L'oeuvre L'imitation de Jésus-Christ de Pierre CORNEILLE

Ecrit par Pierre CORNEILLE

Date : 1653

Citations de "L'imitation de Jésus-Christ"

Pages 1

Utilisé pour le motCitation
CELLULEVeux-tu jusqu'en ton coeur la sentir vive et forte [la componction], Rentre dans ta cellule et fermes-en la porte Aux tumultes du monde, à sa vaine rumeur
CÉNOBITEQuoique tu sois grand cénobite, Quoique tu sois parfait hermite, Jamais, tant que tu vis, ne te tiens assuré
CENSURERIl est avantageux qu'on blâme, qu'on censure Nos plus sincères actions
CERTAIN, AINEEt le meilleur remède à son infirmité [de l'homme], C'est de choisir toujours un but certain à suivre
CHAGRINERIls s'émeuvent soudain, soudain ils se chagrinent, Et ne gardent plus rien de leur première paix
CHARNEL, ELLENon, ces hommes charnels dont les coeurs s'abandonnent à tout ce que les sens ordonnent, Ne possèdent jamais un bien si précieux
CHATOUILLERHeureux .... Qui, pour ne rien souffrir qui lui pèse ou le souille, Fuit ce qui le chatouille, Et, pour mieux servir Dieu, se rend maître de soi !
CHAUMEEt les princes verront les chaumes préférés Au faste ambitieux de leurs palais dorés
CHEMINEt vois quel est ce digne effort Qui peut mettre ta conscience Au chemin d'une bonne mort
CHERCHÉ, ÉEPar le milieu des eaux, par le milieu des flammes, On passe au repos tant cherché
CHERCHEREt les hommes jamais ne cherchent qui les fuit
CHERCHERNe nous chercher en rien alors que tout nous quitte, Ne vouloir rien qui plaise alors que tout déplaît
CHOIRCombien en trompe un tel espoir [d'une longue vie], Et combien en laisse-t-il choir Dans le plus beau de leur carrière ?
CHOISIRChoisis une heure propre à rentrer en toi-même, à penser aux bienfaits de la bonté suprême
CHOIXQue s'il était au choix de notre âme insensée De languir toujours en ces lieux [la terre], Nous traînerions nos maux sans aucune pensée De régner jamais dans les cieux
CLAIR, CLAIREQui cherche la perfection, Loin de tout croire en téméraire, Pèse avec mûre attention Tout ce qu'il entend dire et tout ce qu'il voit faire ; La plus claire apparence a peine à l'engager
CLARTÉPour se voir affranchi de la prison du corps, Et contempler de près mes clartés infinies
COEURIl est bon quelquefois de sentir des traverses Et d'en éprouver la rigueur, Elles rappellent l'homme au milieu de son coeur, Et peignent à ses yeux ses misères diverses
COGNÉEL'âme, de ses défauts saintement indignée, Doit jusqu'à la racine enfoncer la cognée
COMBATTREPar elle [la tentation] sa vertu plus vivement éclate, Et l'on doute d'un coeur jusqu'à ce qu'il combatte
COMMANDERDans les choses de peu si tu ne te commandes, Dis, quand te pourras-tu surmonter dans les grandes ?
COMMUNIERTon zèle autant de fois saura mystiquement D'une invisible main communier ton âme
COMPARAÎTRERegarde avec quel front tu pourras comparaître Devant le tribunal de ton souverain maître
COMPONCTIONHeureux qui peut tenir ses forces ramassées Dans le recueillement de la componction !
COMPOSÉ, ÉEQu'est-ce qu'ailleurs tu te proposes ? N'est-ce pas bien voir toutes choses Que voir les éléments dont tout est composé ?
CONCUPISCENCEQue si, lâchant la bride à sa concupiscence, Il emporte la jouissance Où l'a fait aspirer ce désir déréglé....
CONDUIREOn va d'un pas plus ferme à suivre qu'à conduire, L'avis est plus facile à prendre qu'à donner
CONFÉRERIls peuvent répéter le son de tes paroles ; Mais il n'est pas en eux d'en conférer l'esprit
CONFÉRERQu'il donne ordre au dedans, qu'il donne ordre au dehors ; à cet heureux progrès l'un et l'autre confère, Et l'âme a plus de force ayant l'aide du corps
CONFÉRERDedans l'oisiveté jamais enseveli, Toujours confère, prie, écris, médite, li
CONFESSEREt retomber demain dans les mêmes faiblesses Dont tu te viens de confesser
CONFIDENCENe fais point confidence avec toutes personnes, Regarde où tu répands les secrets de ton coeur
CONFORMITÉQue de conformité de moeurs et de doctrine ! Que d'union d'esprits sous un supérieur !
CONFUS, USEEt qui, sans se flatter, en secret s'examine, Est de son ignorance heureusement confus
CONNAISSANCEQui se connaît soi-même en a l'âme peu vaine ; Sa propre connaissance en met bien bas le prix
CONSEILLERIl est vrai que chacun volontiers se conseille, Qu'il aime que son sens règle ses actions
CONSIDÉRERMais où trouvera-t-on une âme si purgée, Qu'elle aime à servir Dieu sans se considérer, Et ne cherche en l'aimant que l'heur de l'adorer ?
CONSTANT, ANTEAh ! si tu le voyais, tu serais plus constant à courir sans relâche au bonheur qui t'attend
CONSUMERJusqu'à ce que la mort brise ce qui te lie à cette longue infirmité, Et qu'en toi, dans le ciel, la véritable vie Consume la mortalité
CONTEMPTIBLESi dans les moindres dons tu passes à considérer leur auteur, Verras-tu rien de vil, rien de faible en ses grâces, Rien de contemptible à ton coeur ?
CONTRAINTEMiraculeux effet, bonheur prodigieux, Qu'ainsi la liberté naisse de la contrainte !
CONTRARIÉTÉL'angoisse, le chagrin, les contrariétés, Dans son coeur inquiet tombant de tous côtés, Lui donnent les ennuis et le trouble en partage
CONVIERToi qui dedans un cloître as renfermé ta vie, De toutes les vertus tâche de l'enrichir ; C'est sous ce digne effort que tu dois y blanchir, Ta règle te l'apprend, ton habit t'en convie
CORRUPTIBLEDéfais-toi, mon fils, de tout le corruptible
COULEURLe mal n'a point d'excuse, il n'est espoir, surprise, Intérêt, amitié, faveur, crainte, malheurs, Dont le pouvoir nous autorise à rien faire ou penser qui porte ses couleurs
COURAGEUX, EUSE[Apprends que l'amour est] Courageux et surtout hors de cette faiblesse, Qui force à se chercher et pour soi s'intéresse
COURANT, ANTEBien loin d'être emporté par le courant rapide Des flots impétueux de ses bouillants désirs
COURT, COURTEToute action, tout temps, tout lieu Était propre à penser à Dieu ; Toute heure était trop courte à cette sainte idée
CRÉATUREQue toute créature, à ta sainte présence, S'impose le silence et laisse agir ta voix !
