L'oeuvre Le menteur de Pierre CORNEILLE

Ecrit par Pierre CORNEILLE

Date : 1644

Citations de "Le menteur"

Pages 1

Utilisé pour le motCitation
ACCÈSJ'aurai déjà gagné chez elle quelque accès
ACCORDMon affaire est d'accord
ACCORDSi son père et le mien ne tombent point d'accord
ACHEVERVienne encore un procès, et je suis achevé
AGRÉMENTSa compagne, ou je meure, a beaucoup d'agrément
AIRUn discours en l'air qu'il forge
AISEVous le pardonnerez à l'aise de vous voir
ALOICette marchandise est de trop bon aloi
ÂMEJe voudrais le connaître, Mais connaître dans l'âme
APPÉTITVous avez l'appétit ouvert de bon matin
APPRENTISSAGEVous n'en êtes pas à votre apprentissage
ARMEAttaqué par vos yeux je leur rendis les armes
ARRÊTERJe cherche à l'arrêter [le marier], parce qu'il m'est unique [fils unique]
AUSSIPeut-être que tu mens aussi bien comme lui
AUTANTIl vaut communément autant comme il se prise
AUTHENTIQUESi vous avez besoin de lois et de rubriques, Je sais le code entier avec les authentiques
AVENU, UEAvant qu'aucun malheur te puisse être avenu
AVERSIONElle n'a pas pour moi d'aversion si forte
AVEUJusqu'à ce que ma flamme ait eu l'aveu d'un père
AVISLa nuit porte avis
BADAUD, AUDEParis est un grand lieu plein de marchands mêlés.... Et, parmi tant d'esprits plus polis et meilleurs, Il y croît des badauds autant et plus qu'ailleurs
BAIEJ'ai donné cette baie à bien d'autres qu'à vous
BALANCECessez d'être en balance et de vous défier
BANQUEROUTEEt je fais banqueroute à ce fatras de lois
BATTERIESans changer de discours, changeons de batterie
BIENIl aura su qu'Alcippe était bien avec vous
BONACEJe changeai d'un seul mot la tempête en bonace
BOUCHEAvoir toujours en bouche angles, lignes, fossés
BOURDEAppelez-moi grand fourbe et grand donneur de bourdes
BOUTEn viendrons-nous à bout ?
BRAVADEVous n'avez aujourd'hui quitté votre embuscade Qu'afin de m'en conter l'histoire par bravade
BRONCHERAprès ce mauvais pas où vous avez bronché
CASSERFaites moins la sucrée et changez de langage ; Ou vous n'en casserez, ma foi, que d'une dent
CAVALIER, IÈREMe trouves-tu bien fait en cavalier ?
CERTAIN, AINEIl ne l'aima jamais, pour certain
CERVEAUCe malheureux jaloux s'est blessé le cerveau
CERVELLEPasser pour esprit faible ou pour cervelle usée
CHAMPÀ chaque bout de champ vous mentez comme un diable
CHANDELLEEt le jeu, comme on dit, n'en vaut pas les chandelles
CHARGEElle m'avait donné charge de vous le dire
CHEVETAllons sur le chevet rêver quelque moyen
CHOIXMon père a consenti que je suive mon choix
CHOIXIl est fort peu d'endroits Dont il n'ait le rebut aussi bien que le choix
COEURJe veux encore un coup montrer un coeur de père
COEUR[Il] m'a fait voir trop de coeur
COMMANDEMENTJ'ai dix langues, Cliton, à mon commandement
COMMEMa foi, vous en tenez aussi bien comme nous
COMPLAISANT, ANTEEt, comme c'est m'aimer que me faire présent, Je suis toujours alors d'un esprit complaisant
COMPOSERMe voyant pris, il fallut composer
COMPTETrouves-y ton compte et j'en serai ravie
CONNAÎTRESi c'était lui-même, il pourrait me connaître
CONTEJe le sers aussitôt d'un conte imaginaire Qui l'étonne lui-même et le force à se taire
CONTENT, ENTESur toutes [ces inventions] quelque jour je vous rendrai contente
CONTERDorante qui tantôt nous en a tant conté
CONTREDITC'est Lucrèce ; ce l'est sans aucun contredit
CONTRE-TEMPSEt d'un tel contre-temps il fait tout ce qu'il fait Que, quand il tâche à plaire, il offense en effet
COPIEDe peur qu'en un moment l'amour ne s'estropie à voir l'original si loin de sa copie
CORPSSi tu pouvais savoir quel plaisir on a lors De leur faire rentrer leurs nouvelles au corps....
CORPSJ'en réponds corps pour corps
COU ou COLElle se jette au cou de ce pauvre vieillard
COUCHERVous couchez d'imposture et vous osez jurer !
COULERTu sais adroitement couler ta flatterie
COULEREn son quartier souvent je me coulais sans bruit
COULEURAux couleurs, au carrosse il ne doute de rien ; Tout était à Lucrèce....
COUPERSon fils et deux valets me coupent le chemin
COURSon père sait la cour
COURL'autre hiver, faisant ici ma cour
COURIREt les petits enfants, sitôt qu'on m'aperçoit, Me courent dans la rue....
