d'un soin si cruel la fortune me joue
DÉBRISJe fondais mon bonheur sur le débris des lois
DÉCHIRER....Hélas ! que vous me déchirez
DÉCLARÉ, ÉELeur haine dès longtemps contre moi déclarée
DÉCOUVRIRRetirons-nous, sortons, et, sans nous découvrir, Allons loin de ses yeux l'oublier et mourir
DÉÇU, UEMadame, je vois bien que vous êtes déçue
DÉFENDREPrince, de ce devoir je ne puis me défendre
DEGRÉHaut degré de gloire et de puissance
DEMANDERJe vous ai demandé des oreilles, des yeux
DEMANDERSes yeux baignés de pleurs demandent à vous voir
DÉMENTI, IEJ'ai vu tous mes projets tant de fois démentis
DÉMENTIRMon coeur ne prétend pas, seigneur, vous démentir ; Et je vous en croirai sur un simple soupir
DÉMENTIRTitus n'a point pour moi paru se démentir
DEMEUREREt dès le premier mot ma langue embarrassée Dans ma bouche vingt fois a demeuré glacée
DÉPARTDemain elle entendra ce peuple furieux Me venir demander son départ à ses yeux
DÉPENDREQuand de mes seules mains ce coeur voulait dépendre....
DÉPENSÀ vos plus chers amis j'ai disputé ce rang ; Je l'ai disputé même aux dépens de mon sang
DÉPLAISIRMais toujours quelque espoir flattait mes déplaisirs
DÉPOSERJe puis faire les rois, je puis les déposer
DÉPOSITAIRESouvent ce cabinet superbe et solitaire Des secrets de Titus est le dépositaire
DÉPÔTJ'attends Antiochus pour lui recommander Ce dépôt précieux que je ne puis garder
DERNIER, IÈRELe sort m'y réservait le dernier de ses coups
DERNIER, IÈRETout ce que j'aimerai jusqu'au dernier soupir
DERNIER, IÈREC'en est trop ; ma douleur, à cette triste vue, à son dernier excès est enfin parvenue
DESN'es-tu pas dans ces lieux Où la haine des rois, avec le lait sucée....
DÉSABUSÉ, ÉEDe mon aimable erreur je fus désabusée
DÉSARMER[Rome] Ne désarma point sa fureur vengeresse Qu'elle n'eût accablé l'amant et la maîtresse
DÉSARMERSans doute, ce chagrin qui vient de m'alarmer N'est qu'un léger soupçon facile à désarmer
DÉSAVOUERLa reine qui m'entend peut me désavouer
DÉSERT, ERTEDans l'Orient désert quel devint mon ennui !
DÉSESPOIRPartout du désespoir je rencontre l'image
DÉSHONORERL'éclat du diadème et cent rois pour aïeux Déshonorent ma flamme et blessent tous les yeux
DÉSIRTout ce qui de mon coeur fut l'unique désir
DÉSOBÉIRQuoi ! vous craignoz si peu de me désobéir !
DÉSORDRE.... Quand je m'examine, Je crois de ce désordre entrevoir l'origine ; Phénice, il aura su tout ce qui s'est passé ; L'amour d'Antiochus l'a peut-être offensé
DÉSUNIRCe piége n'est tendu que pour nous désunir
DÉTACHÉ, ÉELaissez-moi relever ces voiles détachés
DÉTOURNERMais quoi, sans me répondre, Vous détournez les yeux et semblez vous confondre
DÉTOURNERSes femmes à toute heure autour d'elle empressées Sauront la détourner de ces tristes pensées
DÉTRUIREIl faut d'autres efforts pour rompre tant de noeuds ; Ce n'est qu'en expirant que je puis les détruire
DEUILCe long deuil que Titus imposait à sa cour
DEVENIRDans l'Orient désert quel devint mon ennui !
DEVENIR.... Les secrets de son coeur et du mien Sont de tout l'univers devenus l'entretien
DEVOIRContemplez mon devoir dans toute sa rigueur
DÉVORERRien ne peut-il charmer l'ennui qui me dévore ?
DÉVORERToujours verser des pleurs qu'il faut que je dévore !
DÉVOUÉ, ÉETous vos moments sont-ils dévoués à l'empire ?