CRÉATUREEt moins la créature aura chez toi d'accès, Et plus du Créateur les dons auront d'excès
CRÉDITN'écoute pas tout ce qu'on dit, Et souviens-toi qu'une âme forte Donne malaisément crédit à ces bruits indiscrets où la foule s'emporte
CRIMINEL, ELLEVanité de choisir pour souverains bonheurs Des plaisirs criminels les damnables mollesses
CROIXAussi le corps se plaint, le corps gémit sans cesse, Accablé sous les moindres croix
CRUCIFIÉ, ÉESi tu ne veux périr, charge sur toi ta croix, Suis du crucifié les douloureuses traces
CRUCIFIER[Celui qui] De la chair et des sens tellement se défie, Qu'à force de ferveur l'esprit les crucifie
CURIEUX, EUSELe sens de sa parole [de Dieu] est souvent si sublime Et si mystérieux, Qu'à trop l'approfondir il égare, il abîme L'esprit du curieux
DÉBILESon coup [de la tentation] est pour les uns rude, ferme, pressant, Pour les autres débile et mol et languissant
DÉBRISQui de la créature embrasse les appas Trébuchera comme elle et suivra pas à pas D'un si fragile appui le débris infaillible
DÉCEVOIRPlusieurs de sorte se déçoivent En l'examen de ce qu'ils sont, Qu'ils se cherchent en ce qu'ils font, Sans même qu'ils s'en aperçoivent
DEDANSTant que l'âme soutient le corps, Nous avons à combattre et dedans et dehors Les tentations et les peines
DÉDIREOui, le religieux qui hait la discipline, Qu'importune la règle, à qui pèse l'habit, Qui par ses actions chaque jour les dédit....
DÉDIREAinsi des bons propos la céleste vigueur Aisément dégénère en honteuse langueur ; Tu sembles n'en former qu'afin de t'en dédire
DÉFAUTDe ce triste séjour, où tout n'est que défaut, Jusqu'aux pieds du Très Haut Sache relever ta pensée
DÉGAGÉ, ÉEPlus l'esprit se fait simple et plus il se ramène Dans un intérieur dégagé des objets
DÉGAGERDemandons-lui [à Dieu] qu'il nous console, Qu'il nous secoure en cet ennui, Saint Paul nous l'a promis pour lui ; Il dégagera sa parole
DÉGOÛTERNe te dégoûte point surtout des paraboles, Quel qu'en soit le projet, Et ne les prends jamais pour des contes frivoles Qu'on forme sans sujet
DEHORSLa tonsure et l'habit sont bien quelque dehors, Mais ne présume pas que les gênes du corps Fassent l'âme religieuse
DEHORSCes austères dehors qui parent une vie, Ces supplices du corps où l'âme est endurcie
DÉLAISSÉ, ÉEEncor même aujourd'hui ces traces délaissées Font voir combien étaient parfaits Ceux qui par de si grands effets Domptaient le monde et ses pensées
DÉLICAT, ATEVa chez ces délicats qui n'ont soin que d'unir Le choix des voluptés aux moyens d'y fournir ; Si tu crois y trouver des roses sans épines, Tu n'y trouveras point ce que tu t'imagines
DÉLICEAffranchis-le [mon coeur] de tous ses vices, Déracine ses passions, Efface les impressions Qu'y forment les molles délices
DEMAINDemain qu'aura-t-il de moins rude ? As-tu ce terme dans ta main ? Et vois-tu quelque certitude D'arriver jusqu'à ce demain ?
DÉMANGEAISONJamais autour du riche à flatter ne t'exerce, Vis sans démangeaison de te montrer aux grands
DÉNUÉ, ÉEPauvres et dénués des secours de la terre, Mais riches en grâce et vertu
DÉRACINERQui pourrait l'affermir dans un saint exercice Qui du coeur tous les ans déracinât un vice
DÉRACINERSouvent le vain orgueil par là se déracine, L'amour-propre se mine, Et fait place aux vertus avec facilité
DÉROBERQuiconque se dérobe à l'humble obéissance Bannit ma grâce en même temps
DÉROUILLÉ, ÉEEt vois comme le fer, par le feu dérouillé, Prend une couleur vive au milieu de la flamme
DÉSARMERMais [ô Dieu] désarme d'éclairs ta divine éloquence ; Fais-la couler sans bruit au milieu de mon coeur
DÉSAVEUUne sincère humilité, Une parfaite charité, Un ferme désaveu de toute propre estime
DÉSENFLERDésenfle-la si bien [la superbe et l'ambition], qu'elle soit toujours prête à voir que chacun sur ta tête Par un dernier mépris ose imprimer ses pas
DÉSOLÉ, ÉEAinsi Dieu conforta cette âme désolée
DÉSORDREPlus cet effort nous trompe et force à remarquer Les désordres secrets qui souillent notre vie
DESSEINMais il n'est arrivé ce dessein qui me tue, Qu'à dessein que ta gloire en prenne plus d'éclat
DESSERRERApprends de cet exemple à desserrer les noeuds Par qui l'affection, par qui le sang te lie
DESSOUSIl t'importera peu que le monde s'en joue, Et t'offre de la roue Ou le dessus ou le dessous
DESTINÉ, ÉETout vice aura sa peine à lui seul destinée
DÉTACHÉ, ÉEIl est toujours en soi détaché de soi-même
DÉTACHEMENTDans la retraite la plus sainte Il n'est si haut détachement Qui, des tentations affranchi pleinement, N'en sente quelquefois l'atteinte
DÉTRACTEURC'est un contre-poison contre les séducteurs, Qui dissipe toutes leurs pestes, Et confond tout l'effort des plus noirs détracteurs
DEVANTTel qui les craint [les tentations] court au-devant ; Tel qui les fuit s'y précipite
DÉVELOPPÉ, ÉETouche, Verbe éternel, ces âmes curieuses ; Celui que ta parole une fois a frappé, De tant d'opinions vaines, ambitieuses Et souvent dangereuses, Est bien développé
DEVOIRTous ces devoirs forcés où tout le coeur s'oppose, N'acquièrent à l'esprit ni liberté ni paix
DÉVOT, DÉVOTEC'est dans ce calme et le silence Que l'âme dévote s'avance Et que de l'Écriture elle apprend le secret
DÉVOT, DÉVOTELis un livre dévot, simple et sans éloquence Avec plaisir pareil Que ceux où se produit l'orgueil de la science En son haut appareil
DÉVOT, DÉVOTECes dévots indiscrets dont le zèle incommode, Pour les rendre saints à leur mode, Leur forme une conduite et fait des lois à part, Au lieu de s'avancer par un secret mérite, Perdent ce qu'en commun dans la règle on profite, à force de vivre à l'écart
DÉVOTIONEn ces jours consacrés à la dévotion, Il faut mieux épurer l'oeuvre et l'intention
DIADÈMEEt fût-il dans l'éclat de la grandeur suprême, Son propre diadème Ne l'y peut attacher
DIFFÉRER.... Et lors il nous faut croire Que nous n'y sommes pas dignement préparés [à la mort], Et que ces doux moments ne nous sont différés Qu'afin que nous puissions mériter plus de gloire
DIFFUS, USEPlus l'esprit se fait simple.... Plus lors sa connaissance est diffuse et certaine, Et s'élève sans peine Jusqu'aux plus hauts sujets
DIFFUS, USEPlus lors sa connaissance est diffuse et certaine
DIGNEIl t'offre une oraison, il t'offre des louanges, Dignes de se mêler à celles de tes anges
DIGNEMENTEt la grâce que Dieu mesure à sa constance [de l'homme], D'autant plus dignement l'en fait venir à bout
DIREEt si nous n'aimions point à nous brouiller l'esprit Ou de ce que l'on fait ou de ce que l'on dit
DISCERNERNous avons peu de jour à discerner la feinte D'avec la pure vérité
DISCIPLINENous voulons que chacun soit sous la discipline, Qu'il souffre la correction, Et nous ne voulons point qu'aucun nous examine, Qu'aucun censure en nous une imperfection
DISPENSERL'autorité de l'homme est de peu d'importance, Et passe en un moment ; Mais cette vérité que le ciel nous dispense Dure éternellement
DISPERSÉ, ÉEEt pour fruit de cette sortie [du cloître] On n'a qu'une âme appesantie Et des désirs flottants dans un coeur dispersé
DISPOSEREt maître de soi-même, en soi-même il dispose Tout ce qu'il se propose De produire au dehors
DISPOSERTu ne peux, me dis-tu, souffrir beaucoup de choses ; En vain tu t'y résous, en vain tu t'y disposes
DISPOSERQuoi que nous proposions, c'est Dieu seul qui dispose ; Et, pour trouver sa voie, homme, il te faut sa main
DISPUTEDe quoi sert une longue et subtile dispute Sur mille obscurités où l'esprit est déçu ?