COURTAUD, AUDEEt aucun rit de voir les courtauds de boutique, Grossissant à l'envi leur chienne de musique, Se rompre le gosier dans cette belle humeur, Et crier après moi, le valet du menteur
CRÉDITCertes, vous m'allez mettre en crédit par la ville
CROIREÀ qui vous veut ouïr, vous en faites bien croire
CROIREMais autrefois il n'en était pas ainsi ; et le sens dubitatif qui est naturellement attaché à croire faisait qu'on mettait volontiers le subjonctif : La plus belle des deux je crois que ce soit l'autre
CROÎTREIl y croît [à Paris] des badauds autant et plus qu'ailleurs
DÉBITERUn homme de mon âge a cru légèrement Ce qu'un homme du tien débite impudemment
DÉCLINAvec mon pistolet, le cordon s'embarrasse, Fait marcher le déclin, le feu prend, le coup part
DÉFAIREJe me défais de toi, j'y cours, je le rejoins
DÉFIANCEElle a lieu de douter et d'être en défiance
DÉGOÛTÉ, ÉEVous êtes, à vrai dire, un peu bien dégoûté
DÉNOUERAvec un tel secret leur langue se dénoue
DENTFaites moins la sucrée et changez de langage, Ou vous n'en casserez, ma foi, que d'une dent
DÉPAYSERComme j'ai entièrement dépaysé les sujets pour les habiller à la française
DESSOUSJe le tiendrai longtemps dessous votre fenêtre
DESSUSEn fermant le paquet, j'écrirai le dessus
DESTINLà, je menai l'objet qui fait seul mon destin
DESTINÉESache donc que je touche à l'heureuse journée Qui doit avec Clarice unir ma destinée
DEVINERJe connais tes détours et devine tes ruses
DEVOIRLa langue du cocher a bien fait son devoir
DEXTREMENTContelui dextrement le naturel des femmes
DIABLEVous venez de Poitiers ou je me donne au diable
DIABLEUn diable de ménage
DIREEt quand le coeur m'en dit, j'en prends par où je puis
DISGRÂCEEnfin donc ton amour ne craint plus de disgrâce
DISPENSERL'occasion convie, aide, engage, dispense
DISTANCEDe le croire à l'aimer la distance est petite
DIVULGUÉ, ÉEMes faits par la gazette en tous lieux divulgués
DOIGTJe me trouve à deux doigts de ma perte
DONJe crois qu'on doit trouver plus de félicité À posséder un bien sans l'avoir mérité ; J'estime plus un don qu'une reconnaissance ; Qui nous donne fait plus que qui nous récompense
DONMonsieur, quand une femme a le don de se taire
DONNERTel donne à pleines mains qui n'oblige personne ; La façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne
DONNERCe serait trop donner à discourir au monde
DONNERIl est mort ! quoi ! monsieur, vous m'en donnez aussi
DOUBLETon père va descendre, âme double et sans foi
DOUCEURAcceptez cependant quelque peu de douceurs, Fort propres en ces lieux à conforter les coeurs ; Les sèches sont dessous, celles-ci sont liquides
DOUCEURMerveille qui m'as enchanté Par tes douceurs et tes pistoles, Sache un peu mieux les partager ; Et, si tu veux nous obliger à dépeindre aux races futures L'éclat de tes faits inouïs, Garde pour toi les confitures, Et nous accable de louis
DOUCEUROù l'on puisse en douceur couler quelque moment
DOUTE.... tu ne meurs point de honte Qu'il faille que de lui je fasse plus de compte, Et que ton père même, en doute de ta foi, Donne plus de croyance à ton valet qu'à toi !
DOUTERDorante : Et quel est ce portrait ? - Lise : Le faut-il demander, Et doutez-vous si c'est ma maîtresse elle-même ?
....vous avez fait le dû de votre office
DUPERParis est un grand lieu plein de marchands mêlés : L'effet n'y répond pas toujours à l'apparence, On s'y laisse duper autant qu'en lieu de France
ÉCLAIRCI, IEC'est de quoi je suis mal éclairci
ÉCOLECe visage et ce port n'ont point l'air de l'école
ÉGAL, ALEMais ce serait pour vous un bonheur sans égal
ÉLOIGNÉ, ÉEAussi, comme son but est différent du mien, Je dois prendre un chemin fort éloigné du sien
EMBARRASSERComme en sa propre fourbe un menteur s'embarrasse
EMBRASERSi votre coeur ainsi s'embrase en un moment
EMBROUILLERDes marauds dont le vin embrouillait la cervelle Vidaient à coups de poing une vieille querelle
ENJe serai marié, si l'on veut, en Turquie
ENAvant qu'avec toute autre on me puisse engager, Je serai marié, si l'on veut, en Alger
ENCorneille a dit en Belle-Cour pour à la place BelleCour [à Lyon] : Je loge en Belle-Cour, environ au milieu, Dans un grand pavillon....
ENSans l'avoir jamais vu, je connais son courage ; Qu'importe après cela quel en soit le visage ?
ENCOLUREVous êtes d'encolure à vouloir un peu mieux
ENFLERDe mille exploits fameux enfler ma renommée
ENJOUÉ, ÉELe cinquième acte est trop sérieux pour une pièce si enjouée
ENRAGERJ'enrage de me taire et d'entendre mentir
ENTENDU, UE....J'en sais comme lui qui parlent d'Allemagne, Et, si l'on veut les croire, ont vu chaque campagne, Sur chaque occasion tranchent des entendus, Content quelque défaite....
ENTR'ENTENDRE (S')Vous vous entr'entendez comme larrons en foire
ENTRERMais quand j'eus bien pensé que j'allais à mon âge, Au sortir de Poitiers, entrer au mariage
ENTRETIENSabine m'en a fait un secret entretien
ENTRETIENCette vieille amitié faisait votre entretien
ÉPÉEÀ la fin j'ai quitté la robe pour l'épée
ÉPITAPHEJe n'ai plus qu'à mourir, mon épitaphe est fait
ÉRIGERDorante est-il le seul qui de jeune écolier, Pour être mieux reçu, s'érige en cavalier ?
