L'oeuvre Critique de l'école des femmes de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE

Ecrit par Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE

Date : 1662

Citations de "Critique de l'école des femmes"

Pages 1

Utilisé pour le motCitation
AJUSTÉ, ÉEParbleu ! chevalier, te voilà mal ajusté
APPRÊTERN'apprêtez point à rire à ceux qui vous entendent
APRÈS-DÎNÉE ou APRÈS-DÎNER ou APRÈS-DÎNÉL'après-dînée m'a semblé fort longue. - Et moi je l'ai trouvée fort courte
ASSASSINERLeur vicieuse coutume d'assassiner les gens de leurs ouvrages
ASSOMMERVous nous assommez avec vos grands mots
AVANTSi l'auteur lui eût montré sa comédie avant que de la faire voir au public, il l'eût trouvée la plus belle du monde
BIAISMais encore une fois, madame, je ne sais point le biais de faire entrer ici des vérités si hautes
BLANCHIRVoilà des raisons qui ne valent rien ; tout cela ne fait que blanchir
CACHEMENTLeurs détournements de tête et leurs cachements de visage firent dire cent sottises de leur conduite
CAUSEUR, EUSEHé ! mon Dieu ! c'est une causeuse qui ne dit pas ce qu'elle pense ; ne vous y fiez pas beaucoup, si vous m'en voulez croire
CEC'est se taxer hautement d'un défaut, que se scandaliser qu'on le reprenne
CENSUREN'allons point nous appliquer à nous-mêmes les traits d'une censure générale, et profitons de la leçon, si nous pouvons, sans faire semblant qu'on parle à nous
CHAGRINS'il faut que cela soit, ce sera seulement pour venger le public du chagrin délicat de certaines gens
CHASTECes mines qu'elles affectèrent durant toute la pièce firent dire de tous côtés cent sottises de leur conduite qu'on n'aurait pas dites sans cela ; et quelqu'un même des laquais cria tout haut qu'elles étaient plus chastes des oreilles que de tout le reste du corps
CIRCONSPECTIONJe n'ai rien à dire là-dessus ; et vous savez qu'entre nous autres auteurs nous devons parler des ouvrages les uns des autres avec beaucoup de circonspection
COMÉDIEJe dis que le grand art est de plaire et que, cette comédie ayant plu à ceux pour qui elle est faite, je trouve que c'est assez pour elle, et qu'elle doit peu se soucier du reste
COMÉDIEAussi, madame, n'ai-je rien dit qui aille à vous ; et mes paroles, comme les satires de la comédie, demeurent dans la thèse générale
COMÉDIEIl disait au parterre : ris donc, parterre ; ce fut une seconde comédie que le chagrin de notre ami, il la donna en galant homme à toute l'assemblée
COMPTESans mettre en ligne de compte tous les savants qui y sont
CONNAISSEUR, EUSEIl est vrai qu'elle [la pièce] n'est pas approuvée par les connaisseurs
CONTESTÉ, ÉEVotre conduite est assez connue, et ce sont de ces sortes de choses qui ne sont contestées de personne
CONTRAIREIl se venge hautement en prenant le contraire parti
CONTREDorilas, contre qui j'étais, a été de mon avis
CONTREFAIREVos paroles, le ton de votre voix, vos regards, vos pas, votre action et votre ajustement ont je ne sais quel air de qualité qui enchante les gens ; je vous étudie des yeux et des oreilles, et je suis si remplie de vous, que je tâche d'être votre singe et de vous contrefaire en tout
CONTRE-SENSQui louent tout à contre-sens
COURJe ne voudrais pas qu'il fît mal sa cour auprès de madame
COURTISANSachez, s'il vous plaît, monsieur Lysidas, que les courtisans ont d'aussi bons yeux que d'autres, qu'on peut être habile avec un point de Venise et des plumes, aussi bien qu'avec une perruque courte et un petit rabat uni
CREVERLes saletés y crèvent les yeux
CRITIQUELes jolies façons de parler que voilà ! Que vous êtes, madame, une rude jouteuse en critique !