DIFFÉRENCEPeut-être que son coeur fera la différence Des froideurs de Titus à ma persévérance
DIREQu'ai-je fait ? que veut-il ? et que dit ce silence ?
DIREMais, quoi que je craignisse, il faut que je le die
DISCOURSJ'ai voulu devant elle en ouvrir le discours
DISGRÂCEEt qui peut mieux que vous consoler sa disgrâce ?
DISPARAÎTRETout disparaît dans Rome auprès de sa splendeur [de l'empereur]
DISPARAÎTREEt sans doute elle attend le moment favorable Pour disparaître aux yeux d'une cour qui l'accable
DISPOSÉ, ÉEEst-elle enfin disposée à partir ?
DISPUTEREh bien ! régnez, cruel, contentez votre gloire ; Je ne dispute plus....
DISTANCECe rang entre elle et vous met-il tant de distance ?
DISTRAIT, AITE.... Je fuis des yeux distraits Qui, me voyant toujours, ne me voyaient jamais
DOMPTERIl dompta les mutins
DOULOUREUX, EUSEExemple à l'univers De l'amour la plus tendre et la plus malheureuse Dont il puisse garder l'histoire douloureuse
DOUTEUX, EUSE.... Du jour illustre et douloureux Qui décida du sort d'un long siége douteux
DOUX, DOUCECe port majestueux, cette douce présence....
DOUX, DOUCEEnfin, tout ce qu'amour a de noeuds plus puissants, Doux reproches, transports sans cesse renaissants
DROITRome me fit jurer de maintenir ses droits
ÉCHELLEVous seul, Seigneur, vous seul, une échelle à la main, Vous portâtes la mort jusque sur leurs murailles
ÉCLAIRCI, IEDe tous vos sentiments mon coeur est éclairci
ÉCLAIRCISSEMENTÉpargnez à mon coeur cet éclaircissement
ÉCLAIRERCe jour presque éclaira vos propres funérailles
ÉCLAT... après l'éclat et les pas que j'ai faits
ÉCOULER (S')Laissez à ce torrent le temps de s'écouler
EFFACEROù la haine des rois avec le lait sucée, Par crainte ou par amour ne peut être effacée
EFFETSeigneur, tous ces regrets De votre piété sont de justes effets
ÉGAL, ALESuivre d'un pas égal mes fortunes diverses
ÉGARERMa jeunesse, nourrie à la cour de Néron, S'égarait, cher Paulin, par l'exemple abusée
ÉLEVERDans l'espoir d'élever Bérénice à l'empire
ÉLOIGNERJe sens bien que sans vous je ne saurais plus vivre, Que mon coeur de moi-même est prêt à s'éloigner
EMBARRASSÉ, ÉEEt dès le premier mot, ma langue embarrassée Dans ma bouche vingt fois a demeuré glacée
EMPIREUn autre était chargé de l'empire du monde
EMPORTEREnfin votre rigueur emporta la balance
EMPRESSÉ, ÉEInquiète, empressée, Elle veut qu'à ses yeux j'explique ma pensée
ÉMU, UELorsqu'encor tout ému de vos derniers adieux
ENEt de ce peu de jours, si longtemps attendus, Ah ! malheureux, combien j'en ai déjà perdus !
ENCHAÎNÉ, ÉEMille prospérités l'une à l'autre enchaînées
ENDROITJe connais votre coeur, vous devez vous attendre Que je vais le frapper par l'endroit le plus tendre
ENFINEnfin tout ce qu'amour a de noeuds plus puissants, Doux reproches, transports sans cesse renaissants, Soin de plaire sans art, crainte toujours nouvelle, Beauté, gloire, vertu, je trouve tout en elle
ENFLAMMÉ, ÉECes flambeaux, ce bûcher, cette nuit enflammée
ENGAGEMENTBérénice n'ayant pas ici avec Titus les derniers engagements que Didon avait avec Énée, elle n'est pas obligée, comme elle, de renoncer à la vie
ENGAGEMENTEt ces noms, ces respects, ces applaudissements Deviennent pour Titus autant d'engagements
ENLACÉ, ÉECes festons où nos noms enlacés l'un dans l'autre
ENNEMI, IEQuel caprice vous rend ennemi de vous-même ?
ENNUIRien ne peut-il charmer l'ennui qui vous dévore ?