ESCABELLESoudain nous entassons pour défenses nouvelles, Bancs, tables, coffres, lit et jusqu'aux escabelles
ESSAICe n'est pas sur ce coup que je fais mes essais
ESTOCADEEt le perçant à jour de deux coups d'estocade
ÉTATJe le mets hors d'état d'être jamais malade
ÉTONNÉ, ÉEJe sens manquer la force à mes sens étonnés
ÊTREJe ne sais où j'en suis
ÊTREL'éclat d'un tel affront l'ayant trop décriée, Il n'est à son avis que d'être mariée
ÉTRILLERSi vous m'y surprenez, étrillez-y moi bien
ÉVIDENCEDe quel front oserais-je, après sa confidence, Souffrir que mon amour se mît en évidence ?
EXCELLENT, ENTECertes il écrit bien, sa lettre est excellente
FAÇONLa façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne
FAÇONQu'elle y fait de façons !
FAGOTÉ, ÉEEût-elle en vrai magot tout le corps fagoté....
FAILLIRMais je dénie qu'ils faillent contre les règles
FAIREDorante avec chaleur fait le passionné
FAIREQu'il fera dangereux rencontrer sa colère !
FAIT, AITESuis-je fait en voleur ou bien en assassin ?
FALLOIRIl s'est fallu passer à cette bagatelle ; Alors que le temps presse, on n'a pas à choisir
FAMILIER, IÈRENon, je sais tout cela d'un esprit familier
FAVEURUn amant a fort peu de quoi se satisfaire Des faveurs qu'on lui fait sans dessein de les faire
FENDRERien ne semblait plus sûr qu'un si proche hyménée ; Et, parmi ses apprêts, la nuit d'auparavant, Vous sûtes faire gille et fendîtes le vent
FERTILECar je doute à présent.... Et vous vois si fertile en semblables détours
FEUILLETERVous avez feuilleté le digeste à Poitiers
FICTIONComme tout ce discours n'était que fiction, Je cachais mon retour et ma condition
FILLEChaque moment d'attente ôte de notre prix, Et fille qui vieillit tombe dans le mépris ; C'est un nom glorieux qui se garde avec honte
FIN, FINEJe vous embarrassai, n'en faites point la fine
FLEURETTEOù peuvent tous venants débiter leurs fleurettes
FLOTTERPour vous ôter du trouble où flottent vos esprits
FOIQuiconque le peut croire ainsi que vous et moi, S'il a manque de sens, n'a pas manque de foi
FOISC'est elle, et je me rends, monsieur, à cette fois
FONDERComme le seul espoir où mon bonheur se fonde
FORTUNEDonc, comme à vous servir j'attache ma fortune
FOUDREUn homme qui se dit un grand foudre de guerre
FOUDROYERD'abord de part et d'autre on vous attend sans bruit ; Un jour se passe, deux, trois, quatre, cinq, six, huit ; Enfin, n'espérant plus, on éclate, on foudroie
FOURBEQuoi ! je suis donc un fourbe, un bizarre, un jaloux !
FOURBEEn matière de fourbe il est maître, il y pipe
FOURBEREt cet ingrat que j'aime, Après m'avoir fourbé, me fait fourber moi-même
FOURBERC'est bien aimer la fourbe et l'avoir bien en main Que de prendre plaisir à fourber sans dessein
FOURNIRIl ne faut jamais laisser le théâtre sans qu'on y agisse, et l'on n'y agit qu'en parlant ; ainsi Dorante, qui écrit, ne le remplit pas assez ; et, toutes les fois que cela arrive, il faut fournir l'action par d'autres gens qui parlent
GAGNERLe père épouvanté gagne aussitôt la porte
GAILLARD, ARDECette fille est jolie, elle a l'esprit gaillard
GALANTERIEQue ce bout de ruban a de galanterie ! Je le veux dérober
GANTVoyez, elle se rend Plus douce qu'une épouse et plus souple qu'un gant
GARDEJe prends peu garde au bien
GARDETu vas sortir de garde et perdre tes mesures ; Explique, si tu peux, encor ses impostures
GARDERJ'ai des gens là dehors qui gardent qu'on écoute, Et je puis vous parler en toute sûreté
GAUCHEPour me connaître mal, tu prends mon sens à gauche
GENTILHOMMEQui se dit gentilhomme et ment comme tu fais, Il ment quand il le dit, et ne le fut jamais
GENTILLESSEL'amour est libéral, mais c'est avec adresse ; Le prix de ses présents est en leur gentillesse
GIBIERDorante : Et me dis seulement si tu connais ces dames. - Cliton : Non : cette marchandise est de trop bon aloi, Ce n'est point là gibier à des gens tels que moi
GILLERien ne semblait plus sûr qu'un si proche hyménée, Et, parmi ces apprêts, la nuit d'auparavant Vous sûtes faire gille et fendîtes le vent
GORGEMais dis-moi, te portais-je à la gorge un poignard ?
GOÛTFais tomber de la pluie [d'argent] et laisse faire à moi. - Tu viens d'entrer en goût
GOUVERNERComment gouvernez-vous un tel ? Dis-moi comme en ce lieu l'on gouverne les dames
GOUVERNERCes femmes de bien qui se gouvernent mal
GRÂCECertes, vous avez grâce à conter ces merveilles
GRIMACETout le secret ne gît qu'en un peu de grimace
HABITUDEVous avez habitude avec ce cavalier
HACHERVous les hachez menu comme chair à pâté
HALEINEDorante, arrêtons-nous, le trop de promenade Me mettrait hors d'haleine, et me ferait malade
HARMONIEQui tour à tour dans l'air poussaient des harmonies
HAUT, AUTEMon nom dans nos succès s'était mis assez haut Pour faire quelque bruit, sans beaucoup d'injustice
HEUREVoyez ce qu'en ces lieux il venait demander, S'il est heure si tard de faire une visite
HORLOGERN'ayant point d'horlogiers au lieu de sa demeure
HUMEURJ'en voudrais connaître un de l'humeur dont il est
HUMEURJe ne suis pas d'humeur à mourir de constance
HUMEURCliton : Par exemple, voyez, aux traits de ce visage Mille dames m'ont pris pour homme de courage, Et, sitôt que je parle, on devine à demi Que le sexe jamais ne fut mon ennemi. - Cléandre : Cet homme a de l'humeur. - Dorise : C'est un vieux domestique Qui, comme vous voyez, n'est pas mélancolique
IDÉEJ'en puis voir sa fenêtre ; et de sa chère idée Mon âme à cet aspect sera mieux possédée
IGNORANT, ANTEEn faveur de mon fils vous faites l'ignorant
IMPORTANCEMe ranger à son choix, sans savoir son projet, Deviner sa pensée, obéir par avance, Sont-ce, Lise, envers lui des crimes d'importance ?