DISSIPÉ, ÉECet esprit simple, uni, stable, pur, pacifique, En mille soins divers n'est jamais dissipé
DISSIPERLe coup de cette indignité Rabat en nous la vaine gloire, Dissipe ses vapeurs, et rend à la mémoire Le souci de l'humilité
DISSIPEREt tout ce bruit flatteur de notre renommée, Comme il n'est que fumée, Se dissipe en vapeur
DISTRACTIONHeureux qui peut bannir de toutes ses pensées Les vains amusements de la distraction !
DIVAGUERQu'il est dur au contraire et scandaleux d'en voir [des religieux] S'égarer chaque jour du cloître et du devoir, Divaguer en désordre et s'empresser d'affaires....
DIVERSITÉEt la diversité soit des temps soit des lieux Demande à notre ardeur de différents offices
DIVIN, INEAucun n'est digne ici de ces grâces divines, Qui parmi tant de maux et parmi tant d'épines Versent du haut du ciel la consolation
DIVIN, INEÔ qu'il est doux de voir une ferveur divine Dans les religieux nourrir la sainteté !
DIVORCEEt qu'il est malaisé de faire un plein divorce Avec la douce amorce Que chacun porte au coeur !
DOCTEL'homme docte sert moins que l'homme pacifique
DOMPTÉ, ÉESi ton coeur pour le clottre a de la répugnance, Jusqu'à grossir l'orgueil de tes sens révoltés, Regarde ce que font tant d'autres mieux domptés
DOMPTERDompte la gourmandise, et plus facilement Des sentiments charnels tu dompteras le reste
DON[Ce juste juge.] Qui jusque dans ton coeur sait lire ton péché, Qu'aucun don n'éblouit, qu'aucune erreur n'abuse
DONNERDonne-toi pour unique but Le grand oeuvre de ton salut
DONNERComme tout fait ombrage aux soucis qu'il se donne !
DONNERDonne aux saints devoirs d'un chrétien Tout ce que Dieu te donne à vivre
DONNERDonne pour ce grand jour [la mort], donne ordre à tes affaires
DONNERPense, mortel, à t'y résoudre [à la mort] ; Ce sera bientôt fait de toi ; Tel aujourd'hui donne la loi Qui demain ne sera que poudre
DONNEREt quand tu peux donner un conseil salutaire Qui les porte à bien faire, Donne-t'en le plus ample et le plus prompt avis
DORERToute autre liberté n'est qu'un long esclavage Qui cache ou qui dore ses fers
DOUCEURQuand l'homme se possède, et que les créatures N'ont aucunes douceurs qui puissent l'arrêter
DOUX, DOUCEL'exemple est la plus douce et la plus forte loi
DUR, DUREMais il est des esprits durs, indisciplinables, Dont on ne peut venir à bout
ÉBLOUI, IESouvent tout ébloui d'une vaine étincelle....
ÉBLOUISSANT, ANTEDe tant de vanités l'éblouissante image
ÉBRANLERNe t'ébranle donc point dans les tentations, Ne t'inquiète point de leurs inquiétudes
ÉCHAPPÉ, ÉEN'envoyer ni désirs vers le propre intérêt Ni regards échappés vers le propre mérite
ÉCLAIRERAucun n'est éclairé de rayons si puissants, Aucune âme si haut ne se trouve ravie....
ÉCLATER.... l'ire divine, Bientôt contrainte d'éclater, Dans un triste néant vous va précipiter
ÉCOLEÉcoute donc, mon fils, écoute mes paroles ; Elles passent de loin cet orgueilleux savoir, Que la philosophie étale en ses écoles
ÉCRASÉ, ÉEL'un écrasé subitement Sous le débris d'un bâtiment A fini ses jours et ses vices
EFFECTUERTant que tu te défends d'y rien contribuer [aux mauvaises pensées], Tu leur défends aussi de rien effectuer
ÉGAL, ALELa seule vérité donne aux afflictions Des consolations Durables à l'égal de la sainte parole
ÉLANCEMENTL'amour est circonspect, il est juste, humble et sage, Il ne sait ce que c'est qu'être mol ni volage ; Et des biens passagers les vains amusements N'interrompent jamais ses doux élancements
ÉLARGIRC'est par lui que la foi plus fortement agit, Que l'espérance a de quoi croître, Et que la charité s'enflamme et s'élargit
ÉLÉVATIONDieu n'a pas toujours agréable Tout ce qu'un dévot trouve aimable ; Toute élévation n'a pas la sainteté
ÉLEVERPour t'élever de terre, homme, il te faut deux ailes, La pureté du coeur et la simplicité
EMBROUILLERChoisis une heure propre à rentrer en toi-même, à penser aux bienfaits de la bonté suprême, Sans t'embrouiller l'esprit de rien de curieux
EMBROUILLERRépondras-tu pour lui [le prochain] de son peu de vertu ? Ou, si c'est pour toi seul que tu dois rendre compte, Quels que soient ses défauts, de quoi t'embrouilles-tu ?
ENCENSCe que tu vaux est en toi-même ; Tu fais ton prix par tes vertus ; Tous les encens d'autrui sont encens superflus
ENDORMI, IEMalheur, malheur à nous, si notre âme endormie Penche vers la tranquillité !
ENDURCISSEMENT[La vie] Qu'est-elle souvent qu'un amas De sacriléges, d'attentats, D'endurcissements invincibles ?
ENDURÉ, ÉELors tous les déplaisirs endurés sans murmure Deviendront des sujets d'une allégresse pure
ENDUREROn recommande assez la patience aux autres, Mais il s'en trouve peu qui veuillent endurer
ENDURERBoire, manger et se vêtir Sont d'étranges fardeaux qu'impose la nature ; Oh ! qu'un esprit fervent endure Quand il s'y faut assujettir
ENFANTEROn y voit tour à tour la paix et les combats ; On y voit l'amertume enfanter les appas
ENFLERQue veraient-ils en eux qu'ils pussent estimer, S'ils voyaient devant toi ce qu'est leur chair fragile ? Comment souffriraient-ils qu'une masse d'argile S'enflât contre la main qui vient de la former ?
