Définition de PRET

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : prê ; le t ne se prononce pas et ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des prê-z exigibles

DÉFINITIONS

1
Action de prêter de l'argent ou quelque autre objet.
Il y a deux sortes de prêt : celui des choses dont on peut user sans les détruire, et celui des choses qui se consomment par l'usage qu'on en fait ; la première s'appelle prêt à usage ou commodat ; la deuxième s'appelle prêt de consommation ou simplement prêt
dans Code Nap. art. 1874
Prêt gratuit, se dit par opposition à prêt à intérêt, lorsque le prêteur se contente de la restitution de la chose prêtée.
Prêt à intérêt, prêt à condition que le débiteur en servira les intérêts.
Nos législateurs, s'il est possible, raisonnent encore plus ma que les casuistes ; ils condamnent le prêt à intérêt, et ils le tolèrent ; ils le condamnent sans savoir pourquoi, et ils le tolèrent parce qu'ils y sont forcés
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Comm. gouv. I, 18
Prêt usuraire, prêt où l'intérêt stipulé a le caractère de l'usure.
Prêt à la petite semaine, prêt usuraire où les intérêts se comptent et sont dus par semaines.
Moncrif a publié quelques lettres sur des sujets intéressants de morale, en particulier sur cette usure si commune dans le bas peuple, et connue sous le nom de prêt à la petite semaine
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, Moncrif.
2
Somme d'argent prêtée. Un prêt considérable. Prêt sur gage.
Les prêts que les marchands se faisaient les uns aux autres
Maison de prêt, établissement autorisé dans lequel on prête de l'argent sur nantissement
3
Le prêt se dit dans les bibliothèques de l'action de prêter un livre que l'emprunteur emporte chez lui.
Registre, livre de prêt, registre, livre sur lequel on inscrit, dans les bibliothèques publiques, les livres prêtés.
4
Anciennement, payement de solde que le roi faisait faire par avance aux soldats de dix en dix jours, plus ou moins, pour suppléer aux montres et pour les attendre.
Aujourd'hui somme payée d'avance par l'État ; la partie de ces fonds qu'on doit remettre à chaque sous-officier ou soldat reste pendant cinq jours dans la caisse du corps, et dès lors elle leur est due quand ils la reçoivent ; jusque-là on a pris toutefois sur le prêt les sommes nécessaires à l'achat des vivres, etc. LEGOARANT.
Sémantique : Fig. et populairement. Recevoir son prêt, recevoir un mauvais coup, ou une semonce.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Et je cuit que cist dui [deux] destrier Sont vostre ; or si vous prieroie ....Que vos, ou à prest ou à don, Le quel que soit, me baillassiez
dans la Charrette, v. 280
2
XIIIe s.
Donques me convient il tenir au quel je quiderai que bon soit, ou à le [la] vente ou au prest
de Philippe de BEAUMANOIR dans VI, 26
3
XIVe s.
Comme n'a gueres nostre bien amé Berthelemy Spiffame nous eust promis à faire certain prest du sien, à nostre grant besoing, et pour le fait de nos guerres
dans Ordonn. des rois de Fr. t. v, p. 319
Quatre cent com paingnons la semaine assembla, Et à cascun de prest [solde] quinze florins bailla
dans Baud. de Seb. VI, 544
4
XVIe s.
Cela fut retardé par les desbauches des esquipages, qu'en vain on pensa obliger par quelques petits prests par eux mesprisez
Il commanda d'en distribuer ausdicts capitaines, par forme de prest, pour en accomoder leurs soldats, attendant les monstres
de Vincent CARLOIX dans VII, 1

ÉTYMOLOGIE

1
Prêter ; provenç. prest ; ital. presto.

Synonymes de PRÊT