ENNUIDans l'Orient désert quel devint mon ennui !
ENSANGLANTERJe ne réponds pas que ma main, à vos yeux, N'ensanglante à la fin nos funestes adieux
ENSEIGNERPour sortir des tourments dont mon âme est la proie, Il est, vous le savez, une plus noble voie : Je me suis vu, madame, enseigner ce chemin Et par plus d'un héros et par plus d'un Romain
ENTENDREJ'entends que vous m'offrez un nouveau diadème
ENTENDREMais la gloire, madame, Ne s'était point encor fait entendre à mon coeur
ENTIER, IÈRELa haine sur Titus tombera tout entière
ENTRAÎNEREt sans cesse veiller à retenir mes pas Que vers vous à toute heure entraînent vos appas
ENTREVous que l'Orient compte entre ses plus grands rois
ENTREPRENDREJ'entrepris le bonheur de mille malheureux ; On vit de tous côtés mes bontés se répandre
ENTREPRENDREEn l'état où je suis je puis tout entreprendre
ENTRETENIREntretenir Titus dans un autre lui-même
ENTRETIENEt si j'en crois, seigneur, l'entretien [les bruits] de la cour
ENTREVOIRJe crois de ce désordre entrevoir l'origine
ENVIEElle implore à grands cris le fer et le poison, Vous seul vous lui pouvez arracher cette envie
ENVIERPourquoi m'enviez-vous l'air que vous respirez ?
ENVISAGERSoit que je vous regarde ou que je l'envisage, Partout du désespoir je rencontre l'image
ENVISAGERLorsque j'envisageai le moment redoutable Où pressé par les lois d'un austère devoir....
ENVOYERLe ciel sait qu'au milieu des honneurs qu'il m'envoie Je n'attendais que vous pour témoin de ma joie
ÉPANCHERMon coeur vous fut ouvert tant qu'a vécu mon père ; C'était le seul présent que je pouvais vous faire : Et lorsque avec mon coeur ma main peut s'épancher, Vous fuyez mes bienfaits tout prêts à vous chercher
ÉPARGNEREt vos refus cruels, loin d'épargner ma peine, Excitent ma douleur, ma colère et ma haine
ÉPOUVANTERLa rigueur de ses lois m'épouvante pour vous
ÉPOUX, OUSEQuoi ! déjà de Titus épouse en espérance
ÉPREUVEJ'ai fait de mon courage une épreuve dernière
ÉPUISERJe conjure les dieux d'épuiser tous les coups Qui pourraient menacer une si belle vie
ERREURQuelle était mon erreur !
ESPÉRANCEDéjà de Titus épouse en espérance
ESPÉRERJ'espérais de verser mon sang après mes larmes
ESPÉRERAprès cinq ans d'amour et d'espoir superflus Je pars fidèle encor, quand je n'espère plus
ESPOIRDans l'espoir d'élever Bérénice à l'empire
ÉTALERDans le moment fatal Où j'étale à ses yeux les pleurs de mon rival
ÉTEINDRELes larmes de la reine ont éteint cet espoir
ÉTERNEL, ELLETous mes moments ne sont qu'un éternel passage De la crainte à l'espoir, de l'espoir à la rage
ÉTRANGER, ÈRERome par une loi que rien ne peut changer N'admet avec son sang aucun sang étranger
EXAMINERJe n'examine point si j'y pourrai survivre
EXCÈSNéron tant détesté N'a point à cet excès poussé sa cruauté
EXCITERMa gloire, mon repos, tout m'excite à partir
EXEMPLEExemple infortuné d'une longue constance
EXILÉ, ÉEGémissant dans ma cour et plus exilé qu'elle
EXPIERMais ce n'est pas assez expier vos amours ; Avez-vous bien promis de me haïr toujours ?