ENFONCÉ, ÉEDans un profond sommeil la paresse enfoncée D'aiguillons enflammés s'y trouvera pressée
ÉNIGMELeur bouche [des prédicateurs] sous l'énigme annonce le mystère ; Mais [Dieu] tu nous en fais voir le sens le plus caché
ENRACINERFais que par là ma foi d'autant mieux s'illumine ; Que par là mon espoir d'autant mieux s'enracine En ta haute bonté
ENTRÉE[Les traits de la mort].... Ne font voir à leur clarté Que la fin d'un triste esclavage Et l'entrée à la liberté
ENTRE-PRÊTER (S')Il faut s'entre-prêter des yeux à se conduire ; Il faut s'entre-donner une aide à se guérir
ENTRE-QUITTER (S')Faut-il pas après tout chacun s'entre-quitter ? Où tous les hommes vont, aucuns ne vont ensemble
ENTRE-SOUTENIR (S')Un combat dure encor que mille autres surviennent ; Et cet enchaînement dont ils s'entre-soutiennent, Fait un cercle de maux qui ne sauraient finir
ENTRETIENQuelles grâces, Seigneur, ne dois-je pas te rendre, à toi, ma seule gloire et mon unique bien ? Mais qui suis-je pour entreprendre D'élever mon esprit jusqu'à ton entretien ?
ENTR'INSTRUIRE (S')Il faut donc s'entr'aimer, il faut donc s'entr'instruire ; Il faut donc s'entre-secourir
ENVELOPPERUn naturel bénin, doux, facile, arrêté, Qui, ne ressentant point en soi de grands obstacles, S'enveloppe et s'endort dans sa tranquillité
ENVIENous autres asservis à nos lâches envies, Sur des biens passagers nous occupons nos vies
ENVISAGERQue d'hommes amoureux de la gloire céleste Envisagent la croix comme un fardeau funeste !
ENVOYERTu dois envoyer par avance Tes bonnes oeuvres devant toi, Qui de ton juge et de ton roi Puissent préparer la clémence
ENVOYERJ'envoierai était très usité dans le XVIIe siècle : Jusqu'à toi, mon Sauveur, j'envoierai ma prière
ÉPANCHEMENTUn plein épanchement de consolations
ÉPANOUI, IEAh ! s'il peut consentir qu'une telle allégresse Tienne ses sens épanouis
ÉPURÉ, ÉEIl [Dieu] est seul de nos coeurs l'allégresse épurée, Et seul notre félicité
ÉPUREMENTEn tout temps, en tous lieux, en toutes actions, Ce digne épurement de tes intentions Doit garder sur toi-même une puissance égale
ESPRITNe demande jamais à ta chair infidèle Ce qu'elle veut ou ne veut pas ; Range-la sous l'esprit, et fais qu'en dépit d'elle Son esclavage ait pour toi des appâts
ESSENTIEL, ELLEEn cette paix donc, seigneur, Essentielle et suprême, En cet unique bonheur, Qui n'est autre que toi-même, Fais le repos de mon coeur
ESSOREt quand je me demande un titre légitime D'où prendre quelque gloire et chercher quelque estime, Je vois pour tout appui de mes plus hauts essors Le néant que je suis et le rien d'où je sors
ÉTALAGECes emplois singuliers qu'on se choisit soi-même Doivent fuir avec soin de paraître au dehors ; L'étalage les perd...
ÉTRANGLÉ, ÉEL'un est percé d'un plomb funeste, Tel meurt étranglé dans son lit
ÉTREINTEÔ doux liens, ô douce étreinte ! ô favorable poids du joug religieux ! Sainte captivité, qu'on te doit de louanges !
ÉTUDIERPlus un homme à lui-même étudie à mourir, Plus il commence à vivre à l'auteur de son être
ÉTUDIERPlus une âme est humiliée, Plus elle s'est étudiée à ce noble ravalement
ÉVAPOREREt que chacun, lassé du souci qui l'accable, Cherche à l'évaporer pour le moins en discours
EXALTÉ, ÉEParle pour consoler mon âme inquiétée, Parle pour la conduire à quelque amendement, Parle afin que ta gloire ainsi plus exaltée Croisse éternellement
EXALTERSi ta gloire peut s'exalter Par l'effet où j'ose prétendre, Permets qu'en ton saint nom je puisse exécuter Ce que tu me vois entreprendre
EXAMINERSa rigueur importune examine et publie Où manque le devoir d'autrui
EXCÈSEt de sa digne ardeur [de l'âme dévote] le salutaire excès, Egal aux fortunes diverses, M'adore autant dans les traverses, Que dans les plus heureux succès
EXCUSERTu sais bien t'excuser, et n'admets point d'excuses Pour les faiblesses du prochain
EXÉCUTERSeigneur, que veux-tu m'apprendre ? Je suis prêt de t'écouter ; Joins à la grâce d'entendre La force d'exécuter
EXEMPT, EMPTECrois-tu les gens du monde exempts d'inquiétude ? Ne vois-tu rien pour eux ni d'amer ni de rude ?
EXTATIQUEQue dans ces transports extatiques Où seul tu me feras la loi, Tout hors de moi, mais tout en toi, Je te chante mille cantiques
FALLOIRPour aimer comme il faut, il faut pour ce qu'on aime Embrasser l'amertume et la dureté même
FARDEt n'y doit point chercher ni le fard du langage Ni la subtilité
FAROUCHEIl s'y rencontre même des mots si farouches pour nos vers [ne se prêtant pas à la versification], que j'ai été contraint d'avoir souvent recours à d'autres qui n'y répondent qu'imparfaitement et ne disant pas tout ce que mon auteur veut dire
FAVORISERJ'aime à donner mes biens, j'aime à favoriser, Mais je veux à mon tour qu'on m'aime et qu'on me serve
FAVORISERElles [des pensées de la mort] me plongèrent dans une réflexion sérieuse, qu'il fallait comparaître devant Dieu, et lui rendre compte du talent dont il m'avait favorisé
FERMÉ, ÉEL'envieux qui verra du plus creux de l'abîme Le ciel ouvert aux saints et fermé pour son crime
FERVEURMais redoublons plutôt nos ferveurs dans ce trouble Pour offrir à Dieu nos combats
FÊTEÀ chaque grande fête augmente et renouvelle Et le bon exercice et ta prière aux saints, Et tiens, en l'attendant, ton âme entre tes mains, Comme prête à passer à la fête éternelle
FIERTÉLeur retraite [des serviteurs de Dieu] en vrais biens se voit toujours féconde, Et trouve un plein repos dans la digne fierté Qui leur fait négliger le monde
FIXÉ, ÉE.... Heureux les yeux, que les dons invisibles Tiennent sur leurs trésors fixés incessamment
FLEXIBLELe Seigneur à mes maux est devenu sensible, Dit-il, et, la pitié l'ayant rendu flexible, Lui-même il a voulu descendre à mon secours
FONCTIONMais un esprit ardent aux saintes fonctions
FORTIFIERCe devrait être aussi notre unique pensée De nous fortifier chaque jour contre nous
FOULERApprends de moi, pécheur, apprends l'obéissance Des sentiments humiliés ; Poudre, terre, limon, apprends de ta naissance À te faire fouler aux pieds
FOURNIRSi ce peu que j'ai ajouté quelquefois par la nécessité de fournir une strophe n'est point une liberté qu'il soit à propos de retrancher
FRAGILETant qu'à ce corps fragile un souffle nous attache....
