L'oeuvre Ïambes et poésies de Auguste BARBIER

Ecrit par Auguste BARBIER

Citations de "Ïambes et poésies"

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Utilisé pour le motCitation
CAVALEC'était une cavale indomptable et rebelle, Sans frein d'acier ni rênes d'or
CHARBON[Le gamin de Paris] et le long des grands murs, Crayonnant au charbon mille dessins impurs
CORSEÔ Corse à cheveux plats ! que ta France était belle Au grand soleil de messidor !
DALLEOh ! lorsqu'un lourd soleil chauffait les grandes dalles Des ponts et de nos quais déserts, Que les cloches hurlaient, que la grêle des balles Sifflait et pleuvait par les airs
ÉMEUTEEt l'émeute paraît, l'émeute au pied rebelle, Poussant avec la main le peuple devant elle ; L'émeute aux mille fronts, aux cris tumultueux, à chaque bond grossit ses rangs impétueux
ENFIÉVRERNon, le gain les excite et l'argent les enfièvre
GÉANT, ANTEPuis la mer furieuse et tombée en démence, Et de son lit silencieux Se redressant géante, et de sa tête immense Allant frapper les sombres cieux
GIBELINDante, vieux Gibelin, quand je vois en passant Le plâtre blanc et mat de ce masque puissant Que l'art nous a laissé de ta divine tête
GONFLÉ, ÉENous avons tout perdu, tout, jusqu'à ce gros rire, Gonflé de gaîté franche et de bonne satire, Ce rire d'autrefois, ce rire des aïeux, Qui jaillissait du coeur comme un flot de vin vieux
GUEUSER[Paris est, après les combats de juillet 1830] Un taudis regorgeant de faquins sans courage, D'effrontés coureurs de salons, Qui vont de porte en porte et d'étage en étage Gueusant quelques bouts de galons
HONNÊTEOr donc je puis braver le regard pudibond ; Mon vers rude et grossier est honnête homme au fond
HUMERVoilà, voilà pourtant l'air fétide, empesté [l'immoralité de certaines pièces de théâtre], L'air malsain que Paris, comme une odeur divine, Vient humer chaque soir de toute sa poitrine !
HYPERBOLELe cynisme des moeurs doit salir la parole, Et la haine du mal enfante l'hyperbole
ÏAMBEL'auteur a compris sous la dénomination générale d'ïambes toute satire d'un sentiment amer et d'un mouvement lyrique ; cependant ce titre n'appartient réellement qu'aux vers satiriques composés à l'instar de ceux d'André Chénier ; le mètre employé par ce grand poëte n'est pas précisément l'ïambe des anciens, mais quelque chose qui en rappelle l'allure franche et rapide : c'est le vers de douze syllabes, suivi d'un vers de huit, avec croisement de rimes ; cette combinaison n'était pas inconnue à la poésie française, l'élégie s'en était souvent servie, mais en forme de stances ; c'est ainsi que Gilbert a exhalé ses dernières plaintes
LIBERTÉCet usurpateur effronté [Napoléon 1er] Qui serra sans pitié sous les coussins du trône La gorge de la Liberté
LION, ONNEJ'ai vu pendant trois jours, j'ai vu, plein de colère, Bondir et rebondir le lion populaire
MÂCHERC'était [dans les journées de Juillet 1830] la bouche aux vils jurons Qui mâchait la cartouche, et qui, noire de poudre, Criait aux citoyens : mourons !
MAMELLEAh ! pour celui qui porte un coeur sous la mamelle Ce jour pèse comme un remords
MESSIDORÔ Corse à cheveux plats, que ta France était belle Au grand soleil de messidor !
MEUTEToute la meute alors, comme une vague immense, Bondit...
MONSIEURTandis que tout Paris [dans les journées de juillet] se jonchait de merveilles, Ces messieurs tremblaient dans leur peau
NAIN, AINECar nous sommes des nains à côté de nos pères
PAVÉC'est cette femme enfin [la Liberté].... qui vient.... D'écraser une armée et de broyer un trône Avec quelques tas de pavés
PLAT, ATEÔ Corse à cheveux plats, que ta France était belle Au grand soleil de messidor !
POITRAILToujours comme du sable écraser des corps d'hommes, Toujours du sang jusqu'au poitrail
POPULACEQue faisaient-ils [dans les journées de juillet 1830], tandis qu'à travers la mitraille Et sous le sabre détesté La grande populace et la sainte canaille Se ruait à l'immortalité ?
POPULAIREDans ce jour de tempête [juillet 1830] où le vent populaire Déracina la royauté
PORTE-HAILLONSIl est beau ce colosse [le peuple] à la mâle carrure, Ce vigoureux porte-haillons, Ce sublime manoeuvre à la veste de bure, Teinte du sang des bataillons
PYRAMIDEIl [le peuple] n'aime que le bras qui dans les champs humides Par milliers fait pourrir ses os ; Il aime qui lui fait bâtir des pyramides
QUAIOh ! lorsqu'un lourd soleil chauffait les grandes dalles Des ponts et de nos quais déserts
QUATRE-VINGTSSombre quatre-vingt-treize, épouvantable année, De lauriers et de sang grande ombre couronnée
RAMEAUAh ! que ce rude et dur guerrier [Napoléon Ier] Nous a coûté de sang et de pleurs et d'outrage Pour quelques rameaux de laurier !
RONGEMENTOh ! n'est-ce pas assez de la pâle vieillesse, De tous les rongements de la vie en faiblesse ?...
SHERRYFi du porto, du sherry, du madère !
SOUDAIN, AINEDante vit, comme nous, les factions humaines, Rouler autour de lui leurs fortunes soudaines
SOUILLEROui, c'est pitié.... D'entendre autour de lui [du peuple] mille bouches mielleuses, Souillant le nom de citoyen, Lui dire que le sang orne des mains calleuses
SUERTandis que tout Paris se jonchait de merveilles [dans les journées de juillet], Ces messieurs tremblaient dans leur peau, Pâles, suant la peur et la main aux oreilles, Accroupis derrière un rideau
TAMBOURAux longs roulements des tambours
TONDEUR, EUSEToutes [les victimes], comme un maigre troupeau, Dont le tondeur a pris la toison blanchissante, Portaient du rouge sur la peau
TORS, ORSEC'est que la liberté n'est pas une comtesse Du noble faubourg St-Germain.... La bouche torse, l'oeil errant....
VAISSEAUAlors que de l'Etat le vaisseau séculaire, Fatigué trop longtemps du roulis populaire
VOYOULa race de Paris, c'est le pâle voyou, Au corps chétif....

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