Définition de BARRER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : bâ-ré

DÉFINITIONS

1
Fermer avec une barre. Barrer une porte.
Séparer les chevaux par des barres de bois.
2
Sémantique : Terme de marine. Barrer un bâtiment, donner au gouvernail un mouvement trop fort sur un bord ou sur un autre.
3
Remuer avec une barre les poches contenant la soie dans un bain de teinture.
4
Intercepter. Barrer le passage à ceux qui viennent. Une rivière barrait le chemin à l'armée.
Un conquérant trouve des forteresses et des armées qui lui barrent le passage
Une montagne barra la caravane saisie de crainte
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Blanc et noir.
Nature : Absolument.
Comme son projet [du maréchal de Choiseul] avait été de rompre leurs desseins en barrant de la montagne au Rhin, nos inondations étaient faites
Sémantique : Fig. Faire obstacle à. Barrer quelqu'un, barrer le chemin à quelqu'un, le traverser dans ses projets.
On est honteux d'aller barrer leur chemin
Je suis persuadée que c'est lui qui barre notre chemin
Le roi dit qu'il n'accorderait jamais un rang au chevalier de Soissons, et barra ainsi cette belle chimère
Aux échanges l'homme s'exerce, Mais l'impôt barre les chemins
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Contreb.
5
Sémantique : En termes de vétérinaire, barrer la veine, extirper une veine superficielle, et lier les deux bouts du vaisseau ; opération que les maréchaux pratiquaient autrefois pour des engorgements des extrémités, et qui est justement abandonnée.
6
Faire des lignes ou ratures sur des passages d'écriture pour les annuler. On barra deux clauses dans l'acte. Barrez ces trois mots.
7
Sémantique : En termes de chasse, barrer une enceinte, la traverser avec un limier pour tâcher de mettre le cerf debout.
Nature : V. n. Se dit d'un chien qui balance sur la voie
8
Au jeu de creps, annoncer, quand les dés sortent du cornet, qu'on annule le coup.
9
Se barrer, Nature : v. réfl. Se fermer le chemin.
L'abbé de Mailly avait des vues et une vaste ambition, et fort attentif à ne se barrer sur rien et à s'aplanir les chemins à tout

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Quand se furent armé li quatre bacheler, Vunt as uis de la sale, mais n'i porent entrer, Car um les out ainz fait après els bien barrer
dans Th. le mart. 144
2
XIIIe s.
Renart qui savoit tous les estres, Regarde par unes fenestres, Si eles estoient fermées ; Mais il les voit toutes barrées
dans Ren. 4344
3
XIVe s.
Gentement fu vestis d'une robe barrée
dans Baud. de Seb. I, 972
4
XVIe s.
Passe ces huys barrés de puissant fer
de Clément MAROT dans I, 252
À ce seul mot un gros marteau carré Frappe un tel coup contre un portal barré Qu'il fait crousler les tours du lieu infame
de Clément MAROT dans I, 253
Bastard avoué retenoit les armes de son pere barrées à gauche
de Antoine LOYSEL dans 62
Proculeius s'approcha près des portes, qui estoient grosses et fortes et seurement barrées
de Jacques AMYOT dans Anton. 101
Vous vous barrez pour jamais le chemin qui peut vous conduire au trone

ÉTYMOLOGIE

1
Barre ; Berry, baré, bigarré ; provenç. et espagn. barrar ; ital. barrare.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Dans l'Aunis, barrer un champ, le planter en vigne, ainsi dit à cause que les trous destinés à recevoir le plant sont faits avec une barre, Gloss. aunisien p. 70.

Synonymes de BARRER

Termes proches de BARRER

Phonétiquement proche de BARRER