FRAGILEMais, bien qu'en général nous soyons tous fragiles, Tu n'en dois croire aucun si fragile que toi
FRAGILITÉQuelque effort qu'ici-bas l'homme fasse à bien vivre, Il est souvent trahi par sa fragilité
FRIVOLEN'espère point de joie, ô mon coeur, que frivole, N'en espère aucune ici-bas, Qu'en ce grand Dieu de qui le bras Soutient l'humble et le pauvre et partout le console
FRUITIF, IVEEt, sans s'immoler chaque jour, On ne conserve point l'union fruitive Que donne le parfait amour
FRUSTRÉ, ÉEEncor ces malheureux, avec toute leur peine, Demeurent quelquefois frustrés de leur espoir
FUIREt, bornant tes désirs à ces dons éternels, Fuis d'être connu des mortels
FUIRNe désire donc pas, fuis même à regarder Tout ce que sans péché tu ne peux posséder
FUMÉECes riches que du siècle adore l'imprudence Passent comme fumée avec leur abondance
GAGNERIl faut envoyer par avance Tes bonnes oeuvres devant toi, Qui de ton juge et de ton roi Puissent te gagner la clémence
GAUCHIRAmi, tu sauras t'affranchir De tout ce qui te fait gauchir Vers les passions et les vices
GAUCHIRCelui qui gauchit tout autour [des tentations] Sans en arracher la racine
GAUCHIRPenses-y sans cesse et sans feinte, Ce grand péril se peut gauchir
GÉNÉRAL, ALEN'espère pas qu'ici jamais il [Dieu] se ravale à répondre à tous tes souhaits ; Pour toi, pour moi, pour tous la règle est générale Et ne se relâche jamais
GLAÇONDissipe mes glaçons par cette heureuse flamme Qu'allume ton amour
GLISSÉ, ÉEPeut-être y verras-tu [dans tes actions] malgré ton bon dessein, à chaque occasion mille offenses glissées Contre le grand monarque ou contre le prochain
GLORIFIERComme ils fuyaient la gloire et cherchaient les supplices, Les supplices enfin les ont glorifiés
GRAVIROn gravit sur les monts, on s'abandonne aux flots
GROS, OSSEQu'heureux est ce moment où sa bonté [de Dieu] déploie Sur un gros d'amertume un peu de ses douceurs !
GUINDERIl est quelques esprits dont l'orgueil curieux Jusques à mes secrets les plus mystérieux Tâche à guinder l'essor de leur intelligence
HANTERCe n'est pas grand effort de hanter sans querelle Des esprits doux, des gens de bien
HAUT, AUTEIls allaient au plus haut de la perfection
HOMMEUn païen nous l'apprend, tout chrétiens que nous sommes : Je n'ai jamais, dit-il, été parmi les hommes Que je n'en sois sorti moins homme et plus brutal
HONTELes soins que cette amour nous donne en cette vie Ne peuvent aussi bien nous élever si haut, Que la perfection la plus digne d'envie N'y soit toujours suivie Des hontes d'un défaut
HORSLe plein calme est un bien hors de notre puissance
HORSS'il y a quelque contestation pour le nom de l'auteur [de l'Imitation], il est hors de dispute que c'était un homme bien éclairé du Saint-Esprit
HÔTE, ESSETous autres noeuds brisés, Seul hôte de toi-même et maître de la place
HÔTE, ESSEC'est l'ordinaire effet de son épanchement [de la grâce divine], Que d'enfanter le zèle et semer l'allégresse ; C'est l'accompagnement de cette grande hôtesse
IMBÉCILEN'es-tu pas, ô mon Dieu, mon seigneur souverain, Et moi ton serviteur pauvre, lâche, imbécile, Dont tout l'effort est inutile, à moins qu'avoir l'appui de ta divine main ?
IMBÉCILLITÉNotre imbécillité, maîtresse de nos sens, Conserve en tous les coeurs un tel penchant aux vices....
IMPÉRIEUX, EUSECherche la vérité dans la sainte Écriture, Et lis du même esprit Le texte impérieux de sa doctrine pure Que tu le vois écrit
IMPERTINENCEQuelque fois ton esprit, s'élevant jusqu'aux cieux, De cette haute extase où j'occupe ses yeux, Retombe tout à coup dans quelque impertinence
IMPUR, UREPar là de tout l'impur la souillure s'efface
INANITÉFuis l'embarras du monde autant qu'il t'est possible ; Ces entretiens du siècle ont trop d'inanité
INDULGENT, ENTESois-lui plus indulgent [au prochain] et pour toi plus sévère
INÉPUISABLECe Dieu dans ses bontés toujours inépuisable
INGRAT, ATEVeux-tu que la grâce divine Coule abondamment dans ton coeur, Fais remonter ses dons jusqu'à leur origine, N'en sois pas ingrat à l'auteur
INSENSIBLEMENTDépouille entièrement tes mauvaises coutumes ; Leur appas dangereux, chaque fois qu'il surprend, Forme insensiblement un obstacle plus grand
INSTITUTCar enfin c'est lui seul qui met en évidence Ce miracle impossible à tout effort humain ; C'est ton saint institut [l'eucharistie], c'est l'oeuvre de ta main, Qui passe de bien loin toute notre prudence
INSTRUIREMa parole instruisait dès l'enfance du monde ; Prophètes, de moi seul vous avez tout appris
INSTRUISANT, ANTE[La vérité] De qui la parole instruisante N'a pour se faire ouïr que de muets accords
INTELLIGENCEJe me tiendrai toujours de ton intelligence
INTÉRIEUR, EUREEt de l'intérieur prends d'autant plus de soin, Que Dieu, sans se tromper, connaît ce que nous sommes, Et que du fond du coeur il se fait le témoin
INTÉRIEUR, EURESouviens-toi que le cloître, où tu t'es enfermé, Veut de l'intérieur et de la vigilance
INVARIABLEFais, Seigneur, que mon désir N'ait pour but invariable Que ce que ton bon plaisir Aura le plus agréable, Que ce qu'il voudra choisir
IRE... l'âme pécheresse Que tu rends toute vide à sa fragilité, Et que ton ire vengeresse Punit dès ici-bas par cette inanité
JEÛNERAucun dans le banquet ne veut l'abandonner [Jésus-Christ], Mais dedans le désert il est seul à jeûner
JUSQUE et JUSQUESJusques où n'ont été leurs saintes abstinences ? Jusques où n'ont-ils su pousser Le zèle de voir avancer Les fruits de tant de pénitences ?
LANGUIDENe laisse pas mon âme impuissante et languide Dans la stérilité que le crime produit, Et telle qu'une terre aride Qui, n'ayant aucune eau, ne peut rendre aucun fruit
LARGEQui cherche à vivre au large est toujours à l'étroit
LASSITUDEL'amour [de Dieu] ne dort jamais, non plus que le soleil, Il sait l'art de veiller dans les bras du sommeil, Il sait dans la fatigue être sans lassitude
LÉGER, ÈREQu'il est bon de se taire, et qu'en paix on respire, Quand de parler d'autrui soi-même on s'interdit, Sans être prompt à croire, ou léger à redire Plus qu'on ne nous a dit !
