Définition de FLTEAU

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : grè-v'

DÉFINITIONS

1
Terrain uni et sablonneux le long de la mer ou d'une grande rivière.
Deux fois par jour la mer reçut ordre de se lever de nouveau dans son lit et d'envahir ses grèves
de François René CHATEAUBRIAND dans Génie, I, IV, 4
Que j'aime à contempler dans cette anse écartée La mer qui vient dormir sur la grève argentée, Sans soupir et sans mouvement !
de Alphonse de LAMARTINE dans Harm. I, 10
2
La Grève, place de Paris sur le bord de la Seine, à côté de l'hôtel de ville, où se faisaient les exécutions juridiques.
Et pour ses factions il n'ira point en Grève
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. X
Bien que les spectacles de la Grève ne soient pas de fort belles choses à mander à une personne de votre qualité, je vous dirai pourtant par pure stérilité de nouvelles, que l'on pend et roue ici tous les jours de la semaine
de Paul SCARRON dans Oeuv. t. I, p. 209
À la fin tous ces jeux, que l'athéisme élève, Conduisent tristement le plaisant à la Grève
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Art p. II
Ange de Grève, voy. ANGE.
Faire grève, se tenir sur la place de Grève en attendant de l'ouvrage, suivant l'habitude de plusieurs corps de métiers parisiens (en ce sens on met un petit g).
Sémantique : Par extension du sens de se tenir sur la place en attendant de l'ouvrage, coalition d'ouvriers qui refusent de travailler, tant qu'on ne leur aura pas accordé certaines conditions qu'ils réclament. La grève des maçons, des charpentiers. Faire grève, se mettre en grève, abandonner les travaux en se liguant pour obtenir une augmentation de salaire.
3
Sémantique : Terme de maçonnerie. Le gros sable qui sert à faire du mortier.
4
Nom donné aux bancs de sable qui se forment dans la Loire, et que le courant porte tantôt d'un côté, tantôt d'un autre.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Il orent un vadlet en la greve trové, à cui un cheval unt pur uit deniers lué
dans Th. le mart. 51
2
XIIIe s.
Maint ribaus ont les cuers si baus, Portans sas de charbon en Grieve, Que la poine riens ne lor grieve
dans la Rose, 5065
Je voz donrai vingt tones de vin d'Auchoirre [Auxerre] por cent livres rendus en Greve à Paris
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXXIV, 64
3
XVe s.
Il y a très mauvais pays à chevaucher, pour les graves
de Jean FROISSART dans II, III, 11
4
XVIe s.
Une autre fois il se promenoit sur la greve le long de la marine....
de Jacques AMYOT dans Thémist. 35
Cette matiere gluante, de la quelle se bastit la grave et la pierre
de Michel de MONTAIGNE dans III, 219
Fait cardinal en greve [mis à mort sur la place de Grève]
de Randle COTGRAVE dans

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, grave, gravier ; génev. grave, endroit couvert de gravier ; provenç. grava ; vén. grava, lit d'un torrent ; grison, grava, greva, plaine de sable ; du radical grav ou grau qui se trouve dans le bas-breton grouan, sable, le kimry grou, et dans le sanscrit gravan ( le 1er a avec un accent long), pierre.

Synonymes de GRÈVE

Termes proches de GRÈVE

Phonétiquement proche de GRÈVE