DAUBERJe les dauberai tant en toutes rencontres, qu'à la fin ils se rendront sages
DEBOUTDebout ou assis, on peut donner un mauvais jugement
DÉCIDERIl y en a beaucoup que le trop d'esprit gâte..., et qui seraient bien fâchés d'être de l'avis des autres, pour avoir la gloire de tout décider
DÉCIDERCes gens qui décident toujours, et parlent hardiment de toutes choses sans s'y connaître
DÉCISIONJe ne vois aucune chose qui puisse être à couvert de la souveraineté de tes décisions
DÉCOUVERT, ERTEElles [les obscénités] y sont à visage découvert [évidentes]
DÉDICACEVotre Majesté n'a que faire de toutes nos dédicaces
DÉFAIRENe voulez-vous pas me défaire de votre marquis extravagant ?
DÉFENDREEnfin, chevalier, tu crois défendre ta comédie, en faisant la satire de ceux qui la condamnent
DÉFENDREElle se défend du nom, mais non pas de la chose
DÉFÉRENCELe marquis : Sans votre respect, je lui aurais appris [au laquais] à connaître les gens de qualité. - Élise : Ma cousine vous est fort obligée de cette déférence
DÉFIGUREROn tient qu'il va, ce scrupule, jusques à défigurer notre langue, et qu'il n'y a point presque de mots dont la sévérité de cette dame ne veuille retrancher la tête ou la queue pour les syllabes déshonnêtes qu'elle y trouve
DÉFRAYERIls pensaient tous qu'il était là pour défrayer la compagnie de bons mots
DÉLACERVoulez-vous que l'on vous délace ?
DÉLICATESSELa délicatesse est trop grande de ne pouvoir souffrir que des gens triés
DÉLICATESSEJe ne vois rien de si ridicule que cette délicatesse d'honneur qui prend tout en mauvaise part
DÉMONTÉ, ÉEIl semble que tout son corps soit démonté, et que les mouvements de ses hanches, de ses épaules et de sa tête n'aillent que par ressorts
DÉNOÛMENTVoilà justement ce qu'il faut pour le dénoûment que nous cherchions
DESCENDREDe ses importantes occupations elle descend humainement dans le plaisir de nos spectacles
DÉSOBLIGEANT, ANTEVous ne me persuaderez pas de souffrir les immodesties de cette pièce, non plus que les satires désobligeantes qu'on y voit contre les femmes
DESSEINêtre mauvais plaisant de dessein formé
DÉTESTABLEJe la trouve [l'École des femmes] détestable, morbleu ! détestable, du dernier détestable, ce qu'on appelle détestable
DÉTOURNEMENTDes femmes qui par leurs détournements de tête et leurs cachements de visage firent dire cent sottises de leur conduite
DIGÉRERDites tout ce que vous voudrez, je ne saurais digérer cela, non plus que le potage et la tarte à la crème, dont madame a parlé tantôt
DIRETous les autres comédiens en ont dit tous les maux du monde
DONNERJe viens de voir pour mes péchés cette méchante rapsodie de l'École des femmes ; je suis encore en défaillance du mal de coeur que cela m'a donné
DONNERJe me souviens toujours du soir qu'elle eut envie de voir Damon, sur la réputation qu'on lui donne et les choses que le public a vues de lui
DONNERCe fut une seconde comédie que le chagrin de notre ami ; il la donna en galant homme à toute l'assemblée, et chacun demeura d'accord qu'on ne pouvait pas mieux jouer qu'il fit
DONNERJe ne vois rien de si ridicule que cette délicatesse d'honneur qui prend tout en mauvaise part, donne un sens criminel aux plus innocentes paroles et s'offense de l'ombre des choses
DONNERTout le monde donne là dedans aujourd'hui, on ne court plus qu'à cela ; et l'on voit une solitude effroyable aux grands ouvrages, lorsque des sottises ont tout Paris
DURERPensez-vous que je puisse durer à ses turlupinades perpétuelles ?