LICENCEPurger notre théâtre des ordures que les premiers siècles y avaient comme incorporées, et des licences que les derniers y avaient souffertes
LIMITEEt ta miséricorde excédant tous limites
LIQUÉFACTIONTout ce qui coule au coeur de doux saisissements, De liquéfactions, d'épanouissements, Marque bien les effets de ma grâce présente
LIREDedans l'oisiveté jamais enseveli, Toujours confère, prie, écris, médite, li
LIVRETIl est d'autres esprits dont la dévotion Attache à des livrets toute son action, S'applique à des tableaux, s'arrête à des images
LUISANT, ANTEJe sais qu'assez souvent ce sont de faux luisants
LUMIÈREPlusieurs y sont trompés, et leur fausse lumière Trouve le précipice au bout de la carrière
MAINMais il est en ta main de le rendre impuissant
MEILLEUR, EURETu vois ce qui m'est le meilleur, De mes maux tu sais le remède ; Regarde mon désir, et règle-le, Seigneur, Ainsi que tu veux qu'il succède
MENTEUR, EUSEToutes leurs voluptés sont courtes et menteuses
MÉSESTIMERC'est donc avec raison que l'âme s'humilie, Se mésestime, se déplaît
METTREEt qui peut attendre si tard à répondre aux grâces divines, Met son salut en grand hasard
MINERSouvent le vain orgueil par là se déracine, L'amour-propre se mine, Et fait place aux vertus avec facilité
MOINSN'es-tu pas, Ô mon Dieu, mon Seigneur souverain, Et moi ton serviteur, pauvre, lâche, imbécile, Dont tout l'effort est inutile à moins qu'avoir l'appui de ta divine main
MOINSÀ moins que ton secours me relève le coeur, à moins que ta bonté ranime ma langueur, Mes plus ardents efforts ne peuvent rien produire
MOLLESSEDes plaisirs criminels les damnables mollesses
MONTERVois leur constance au milieu de leurs gênes, Monter plus haut, plus on les fait languir
MOURANT, ANTEQu'il se trouve au milieu d'une étrange torture, Et qu'il y soutient mal sa mourante vigueur
MURMURERLa chair murmurera, mais de tout son murmure La ferveur de l'esprit convaincra l'imposture
MUTIN, INEEt lui-même à toute heure il se fait violence Pour vaincre de ses sens la mutine insolence
MUTINÉ, ÉETu sens une révolte en ton coeur mutiné Contre la patience où tu l'as condamné
NÉANTÔ néant, ô vrai rien, mais pesanteur extrême, Mais charge insupportable à qui veut s'élever, Mer sans rive où partout chacun se peut trouver, Mais sans trouver partout qu'un néant en soi-même
NICe n'est pas tout encore, et tu ne conçois pas Ni tout ce qu'est l'amour ni ce qu'il a d'appas
NOVICIATMais nous n'avons, hélas ! que trop d'expérience, Qu'ayant traîné vingt ans l'habit de pénitence, Souvent ce lâche coeur a moins de pureté Qu'à son noviciat il n'avait apporté
OBÉISSANCEQuiconque se dérobe à l'humble obéissance, Bannit ma grâce en même temps, Et se livre lui-même à toute l'impuissance De ses désirs vains et flottants
OBSCURITÉDe quoi sert une longue et subtile dispute Sur des obscurités où l'esprit est déçu ?
OBSTINÉ, ÉETon Dieu sait ta faiblesse, et n'exige de toi Que la sincérité d'une solide foi, Qu'une vie obstinée à la haine du crime
OBSTINERDompte sous une exacte et forte discipline Ces inséparables flatteurs Que l'amour de toi-même à te séduire obstine
OBSTINERL'affliction s'obstine à suivre qui l'évite
OMBRAGENos sens sont des trompeurs dont les fausses images à notre entendement n'offrent rien d'assuré, Et ne lui font rien voir qu'à travers cent nuages Qui jettent mille ombrages Dans l'oeil mal éclairé
ORDREDonne pour ce grand jour [le jour de la mort], donne ordre à tes affaires, Pour ce grand jour, le comble ou la fin des misères
OSTENTATIONElle enseigne à ranger tes sens sous ta puissance, à bannir de tes actions L'orgueil des ostentations, Et le fard de la complaisance
Où qu'il [le chrétien] soit, quoi qu'il fasse, il redoute, il chérit Cet être universel à qui rien ne périt
Je n'invite point à cette lecture ceux qui ne cherchent dans la poésie que la pompe des vers ; ce n'est ici qu'une traduction fidèle où j'ai tâché de conserver le caractère et la simplicité de l'auteur
OUBLIERAbsorbé tout en toi par un parfait amour, Je m'oublierai moi-même et fuirai tout le reste
OUBLIERDe mon propre néant jamais ne m'oublier
PARTAGERIl lui partagera son propre diadème, Et de toute sa gloire il le fera briller
PARTAGERNous autres malheureux perdrons-nous tout courage Pour voir que notre vie ici-bas se partage Aux inégalités... ?
PASSERTiens la balance droite à chaque événement, Tiens-la ferme à tel point que jamais tu ne passes Jusque dans la faiblesse et dans l'emportement
PASSERSi dans les moindres dons tu passes à considérer leur auteur [Dieu]
PÈLERINAGEEt les plus longs pèlerinages N'ont jamais fait beaucoup de saints
PENCHER....La fragilité [du pécheur]... n'a jamais, de soi, que le néant pour terme ; Elle y penche, elle y glisse, elle y tombe aisément
PENCHERAgis donc fortement, et fais-toi violence, Pour te soustraire au mal où tu te vois pencher
PENTELe naturel de l'homme a tant de pente aux vices, Qu'il s'y replonge à tous moments
PERÇANT, ANTESacrés ressentiments, réflexions perçantes Qui dans un coeur navré versez d'heureux regrets
PERCERCe grand juge des coeurs perce d'un oeil sévère Les plus secrets motifs de nos intentions
PERDURABLESi durant une vie où rien n'est perdurable....
PERMANENT, ENTEL'homme n'a point ici de cité permanente
PERSÉCUTANT, ANTEUn si grand exemple à souffrir me convie Tout ce qu'a le malheur de plus persécutant
PEUDans les choses de peu si tu ne te commandes, Dis, quand te pourras-tu surmonter dans les grandes ?
PLÉNITUDEÀ tes moindres souhaits tu verras lors s'offrir, Non plus de quoi trembler, non plus de quoi souffrir, Mais du solide bien l'heureuse plénitude
PLUSPlus grande en est la peine, et plus grande est la gloire
PLUSPlus une âme est humiliée, Plus elle s'est étudiée A ce noble ravalement ; D'autant mieux cette ferme base Soutient la haute et sainte extase Ou je l'élève en ce moment
POINTILLERPour consumer sa vie à pointiller sans cesse Sur le genre et l'espèce Qui ne servent à rien
PORTÉEAprès la grâce qu'ils m'ont faite de ne point dédaigner ce qu'ils ont vu, je pense avoir quelque droit d'espérer qu'ils ne me refuseront pas celle de se contenter de ce que je puis, et de n'exiger rien de moi par delà ma portée
POURSans relâcher en rien son allure ordinaire, Pour chose que le monde en veuille condamner
POURC'est bien pour en rougir de voir quelle tempête Souvent mes lâchetés attirent sur ma tête
PRÉCIPITERL'ardeur impétueuse à mille erreurs te livre, Et trop courir c'est te précipiter
PRÊT, ÊTELa vertu la plus prête à se voir couronner, Quand ta main se retire, est aussitôt fragile
PRÊTERRien de la part des sens ne le saurait toucher, Et loin de prêter l'âme à leurs vaines délices....