IMPOSTUREQuelqu'un auprès de vous m'a fait cette imposture
IMPUDEMMENTUn homme de mon âge a cru légèrement Ce qu'un homme du tien débite impudemment
INCARTADEJe t'en crois sans jurer, avec tes incartades
INCOGNITODe nuit, incognito, je rends quelques visites
INCOMMODEREt qu'un père incommode un homme de mon âge !
INFORTIATJe sais le code entier avec les authentiques, Le digeste nouveau, le vieux, l'infortiat
INJUSTICEJe suis homme d'honneur, tu me fais injustice
INTELLIGENCENous pourrons sous ces mots être d'intelligence
INTRIGUE.... Mais enfin ces pratiques Vous peuvent engager en de fâcheux intriques
JEUJe sais bien mon métier, et ma simplicité Joue aussi bien son jeu que ton avidité
JOLI, IEJe meure, ton humeur me semble si jolie, Que tu me vas résoudre à faire une folie
JOUERIl faut jouer d'adresse
JOURMais, monsieur, pensez-vous qu'il soit jour chez Lucrèce ?
JOUREt, le perçant à jour de deux coups d'estocade, Je le mets hors d'état d'être jamais malade
JOURNÉESache donc que je touche à l'heureuse journée Qui doit avec Clarice unir ma destinée
JURERJe jure les rayons du jour qui nous éclaire Que tu ne mourras point que de la main d'un père
LAISSERUn homme que pour mort on laisse sur la place
LANGAGE....Qui, dans Paris, en langage commun, Dorante et le menteur à présent ce n'est qu'un
LANGAGEDonc, sans plus de langage, Tu veux bien m'en donner quelques baisers pour gage ?
LANGUEJ'ai dix langues, Cliton, à mon commandement
LARGESSEUn lourdaud libéral auprès d'une maîtresse Semble donner l'aumône alors qu'il fait largesse
LIEUOn s'y laisse duper autant qu'en lieu de France
LIEUElle est de fort bon lieu, mon père
LIEUQue me vient-il de dire, et qu'est-ce que je voi ? Cliton, sans doute il aime en même lieu que moi
LIEUPuisqu'il me donne lieu de ce petit service
LIPPÉECe fut en cet état, les doigts de sang souillés, Qu'au bruit de ce duel trois sergents éveillés, Tout gonflés de l'espoir d'une bonne lippée, Me découvrirent seul et la main à l'épée
LITIÈREC'est un homme qui fait litière de pistoles
LOIOui, vous avez raison, belle et sage Clarice ; Ce que vous m'ordonnez est la même justice ; Et comme c'est à nous à subir votre loi...
LOICependant à l'objet qui me tient sous sa loi....
LOISIRNous n'avons pas loisir d'un plus long entretien
LONG, ONGUEQue vivre sans vous voir est un sort rigoureux.... C'est une longue mort
LOUPElle tient, comme on dit, le loup par les oreilles
LOURDAUD, AUDEUn lourdaud libéral auprès d'une maîtresse, Semble donner l'aumône alors qu'il fait largesse
MAINTel donne à pleines mains qui n'oblige personne
MAINIl me faudrait en main avoir un autre amant
MAINAyant si bien en main le festin et la guerre [parlant si aisément et avec tant d'à-propos de festin et de guerre], Vos gens en moins de rien courraient toute la terre
MAINC'est bien aimer la fourbe et l'avoir bien en main, Que de prendre plaisir à fourber sans dessein
MAISONJe vous trouve, monsieur, dans la maison du roi ; Quel charme, quel désordre, ou quelle raillerie Des prisons de Lyon fait votre hôtellerie ?
MAISONVous êtes, à vrai dire, un peu bien dégoûté ; Clarice est de maison et n'est pas sans beauté
MAÎTREVous seriez un grand maître à faire des romans
MAÎTRESSE....Et déjà vous avez fait maîtresse ? - Dorante : Si je n'en avais fait, j'aurais bien peu d'adresse, Moi qui depuis un mois suis ici de retour
MAL, ALEUn de leurs citoyens, Noble, à ce que l'on dit, mais un peu mal en biens
MARCHAND, ANDEParis est un grand lieu plein de marchands mêlés ; L'effet n'y répond pas toujours à l'apparence ; On s'y laisse duper autant qu'en lieu de France
MARCHAND, ANDESi jamais cette part tombait dans le commerce, Et qu'il vous vînt marchand pour ce trésor caché
MARCHÉSi jamais cette part tombait dans le commerce, Et qu'il vous vînt marchand pour ce trésor caché, Je vous conseillerais d'en faire bon marché
MARCHERAvec mon pistolet le cordon s'embarrasse, Fait marcher le déclin : le feu prend, le coup part
MARIAGEÀ moins qu'en attendant le jour du mariage....
MARTRE ou MARTERendre conte pour conte et martre pour renard
MÉGARDEQuelques regards sur toi sont tombés par mégarde
MÊLERTant son mauvais destin semble prendre de soins à mêler sa présence où l'on la veut le moins
MÊLERIl se rend familier avec tous mes amis, Mêle partout son mot....