ÉBULLITIONJe suis pour le bon sens et ne saurais souffrir les ébullitions de cerveau de nos marquis de Mascarille
ÉCHAUFFERLaissons cette matière qui t'échauffe un peu trop
ÉCLAIRÉ, ÉEL'âge le rendra plus éclairé en honnêtes gens
ÉCLATÀ tous les éclats de risée il haussait les épaules et regardait le parterre en pitié
ÉLÉGAMMENTJe sais bien que Votre Majesté n'a que faire de toutes nos dédicaces, et que ces prétendus devoirs dont on lui dit élégamment qu'on s'acquitte envers elle, sont des hommages, à dire vrai, dont elle nous dispenserait très volontiers
EMBARRASSANT, ANTEAh ! cousine, que cette visite m'embarrasse à l'heure qu'il est ! - Il est vrai que la dame est un peu embarrassante de son naturel
ENIl faut donc que, pour les ordures, vous ayez des lumières que les autres n'ont pas ; car, pour moi, je n'y en ai point vu [dans l'École des femmes]. - C'est que vous ne voulez pas y en avoir vu, assurément
ENCANAILLERCélimène : Le siècle s'encanaille furieusement ! - Élise : Celui-là est joli encore, s'encanaille ! Est-ce vous qui l'avez inventé, madame ? - Célimène : Hé ! - Élise : Je m'en suis bien doutée
ENCHANTERVos paroles.... vos regards... votre action et votre ajustement ont je ne sais quel air de qualité qui enchante les gens
ENRAGERJ'enrage de voir de ces gens qui se traduisent en ridicule malgré leur qualité
ENROUILLÉ, ÉELe savoir enrouillé des pédants
ENTRAILLESLaissons-nous aller de bonne foi aux choses qui nous prennent par les entrailles, et ne cherchons point de raisonnement pour nous empêcher d'avoir du plaisir
ENTRAÎNERMadame sait appuyer le sien [avis] par des raisons si convaincantes, qu'elle m'a entraînée de son côté
ENVELOPPELes ordures y sont à visage découvert, elles n'ont pas la moindre enveloppe
ÉPITASEQuoi ! monsieur, la protase, l'épitase et la péripétie....
ÉQUIVOQUELa belle chose de faire entrer, aux conversations du Louvre, de vieilles équivoques ramassées parmi les boues des halles et de la place Maubert !
ESPRITEh ! mon Dieu, il y en a beaucoup que le trop d'esprit gâte, qui voient mal les choses à force de lumière, et même qui seraient bien fâchés d'être de l'avis des autres pour avoir la gloire de décider
ESSORVous n'avez qu'à suivre les traits d'une imagination qui se donne l'essor
ESSUYERLa quantité de sottes visites qu'il faut essuyer est cause que je prends plaisir d'être seule
ESTROPIERIls prennent par où ils peuvent les termes de l'art qu'ils attrapent, et ne manquent jamais de les estropier et de les mettre hors de place
ÉTONNÉ, ÉEJe fus étonné que, deux jours après, il me montra toute l'affaire exécutée....
ÉTOUFFERJ'ai pensé être étouffé à la porte
ÉTOURDIRVous êtes de plaisantes gens avec vos règles dont vous nous étourdissez tous les jours
ÉTRANGEC'est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens
ÊTRESur quoi en étiez-vous, mesdames, lorsque je vous ai interrompues ?
EXPERT, PERTEEt jusques au manger et au boire, nous n'oserons plus rien trouver de bon, sans le congé de messieurs les experts
EXPOSITIONNe trouveriez-vous pas qu'il fût aussi beau de dire l'exposition du sujet que la protase, le noeud que l'épitase, et le dénoûment que la péripétie ?
EXTRAVAGANT, ANTE....je goûte ceux qui sont raisonnables, et me divertis des extravagants
FAÇONCelles qui font tant de façons n'en sont pas estimées plus femmes de bien
FAÇONNIER, IÈREEt la plus grande façonnière du monde
FAITJe mets en fait qu'une honnête femme ne la [la comédie de l'École des femmes] saurait voir sans confusion
FEMMECroyez-moi, celles qui font tant de façons n'en sont pas estimées plus femmes de bien
FERMEOn disputera fort et ferme de part et d'autre
FÊTEElle l'avait invité à souper comme bel esprit, et jamais il ne parut si sot, parmi une demi-douzaine de gens à qui elle avait fait fête de lui
FIN, FINEVoilà qui est spirituellement remarqué, et c'est prendre le fin des choses
FINEMENTOn s'y fait [à la cour] une manière d'esprit qui, sans comparaison, juge plus finement des choses que tout le savoir enrouillé des pédants
FORCEVoilà monsieur le marquis qui en dit force mal [de l'École des femmes]
FORT, ORTEL'épithète est un peu forte
FRIANDISELeur friandise de louanges [des auteurs]
FRONDERIl ne se soucie pas qu'on fronde ses pièces, pourvu qu'il y vienne du monde
GALANT, ANTEIl me montra toute l'affaire, exécutée d'une manière beaucoup plus galante et plus spirituelle que je ne puis faire