EXTRÊMEJugez de ma douleur, moi dont l'ardeur extrême, Je vous l'ai dit cent fois, n'aime en lui que lui-même
FACILENon, je crois tout facile à votre barbarie
FAIBLESSEVil spectacle aux humains des faiblesses d'amour
FAIMIl dompta les mutins, reste pâle et sanglant Des flammes, de la faim, des fureurs intestines
FAIREJe puis faire les rois, je puis les déposer
FAIRELa joie importune De tant d'amis nouveaux que m'a faits la fortune
FARDEAUMais à peine le ciel eut rappelé mon père.... Je sentis le fardeau qui m'était imposé ; Je connus.... que le choix des dieux, contraire à mes amours, Livrait à l'univers le reste de mes jours
FATAL, ALEAprès m'être longtemps flatté que mon rival Trouverait à ses voeux quelque obstacle fatal
FATIGUERAinsi donc mes bontés vous fatiguent peut-être ?
FEMMESes femmes, à toute heure, autour d'elle empressées
FEREt d'aller, trop content de mes fers, Soupirer avec vous au bout de l'univers
FERMERLe respect et la crainte Ferment autour de moi le passage à la plainte
FIDÈLEJe pars fidèle encor, quand je n'espère plus
FIGURE.... Caligula, Néron, Monstres dont à regret je cite ici le nom, Et qui.... ne conservant que la figure d'homme....
FINLe ciel sembla promettre une fin à ma peine
FINIRComment souffrirons-nous... Que le jour recommence et que le jour finisse Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice ?
FIXER[Ils] Fixent dans son devoir ses voeux irrésolus
FLAMBEAU[Ils n'ont point] Allumé le flambeau d'un hymen odieux
FLATTERBérénice d'un mot flatterait mes douleurs
FLATTEUR, EUSEDe votre changement la flatteuse apparence M'avait rend tantôt quelque faible espérance
FLÉCHIRTout l'univers fléchit à vos genoux
FLÉTRI, IEDes fers de Claudius Félix encor flétri
FLOTJe n'ai percé qu'à peine Les flots toujours nouveaux d'un peuple adorateur
FOISVingt fois depuis huit jours J'ai voulu devant elle en ouvrir le discours
FONDERJe fondais mon bonheur sur le débris des lois
FORTIFIERVous-même contre vous fortifiez mon coeur
FORTUNEEnfin je me dérobe à la joie importune De tant d'amis nouveaux que me fait la fortune
FOULECe même Antiochus, se cachant à ma vue, Me laisse à la merci d'une foule inconnue
FOULEVous avais-je sans choix Confondu jusqu'ici dans la foule des rois ?
FOULEREt qui [Caligula, Néron], ne conservant que la figure d'homme, Foulèrent à leurs pieds toutes les lois de Rome
FRAPPERJe connais votre coeur : vous devez vous attendre Que je vais le frapper par l'endroit le plus tendre
FROIDEURHé quoi ! vous me jurez une éternelle ardeur, Et vous me la jurez avec cette froideur !
FRONTIÈRELà de la Palestine il étend la frontière
FRUITRome.... ne reconnaît point les fruits illégitimes Qui naissent d'un hymen contraire à ses maximes
FRUITVoici le temps, seigneur, où vous devez attendre Le fruit de tant de sang qu'ils [les Romains] vous ont vu répandre
FUIRL'amour fuit la contrainte
FUMERTous les temples ouverts fument en votre nom
FUNÉRAILLESCe jour presque éclaira vos propres funérailles
FUNESTEMais qui rend à vos yeux cet hymen si funeste ?
GAGNERQue ne fait point un coeur Pour plaire à ce qu'il aime et gagner son vainqueur ?
GARDERMaintiendrai-je des lois que je ne puis garder ?
GÊNERQuoi ! ne vous plaisez-vous qu'à vous gêner sans cesse ?
GÉNÉREUX, EUSEVous, seigneur, importun ? vous, cet ami fidèle Qu'un soin si généreux intéresse pour elle
GLACÉ, ÉEEt dès les premiers mots ma langue embarrassée Dans ma bouche vingt fois a demeuré glacée
GLACÉ, ÉEMais mon âme accablée Écoutait sans entendre et ne leur a laissé Pour prix de leur transport qu'un silence glacé
GLOIREJe n'attendais pas moins de cet amour de gloire Qui partout après vous attacha la victoire
GLOIREAh ! que sous de beaux noms cette gloire est cruelle [de vaincre ses passions] ! Combien mes tristes yeux la trouveraient plus belle, S'il ne fallait encor qu'affronter le trépas !