PRÊTEREt quoi qu'étale ici le monde, Ce n'est qu'avec dédain que l'oeil s'y doit prêter
PROCURERPour ceux qui m'ont causé quelques désavantages, Procuré quelque perte, ou fait quelques outrages
PROFITERCes dévots indiscrets.... Perdent ce qu'en commun dans la règle on profite, à force de vivre à l'écart
PROGRÈSCe parfait et divin amour Les avançait de jour en jour en ces progrès d'esprit où la vertu s'excite
PROJETNe te dégoûte point surtout des paraboles, Quel qu'en soit le projet, Et ne les prends jamais pour des contes frivoles Qu'on forme sans sujet
PROSTERNERExauce cette indigne et vile créature Que prosterne à tes pieds un humble repentir
PURGATOIRELâche, qu'oses-tu dire ? ainsi le purgatoire, Ainsi ses feux cuisants sont hors de ta mémoire ! Auras-tu plus de force, ou les présumes-tu Plus aisés à souffrir à ce coeur abattu ?
PURGATOIREÔ que la patience est un grand purgatoire Pour laver de ce coeur la tache la plus noire !
PURGERAh ! qu'il vaudrait bien mieux par de saints exercices Purger nos passions, déraciner nos vices !
PURGERMais celui qui se juge, heureusement s'instruit à purger de péché ce qu'il fait, dit ou pense
QUEInnocent qu'il était, il [Jésus] voulut endurer
QUEQue te peut nuire enfin une telle tempête ?
QUEEt sa manne cachée est difficile à voir Qu'à ces yeux épurés que la grâce illumine
QUOIOù pourrai-je trouver de quoi te faire un don Qui puisse tenir lieu d'une reconnaissance ? Je l'ai, mon Dieu, j'ai ce de quoi Te faire une agréable offrande
RAGEL'ivrogne et le gourmand recevront leurs supplices Du souvenir amer de leurs chères délices ; Et ces repas traînés jusques au lendemain Mêleront leur idée aux rages de la faim
RAMASSERJ'enseigne [moi Dieu] à me chérir d'une ardeur sans égale, J'enseigne à ramasser en moi tout son désir
RANGERRange à ce que tu dois ton âme en patience
RAPPORTÀ l'aspect amoureux de ce mourant Sauveur, Combien dois-tu rougir de ton peu de ferveur Et du peu de rapport de ta vie à sa vie !
RAREEntre tant de choses excellentes, rien ne fit alors ni ne fait encore tous les jours une si forte impression sur mon âme que ces rares pensées de la mort que vous y avez semées si abondamment
RAVALEMENTQu'un plein ravalement ainsi m'est nécessaire ! Que je me dois pour moi des sentiments abjects !
RAVALEMENTLe plus grand devant Dieu c'est le moindre en soi-même ; Et les vertus que le ciel aime Par les ravalements trouvent l'art d'y monter
RAVALERPlus dans leur folle estime il se trouve compris, Plus il ravale de son prix
RECOURBERÉpure tes désirs par cette intention : Tes flammes deviendront comme eux droites et pures, Tes flammes que souvent ta folle passion Recourbe vers toi-même ou vers les créatures
RÉDUIREAinsi qui sait aimer se rend de tout capable, Il réduit à l'effet ce qui semble incroyable
RÉDUIT, ITEVivre en communauté sans querelle et sans bruit, Porter jusqu'au trépas un coeur vraiment réduit, C'est se rendre digne d'envie
RÉFÉRERL'autre [âme] m'en fait toujours un hommage fidèle [des honneurs reçus] ; Et sur ceux qu'on lui rend son zèle s'élevant Me les refère tous sans en vouloir pour elle
REFUIRQue tout ce qu'il abhorre et tout ce qu'il refuit, Si tôt que cette grâce [de Dieu] entre dans la balance, Devient tout ce qu'il aime et tout ce qu'il poursuit
RÉGNERNe souhaite régner dans le coeur de personne ; Non plus ne fais régner personne dans le tien
REGORGEMENTCette sainte joie, en vrais plaisirs féconde, Qui toujours les remplit et toujours surabonde, Par un regorgement qu'on ne peut expliquer Fait que rien ne leur manque et ne leur peut manquer
RELÂCHEREt quand le souvenir d'avoir le mieux vécu Relâche la ferveur à quelque vaine gloire, Qui s'assure de vaincre est aisément vaincu
REMETTREIl faut donc me remettre à juger chaque chose
REMIS, ISEEt souffrir d'un esprit remis, Lors même qu'on me persécute Pour ce que je n'ai point commis
REMPLI, IERempli de cette idée, il te sera facile De juger l'instabilité Qu'a le monde et sa vanité
REMPLIRMais si l'événement remplit mal leurs souhaits, Ils s'émeuvent soudain, soudain ils se chagrinent
RÉMUNÉRATEUR, TRICEJe suis de tous les bons le rémunérateur
RENDREJ'offre ces mêmes voeux et ces mêmes hosties Pour ceux dont la malice ou les antipathies M'ont rendu déplaisir, m'ont nui, m'ont offensé
RÉPARATEUR, TRICEPuissant réparateur des misères humaines
REPOSEn Dieu seul est aussi le repos de sa course [de l'âme]
RÉSIGNERCes vrais amis que je te donne, Ces unions que je te fais, Doivent me résigner si bien tous tes souhaits, Que tu sois mort à tout si tôt que je l'ordonne
RÉSISTERQui résiste trop tard a peine à résister [à la tentation], Et c'est au premier pas qu'il la faut arrêter
RETENIREt le retiennent qu'il n'y fonde Ou son amour ou son espoir
RETIRERUne chose, il est vrai, fait souvent balancer, Attiédit en plusieurs l'ardeur de s'avancer, Et dès les premiers pas les retire en arrière
REVENIRTout ce qu'il [l'homme] fait et dit reviendra sur sa tête
REVOIRRevois tes actions, tes discours, tes pensées ; Peut-être y verras-tu, malgré ton bon dessein, à chaque occasion mille offenses glissées Contre le grand monarque ou contre le prochain
RÉVOLTETu sens une révolte en ton coeur mutiné Contre la patience où tu l'as condamné
RIENNe crois rien précieux, ne crois rien admirable, Rien noble, rien enfin dans la solidité, Que ce qui doit aller jusqu'à l'éternité
RIGUEURÔ jeûnes, pauvreté, disciplines, cilices, Amoureuses rigueurs et triomphants supplices, ô cloître, ô saints travaux, qu'il vous faut souhaiter !