GARANTIRParbleu, je la garantis détestable [une comédie]
GENSLa délicatesse est trop grande de ne pouvoir souffrir que des gens triés
GOÛTIl est vrai que le goût des gens est étrangement gâté
GOUVERNERJe vis d'un air dans le monde à ne pas craindre d'être cherchée dans les peintures qu'on fait là des femmes qui se gouvernent mal
GRAINPour moi, je vous avoue que je n'ai pas trouvé le moindre grain de sel dans tout cela
GRAND, ANDEAh ! monsieur Lysidas, vous nous assommez avec vous grands mots
GRIMACEL'honnêteté d'une femme n'est pas dans les grimaces ; il sied mal de vouloir être plus sage que celles qui sont sages
GUINDERJe trouve qu'il est bien plus aisé de se guinder sur de grands sentiments, de braver en vers la fortune, accuser les destins et dire des injures aux hommes, que d'entrer comme il faut dans le ridicule des hommes
HABITUDEJe vous avoue que je n'ai aucune habitude avec ces messieurs-là, et que je ne suis point les règles de l'art
HAIClimène : Les yeux les plus hardis sont effrayés de leur nudité [des ordures de l'École des femmes]. - Élise : Ah ! - Climène : Hai, hai, hai
HOMMEParbleu, chevalier, te voilà mal ajusté ; ....tu as trouvé ton homme
HONHon, hon, vous êtes un méchant diable
HONNÊTETÉL'honnêteté d'une femme n'est pas dans les grimaces
HONNEURJe ne vois rien de si ridicule que cette délicatesse d'honneur qui prend tout en mauvaise part, donne un sens criminel aux plus innocentes paroles, et s'offense de l'ombre des choses
HUMANISERNe paraissez point si savant, de grâce ; humanisez votre discours, et parlez pour être entendu
ICIVoici Climène, madame, qui vient ici pour vous voir
IMMODESTIEVous ne me persuaderez point de souffrir les immodesties de cette pièce
INCOMMODENe voulez-vous pas me défaire de votre marquis incommode ?
INDÉFENDABLECette pièce, à le bien prendre, est tout à fait indéfendable
JOUEUR, EUSEQue vous êtes, madame, une rude joueuse en critique !
JUGERPar la raison qu'il y en a plusieurs qui sont capables de juger d'une pièce selon les règles, et que les autres en jugent par la bonne façon d'en juger, qui est de se laisser prendre aux choses
LAISSERJe lui dis que vous n'y êtes pas, madame, et il ne veut pas laisser d'entrer
LARMECes soupirs ridicules et ces larmes niaises ont fait rire tout le monde
LE, LA, LESAh ! ruban tant qu'il vous plaira ; mais ce le où elle [Agnès] s'arrête n'est pas mis pour des prunes ; il vient sur ce le d'étranges pensées, ce le scandalise furieusement ; et, quoi que vous puissiez dire, vous ne sauriez défendre l'insolence de ce le
LEÇONN'allons point nous appliquer nous-mêmes les traits d'une censure générale, et profitons de la leçon,.... sans faire semblant qu'on parle à nous
LIGUESi l'on joue quelques marquis, je trouve qu'il y a bien plus de quoi jouer les auteurs, et que ce serait une chose plaisante à mettre sur le théâtre.... leurs ligues offensives et défensives, aussi bien que leurs guerres d'esprit et leurs combats de prose et de vers
LIREIl m'a fallu lire ma pièce chez madame la marquise
LUMIÈREIl y en a beaucoup [de gens] que le trop d'esprit gâte, qui voient mal les choses à force de lumière
MADAMEMadame, je sais bien que votre Majesté n'a que faire de toutes nos dédicaces
MAL, ALEParbleu ! tous les autres comédiens qui étaient là pour la voir [une pièce], en ont dit tous les maux du monde
MALGRÉMadame.... tourne les choses d'une manière si agréable qu'il faut être de son sentiment, malgré qu'on en ait
MATIÈRENe bougez de grâce, et n'interrompez point votre discours ; vous êtes-là sur une matière qui, depuis quatre jours, fait presque l'entretien de toutes les maisons de Paris
MÊMEMonsieur Lysidas, prenez un siége vous-même, et vous mettez-là
MINEC'est peut-être que je paye l'intérêt de ma mauvaise mine
MIROIRToutes les peintures ridicules qu'on expose sur les théâtres, doivent être regardées sans chagrin de tout le monde : ce sont miroirs publics où il ne faut jamais témoigner qu'on se voie
MOUEElle fait la moue pour montrer une petite bouche, et roule les yeux pour les faire paraître grands
NATUREMais lorsque vous peignez les hommes, il faut peindre d'après nature
NEChacun demeure d'accord qu'il ne pouvait pas mieux jouer
NIAIS, AISEElle affecte toujours un ton de voix languissant et niais
NIAIS, AISECes soupirs ridicules et ces larmes niaises qui font rire tout le monde
NIAISERIEVous croyez donc.... que les pièces comiques sont des niaiseries qui ne méritent aucune louange ?