GRAND, ANDEVoilà les plus grands coups ; Seigneur, continuez, la victoire est à vous
GRANDEURPlaignez ma grandeur importune ; Maître de l'univers, je règle sa fortune.... Cependant de mon coeur je ne puis disposer
GRÉJe ne puis croire que le public me sache mauvais gré de lui avoir donné une tragédie qui a été honorée de tant de larmes
HAINEN'allons point nous charger d'une haine immortelle
HAINERome à ce nom [de roi], si noble et si saint autrefois, Attacha pour jamais une haine puissante
HEUREUX, EUSEHeureux dans mes malheurs d'en avoir pu sans crime Conter toute l'histoire à ceux qui les ont faits
HISTOIREServons tous trois d'exemple à l'univers De l'amour la plus tendre et la plus malheureuse Dont il puisse garder l'histoire douloureuse
HOMMAGEIl verra le sénat m'apporter ses hommages
HONNEURFaut-il que sans honneur l'Euphrate vous revoie ?
HONORABLEEt ces noms, ces respects, ces applaudissements Deviennent pour Titus autant d'engagements Qui, le liant, seigneur, d'une honorable chaîne.... Fixent dans son devoir ses voeux irrésolus
HONTEUX, EUSEQui, moi, j'aurais voulu, honteuse, méprisée, D'un peuple qui me hait soutenir la risée ?
HORREUREt je l'ai vue aussi cette cour peu sincère Des crimes de Néron approuver les horreurs
HORS....Mon coeur hors de lui-même S'oublie et se souvient seulement qu'il vous aime
HUMAIN, AINEVous verriez à regret marcher à votre suite Un indigne empereur, sans empire, sans cour, Vil spectacle aux humains des faiblesses d'amour
HUMANITÉOu renoncez, seigneur, à toute humanité
IDÉENe me rappelez point une trop chère idée
IDOLÂTREJe ne prends pas pour juge une cour idolâtre
IDOLÂTRIEAntoine, qui l'aima jusqu'à l'idolâtrie
ILLÉGITIMERome.... ne reconnaît point les fruits illégitimes Qui naissent d'un hymen contraire à ses maximes
ILLUSTREEt lorsque cette reine, assurant sa conquête, Vous attend pour témoin de cette illustre fête
IMAGEPartout du désespoir je rencontre l'image
IMAGEAdieu, je vais, le coeur trop plein de votre image, Attendre, en vous aimant, la mort pour mon partage
IMMORTEL, ELLEJe n'aurais pas, seigneur, reçu ce coup mortel, Dans le temps que j'espère un bonheur immortel
IMPÉRATRICEPeut-être avant la nuit l'heureuse Bérénice Change le nom de reine au nom d'impératrice
IMPORTEREt que m'importe, hélas ! de ces vains ornements ?
IMPORTUNERDe ma présence encor j'importune vos yeux
IMPORTUNERDe quel soin votre amour va-t-il s'importuner ?
IMPOSERJe sentis le fardeau qui m'était imposé
IMPOSSIBLEJe n'examinais rien, j'espérais l'impossible
IMPOSTEURCes festons où nos noms enlacés l'un dans l'autre, à mes tristes regards viennent partout s'offrir, Sont autant d'imposteurs que je ne puis souffrir
INCERTITUDEJe ne respire pas dans cette incertitude
INCOMPATIBLESans cesse elle présente à mon âme étonnée L'empire incompatible avec votre hyménée
INDULGENT, ENTERome lui sera-t-elle indulgente ou sévère ?
INEXORABLEMa gloire inexorable à toute heure me suit
INFORTUNÉ, ÉEExemple infortuné d'une longue constance
INGRAT, ATECes mêmes dignités Ont rendu Bérénice ingrate à vos bontés
INJURIEUX, EUSEJ'oublie en sa faveur un discours qui m'outrage ; Je n'en ai pas troublé le cours injurieux
INSTRUIT, UITEBérénice est instruite Que vous voulez ici la voir seul et sans suite
INTÉRESSÉ, ÉEMais parliez-vous de moi quand je vous ai surpris ? Dans vos secrets discours étais-je intéressée ?
INTÉRÊTSes intérêts sont-ils plus sacrés que les nôtres ?