RUDESSEEt des afflictions regarde les rudesses Comme des traitements dus à ta lâcheté
SAISIRTu n'as fait, lui dit-il [à Dieu], que détourner ta face, Et le trouble aussitôt s'est saisi de mon coeur
SANCTIFIERSanctifier la poésie par un ouvrage si précieux [l'Imitation de Jésus-Christ]
SANGTant que le sang bout dans nos veines
SERPENTEnfin le vieux serpent tâchera de t'aigrir Contre les moindres maux que tu voudras souffrir ; Il fera mille efforts pour brouiller ta conduite ; Mais avec l'oraison tu le mettras en fuite
SIQue te sert de percer les plus secrets abîmes Où se perd à nos sens l'immense Trinité, Si ton intérieur, manquant d'humilité, Ne lui saurait offrir d'agréables victimes !
SOMBRELeurs jours les plus brillants [des riches] ont les plus sombres nuits ; Souvent mille terreurs y jettent mille alarmes
SOUHAITERNe souhaite régner dans le coeur de personne
SOULEVEROui, quand ta vérité l'a bien soumis à toi, Le bien qu'on dit de lui jamais ne le soulève ; Qu'un monde entier le loue, un monde entier achève D'affermir les mépris qu'il a conçus de soi
SOUSTRACTIONCeux que ses dons [de la grâce] daignent instruire, Ceux qui savent où peut réduire Le douloureux effet de la substraction
STABLEQu'ainsi purgé par ta présence, à tes pieds je le puisse offrir [mon coeur], Net pour t'aimer, fort pour souffrir, Stable pour la persévérance
STATUTNous voulons des statuts dont la dure contrainte L'attache [l'âme] avec sévérité
STUPIDEIls [les hommes] suivent en tous lieux, comme bêtes stupides, Leurs sens pour souverains, leurs passions pour guides
STUPIDEL'amour de la gloire éternelle Les sait si pleinement saisir, Que leur âme est stupide à tout autre plaisir
SUBMISSIONAvec le roi prophète élève ta prière ; Et dis à son exemple avec submission....
SUBTILISERAh ! si l'on se donnait la même diligence, Pour extirper le vice et planter la vertu, Que pour subtiliser sa propre intelligence, Et tirer la science Hors du chemin battu !
SUFFISANCEL'amas des consolations, L'éclat des révélations, Ne sont pas du mérite une marque fort sûre ; Et ni par le degré plus haut, Ni par la suffisance à lire l'Écriture, On ne juge bien ce qu'il vaut
SUIVI, IEEt devant ce grand juge [Dieu] où le plus hardi tremble, Le roi le mieux suivi se va seul présenter
SUIVREIls suivent en tous lieux, comme bêtes stupides, Leurs sens pour souverains, leurs passions pour guides
SUPÉRIEUR, EUREQue de conformité de moeurs et de doctrine ! Que d'union d'esprits sous un supérieur !
SUPPLICECeux-là partout à charge et les vivants supplices De qui se condamne à les voir, Mais plus encore à charge à leurs propres caprices, Se donnent plus de mal qu'ils n'en font recevoir
SUPPORTERComment il faut supporter d'autrui
SURABONDANT, ANTETout le surabondant doit place au nécessaire ; Remplis tous tes devoirs avec fidélité
SURDITÉEt je vois presque en tous un même aveuglement, Je trouve presque en tous des surdités pareilles
TARDÀ peine sur le tard rentre-t-on en soi-même
TENIRIl n'est pas naturel de craindre et fuir l'honneur, De tenir les mépris à souverain bonheur
TENTATIONLa flamme est l'épreuve du fer, La tentation l'est des hommes
TÉPIDITÉEt bien loin de tâcher qu'une chaleur si belle Prenne de jour en jour une force nouvelle, Nous laissons attiédir son impuissante ardeur, Qui de tépidité dégénère en froideur
TIÈDEMais le lâche et le tiède a douleur sur douleur, Et voit fondre sur lui tout ce qu'il appréhende
TIMONTelle qu'un vaisseau sans timon, Le jouet des fureurs de l'onde
TOMBERJe pensais être le premier à qui il fût tombé en l'esprit de sanctifier la poésie par un ouvrage si précieux
TOUCHER....tout ce qu'on voit de gloire temporelle Ne les touche d'aucun désir
TOURNERMortel, ouvre les yeux, et vois que la misère Te cherche et te suit en tout lieu, Et que toute la vie est une source amère, à moins qu'elle tourne vers Dieu
TOURNOYERAinsi jamais il n'est la proie Du lion toujours rugissant, Qui, pour surprendre l'innocent, Tout à l'entour de lui tournoie
TOUT, TOUTEIl voit tout comme il est, et jamais ne s'abuse
TOUT, TOUTESouvent ceux que tu vois par leur vertu sublime Mériter notre amour, emporter notre estime, Tous parfaits qu'on les croit, sont le plus en danger
TRAÎNANT, ANTEMa traînante langueur
TRAÎNANT, ANTEQue faible est leur charité ! Que leur dévotion est traînante et débile !
TRAÎNÉ, ÉEL'ivrogne et le gourmand recevront leurs supplices Du souvenir amer de leurs chères délices ; Et ces repas traînés jusques au lendemain Mêleront leur idée aux rages de la faim
TRAÎNERCependant que le tien [nom] traînera dans l'oubli, S'il ne tombe assez bas pour traîner dans la fange
TRAVAILLERPlus l'esprit s'y travaille [dans les oeuvres de Dieu], et plus il s'y confond
TRAVERSELe temps du vrai mérite est celui des traverses ; Pour triompher il faut souffrir
TROMPETTEIl se défend longtemps du mal qu'on dit d'autrui ; Ou, s'il en est enfin convaincu malgré lui, Il ne s'en fait point la trompette
TUMULTEHeureuses donc cent fois, heureuses les oreilles Qui s'ouvrent sans relâche à ses divins accents [de la grâce], Et, pleines qu'elles sont de leurs hautes merveilles, Se ferment au tumulte et du monde et des sens !
VAGABOND, ONDERègle, règle mieux tes pensées, Mets plus d'ordre en tes actions, Réunis tes affections Vagabondes et dispersées
VAINCREFaisons-nous violence, et vainquons-nous d'abord ; Tout deviendra facile après ce grand effort
VAINCREPlus tu vaincs la nature et l'oses maltraiter, Plus cette grâce abonde...
VALPar des transports de joie et de reconnaissance, Bénis ton Dieu, mon âme, en ce val de malheurs
VÉHÉMENCEEt son feu [de l'amour] le plus vif et le plus véhément, à la moindre traverse, au moindre empêchement, Perd si tôt cette véhémence, Que de tout le bien qu'il commence Il néglige l'avancement
VIF, VIVEAmoureux d'une vie ingrate et fugitive, Ils acceptent pour l'âme une mort toujours vive, Où, mourant à toute heure et ne pouvant mourir, Ils ne sont immortels que pour toujours souffrir
VIOLENTEREt sans violenter et les corps et les âmes On ne peut vaincre le péché
VIVIFIANT, ANTEMais dans l'obscurité tu rends l'oeil clairvoyant, Et joins du haut du ciel à la lettre qui tue, L'esprit vivifiant
VIVREAinsi des plus grands saints la sagesse profonde Pour ne vivre qu'à Dieu fuyait les jeux du monde
YTiens-y-toi [sur la terre], comme un étranger Qui, dans l'ardeur de voyager, N'a point de cité permanente
YPrépares-y-toi sans ennui

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