NOMElle se défend du nom, mais non pas de la chose
NUDITÉElles [les indécences] n'ont pas la moindre enveloppe qui les couvre, et les yeux les plus hardis sont effrayés de leur nudité
OBSCÉNITÉClimène : Il [un mot] a une obscénité qui n'est pas supportable. - Élise : Comment dites-vous ce mot-là, madame ? - Climène : Obscénité, madame. - Élise : Ah ! mon Dieu ! obscénité ; je ne sais ce que ce mot veut dire ; mais je le trouve le plus joli du monde
OEILElle.... fait la moue pour montrer une petite bouche, et roule ses yeux pour les faire paraître grands
OEILSachez.... que les courtisans ont d'aussi bons yeux que d'autres
OEILQu'un homme montre d'esprit lorsqu'il vient vous dire : Madame, vous êtes dans la place Royale, et tout le monde vous voit de trois lieues de Paris, car chacun vous voit de bon oeil ; à cause que Bonneuil est un village à trois lieues d'ici !
ORDUREJe mets en fait qu'une honnête femme ne saurait la voir sans confusion, tant j'y ai découvert d'ordures et de saletés
OREILLEJe vous étudie des yeux et des oreilles
OREILLEQuelqu'un même des laquais cria tout haut qu'elles étaient plus chastes des oreilles que de tout le reste du corps
OUVRAGENous devons parler des ouvrages les uns des autres avec beaucoup de circonspection
PARJ'ai ouï condamner cette comédie à certaines gens, par les mêmes choses que j'ai vu d'autres estimer le plus
PARERToutes les mesures qu'il prend pour se parer du malheur qu'il craint....
PARESSEVous connaissez l'homme et sa paresse naturelle à soutenir la conversation
PARLERNe paraissez point si savant, de grâce ; humanisez votre discours, et parlez pour être entendu
PARMIEt jamais il ne parut si sot, parmi une demi-douzaine de gens à qui elle avait fait fête de lui
PARTERRETu es donc, marquis, de ces messieurs du bel air qui ne veulent pas que le parterre ait du sens commun
PARTIJe permets à son esprit d'être du parti de son coeur
PAYÉ, ÉEMa foi, chevalier, tu en tiens, et te voilà payé de ta raillerie
PÉCHERSa comédie pèche contre toutes les règles de l'art
PEINTUREJe pense que je vis d'un air dans le monde à ne pas craindre d'être cherchée dans les peintures qu'on fait là des femmes qui se gouvernent mal
PENSÉESerais-je si malheureuse, madame, que vous eussiez de moi cette pensée ?
PERSONNEUranie : Quoi ! cousine, personne ne t'est venu rendre visite ? - Élise : Personne du monde
PERSUASIF, IVEMais madame a une éloquence si persuasive....qu'il faut être de son sentiment, quoi qu'on en ait
PIEDElle se défend du nom [de précieuse], mais non pas de la chose, car enfin elle l'est depuis les pieds jusqu'à la tête
PLAISANT, ANTEJe tiens cette comédie une des plus plaisantes que l'auteur ait produites
PLAISANTERIECe langage est à la mode, et l'on le tourne en plaisanterie à la cour
POSSÉDER....que cette comédie pèche contre toutes les règles de l'art
POUSSERPousse, mon cher marquis, pousse
POUSSERNous sommes ici sur une matière que je serai bien aise que nous poussions
PRÉCIEUSEEst-ce qu'il y a une personne qui soit plus véritablement qu'elle ce qu'on appelle précieuse, à prendre le mot dans sa plus mauvaise signification ? .... car enfin elle l'est depuis les pieds jusqu'à la tête
PRENDRELaissons-nous aller de bonne foi aux choses qui nous prennent par les entrailles, et ne cherchons point de raisonnements pour nous empêcher d'avoir du plaisir
PRENDRETant pis encore de prendre peine à dire des sottises
PRENDREJe prends plaisir d'être seule
PRENDRELes autres en jugent par la bonne façon d'en juger, qui est de se laisser prendre aux choses, et de n'avoir ni prévention aveugle, ni complaisance affectée, ni délicatesse ridicule
PROCÈSAprès cela il n'y a plus rien à dire ; voilà son procès fait [de l'École des femmes]
PRODUIREJe tiens cette comédie une des plus plaisantes que l'auteur ait produites
PUBLIEREt que direz-vous de la marquise Araminte qui la publie partout [cette comédie] pour épouvantable ?
