Définition de EXTORQUER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : èk-stor-ké

DÉFINITIONS

1
Obtenir par violence morale.
Je sais bien que mon agrément ne validerait pas une démission qui a été extorquée par la force
Que nous serviront alors ces grâces prétendues que nous aurons comme extorquées des vicaires de Jésus-Christ ?
de Louis BOURDALOUE dans Serm. 24e dim. après la Pentecôte, Domin. t. IV, p. 417
L'un et l'autre dès lors vécut à l'aventure Des présents qu'à l'abri de la magistrature Le mari quelquefois des plaideurs extorquait, Ou de ce que la femme aux voisins escroquait
Ils n'auraient point prétendu extorquer à sa famille quatre cent mille francs d'amende ; à quoi son bien était fort loin de monter
Enfin j'extorquai son consentement plus à force d'importunités et de caresses, que de raisons dont elle se contentât
Sémantique : Par extension.
Grotius a extorqué de son temps une réputation qu'il était bien loin de mériter

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Acuns tyrans extorquent et trayent pecunes des populaires
Li dits ouvriers pour plus extorquer l'argent des privez et des estranges
dans Ord. des rois de Fr. t. XII, p. 521
Les droiz lesquels il avoient extorqué des peres [sénateurs]
de Pierre BERCHEURE dans f. 40, recto.
2
XVIe s.
Pour accroistre la foule, on loue des gens pour venir pleurer et jetter des cris et des plaintes qui sont, au sceu de tous, toutes feinctes et extorquées avec argent

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. extorquere, arracher, de ex, et torquere, tordre (voy. TORDRE) : arracher par torsion. La langue, ayant fait de torquere, tordre (par un changement d'accent : torquere ( accent bref sur le 1er e) au lieu de torquere (accent long sur le 1er e) ), a dit, dans sa haute période, estordre et non extorquer, qui ne se montre qu'au XIVe siècle.

Synonymes de EXTORQUER

Termes proches de EXTORQUER