MENTERIEJ'appelle rêveries Ce qu'en d'autres qu'un maître on nomme menteries
MENTEUR, EUSEUn menteur est toujours prodigue de serments
MENTIRIl faut bonne mémoire après qu'on a menti
MÉPRISEt fille qui vieillit tombe dans le mépris
MÉPRISERCliton : Dirons-nous rien nous deux ? - Lise. Non. - Cliton : Comme tu méprises ! - Lise : Je n'ai pas le loisir d'entendre tes sottises
MÉTHODEMais il nous servit hier d'une collation Qui partait d'un esprit de grande invention ; Et, si ce mariage est de même méthode, La pièce est fort complète et des plus à la mode
MÉTIERJe sais bien mon métier, et ma simplicité Joue aussi bien son jeu que ton avidité
MINEChoisissez un peu mieux vos dupes à la mine
MINIATUREC'est une mignature
MISEIl y [à Paris] vient de tous lieux des gens de toute sorte ; Et dans toute la France il est fort peu d'endroits Dont il n'ait le rebut aussi bien que le choix ; Comme on s'y connaît mal, chacun s'y fait de mise
MODELa pièce est fort complète et des plus à la mode
MOINSJe ne t'écoute pas à moins que m'épouser
MOINSÀ moins qu'à vos projets un plein effet réponde, Ce serait trop donner à discourir au monde
MOITIÉSi tu veux, avec toi je serai de moitié
MONTREChez les provinciaux on prend ce qu'on rencontre, Et là, faute de mieux, un sot passe à la montre
MORFONDREClarice : Je prendrai du plaisir du moins à le confondre. - Isabelle : J'en prendrais davantage à le laisser morfondre
MOTCelle qui n'a dit mot, Monsieur, c'est la plus belle ou je ne suis qu'un sot
MOURIRJe meure, en vos discours si je puis rien comprendre
MUSIQUEOn dit qu'on a donné musique à quelque dame
NAISSANCEEt ne savez-vous pas, avec toute la France, D'où ce titre d'honneur a tiré sa naissance, Et que la vertu seule a mis en ce haut rang Ceux qui l'ont jusqu'à moi fait passer dans leur sang ?
NEEt je suivrais encore un si noble exercice, N'était que l'autre hiver, faisant ici ma cour, Je vous vis et je fus retenu par l'amour
NÉCESSITÉAfin qu'après.... il fasse de nécessité vertu de meilleure grâce
NET, ETTE,Ils ont, en le prenant, pillé jusqu'à son ombre, Et, n'était que le ciel a su le soulager, Vous le verriez encor fort net et fort léger
NONDorante : Vous n'avez seulement qu'à dire une parole. - Philiste : Qu'une ? - Dorante : Non ; cette nuit j'ai promis de la voir
NOVICEÀ nous laisser duper nous sommes bien novices
NUITIl sera demain jour, et la nuit porte avis
OBLIGERJe ferai mon possible pour vous en tirer au plus tôt ; cependant obligez-moi de vous servir de ces cent pistoles que je vous envoie
OBSTINER....Dis-moi quelle espérance Doit obstiner mon maître à la persévérance
OCCASIONEn faveur de mes feux parlez à cette belle, Et, comme mon amour a peu d'accès chez elle, Faites l'occasion quand je vous irai voir
OCCASIONJe sais tout, et de plus ma bonté paternelle M'a fait y consentir, et votre esprit discret N'a plus d'occasion de m'en faire un secret
OFFICECe malheur me rend un favorable office
OFFICEJe me suis donc rendu moi-même un bon office
ONCe défaut se trouve dans les exemples suivants : On amorce le monde avec de tels portraits ; Pour les faire surprendre, on les apporte exprès ; On s'en fâche, on fait bruit, on nous les redemande ; Mais on tremble toujours de crainte qu'on les rende
ORANGETapissé tout exprès De bouquets de jasmin, de grenade et d'orange
ORDINAIREVotre ordinaire est-il de rêver en parlant ?
ORDONNÉ, ÉEDorante : Quelque collation a pu l'accompagner [la musique] ? - Alcippe : On le dit. - Dorante : Fort superbe. - Alcippe : Et fort bien ordonnée
OREILLEElle tient, comme on dit, le loup par les oreilles
ORIGINAL, ALEQui donne le portrait, promet l'original
ORNEMENTCette rare beauté qu'en ces lieux même on prise, Qui fait de ces cantons le plus digne ornement
L'attente où j'ai vécu n'a point été trompée
....Que vous cherchiez de ces sages coquettes Où peuvent tous venants débiter leurs fleurettes
OUÏROyons : - Dorante : Sa courtoisie est extrême et m'étonne
PAIXJe ferai votre paix
PANNEAUQuoique bien averti, j'étais dans le panneau. - Va, n'appréhende pas d'y tomber de nouveau
PARAGRAPHEQu'un homme à paragraphe est un joli galant
PARENTQuoi, tu lis les romans? Je puis bien lire Astrée, Je suis de son village, et j'ai de bons garants Qu'elle et son Céladon étaient de mes parents
PAROLEEt si l'on pouvait croire un père à sa parole
PAROLESi mon père à présent porte parole au vôtre
PAROLETout homme de courage est homme de parole
PAROLEEt son père a repris sa parole du mien, Fort triste de visage, et fort confus dans l'âme
PARTPour causer avec elle une part de la nuit
PARTAchevez, je vous prie, Et souffrez qu'à ce mot ma curiosité Vous demande sa part de cette nouveauté
PARTQu'un homme.... Qu'on a de deux grands coups percé de part en part, Soit dès le lendemain si frais et si gaillard
PARTIESi tu l'aimes, du moins, étant bien avertie, Prends bien garde à ton fait, et fais bien ta partie
PARTIECette pièce est en partie traduite, en partie imitée de l'espagnol
PASTaisez-vous, il revient sur ses pas
PASSAGEAu milieu de tous trois je me faisais passage
PASSE-PASSEVois que fourbe sur fourbe à nos yeux il entasse, Et ne fait que jouer des tours de passe-passe
PASSERIl s'est fallu passer à cette bagatelle ; Alors que le temps presse, on n'a pas à choisir
PAYSMais puisque nous voici dedans les Tuileries, Le pays du beau monde et des galanteries
PEAUCroyez-moi, vous mourrez, monsieur, dans votre peau, Et vous mériterez cet illustre tombeau
PÉNÉTRERÀ ce coup, ma prière a pénétré les cieux....