QUALITÉTout est naturel en vous : vous paroles, le ton de votre voix, vos regards, vos pas, votre action et votre ajustement ont je ne sais quel air de qualité qui enchante les gens
QUEUEIl se passe des choses assez plaisantes dans notre dispute ; je trouve qu'on en pourrait bien faire une petite comédie, et que cela ne ferait pas trop mal à la queue de l'École des femmes
RAMASSÉ, ÉELa belle chose de faire entrer, aux conversations du Louvre, de vieilles équivoques ramassées parmi les boues des halles et de la place Maubert
RANGERIl est généreux de se ranger du côté des affligés
RÉCRIER (SE)J'enrage de voir de ces gens.... qui, dans une comédie, se récrieront aux méchants endroits, et ne branleront pas à ceux qui sont bons
RÉFLEXIONCes sortes de satires tombent directement sur les moeurs, et ne frappent les personnes que par réflexion
REFUGEVotre maison est le refuge ordinaire de tous les fainéants de la cour
REFUGEVous voulez dire que la cour ne se connaît pas à ces choses ; et c'est le refuge ordinaire de vous autres messieurs les auteurs
RÈGLEJe voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire
REMPLACERElle a suivi le mauvais exemple de celles qui, étant sur le retour de l'âge, veulent remplacer de quelque chose ce qu'elles voient qu'elles perdent
REMPLI, IEJe suis si remplie de vous que je tâche d'être votre singe, et de vous contrefaire en tout
RENCONTRECeux qui trouvent ces belles rencontres n'ont-ils pas lieu de s'en glorifier ?
RENDREDorante : Il n'y a plus rien à dire, je me rends. - Climène : Rendez-vous ou ne vous rendez pas, je sais fort bien que vous ne me persuaderez pas de....
RESSEMBLERMon Dieu, marquis, ce n'est pas à toi que je parle ; c'est à une douzaine de messieurs qui déshonorent les gens de cour par leurs manières extravagantes, et font croire parmi le peuple que nous nous ressemblons tous
RESSORTIl semble que tout son corps soit démonté, et que les mouvements de ses hanches, de ses épaules et de sa tête n'aillent que par ressorts
RETOURBien qu'elle ait de l'esprit, elle a suivi le mauvais exemple de celles qui, étant sur le retour de l'âge, veulent remplacer de quelque chose ce qu'elles voient qu'elles perdent
REVENUCette proposition peut-elle être avancée par une personne qui ait du revenu en sens commun ?
RÊVERIl faudrait rêver quelque incident
RHAPSODIEJe viens de voir, pour mes péchés, cette méchante rhapsodie de l'École des femmes ; je suis encore en défaillance du mal de coeur que cela m'a donné
RIDERCe qui égayait les autres ridait son front [d'un spectateur, à l'école des femmes]
RIDICULENe voyez-vous pas que c'est un ridicule qu'il fait parler ?