INTERROMPRENe vous offensez pas si mon zèle indiscret De votre solitude interrompt le secret
INTESTIN, INEIl dompta les mutins, reste pâle et sanglant Des flammes, de la faim, des fureurs intestines
INVINCIBLEJe voulais qu'à mes voeux rien ne fût invincible ; Je n'examinais rien, je voulais l'impossible
JALOUX, OUSERome vous voit, Madame, avec des yeux jaloux
JALOUX, OUSESi Titus est jaloux, Titus est amoureux
JAMAISPour jamais ! ah seigneur ! songez-vous en vous-même Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ?
JETERDans quel trouble, seigneur, jetez-vous mon esprit !
JOINDREJoignez à cela qu'il faut.... Il va sur tant d'États couronner Bérénice, Pour joindre à plus de noms le nom d'impératrice
JOINDRELorsqu'un heureux hymen, joignant nos destinées, Peut payer en un jour les voeux de cinq années
JOUERMais d'un soin si cruel la fortune me joue....
JURERHé quoi ! vous me jurez une éternelle ardeur, Et vous me la jurez avec cette froideur ?
JUSTICEIl faut que devant vous je lui rende justice
JUSTICEJe suis surpris, sans doute, et c'est avec justice
JUSTIFIERJe crains votre douleur plus que votre colère ; Avant la fin du jour vous me justifierez
LÂCHEAh lâche ! fais l'amour et renonce à l'empire
LAISSERPaulin, qu'on vous laisse avec moi
LAITN'es-tu pas dans ces lieux Où la haine des rois, avec le lait sucée, Par crainte ou par amour ne peut être effacée ?
LANGUEEt, dès le premier mot, ma langue embarrassée Dans ma bouche vingt fois a demeuré glacée
LANGUEURSoutiendrai-je ces yeux dont la douce langueur Sait si bien découvrir les chemins de mon coeur ?
LANGUISSANT, ANTEJe m'agite, je cours, languissante, abattue
LÉGER, ÈRESans doute, ce chagrin qui vient de m'alarmer N'est qu'un léger soupçon facile à désarmer
LENT, ENTEMoments trop rigoureux, Que vous paraissez lents à mes rapides voeux !
LIBREMaître de mon destin, libre dans mes soupirs
LIERL'intérêt, la raison, l'amitié, tout vous lie
LIEUAh ! qu'un aveu si doux aurait lieu de me plaire !
LITEt vous croiriez pouvoir, sans blesser nos regards, Faire entrer une reine au lit de nos Césars
LIVREREt que le choix des dieux contraire à mes amours Livrait à l'univers le reste de mes jours
LOILa rigueur de ses lois [de Rome] m'épouvante pour vous
LOINMais regardez plus loin : songez en ce malheur Quelle gloire va suivre un moment de douleur
LOINAllons ; et de si loin évitons la cruelle, Que de longtemps, Arsace, on ne nous parle d'elle
LONGUEURJe fuis de leurs regrets l'inutile longueur Pour chercher un ami qui me parle du coeur
LUI....Moi dont l'ardeur extrême, Je vous l'ai dit cent fois, n'aime en lui que lui-même
MAINOn sait qu'elle [Bérénice] est charmante, et de si belles mains Semblent vous demander l'empire des humains
MAINQuand de vos seules mains ce coeur voudrait dépendre
MAINTENANTMaintenant que je puis couronner tant d'attraits, Maintenant que je l'aime encor plus que jamais
MAINTENIRMaintiendrai-je des lois que je ne puis garder ?
MAÎTREParle : peut-on le voir sans penser, comme moi, Qu'en quelque obscurité que le sort l'eût fait naître, Le monde en le voyant eût reconnu son maître ?
MAÎTRESSERome l'alla chercher [Cléopâtre] jusques à ses genoux [d'Antoine], Et ne désarma point sa fureur vengeresse Qu'elle n'eût accablé l'amant et sa maîtresse
MAJESTÉQuoi ! vous pourriez, seigneur, par cette indignité De l'empire à vos pieds fouler la majesté ?
MAJESTUEUX, EUSECe port majestueux, cette douce présence....
MALHEURTitus, pour mon malheur, vint, vous vit et vous plut
MENe me rappelez point une trop chère idée
MEVous m'aimez, vous me le soutenez
MÊMEHé bien ! Antiochus, es-tu toujours le même ?