PENTEC'est ce qui m'a obligé à lui donner une pente vers la personne de Lucrèce au cinquième acte
PEUT-ÊTREPeut-être qu'il le dit, mais c'est un grand peut-être
PIÈCEMoi, marié ! ce sont pièces qu'on vous a faites ; Quiconque vous l'a dit s'est voulu divertir
PIÈCESous votre nom, Lucrèce, et par votre fenêtre Clarice m'a fait pièce et je l'ai su connaître
PIÈCEVoyez la bonne pièce avec ses révérences
PIPEREn matière de fourbe il est maître, il y pipe
PIQUEREt vous n'ignorez pas combien cela me pique
PIQUERSans te piquer d'honneur, crois qu'il n'est que de prendre
PISMon jaloux après tout sera mon pis aller
PLAISIRQuelqu'un a pris plaisir à se jouer de vous
PLATJe ne vous dirai point les différents apprêts, Le nom de chaque plat, le rang de chaque mets ; Vous saurez seulement qu'en ce lieu de délices On servit douze plats, et qu'on fit six services
PLATObéir par avance est un jeu délicat, Dont tout autre que lui ferait un mauvais plat
PLÂTRERCe grand bruit s'accommode, et pour plâtrer l'affaire La pauvre délaissée épouse votre père
PLEUVOIRVeux-tu qu'à tous moments il pleuve des pistoles ?
PLEUVOIRCette pluie est fort douce, et quand j'en vois pleuvoir, J'ouvrirais jusqu'au coeur pour la mieux recevoir
PLIERTout est perdu, Cliton, il faut plier bagage
PLUIESans te piquer d'honneur, crois qu'il n'est que de prendre, Et que tenir vaut mieux mille fois que d'attendre ; Cette pluie est fort douce, et, quand j'en vois pleuvoir, J'ouvrirais jusqu'au coeur pour la mieux recevoir
PLUMEIl aura cru sans doute, ou je suis fort trompée, Que les filles de cour aiment les gens d'épée ; Et, vous prenant pour telle, il a jugé soudain Qu'une plume au chapeau vous plaît mieux qu'à la main
PLUSTais-toi, si jamais plus tu me viens avertir....
PLUSEt je le connais moins, tant plus je le contemple
PORTMais tu n'y perdras rien, et voici pour le port
PORTERAccepter de l'argent porte en soi quelque honte
POSTEVoilà donc le bon homme enfin à sa seconde [femme], C'est-à-dire qu'il prend la poste à l'autre monde ; Un peu moins de deux mois le met dans le cercueil
POSTUREJe suis auprès de vous en fort bonne posture De passer pour un homme à donner tablature
POURVU, UEIl se sied ; il lui dit qu'il veut la voir pourvue
POUSSERDes flûtes au troisième [bateau], au dernier des hautbois, Qui tour à tour dans l'air poussaient des harmonies Dont on pouvait nommer les douceurs infinies
PRATIQUEREt déjà vous cherchez à pratiquer l'amour
PRÉNous vidons sur le pré l'affaire sans témoins
PRENDREJ'ai su sa mort à Rome, ou j'en ai pris le deuil
PRENDREOn a traité mon maître avec moins de rigueur, On n'a pris que sa bourse, et tu prends jusqu'au coeur
PRENDREAllons prendre un peu d'air dans la cour des prisons
PRENDREMais vous avez reçu : quiconque prend se vend
PRÈSMais, sans mentir, ma soeur vous presse un peu de près
PRÉSENTCe n'est point mon humeur de refuser qui m'aime ; Et, comme c'est m'aimer que me faire présent, Je suis toujours alors d'un esprit complaisant
PRISONQuel charme, quel désordre, ou quelle raillerie Des prisons de Lyon fait votre hôtellerie ?
PRIVILÉGIÉ, ÉEEt tel vous soupçonnait de quelque guérison D'un mal privilégié dont je tairai le nom
PRODIGUEUn menteur est toujours prodigue de serments
PRODUIRED'aujourd'hui seulement je produis mon visage
PROSELe maître est tout à vous, et voici de sa prose
PROTESTERMais comme enfin le mort était votre rival, Et que le prisonnier proteste d'innocence
QUAND....Mais enfin à quand rendre [quand est-ce que vous rendrez] ?
QUECroyez-vous qu'il suffit d'être sorti de moi ?
QUEQue la foudre à vos yeux m'écrase si je mens !
QUECliton, ne raille point, que tu ne me déplaises
QUEJe jure les rayons du jour qui nous éclaire Que tu ne mourras point que de la main d'un père
QUEÔ l'utile secret que mentir à propos !
QUEL, QUELLEQuels de vos diamants me faut-il lui porter ?
QUERELLEIl passa par Poitiers, où nous primes querelle
QUERELLEAlcippe cependant m'accuse d'inconstance, Me fait une querelle où je ne comprends rien
QUERELLERMais ce n'est pas ici qu'il faut le quereller
QUITTETe voilà donc bientôt quitte d'un grand souci ?
QUITTERPenses-tu qu'après tout j'en quitte encor ma part, Et tienne tout perdu pour un peu de traverse ?
