Définition de COCU

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ko-ku

DÉFINITIONS

1
Sémantique : Terme de mépris et trop libre. Celui dont la femme est infidèle.
Le maudit vieillard ne voulut être cocu
Si n'être pas cocu vous semble un si grand bien, Ne vous marier point en est le vrai moyen
Quiconque a soixante ans vécu Et jeune fille épousera, S'il est galeux, se grattera Avec les ongles d'un cocu
dans Épigr. dans RICHELET
On croit, j'en suis convaincu, Que vous me faites cocu
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Sénat.
Cocu en herbe, celui qui est menacé de l'être avant son mariage.
Au sort d'être cocu son ascendant l'expose, Et ne l'être qu'en herbe est pour lui douce chose
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Éc. des maris, III, 10
Cocu en gerbe, celui qui l'est après son mariage.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Par vous.... Sui-je mis en la confrerie Saint-Ernol, le seignor des cous Dont nus ne puest estre rescous, Qui fame ait.... la Rose, 9167 Uns dist à un autre par grand maltalent : voz estes coz, et de moi meïsme
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXX, 101
2
XVe s.
Et vous pourrez ouir comment ung grant tas de vieilles commeres sçavent bien trouver les manieres de faire leurs maris coqus
de François de Montcorbier, dit VILLON dans Repues franches.
Sans que le pauvre coux de la ruelle s'osast onques montrer
de LOUIS XI dans Nouv. IV
Le quel vous aimeriez mieux estre cous en herbe ou en gerbe [avant ou après mariage] ?
Et tout ainsi comme Aesopus dit que les petits oyseaux respondirent au cocu [coucou], qui leur demandoit pour quelle raison ilz le fuyoient
de Jacques AMYOT dans Aratus, 38
Qui disoient que tels et tels s'estoyent faicts declarer coquus par arrest de la cour de parlement
Encore faut-il estimer ces dames qui elevent ainsy leurs maris en biens, et ne les rendent coquins [gueux, pauvres] et cocus tout ensemble
Il fut dit qu'on appelloit un homme marié cocu, qui avoit une femme impudique, d'un bel oiseau qu'on appelle le cocu, les autres l'appellent couquon, ainsi nommé de son chant ; et pour ce que ce bel oiseau va pondre au nid des autres oiseaux, estant si sot qu'il n'en sauroit faire un pour luy, par antithese et contrarieté on appelle celui-là cocu, au nid duquel on vient pondre, c'est à dire faire des petits
de BOUCHET dans Serées, liv. I, p. 275, dans LACURNE
Non seulement ceux qui abusent des femmes d'autruy, mais aussi les maris abusez sont appelez cocus ; de sorte que, ce nom estant actif et passif et commun à tous les deux, nous pouvons dire cocu cocuant et cocu cocué
de DU VERDIER dans Div. leçons, p. 500, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. cogot, coguos, coutz ; anc. catal. cugus. Le coucou est l'origine de ce mot, cocu dans l'ancien français signifiant le coucou. Cogul en provençal signifie également coucou et cocu, venant de cuculus, (2nd u allongé), coucou, qui s'est dit à côté de cuculus, ( 2nd u bref). Cous de l'ancien français répond à cucus qui se trouve dans Isidore pour cuculus. Cocu en français et cogot en provençal supposent une forme cucutus, comme qui dirait traité en coucou.

Phonétiquement proche de COCU