MÊMECent fois je me suis fait une douceur extrême D'entretenir Titus dans un autre lui-même
MÉMOIREMais vos pleurs ont assez honoré sa mémoire
MENTIRIl ne faut point mentir, ma juste impatience Vous accusait déjà de quelque négligence
MERCICe même Antiochus, se cachant à ma vue, Me laisse à la merci d'une foule inconnue
MILLEMille autres mieux que moi pourront vous en instruire
MOIAh ! cruel ! par pitié, montrez-moi moins d'amour
MOINDREJe n'en avais prévu que la moindre partie
MOINSAprès l'éclat et les pas que j'ai faits, Je dois vous épouser encor moins que jamais
MOMENTDes vaisseaux dans Ostie armés en diligence, Prêts à quitter le port de moments en moments
MONSTRECaligula, Néron, Monstres dont à regret je cite ici le nom
MORTVous voyez devant vous une reine éperdue Qui, la mort dans le sein, vous demande deux mots
MORTEL, ELLEJe n'ai pas cru que.... Il fût quelque mortel qui pût impunément Se venir à mes yeux déclarer mon amant
MOTDès le premier mot ma langue embarrassée Dans ma bouche vingt fois a demeuré glacée
MUET, ETTEMa bouche et mes regards, muets depuis huit jours, L'auront pu préparer à ce triste discours
MURAILLEVous portâtes la mort jusque sur leurs murailles [des Juifs]
MYSTÈRESeigneur, de ce départ quel est donc le mystère ?
NAÎTREEn sa faveur d'où naît cette tristesse ?
NEJe pars plus amoureux que je ne fus jamais
NÉCESSAIREPrince, plus que jamais vous m'êtes nécessaire
NÉGLIGENCEIl ne faut point mentir, ma juste impatience Vous accusait déjà de quelque négligence
NÉGLIGERJe ne respire pas dans cette incertitude ; Moi, je vivrais, Phénice, et je pourrais penser Qu'il me néglige, ou bien que j'ai pu l'offenser !
NOBLEEn bannissant ses rois, Rome à ce nom, si noble et si saint autrefois, Attache pour jamais une haine puissante
NOMPeut-être avant la nuit, l'heureuse Bérénice Change le nom de reine au nom d'impératrice
NOMAu nom d'une amitié si constante et si belle, Employez le pouvoir que vous avez sur elle
NOMMEROn vous nomme, et ce nom la rappelle à la vie
NÔTRESes intérêts sont-ils plus sacrés que les nôtres ?
NOURRI, IEMa jeunesse nourrie à la cour de Néron
NOUVEAU ou, devant une voyelle ou une h muette, NOUVEL, NOUVELLELa pompe de ces lieux, Je le vois bien, Arsace, est nouvelle à tes yeux
NOYERTandis que dans les pleurs moi seule je me noie
NUEEt le peuple, élevant vos vertus jusqu'aux nues, Va partout de lauriers couronner vos statues
NUITCes flambeaux, ce bûcher, cette nuit enflammée
OBÉISSANT, ANTE[Rome] Et quoiqu'à ses Césars fidèle, obéissante
OBSCUR, UREMon coeur libre d'ailleurs, sans craindre les murmures, Peut brûler à son choix dans des flammes obscures
OBSCURITÉPeut-on le voir sans penser, comme moi, Qu'en quelque obscurité que le sort l'eût fait naître, Le monde en le voyant eût reconnu son maître ?
OEILMuet, chargé de soin et les larmes aux yeux, Il ne me laissait plus que de tristes adieux
OEILJe fuis des yeux distraits Qui, me voyant toujours, ne me voyaient jamais
OFFENSERDois-je croire qu'assise au trône des Césars, Une si belle reine offensât ses regards [de Rome] ?
ORIENTDans l'Orient désert quel devint mon ennui !
ORIGINEJe crois de ce désordre entrevoir l'origine
OUBLIERAvez-vous bien promis d'oublier ma mémoire ?