RAFFINERC'était en menterie un auteur très célèbre, Qui sut y raffiner de si digne façon Qu'aux maîtres du métier il en aût fait leçon
RAFLEVille prise d'assaut n'est pas mieux au pillage ; La veuve et les cousins, chacun y fait pour soi, Comme fait un traitant pour les deniers du roi ; Où qu'ils jettent la main, ils font rafles entières
RAPPORTANT, ANTEAinsi vous quitteriez Alcippe pour un autre Dont vous verriez l'humeur rapportante à la vôtre
RAVISSEMENTQue de ravissements je sens à cette fois !
REBELLENe soyez pas rebelle à seconder mes voeux
REBOURSCar je doute à présent si vous aimez Lucrèce, Et vous vois si fertile en semblables discours [mensonges], Que, quoi que vous disiez, je l'entends au rebours
RÉDUIREDe quelque main que parte cette comédie, il est constant qu'elle est très ingénieuse, et je n'ai rien vu dans cette langue [espagnole] qui m'ait satisfait davantage ; j'ai tâché de la réduire à notre usage et dans nos règles
REMETTREBien que d'abord cette pièce n'eût pas grande approbation, quatre ou cinq ans après la troupe du Marais la remit sur le théâtre avec un succès plus heureux
REMETTREJ'en tremble encor de peur, et n'en suis pas remise
RENARDJe voudrais.... Qu'elle pût un moment vous piper en votre art, Rendre conte pour conte et martre pour renard
RENCONTREJe ne pouvais avoir rencontre plus heureuse
RENDRETelle rend des mépris qui veut qu'on l'importune
RÉPARERJe veux qu'un petit-fils puisse y tenir ton rang, Soutenir ma vieillesse et réparer mon sang
REPRIERJe vous en reprierai quand vous pourrez sortir
REVENIRDe sorte qu'aujourd'hui presque en tous les quartiers On dit, quand quelqu'un ment, qu'il revient de Poitiers
RÊVERAllons sur le chevet rêver quelque moyen
ROBEÀ la fin j'ai quitté la robe pour l'épée
ROCHERUne âme de rocher ne s'en fût pas sauvée, Tant elle avait d'appas...
ROMANParis semble à mes yeux un pays de romans
ROMEVous êtes amendé du voyage de Rome, Et votre âme.... Fait mentir le proverbe
ROMPREJ'ai rompu vos discours d'assez mauvaise grâce, Vous le pardonnerez à l'aise de vous voir
ROMPREMon épée en ma main en trois morceaux rompit
ROYAUMENe vois-tu rien en moi qui sente l'écolier ? Comme il est malaisé qu'au royaume du code On apprenne à se faire un visage à la mode, J'ai lieu d'appréhender....
RUBRIQUESi vous avez besoin de lois et de rubriques, Je sais le Code entier avec ses Authentiques
SAISONNe t'épouvante point, tout vient en sa saison
SAISONAdieu, je prendrai soin demain de votre affaire ; Il est saison pour vous de voir votre lingère
SANGIl tombe dans son sang
SAUVERUne âme de rocher ne s'en fût pas sauvée [d'aimer une belle femme]
SAVOIRÀ vous dire le vrai, vous en savez beaucoup
SEC, SÈCHEAcceptez cependant quelque peu de douceurs.... Les sèches sont dessous, celles-ci sont liquides
SECOURSAppelez la mémoire ou l'esprit au secours
SECRETCliton : Voyez, elle se rend Plus douce qu'une épouse, et plus souple qu'un gant. - Dorante : Le secret a joué
SECRÉTAIRETu seras de mon coeur l'unique secrétaire, Et de tous mes secrets le grand dépositaire
SEMBLERMais que vous semble encor maintenant de Paris ?
SENTINELLEIsabelle Durant notre entretien demeure en sentinelle
SENTIRC'était fait de ma vie, ils me traînaient à l'eau ; Mais, sentant du secours, ils ont craint pour leur peau
SEOIRIl se sied, il lui dit qu'il veut la voir pourvue
SÉPARERCette duplicité d'action particulière ne rompt point l'unité de la principale ; mais elle gêne un peu l'attention de l'auditeur, qui ne sait à laquelle s'attacher, et qui se trouve obligé de séparer aux deux ce qu'il est accoutumé de donner à une
SÉRÉNADEJe vous cherche en tous lieux aux bals aux promenades ; Vous n'avez que de moi reçu des sérénades
SERVI, IEUne collation servie à six services
SERVICEVous saurez seulement qu'en ce lieu de délices On servit douze plats, et qu'on fit six services
SERVIROui, c'est moi qui voudrais effacer de ma vie Les jours que j'ai vécu sans vous avoir servie
SERVIRJe le sers aussitôt d'un conte imaginaire Qui l'étonne lui-même et le force à se taire
SIVous m'aimez, je l'ai su de votre propre bouche ; Je l'ai su de Dorante, et votre amour me touche, Si trop peu pour vous rendre un amour tout pareil, Assez pour vous donner un fidèle conseil
SIEt je remets, madame, au jugement de tous Si qui donne à vos gens est sans amour pour vous, Et si ce traitement marque une âme commune
SIMPLESimple, n'as-tu point vu que c'était une feinte, Un effet de l'amour dont mon âme est atteinte ?