RIDICULEIl est bien plus aisé de se guinder sur de grands sentiments.... que d'entrer comme il faut dans le ridicule des hommes
RISÉEÀ tous les éclats de risée [du parterre], il haussait les épaules
SAGEIl sied mal de vouloir être plus sage que celles qui sont sages ; l'affectation en cette matière est pire qu'en toute autre
SALETÉJe soutiens encore un coup que les saletés y crèvent les yeux [dans l'École des femmes]
SALIRUne pièce qui tient sans cesse la pudeur en alarme, et salit à tout moment l'imagination
SANGEnfin, vous voyez comme votre sang [votre parente] prend mon parti
SATIRECes sortes de satires [les comédies] tombent directement sur les moeurs, et ne frappent les personnes que par réflexion
SAVANT, ANTENe paraissez point si savant ; de grâce ! humanisez votre discours, et parlez pour être entendu
SAVOIROn s'y fait [à la cour] une manière d'esprit qui, sans comparaison, juge plus finement des choses que tout le savoir enrouillé des pédants
SELJe n'ai point trouvé le moindre grain de sel dans tout cela
SEMBLANTProfitons de la leçon, si nous pouvons, sans faire semblant qu'on parle à nous
SÉRIEUX, EUSEIl écouta la pièce avec un sérieux le plus sombre du monde
SERVANTEAh ! très humble servante au bel esprit ; vous savez que ce n'est pas là que je vise
SERVIRMadame, on a servi sur table
SEUL, EULEVraiment ! voilà qui m'étonne que nous ayons été seules l'une et l'autre tout aujourd'hui
SONOn ne peut d'ailleurs qu'user de son, sa, ses quand le nom est en complément indirect, comme ici : Lysidas [parlant de sa pièce] : Tous ceux qui étaient là doivent venir à sa première représentation
SOTTISEIl rapporte une sottise triviale qu'a dite Agnès, comme la chose la plus belle du monde
SOUTENIRLe marquis : Quoi ! chevalier, est-ce que tu prétends soutenir cette pièce ? - Dorante : Oui, je prétends la soutenir
SOUVERAINETÉJe ne vois aucune chose qui puisse être à couvert de la souveraineté de tes décisions
SURComme un homme qui aurait trouvé une sauce excellente et qui voudrait examiner si elle est bonne, sur les préceptes du Cuisinier français
TANTTant pis encore de prendre peine à dire des sottises, et d'être mauvais plaisants de dessein formé
TENIRJe tiens cette comédie une des plus plaisantes que l'auteur ait produites
TÊTEIl n'y a presque point de mots dont la sévérité de cette dame ne veuille retrancher ou la tête ou la queue, pour les syllabes déshonnêtes qu'elle y trouve
THÈSEMes paroles, comme les satires de la comédie, demeurent dans la thèse générale
TOMBEREt, pour tomber dans l'exemple, il y avait l'autre jour des femmes à cette comédie.... qui....
TOUCHÉ, ÉELa tragédie, sans doute, est quelque chose de beau quand elle est bien touchée
TOURNERMadame a une éloquence si persuasive, elle tourne les choses d'une manière si agréable, qu'il faut être de son sentiment, malgré qu'on en ait
TRADUIREJ'enrage de voir de ces gens qui se traduisent en ridicule, malgré leur qualité
TRAITN'allons point nous appliquer nous-mêmes les traits d'une censure générale ; et profitons de la leçon si nous pouvons, sans faire semblant qu'on parle à nous
TRANCHERCela est bientôt dit, marquis ; il n'est rien plus aisé que de trancher ainsi
TRIÉ, ÉELa délicatesse est trop grande de ne pouvoir souffrir que des gens triés
TROPIl y en a beaucoup que le trop d'esprit gâte
TURLUPINJe les en tiens [les mauvais plaisants] moins excusables [de l'être de propos délibéré] ; et, si j'en étais juge, je sais bien à quoi je condamnerais tous ces messieurs les turlupins
TURLUPINADENe voulez-vous pas me défaire de votre marquis incommode ? pensez-vous me le laisser toujours sur les bras, et que je puisse durer à ses turlupinades perpétuelles ?
UN, UNEEntre nous autres auteurs, nous devons parler des ouvrages les uns des autres avec beaucoup de circonspection
VENGEANCEIl est vrai que cela crie vengeance contre l'École des femmes
VERSUranie : Faites un mémoire de tout, et le donnez à Molière, que vous connaissez, pour le mettre en comédie. - Climène : Il n'aurait garde, sans doute, et ce ne serait pas des vers à sa louange
VISERAh ! très humble servante au bel esprit ; vous savez que ce n'est pas là que je vise
VISIÈREPeut-on impunément, comme vous faites, rompre en visière à la raison ?
VISITELa quantité des sottes visites qu'il vous faut essuyer parmi les autres, est cause bien souvent que je prends plaisir d'être seule
VOILÀL'autorité est belle, et te voilà bien appuyé
VRAI, AIEEt, dans le vrai de la chose, est-il un esprit si affamé de plaisanterie, qu'il....

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