OUBLIERQue dis-je ? en ce moment mon coeur hors de lui-même S'oublie et se souvient seulement qu'il vous aime
OUTRAGESouffrez que de vos pleurs je répare l'outrage
OUVRIROuvrez les yeux, seigneur, et songeons entre nous Par combien de raisons Bérénice est à vous
OUVRIRMon coeur vous fut ouvert tant qu'a vécu mon père
OUVRIRJ'ai voulu devant elle en ouvrir le discours
PARDONNEREn faveur de Titus vous pardonnez le reste
PARLERTitus m'aime ; il peut tout ; il n'a plus qu'à parler, Il verra le sénat m'apporter ses hommages
PARTIVous pouvez tout : aimez, cessez d'être amoureux ; La cour sera toujours du parti de vos voeux
PARTIAh ! la voici, seigneur ! prenez votre parti
PARTIRVous voulez que je parte demain ; Et moi j'ai résolu de partir tout à l'heure
PASTitus porte vers nous ses pas
PASTout est prêt ; on m'attend ; ne suivez point mes pas
PASSAGETous mes moments ne sont qu'un éternel passage De la crainte à l'espoir, de l'espoir à la rage
PASSERTandis que l'Orient dans le lit de ses reines Voit passer un esclave au sortir de nos chaînes !
PASSERLaissez à ce torrent le temps de s'écouler ; Dans huit jours, dans un mois, n'importe, il faut qu'il passe
PASSERJ'ai voulu que des coeurs vous fussiez l'interprète ; Qu'au travers des flatteurs votre sincérité Fît toujours jusqu'à moi passer la vérité
PASSERJe sais qu'en vous quittant le malheureux Titus Passe l'austérité de toutes leurs vertus [des anciens Romains]
PAUPIÈREDès que ma triste main eut fermé sa paupière
PAYERLorsqu'un heureux hymen, joignant nos destinées, Peut payer en un jour les voeux de cinq années
PEINDREEt j'ai peint à ses yeux le trouble de votre âme
PEINEJe n'ai percé qu'à peine Les flots toujours nouveaux d'un peuple adorateur
PENSÉEDans vos secrets discours étais-je intéressée, Seigneur ? étais-je au moins présente à la pensée ?
PENTEMa jeunesse, nourrie à la cour de Néron, S'égarait, cher Paulin, par l'exemple abusée, Et suivait du plaisir la pente trop aisée
PERCERJe n'ai percé qu'à peine Les flots toujours nouveaux d'un peuple adorateur
PERCERJe viens percer un coeur que j'adore, qui m'aime ; Et pourquoi le percer ? qui l'ordonne ? moi-même
PERDREEt de ce peu de jours si longtemps attendus, Ah ! malheureux ! combien j'en ai déjà perdus !
PERDREComme vous je me perds d'autant plus que j'y pense
PEUPLEJe n'ai percé qu'à peine Les flots toujours nouveaux d'un peuple adorateur
PEUPLEUn grand peuple les suit
PLACETout fit place à mes armes
PLAISIRJe me suis fait un plaisir nécessaire De la voir chaque jour, de l'aimer, de lui plaire
PLAISIRMa jeunesse.... s'égarait, Et suivait du plaisir la pente trop aisée
PLEIN, EINEAdieu ! je vais, le coeur trop plein de votre image....
PLEURJ'ai vu couler des pleurs qu'il voulait retenir
PLEURTandis que dans les pleurs moi seule je me noie
PLONGERQuoi ! pour d'injustes lois que vous pouvez changer, En d'éternels chagrins vous-même vous plonger !
POIDSTitus m'accable ici du poids de sa grandeur
POMPELa pompe de ces lieux, Je le vois bien, Arsace, est nouvelle à tes yeux
PORTERVous portâtes la mort jusque sur leurs murailles
POUSSERQue dit-on des soupirs que je pousse pour elle ?
PRÉCIPITERNon, non, encore un coup ne précipitons rien
PREMIER, IÈREIl a repris pour vous sa tendresse première
PRÉPARERVous pouvez préparer, seigneur, votre réponse
PRÊT, ÊTEL'un [Régulus], jaloux de sa foi, va chez les ennemis Chercher avec la mort la peine toute prête
PRÊT, ÊTEEt je dois moins encore vous dire Que je suis prêt pour vous d'abandonner l'empire
PRIER....si le ciel encore est touché de mes pleurs, Je le prie, en mourant, d'oublier mes douleurs
PROCHAIN, AINEDe son appartement cette porte est prochaine
PROIEPour sortir des tourments dont mon âme est la proie

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