SON... pour me l'amener tu t'en vas en personne.... N'envoyer qu'un valet sentirait son mépris
SONEt tenez celles-là trop indignes de vous, Que le son d'un écu rend traitables à tous
SONNERÉtaler force mots qu'elles n'entendent pas ; Faire sonner Lamboy, Jean de Vert et Galas
SOUCITouche, je veux t'aimer, tu seras mon souci
SOUFFRIRJe ne vous puis souffrir de dire une sottise
SOUTENIRVous me quittez, ô ciel ! mais, Lise, soutenez ; Je sens manquer la force à mes sens étonnés
STYLESa fleurette pour toi prend encor même style
SUCRÉ, ÉEFaites moins la sucrée et changez de langage
SUJETLe sujet [du Menteur] m'en a semblé si spirituel et si bien tourné, que j'ai dit souvent que je voudrais avoir donné les deux plus belles [pièces] que j'ai faites, et qu'il fût de mon invention
SURIls ont vu tout cela de sur une éminence
SURPRENDREOn amorce le monde avec de tels portraits ; Pour les faire surprendre on les apporte exprès ; On s'en fâche, on fait bruit, on vous les redemande, Mais on tremble toujours de crainte qu'on les rende
SYMBOLE: à la fin j'ai quitté la robe pour l'épée
TACHEEst-il vice plus bas [que le mensonge] ? est-il tache plus noire ?
TÂCHEREt d'un tel contretemps il fait tout ce qu'il fait, Que, quand il tâche à plaire, il offense en effet
TAILLÉ, ÉEPeu de nos gens de cour sont mieux taillés que lui
TÂTEREt comme on nous fit lors une paix telle quelle, Nous sûmes l'un à l'autre en secret protester Qu'à la première vue il en faudrait tâter
TEINTUREL'air du monde change en bonnes qualités Ces teintures qu'on prend aux universités
TEL, ELLECliton : à ce compte il est mort ! - Dorante : Je le laissai pour tel
TEL, ELLEEt comme on nous fit lors une paix telle quelle
TEMPLESoit, mais il est saison que nous allions au temple
TEMPSSon père peut venir, quelque long temps qu'il tarde
TEMPSSon père, de vieux temps, est grand ami du mien
TENIRVous en tenez, monsieur
TENIRQue dis-tu de l'histoire, et de mon artifice ? Le bonhomme en tient-il ? m'en suis-je bien tiré ?
TENIRSans te piquer d'honneur, crois qu'il n'est que de prendre, Et que tenir vaut mieux mille fois que d'attendre
TIERS, ERCERecevez-moi pour tiers d'une amitié si belle
TIERS, ERCECet esprit adroit, qui l'a dupé deux fois, Devait en galant homme aller jusques à trois ; Toutes tierces, dit-on, sont bonnes ou mauvaises
TIRERQue dis-tu de l'histoire et de mon artifice ? Le bonhomme en tient-il ? m'en suis-je bien tiré ?
TOMBERIls vous ont vu courir, tomber le mort à bas
TOMBERÀ vous dire le vrai, je tombe de bien haut
TÔTAmi, vous m'avez tôt quitté
TOUCHEVoilà pour votre adresse une assez rude touche
TOUCHERCeux dont elle dépend sont de ma connaissance, Et même à la plupart je touche de naissance
TOURVous n'avez point voulu me faire un tour d'adresse
TOUT, TOUTEElle est de fort bon lieu, mon père ; et, pour son bien, S'il n'est du tout si grand que votre humeur souhaite....
TOUT, TOUTEIl vint hier de Poitiers, et, sans faire aucun bruit, Chez lui paisiblement a dormi toute nuit
TRAITABLEQue le son d'un écu rend traitables à tous
TRAITANTLa veuve et les cousins, chacun y fait pour soi, Comme fait un traitant pour les deniers du roi
TROMPETTEDorante n'est qu'un fourbe.... Et d'un discours en l'air qu'il forge en imposteur, Il me fait le trompette et le second auteur
TUERLes gens que vous tuez se portent assez bien
TUILERIEMais puisque nous voici dedans les Tuileries, Le pays du beau monde et des galanteries
UNIVERSITÉÔ le beau compliment à charmer une dame, De lui dire d'abord : j'apporte à vos bontés Un coeur nouveau venu des universités !
USÉ, ÉETu me fais donc servir de fable et de risée, Passer pour esprit faible et pour cervelle usée
VACARMEQuel malheur est le mien ! ainsi donc sans sujet J'ai fait ce grand vacarme à ce charmant objet !
VALOIRJe sais qu'il [votre fils] vaut beaucoup, étant sorti de vous
VALOIRL'occasion ici fort peu vous favorise, Et ce faible bonheur ne vaut pas qu'on le prise
VENIRJ'avais entre mes mains et sa vie et sa mort, Et je me viens de voir arbitre de son sort
VENTEnvoyer et la dame et les amours au vent
VENTLa nuit d'auparavant Vous sûtes faire Gille et fendîtes le vent
VERT, ERTEJe connais à tous deux où tient la maladie ; Et le mal sera grand si je n'y remédie ; Mais sachez qu'il est homme à prendre sur le vert
VERTUMais, monsieur, attendant que Sabine survienne, Et que sur son esprit vos dons fassent vertu....
VICEIl peut te dire vrai, mais ce n'est pas son vice
VIDÉ, ÉEAh ! si vous aviez vu comme elle m'a grondée ! Elle me va chasser, l'affaire en est vidée
VIEMais vous pensez en vain chercher une défaite ; Demandez-lui, monsieur, quelle vie on m'a faite
VIOLENCEEt la nature souffre extrême violence, Lorsqu'il [le ciel] en fait [des femmes] d'humeur à garder le silence
VISAGEAyez pour lui, monsieur, des sentiments meilleurs ; Il s'est bien converti dans un si long voyage, C'est un tout autre esprit sous le même visage
VIVREOui c'est moi qui voudrais effacer de ma vie Les jours que j'ai vécu sans vous avoir servie
VOIEJe veux par ce récit vous préparer la voie
VOULOIRCousine, il te connaît, et t'en veut tout de bon
VRAI, AIEQuoi ! même en disant vrai vous mentiez en effet ?
VRAI, AIECe qu'elle me disait est, de vrai, fort étrange

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